A la différence de la Syrie, ou la Russie a pris le train en marche après l’avoir manqué en Libye, et ou la capacité de pressions économiques n’était pas déterminante il est probable que quitte à passer outre une campagne supplémentaire de diabolisation, la Russie interviendra en Ukraine. Par personne interposée ou pour "protéger se ressortissants". Ca lui a déjà réussi dans le conflit Géorgien.
Il avait d’ailleurs alors évité d’aller plus loin en occupant l’Ukraine ce qui lui était alors facile. Il a laissé décanter une situation qu’il risquait alors de ne pas maîtriser.
Pour l’instant Poutine, en bon joueur d’échec, laisse pourrir la situation qui reste "contrôlée" par le Pouvoir en Ukraine même si vu d’ici ça ne paraît pas évident.
Et il gère "Sotchi" qui contrairement à ce qu’on laisse à penser ici est plutôt un "shock-test" révélateur des stratégies adverses à venir plutôt qu’un handicap contraignant.
En effet dans le contexte géopolitique actuel l’"Indépendance" de l’Ukraine n’est plus à l’ordre du jour. L’Ukraine, en faillite totale, est devenue le point nodal qui, s’il bascule d’un côté ou de l’autre, déterminera TOUTE la stratégie à venir de l’Empire BAO et celle de ses Antagonistes. Et dans un cas comme dans l’autre ça sera une annexion informelle par l’un ou par l’autre.
L’Ukraine qui bascule vers l’OTAN c’est automatiquement des bases US sur place et la perte d’une base majeure russe en Mer Noire. Et d’un point de vue stratégique c’est même pas envisageable pour le Bloc Russie-Chine et Alliés.
Il faudrait aussi se rappeler qu’il suffirait que la Russie "ferme" le Gaz pour que toute l’Europe du Nord se les gèle gravement. Et pour l’Ukraine c’est encore pire. Il suffit qu’il leur vende le gaz au vrai prix et qu’il taxe les importations vers la Russie qui représente 80% du Marché ukrainien pour lui mettre le coup de grâce.
Donc tout ça ce sont des gesticulations. Et encore on ne prend pas en compte la situation financière à venir des USA et de l’Europe à la remorque.
Si ça pète à ce niveau, si le dollar perd sa valeur de référence comme ça va se passer tôt ou tard, même les sbire galiciens de la Place Maidan s’empresseront d’appeler la Russie au secours vu l’état ou l’Europe et nous-même allons nous trouver. Car si le dollar s’effondre la situation devient à l’avantage des pays du BRICS.
En effet avec la disparition de la valeur de référence du dollar il ne reste pour assoir la puissance prospective de états majeurs que leurs valeurs de réserves. En valeur de production et en valeur de ressources naturelles.
Il est vrai que la Chine perd ses réserves (virtuelles) en dollars de fonds US mais elle possède les capacités de production formées des capacités décentralisées chez elle du Bloc BAO et un marché intérieur de 1,3 milliards de consommateurs potentiels ; et la Russie et se alliés Iraniens et autres sont assis sur une montagne de ressources énergétiques et minières. Et tout ça sans avoir même à utiliser un bateau ou un avion pour le livrer.
Pour les Etats-Unis il leur restera une planche à billets, un déficit astronomique, 1000 base militaires à entretenir dans le Monde, et un pays en pleine récession sur un continent isolé qui leur est devenu hostile à plus de 50% en Amérique latine..
En tout cas aujourd’hui, ce qui va se passer là-bas c’est pas Ianoukovitch, ni même le Peuple ukrainien en général, ou les Fachos européanisants de Svoboda, qui vont le décider.
Ca sera simplement la capacité de coercition et de décision politique, économique, et/ou militaire, du Bloc antagoniste à l’Empire.
Et on retombera vraisemblablement dans une nouvelle version de la Guerre froide et des Blocs Est Ouest.
Attendons nous à des superlatifs outranciers dans la propagande médiatique à venir.
On vit une époque formidable.
Geb.