Récemment, le parlement russe a adopté une loi dite « ONG, agents de l’étranger ». La dénomination est peu flatteuse. Sont ciblées les ONG menant des activités politiques sur le territoire russe et dont les financements viennent de l’étranger. Dorénavant en Russie, les ONG qui reçoivent des fonds de l’étranger devront se faire connaître des autorités. Naturellement, lesdites autorités ont tous les moyens d’investigation nécessaires pour repérer les ONG recevant des fonds de l’étranger et qui auraient oublié de le signaler.
Une fois qu’une ONG est qualifiée « d’agent de l’étranger », elle n’est pas interdite, mais soumise « à un régime juridique particulier » qui peut les conduire, en cas d’infraction « à ce régime juridique particulier », à une amende pouvant aller jusqu’à un million de roubles (soit environ 25.000 euros) ou à une peine de prison d’un maximum de quatre ans !
On ne rigole plus ! Vous trouvez que tout ça est un peu dur ? C’est que vous êtes guidé par votre bon coeur !
D’ailleurs, un certain Lev Ponomarev, qui dirige une association dénommée « pour les droits de l’homme », se plaît à protester. Il veut saisir la cour européenne des droits de l’homme (qui, bien sûr, n’a aucune compétence en Russie). De même, Oleg Orlov, qui préside une organisation intitulée « Memorial », refuse de se faire enregistrer comme « agent étranger ». Il ne trouve rien de déshonorant à se faire sponsoriser par des pays étrangers.
Et qui d’autre proteste ? Ah oui, la Grande Bretagne : selon la diplomatie britannique, « des exigences supplémentaires appliquées aux ONG » et « le fait de leur coller une étiquette suscitant d’avance une méfiance », « ne peuvent être perçus que comme des actions lourdes de conséquences négatives pour le fonctionnement libre de la société civile ».
Ben voyons, le Bristish, et puis quoi encore : imagine un peu un sit-in de protestation devant le parlement britannique où les manifestants, tous déguisés de tissu rose ou bleu, sont hébergés dans des tentes toutes neuves. Tu ne te poses pas la question : « d’où vient l’argent » ? Et si la réponse est : de Moscou !, estimes-tu que c’est « le fonctionnement libre de la société civile » ? Plus faux cul, tu meurs !
Parce que les Russes ont une longue habitude de ces « révolutions colorées » en Serbie, en Géorgie, en Ukraine, au Kirghizistan, etc. Ils ont aussi vu les manifestations anti Poutine directement chez eux. Tout ceci est-il spontané ? Un recrutement sur place d’autochtones mécontents est construit par des officines spécialisées trouvant leurs financements dans la fondation créée par Georges Soros, l’Open Society Institute, ou la National Endowment for Democracy, dirigée conjointement par les deux partis étasuniens, les démocrates et les républicains, sur les fonds du gouvernement, ou encore l’USAID, financée aussi directement par le gouvernement étasunien.
Ces organisations qu’il faut bien qualifier de subversives, ont toutes un joli programme ! Promouvoir la démocratie par ci, les droits de l’homme par là , et la domination étasunienne partout. La palme du cynisme revient à John Kennedy, en 1961, quand il crée l’USAID. Il dit : « nous ne pouvons échapper à nos devoirs : nos obligations morales d’être un guide éclairé ou un gentil voisin de la communauté des Nations libres, nos obligations économiques telles celles des plus riches dans un monde où la plupart des gens sont pauvres, (…) et nos devoirs politiques comme l’unique réplique aux adversaires de la liberté ».
Ainsi, ces organisations de l’ordre étasunien financent plus de 6.000 organisations dans le monde, y compris chez nous, comme, par exemple, Reporters sans frontières, la FIDH ou l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Les Russes ont bien raison de se protéger contre ces agents de l’étranger, sujets de l’Empire !
D.R.
Résistance http://www.resistance-politique.fr/article-russie-des-ong-agents-de-l-etranger-109854459.html