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Tibet, une réalité démographie et des chiffres, des chiffres...

Evolution de la population

L’histoire mouvementée du Tibet entre les VIIème et XVIIIème siècles fait que la population tibétaine a diminué de 8.000.000 de personnes durant cette longue période. Ensuite, du XVIIIème au milieu du XXème siècle cette diminution est de 800.000 personnes. Donc entre l’an 700 et l’an 1950 la population s’est réduite de 11.000.000 à 2.500.000 habitants. Quand on parle d’exode rural en Europe...!

En 1950 on estime à 1.500.000 le nombre de tibétains vivant au Tibet et à 2.500.000 leur nombre total, répartis dans diverses provinces. (sources http://french.china.org.cn/china/archives/tibet2006/2007-07/02/content_8468841.htm
et www.tibet-info.net ).

Cette tendance s’inverse entre 1950 et le dernier recensement officiel en 2000. C’est la population tibétaine qui a le plus augmenté en pourcentage, dépassant le niveau moyen du pays (2.700.000 tibétains seulement au Tibet et 6.000.000 répartis sur l’ensemble du territoire chinois). En majorité ces 3.700.000 tibétains se trouvent dans les régions suivantes Yunnan, Sichuan, Qinghai et Gansu . Pour une ethnie prétendue victime de génocide, passer en 50 ans de 2,5 à 6 millions, cela relève presque de l’exploit !
Il est à noter que cette dernière province, le Gansu, sinistrée par d’importantes coulées de boue, et qui compte .moins de 2 % de tibétains a quand même été cataloguée par les médias français comme une province tibétaine. Nos journalistes ont encore du chemin à faire, d’autant plus que même les théoriciens du "žGrand Tibet" ne revendiquent qu’une petite partie de cette province. Pour information le Gansu, province longiligne qui était traversée par la Route de la Soie, compte 23.000.000 habitants dont 92,4% de Han, les 7,6% restant sont des Hui (tibétains), des Ouïghour et des Dongxiang (source http://www.terrescontees.com/regions/chine/gansu.htm ). Sur l’ensemble de la Chine les han représentent 91% de la population.

L’ethnie tibétaine, créée ou plutôt fédérée par la dynastie des Tubo (voir l’importance des Tubo dans mon article "žpropagande quand tu nous tiens" ) est en fait l’unification des tribus du plateau tibétain au début du VIIème siècle. En font partie :
- les Tibétains qui sont majoritaires,
- les Luoba, les Monba, les Deng et les Sherpa qui ne possèdent pas d’écriture propre et outre leurs dialectes particuliers parlent le tibétain,
- les Hui qui parlent chinois et tibétains mais sont musulmans.

Sauf pour les Hui, les pratiques religieuses de ces ethnies sont liées au bouddhisme mais certaines (Monba notamment) sont adeptes du Chamanisme traditionnel.

Quelques éléments d’explications

Un ensemble (non exhaustif) de décisions viennent nous faire comprendre comment nous avons pu passer d’une si longue phase de diminution à une phase de croissance de la population :

- la Chine effectue un contrôle de la natalité en soutenant la politique de l’enfant unique, politique qui ne s’applique pas comme nous l’entendons des sources occidentales par des avortements forcés (je ne prétends pas qu’il n’y en a pas du tout mais je n’ai pas trouvé d’informations croisées fiables sur ce sujet), mais par des mesures plus subtiles. Un couple qui a un seul enfant voit cet enfant pris en charge par l’Etat. Dès le second enfant l’Etat ne participe plus, et il taxe de plus en plus en fonction du nombre d’enfants. Bien évidemment cela a un effet pervers, un ami chinois riche et travaillant dans un gouvernement régional m’a confié qu’il avait 4 enfants parce qu’il a les moyens de payer.

- En matière médicale, et pour lutter contre la tradition qui voulait que les filles étaient en général tuées ou abandonnées à la naissance (tradition valable aussi pour l’Inde), le gouvernement a interdit les examens médicaux susceptibles de faire connaître à l’avance le sexe du bébé. Nous pourrions épiloguer sur l’origine de cette tradition, il semble que l’explication la plus sérieuse soit liée à des conditions de vie extrêmement précaires dans les campagnes et au fait que le garçon est celui qui hérite des terres familiales et a la responsabilité de ses parents devenus vieux, alors que la fille n’a rien en dot. Elle est dès sa naissance un poids mort, un fardeau.

- au Tibet la Chine, par son gouvernement local (le Tibet est une province autonome qui dispose de prérogatives que n’ont pas les régions "žsimples" ) a accepté que les couples aient 2 enfants pris en charge par l’Etat.

Cette argumentation vient au détriment de la théorie qui veut que les Han, ethnie majoritaire, aient été envoyés en masse au Tibet pour contrôler et noyauter le pays. Et cela d’autant plus que le droit à deux enfants n’est valable que pour les tibétains, les Han résidant au Tibet restent avec la limite à un enfant.

Cette théorie est battue en brèche par un second argument bien plus négatif, les chinois des plaines et des villes considèrent le Tibet comme une région sous développé, sale, mal approvisionnée, et trop retirée pour que leurs enfants puissent y avoir un avenir similaire à ce que peuvent leur offrir Shanghai, Shenzhen, Beijing, Dalian, etc... En Chine la notion de famille est très forte et, hormis les période de grave disette (entre la 1ère et la 2ème guerre mondiale par exemple, qui ont vu des populations entières quitter leur région d’origine pour s’installer dans des contrées plus accueillante (Shangdong vers l’ancienne Mandchourie par exemple), ce n’est que depuis une dizaine d’années que nous assistons à des phénomènes migratoires significatifs, en fait depuis l’arrivée de l’économie de marché, des entreprises privées, des villes champignons et de leur boom économique.

- Un autre point est à noter, en 1950 l’espérance de vie au Tibet était de 36 ans et la mortalité infantile de 430 ‰, en 1980 cette même espérance de vie est passée à 65 ans, la mortalité infantile est de l’ordre de 100 ‰ (source E. Martens Histoire du bouddhisme tibétain).

Cela est dû à l’amélioration des conditions de vie, la multiplication des équipements médicaux où la médecine traditionnelle tibétaine cotoye celle chinoise, un fort soutien du gouvernement central, un accès à l’éducation avec deux aspects, le taux d’analphabétisme est passé de 90% en 1950 à 40% en1980 et le chinois est la seconde langue dans l’enseignement (les cours sont dispensés en tibétain dans les écoles), et même quelque chose qui personnellement me hérisse, on pratique la discrimination positive avec des résultats étonnants, le taux de réussite moyen des Han au Tibet est deux fois moindre que celui des minorités pour les examens d’entrée à l’Université (source C. Zass in Education in Tibet, Policy and Practice since 1950)

Quand la propagande chiffrée s’emmêle les pinceaux :

Si le site officiel des autorités tibétaines en exil donne des statistiques qui démontrent que le nombre de chinois d’origine tibétaine est en croissance permanente et valide le chiffre de 1,5 millions de tibétains au Tibet en 1950, cela ne l’empêche pas de donner aussi d’autres chiffres en totale contradiction, notamment en affirmant que 1.200.000 tibétains sont morts au début des années 60 du fait de l’occupation chinoise. Le calcul est simple, sur 1.500.000 tibétains, 1.200.000 seraient morts, il en serait donc resté 300.000. (sources http://french.china.org.cn/china/archives/tibet2006/2007-07/02/content_8468841.htm
, www.tibet-info.net et M. Parenti "žLe mythe du Tibet" http://fraternitelibertaire.free.fr ).

Il s’en est fallu de peu que ce "žgénocide" ait tué plus de tibétains qu’il n’en existait !

D’ailleurs le Dalaï Lama ne s’y trompe pas, dans une interview à Playboy en 1998 (mais oui !) il déclare très lucide "žsi nous restons une partie de la Chine nous profiterons aussi matériellement de l’énorme progression du pays" . Quand aux autorités chinoises elles n’ont strictement aucun intérêt à entretenir un ressentiment antichinois sur leur territoire, par contre d’autres pays sont intéressés eux aussi par les richesses souterraines du Tibet (pétrole, Or, Uranium, Borax, 40% du Lithium mondial, etc..), et c’estaussi la source des 7 plus grands fleuves d’Asie.

(source http://gaelle.hautetfort.com/tag/richesse%20en%20mati%C3%A8res%20premi%C3%A8res et K. Conboy & J. Morrisson "žthe CIA’s secret war in Tibet)

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Préface de Serge Halimi : Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n’y avait pas méprise, mais accomplissement, qu’un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage qu’il les avait trahis. On sait désormais de quel prix - chômage, restructurations sauvages, argent fou, dithyrambe (…)
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