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Quand les éditions Stock, amies de BHL, débusquent le Ahmed.

Vous me direz que ce n'est pas grand chose que d'écrire ; le "vrai" prénom de Djouhri n'est pas Alexandre mais Ahmed. Personnellement je crois le contraire et tente de la démontrer. Au prétexte que cette offense touche un kabyle du 9-3 plongé dans le trou noir du monde des affaires, il semble que, pour les "investigateurs", tous les coups sont permis, dont celui-ci. Son arabitude et sa fréquentation de Sarkozy ont transformé ce citoyen en stand de tir. Je trouve ça indigne d'une presse mourante morte et d'une République bien malade.

Comparables à Lefevre et son « Beurre Lu » les éditions Stock sont vraiment utiles. Voilà une maison ficelée par la précision et la rigueur, comme le fer tient le béton. Dans les quelques lignes de propagande qui annoncent la sortie de « L’Affairiste », un bouquin consacré à la vie et à l’œuvre -supposées- d’Alexandre Djouhri. Mais Stock et son sens du parfait nous précise qu’ « Alexandre » n’est pas le véritable prénom de Djouhri. Qu’en fait il s’appelle « Ahmed ». Merci à Manuel Carcassonne, patron de Stock après avoir poussé sous la serre de BHL, de nous informer aussi complètement. Un malheur est vite arrivé, il suffirait qu’un citoyen mal informé finisse par croire que Djouhri est un nom italien, et le lecteur imaginerait derechef que le héros de l’ouvrage de Stock est natif du Tyrol ou du Frioul. Avec la précision utile, celle du « Ahmed », nous savons vraiment à qui nous avons à faire. A un pas de souche et mieux, un musulman. Sans la boussole de Stock nous resterions perdus dans un désert sans nom.
Mon ami tant regretté, Norbert Bensaïd, cousin de Jean Daniel sans rien n’avoir fait pour, mais à l’âme très épaisse, disait que le pire des racismes est celui qui s’attache au nom. Ce médecin, psychanalyste et écrivain savait de quoi il parlait. Aussi bien pour ses compagnons de classe, arabes et kabyles en Algérie, que pour lui-même. J’ai une amie elle aussi bien rodée à ce pilori de « l’identité ». Classiquement, sous son nom de femme mariée, se cache son patronyme. Quand survient un barrage policier, ou une convocation administrative, et que son origine maghrébine prend le jour, les mots tombent parfois des lèvres des fonctionnaires « Ah ça ne se voit pas ! ». Donc « Alexandre » est « Ahmed », il faut que cela se sache à défaut de se voir. Un chat reste un chat. Le prodigieux Frantz Fanon nous a aussi mis en garde en écrivant dans « Peau noire, masques blancs » : « Quand vous entendez dire du mal des juifs dressez l’oreille, on parle de vous ». Fanon est maintenant au paradis de la Révolution mais on peut le faire parler sans le trahir : » Quand on dit du mal des arabes dressez l’oreille, on dit du mal de vous ».
En 1971, à propos du scandale « La Garantie Foncière », les lecteurs hors d’âge se souviennent peut-être qu’un quotidien avait provoqué une bronca en écrivant, putride, à propos de Victor Rochenoire, avocat acteur de cette affaire de pyramide de Ponzi, « Schwartzstein dit Rochenoire ». Pourtant c’était vrai...
« L’Affairiste », la publication annoncée n’est pas un ouvrage de dames, mais de garçons : Piel et Talouine. Deux « investigateurs » (pléonasme pour un journaliste), qui se tiennent au chaud près des radiateurs du Monde.
On se demande pourquoi Manuel Carcassonne s’est lancé dans cette aventure « éditoriale » ? Hasard, l’objet doit être mis sur le marché la veille d’un jour important dans le calendrier judiciaire de Djouhri... Manuel est plutôt un expert de Gombrowicz, Nobel mais géant de l’écriture, auteur d’une des plus fortes pièces de l’histoire du théâtre, « Le Mariage » ? Disons que Djouhri souffre de vents contraires. Niel, l’employeur au « Monde » de Talouine et Piel, déteste Alexandre, né dans le 9-3, mais néanmoins titulaire d’un casier judiciaire vierge, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Le gendre de LVMH, et l’ami de Macron, est convaincu que les amis de Djouhri ont entravé ses ambitions algériennes dans le domaine de la téléphonie... L’autre imprécateur de celui que ses ennemis barbouzes du CAC 40 surnomment gentiment « Le Bougnoule », est BHL. Le plus grand philosophe de l’histoire, celui que l’on peut voir à Sarajevo se vautrer derrière un mur alors que pas une balle ne siffle, voulait l’aplatissement de la Libye. Alors que Djouhri et son ami Dominique de Villepin, dit « Le Poète », faisaient tout pour convaincre le « Guide » de partir avant le carnage. Par ailleurs, il y a une trentaine d’années, Alexandre le kabyle a lancé une agence de presse capable de faire prospérer, un peu plus, ce qui restait guère, l’information touchant le peuple palestinien. Et il a bien connu Yasser Arafat. Ces choses-là laissent des haines, « L’Affairiste » est donc un brochage de pages bien parrainées : Niel et BHL.
Dans l’alléchante annonce de « L’Affairiste », où Djouhri voit sa « biographie » retricotée, Stock utilise les mots choc d’un story telling charmant, comme « grand banditisme ». Cette promesse nous laisse entrevoir, dans cet opus si attendu, la reprise d’éléments d’enquête déjà usés jusqu’à la chambre à air. A l’origine, cette pelote de ragots de police -et même pas de justice- a été enroulée par Christian de Bongain, dit Xavier Raufer. Un garçon qui croit au déterminisme ethnique et est certain que, s’il n’avait pas été ce qu’il est devenu dans le monde du business, Djouhri serait aujourd’hui « braqueur ou terroriste ». Ce « criminologue » de plateaux télés est le plus souvent attelé, comme une semi-remorque, à l’impossible maçon Alain Bauer ancien Grand maître du Grand Orient et conseiller obligé des boîtes du CAC. Auxquelles, outre les « conseils », il est parvenu à fourguer des milliers d’exemplaires d’un guide culinaire dont il était l’éditeur ! Un Raufer, lui, qui navigue entre l’extrême droite et l’extrême-extrême droite, dès qu’il y a un espace. Cofondateur du mouvement néofasciste « Occident », « Raufer » a le mérite de la constance. Son dernier bienfait pour la liberté d’expression est d’avoir aidé à la naissance des éditions « Ring », une boîte qui a publié « La France Orange mécanique », un catalogue de crimes et délits -soi-disant- commis en France par des maghrébins. Et un autre bouquin de la même eau, une biographie flatteuse d’Anders Behring Breivik, l’assassin de 77 enfants en Norvège, un suprématiste blanc dont le vrai nom est Fjotolf Hansen. Que les puristes soient prévenus de cette insupportable supercherie.

PS. Ultime information, Stock a retiré cette annonce, pourtant performante, pour la remplacer par une banalité qui, sûrement, sied mieux à cette publication.

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