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Racisme & colère : La bonne colère pousse à la solidarité de lutte contre l’oligarchie politico-financière, ici et au-delà des frontières

Quelques lignes à développer collectivement dans une perspective transversale, transnationale, donc non campiste.

Si "les racistes se trompent de colère" (formule du MRAP) c’est qu’ils ne la dirigent pas contre les véritables responsables de la situation injuste qu’ils subissent le plus souvent. Ils ont le regard beaucoup trop braqué sur des groupes qui comme eux subissent la crise socio-économique et politique. Il arrive qu’il y ait de bonnes raisons mais globalement ils se trompent d’adversaire. D’autant plus si ce dernier est présenté comme loin, ou abstrait. S’opposer à la "dictature des marchés financiers" ne va pas de soi. Avoir peur des Rroms ou des musulmans semblent plus admis tant cette peur est diffusée, bien qu’elle débouche sur une forme intolérance nommée racisme, et à ce titre interdite par la loi.

I - L’exemple des Rroms : faut-il rajouter de la discrimination et de l’exclusion à des personnes massivement discriminés ?

Les Rroms au sens large se subdivisent principalement : Rroms dits "orientaux" (85%), Sintés, souvent appelés Manouches en France (4%), Kalés ou Gitans (10%), Gypsies ou Romanichals en Grande-Bretagne (0,5%) Le mot de Tsigane n’a pas de définition réelle. Plusieurs groupes d’origine, de langue et de culture différentes sont à l’occasion appelés Tsiganes, souvent de manière péjorative. L’expression « gens du voyage » est une catégorie du droit français, portant sur « l’exercice des activités économiques ambulantes et le régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe ».

Le racisme porte contre les Rroms d’Europe de l’est qui vivent dans de très mauvaises conditions du fait d’un régime qui freine l’emploi. Ce qui incitent au trafic et à la délinquance. Au lieu d’expulser il importe de favoriser une meilleure installation des familles (qui sont sédentaires) sur différents moyens et la scolarisation des enfants

II - Un cas plus complexe : Distinguer colère contre les intégristes et colère raciste.

Une dure colère contre les intégrismes se conçoit aisément mais pas celle globale contre les croyants d’une religion. Tout un chacun est libre ou non de croire en tel ou tel Dieu mais il ne saurait y avoir racisme contre les musulmans ou les juifs. Pour autant la judéophobie et l’islamophobie ne sont pas des masques de protection au profit des intégrismes qui sont par nature autoritaires tant sur la jeunesse, que sur les femmes et sur l’ensemble de la société.

Il y a de l’intolérance dans l’islam comme il y en a dans le judaïsme et dans le protestantisme WASP ou dans le catholicisme du Vatican, de Pologne ou d’Irlande. Mais l’islam n’est pas essentiellement intolérant. Dire cela implique de distinguer un islam « ordinaire », ni plus ni moins dangereux que les autres religions d’un islam autoritaire soit au plan politique soit au plan des moeurs.

Au plan du sexisme, le sexo-séparatisme des intégristes, juifs ou musulmans, constitue une oppression certaine sous-estimée. Cet enfermement autoritaire est une ségrégation sexiste à combattre ici comme là -bas. Rajouter, comme le fait le NPA, que « le fondamentalisme est le produit de la misère, dans laquelle l’impérialisme a toujours une responsabilité » est exact mais ce n’est pas une excuse pour l’ignorer ou couvrir ses méfaits d’un grand silence.

Sur la laïcité, l’attitude des musulmans est aussi très variable. Certains l’acceptent, du moins dans sa version restreinte. Mais la laïcité qui assure la liberté de culte et n’a pas vocation à s’étendre à tout l’espace public et encore moins à l’espace personnel. Elle est par définition circonscrite . Certes, certaines situations comme celle ou une relation pédagogique avec de très jeunes enfants intervient a pu justifier une demande de non port du voile islamique perçu comme prosélyte ou en soi « offensif ». Ce problème doit être réglé au cas par cas hors d’une loi qui n’est pas nécessaire. Une relation explicative aurait pu et du suffire à régler ces problèmes. A défaut, cette législation apparaît comme une stigmatisation et une intrusion.

De quoi parle-t-on à propos de « l’islamisation des quartiers » ? Des musulmans qui prient dans la rue ? Le phénomène est marginal et ne saurait donc constituer une emprise de l’islam. Par ailleurs, si la religion existe dans les banlieues elle ne constitue pas toute l’identité de ses habitants.

III - Une saine colère contre l’oligarchie politico-financière.

Une triple colère est justifié.

A) L’indignation démocratique contre les politiques

Les politiques se constituent en quasi caste très éloignée des citoyens et électeurs et même en oligarchie repoussant la démocratie sous sa forme permettant l’intervention citoyenne. C’est là la principale critique des "indignés" de l’automne 2011. La critique porte donc contre la droite qui réduit le champ de la démocratie mais aussi, quoique moindrement, contre la gauche qui évoque pourtant la démocratie de proximité. Ségolène Royale en avait fait l’apologie en 2007. Elle déclarait même la mettre en oeuvre dans sa ville. Le PS se prononce pour la réduction du cumul des mandats. C’est une bonne chose. Mais il faut aller plus loin.

Derrière ces luttes il y a la volonté de faire franchement reculer l’oligarchie politico-financière. Un tel recul doit permettre de donner plus de place au peuple-classe au plan démocratique et social. Et si l’on prétend vouloir carrément mettre le peuple-classe au coeur de la nation alors le cadre de l’alternance intra-systèmique entre la droite et le PS est nettement insuffisant. Le cadre de l’alternative socialiste se situe plus à gauche.

B) L’indignation sociale contre la finance.

La perspective de faire reculer l’oligarchie sur son volet "finance" est aussi à l’ordre du jour. C’est un dur combat contre l’austérité et pour un Etat social avec des services publics et une fiscalité redistributive au profit des couches populaires. Car les super-riches ne lâcheront rien de conséquent, y compris ceux qui se déclarent les mieux disposés mais pour peu qu’il maîtrise le montant du transfert.

Lire ici ATTAC, la Fondation Copernic, le CADTM, François Chesnais, Michel Husson, etc... pour savoir que la finance est devenu un énorme pouvoir prédateur et captateur de certains et non un outil (sauf pour l’enrichissement indu des grands actionnaires) ou un mode de financement.

L’idée d’un audit citoyen de la dette avance dans les esprits et avec lui l’idée d’une autre fiscalité qui fasse payer les riches. Il faut commencer par faire payer le 1 % les plus riches. Descendre ensuite sur les 5 % les plus riches. Bref il importe de redistribuer les richesses d’une façon inverse de celle du néolibéraliseme.

L’idée d’un changement qui vise à rassembler les banques privées nationalisées et à changer le statut des dirigeants "en-haut" (en faire des hauts fonctionnaires), le statut de ceux "d’en-bas", les personnels, les syndicats et les usagers dans la perspective d’une socialisation. Socialiser c’est faire monter la présence et le contrôle d’en-bas .

C ) Contre l’oligarchie militariste et l’impérialisme.

L’oligarchie politico-financière est aussi derrière l’impérialisme du Nord contre lequel les peuples-classe se mettent en lutte de solidarité. Mais la lutte solidaire anticolonialiste et anti-impérialiste n’est pas pour autant une acceptation des forces réactionnaires qui agissent au Sud.

IV - La colère des féministes est juste et solidaire, non campiste donc transversale et transcontinentale, toujours ici et la-bas !

Les luttes des femmes sont à poursuivre ici et là -bas - transversalité - sur des thèmes récurrents : contre les violences chez soi et dehors, contre la prostitution, contre la précarité au travail et les salaires plus bas, pour la liberté et l’égalité. S’y ajoute les luttes spécifiques contre les intégrismes religieux.

A poursuivre...

Christian Delarue

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