RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Sombre semaine dans une France de plus en plus méprisante…

Personnel politique et médias…

Faut dire qu’elle avait mal commencé, par ce non-évènement que certains ont pourtant voulu nous faire passer pour majeur. Avec le « retour » de Zorro annonçant qu’il avait changé, mais dont tout citoyen lucide a pu se rendre à l’évidence de l’énormité du bluff au bout des… disons, 30 premières secondes : toujours autant de morgue, toujours autant d’agressivité, toujours autant d’esquives et de mensonges. Sans oublier les tics… (à défaut d’éthique, peut-être…). Loin de respecter les Français auxquels il s’adressait, dans un mépris total à leur égard, le nouveau Sarko demandait de lui prêter au moins deux neurones, lui qui manifestement n’en prêtait pas un seul à ses auditeurs en les prenant pour des imbéciles qui n’y verraient que du feu !

Comment certains peuvent-ils penser sérieusement que le « retour » de celui qui n’a en fait jamais quitté le paysage politique, puisse avoir la moindre crédibilité, à moins d’un aveuglement volontaire et d’une servilité qu’il faut leur laisser !?

A mon sens, l’individu est sans doute pire qu’avant : parce que là, sans qu’il ne l’avoue jamais, et par la faute de ces minables laquais bien formatés et trop avides d’un retour sur cette allégeance servile, il va vraiment finir par croire être celui que tout le monde attend…

Décidément, on savait que le pouvoir corrompt, mais dans le cas présent, il est à craindre que cela batte tous les records !

la même dérive !

Ensuite, il y a eu le cas de l’alpiniste français en Algérie. Tout individu normalement constitué, ne peut qu’éprouver un sentiment de dégoût et de tristesse après l’exécution amplement médiatisée de ce nouvel otage, victime probable des décisions belliqueuses de l’Hexagone…

Et tout individu sain de corps et d’esprit devrait dans le même temps s’étonner de n’entendre de la part des irresponsables politiques, que des discours musclés, dans une surenchère de mots et d’expressions les plus creuses les unes que les autres, en lieu et place de se poser enfin les bonnes questions des raisons de tels agissements… Mais, faut-il s’en étonner… quand on comprend quels sont les intérêts derrière de tels discours ?

Enfin, tout individu normalement constitué et sain de corps et d’esprit devrait au moins se demander pourquoi une telle médiatisation autour d’une victime, quand dans le même temps, nos méthodes « civilisées » en pulvérisent des dizaines voire des centaines chaque jour, mais arabes et anonymes celles-là, à coups de missiles GPS ou de bombes « propres »…

Et plus je retourne ces évènements dans ma tête, plus je me rends compte de l’indécence absolue de ces élus qui finissent par utiliser la vie de ces quelques otages identifiés pour justifier la politique meurtrière dans leurs opérations prédatrices à l’étranger. En réalité, ne vous y trompez pas : là aussi, quel mépris pour ces victimes ! Aujourd’hui, les drapeaux sont en berne, on observe des minutes de silence, les discours sont convenus… tant qu’à faire, il faut jouer la comédie jusqu’au bout, et au moins cela ne coûte rien à personne… Mais dans six semaines, ou six mois, certains de ceux-là ne se souviendront même pas du nom de ces otages exécutés…

L’amalgame et le mélange des plans n’a jamais été aussi flagrant. Les quelques victimes occidentales sont utilisées comme alibis à nos interventions qui n’ont d’autres buts que de tenter de garder le contrôle de zones essentielles pour nos approvisionnements en énergies fossiles. La bataille fait rage au sein des compagnies et des gouvernements occidentaux. Et dans ce cas, il est question d’unité nationale, n’est-ce pas ! On serre les rangs pour aller bombarder ceux que l’on soutenait il y a quelques semaines encore… et auxquels en douce, on achète le pétrole en contrebande, à prix bradés !

L’objectif de redessiner le Moyen-Orient dans les plans machiavéliques des États-Unis date de plusieurs années, avec pour unique but la mainmise sur les réserves de pétrole et de gaz. Il a été présenté par Condoleeza Rice en 2006, à… Tel Aviv (relire : http://www.mondialisation.ca/le-projet-d-un-nouveau-moyen-orient/4126 )... un hasard, vraiment ?...

Il est regrettable que Laurent Fabius et François Hollande n’aient pas la retenue qu’ont eue Dominique de Villepin et Jacqies Chirac en 2003 lors du refus de la France de participer à ces massacres de masse, sous de fallacieux prétextes d’armes de destruction massive jamais trouvées… Ceux-là voudraient-ils prouver quelque chose à ceux-ci ? Ou tentent-ils de masquer leur désastreuse gestion du pays en distrayant le peuple à l’extérieur de ses frontières ?...

Barbare, barbare… vous avez dit barbare ?...

Tout le reste, n’est que pipeau ou plutôt, fanfare… pour détourner l’attention du public des crimes inouïs que nous perpétrons partout par l’entremise de nos armées. La vie d’une malheureuse victime occidentale fait s’émouvoir la planète « Facebook » quand des milliers d’innocents au rang desquels d’innombrables enfants massacrés par nos « dommages collatéraux »  ne semblent pas émouvoir plus de quelques rares commentateurs perdus dans l’obscène déferlante médiatique, complice.

Les journaleux nous disent le ton grave et l’air coincé qu’ils ont choisi de ne pas nous montrer la vidéo des faits… dont ils ne s’embarrassent jamais quand il s’agit de montrer les femmes lapidées, les homosexuels pendus ou les enfants démembrés… Autre mépris…

Les mots sont scrupuleusement choisis : il est désormais question de Daesh en lieu et place de l’Etat islamique… Sans parler de l’effet que peut avoir le terme « décapitation » pour ce qui est en réalité un égorgement… Le vocabulaire utilisé nourrit tous les fantasmes…. Mais, faut-il rappeler que c’est bien en France, que la guillotine décapitait, il y a quelques années encore, et dont certains réclament le retour… Cet instrument hautement scientifique sans doute et nullement « barbare » puisque manié par un pays « civilisé »…

En-dehors des mots « terroriste »… « sauvage »… et « barbare »… probablement les plus utilisés ces derniers jours par ces journaleux à l’air circonstancié, je cherche toujours celle ou celui qui s’en détachera pour nous proposer un « pourquoi » ? Car, quand on a dit et surtout, répété comme un niais docile ce vocable-là, qu’a-t-on dit ?... qu’a-t-on expliqué ?... qu’a-t-on compris de ces drames à répétition ?... Rien ! Ce sont des mots creux, vides, répétés en boucle comme s’il s’agissait du résultat d’une analyse méticuleuse, fouillée, scrupuleuse, consciencieuse, mais en réalité inexistante. Et comme l’écrit Régis Debray : « … Il y a tant de mots-œillères, repoussoirs commodes et paresseux qui, se faisant passer pour des diagnostics, dispensent de toute recherche de cause et d’antidote. La question serait plutôt de savoir comment on devient fanatique, et pourquoi. Depuis quand, où, et pour quels motifs. A défaut, le signalement rendra aussi peu service à l’explication des actes extrêmes que fou n’en a rendu aux progrès de la psychiatrie, ou chaud à ceux de la thermodynamique. » (Aveuglantes lumières – 2006 – Ed. Grasset)

Il faudrait pourtant avoir un jour, la lucidité et le courage de se demander quelle serait notre attitude si depuis des décennies, des puissances étrangères surarmées venaient au nom des prétextes les plus fallacieux anéantir nos vies, détruire notre culture, massacrer nos êtres les plus chers, dévaster nos villes et nos campagnes pour finir par piller nos richesses naturelles et nous maintenir exsangues, au bord du gouffre, dans un chaos que les médias si prompts dans d’autres circonstances, se dispensent bien de relayer ?… Resterions-nous à regarder, passivement !? Ou nous battrions-nous avec les moyens que l’on aurait, avec la rage du désespoir et prêts à tout perdre, jusqu’à la vie, puisqu’il ne nous resterait rien ?!

Et ce racisme, obséquieux, protéiforme…

La sournoiserie est telle, que le comble de ces épisodes abjects réside sans doute dans l’exigence faite désormais aux Français – et aux citoyens d’autres pays occidentaux – de confession musulmane, de se démarquer, voire de se justifier de ne pas appartenir à ce courant « terroriste ». Aux yeux de ceux-là, ceux-ci ne sont pas d’abord ou assez Français, Belges, ou Anglais… ils sont en priorité musulmans ! Et donc, toujours suspects, semble-t-il… Mépris, là aussi… Et les dignitaires d’obtempérer, évidemment… Contraints à descendre dans la rue pour faire amende honorable, pour se plier aux desiderata des pressions politico-médiatiques, en signe d’une solidarité réclamée, exigée d’avec ces malheureux otages – dont on pourrait au minimum rappeler, qu’ils se trouvent pour la majorité d’entre eux, dans des zones signalées à hauts risques et fortement déconseillées par les autorités compétentes… Alors que ces mêmes dignitaires n’ont pas cru bon descendre dans la rue lorsque 2200 Palestiniens se sont fait massacrer par les méthodes « civilisées » de l’armée israélienne il y a juste quelques semaines… et dont le silence recouvre désormais l’ensemble de nos médias.

Quel parallèle ? Un contre 2.200 tués, 12.000 blessés et handicapés, 20.000 logements détruits, 100.000 habitants sans toit… aux portes de l’hiver, dans ce que j’ai appelé il y a déjà plusieurs années, un camp d’extermination à ciel ouvert.

Autre parallèle ? On légifère à tour de bras au sein de l’UE contre ces jeunes partis se battre aux côtés des « djihadistes » allant même pour certains Etats à envisager le retrait de la nationalité… mais on ne dit mot sur les milliers de citoyens partis se battre contre les Palestiniens dans l’armée israélienne, que toutes les Résolutions de l’ONU condamnent pourtant pour ses agissements criminels… Cherchez l’erreur…

…et toujours dans l’ombre…

…où l’on voit, encore et toujours cette insupportable légèreté de la justice des pays « civilisés-donneurs-de-leçons-partout », à géométrie définitivement variable, qui comme l’écrivait Jean de la Fontaine : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Au bout du compte, face aux comportements et aux agissements de plus en plus mortifères, insidieux et obscènes de nos irresponsables politico-médiatiques, ne sont probablement pas les plus « barbares » ceux que l’on nous montre du doigt… mais ceux qui en tirent profit, ceux qui ont fait leurs calculs et manigancé des plans de terreur et d’effroi à l’encontre de ces populations basanées…

…sans oublier dans les coulisses, les puissants industriels du lobby de l’armement qui se gaussent de tout cela, baignant dans l’opulence et le luxe absolus, dont les profits n’ont jamais été aussi plantureux, indécents, abjects... à la mesure du nombre de victimes que décime leur effroyable technologie… mais dont aucun de ces journaleux zélés ne mène d’enquête pour en dénoncer les immondes pratiques et en publier régulièrement les noms sur la place publique…

Daniel Vanhove

26.09.14

Observateur civil

Auteur

« Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes » - 2005 – Ed. M. Pietteur

« La Démocratie Mensonge » - 2008 Ed. M. Pietteur

URL de cet article 27066
   
Même Auteur
Si vous détruisez nos maisons vous ne détruirez pas nos âmes
Daniel VANHOVE
D. Vanhove de formation en psycho-pédagogie, a été bénévole à l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) de Bruxelles, où il a participé à la formation et à la coordination des candidats aux Missions Civiles d’Observation en Palestine. Il a encadré une soixantaine de Missions et en a accompagné huit sur le terrain, entre Novembre 2001 et Avril 2004. Auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.