RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Venezuela : il y a des nuits maudites...

Il y a des nuits maudites... Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs... 167 députés... A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme...

Le président Maduro s’adresse au peuple. L’opposition gagne 99 sièges sur 167, soit les deux tiers... Quelques circonscriptions manquent encore à l’appel. Mais la victoire est nette... Le sang ne coule pas dans les rues comme l’avaient annoncé les intégristes de la charia néo-libérale. Seuls le PSUV et le Grand Pôle Patriotique s’étaient engagés, sur proposition de l’Unasur, à respecter le résultat, quel qu’il soit. Les démocrates putschistes du 11 avril 2002, de la très démocratique MUD, ont refusé quant à eux de s’y engager. Ils ne pouvaient que gagner ; s’ils perdaient, ce ne serait que par « la fraude » de ces tricheurs de chavistes... Managés par Washington et l’Internationale socialiste, ils devaient l’emporter. Peu importaient les urnes ... Ils préparaient ainsi le terrain à un éventuel bain de sang, à un « golpe » violent, si les résultats leur avaient été défavorables. Ces « démocrates » portent la haine des « rouges », des « révolutionnaires » dans leur ADN. Alors : la revanche ou le chaos ! Que ce serait-il passé si les chavistes avaient perdu leur sang froid ?

Grâce à leur civisme, les élections se sont déroulées dans le plus grand calme et la proclamation des résultats aussi. Qui sont les démocrates ? Qui a respecté la démocratie, la Constitution ?

Le président Maduro, élu le 14 avril 2013 à la suite du décès de l’irremplaçable Hugo Chavez, grave et serein, a reconnu et accepté la défaite, la victoire de l’hétéroclite MUD (trois partis affiliés à l’Internationale socialiste, des formations d’extrême droite, etc.), dont le seul programme est la revanche de classe et l’anti-chavisme. Ceux qui comme « El Pais », « Le Monde », prévoyaient « une déroute sans précédents » exultent ; cependant, les résultats relèvent d’une sanction populaire mais pas d’un raz-de-marée libéral.

L’impérialisme qui avait décrété le Venezuela le 9 mars 2015 « menace inhabituelle et extraordinaire » pour la sécurité des Etats-Unis, n’est pas débarrassé d’un chavisme qui doit se renouveler, se remettre en cause, balayer la corruption, la bureaucratie. Le chavisme continue à porter le seul programme de transformation crédible, cohérent, radical, populaire.

Manuel Valls, docteur es démocratie, peut également, et momentanément, se réjouir, lui qui avait, le 15 octobre 2015, reçu l’épouse du putschiste Leopoldo Lopez, emprisonné, et avait déclaré : « enfermer un démocrate, c’est trahir la démocratie ».

Comme jadis au Chili de Salvador Allende, ces démocrates si peu démocrates ont réussi, au-delà des erreurs des chavistes, à déstabiliser, et même à saigner l’économie, à provoquer des pénuries ; celles-ci ont fatigué la population contrainte à des heures de queue, à des files d’attente interminables. En quelques mots, les chavistes étaient au gouvernement, mais n’avaient pas l’essentiel du pouvoir. Ils n’ont pu faire face à la spéculation, notamment sur les prix, la monnaie, à la contrebande, à une inflation redevenue galopante. Le climat de tension, de violence sourde, les sabotages, la guerre idéologique et économique, les manques d’approvisionnement, les mensonges, entretenus par l’opposition, ont pesé fortement sur les urnes. Aucun processus historique n’est définitif ; la révolution bolivarienne doit désormais faire face à une cohabitation entre une opposition agressive, négative, et un président légitime, déterminé, qui a assumé et continue d’assumer ses responsabilités au nom du peuple.

Jean Ortiz

Pour comprendre le rôle des médias au service de la droite vénézuélienne : "Rouges, les collines de Caracas", polar historique.
Envoyé dédicacé à domicile par la librairie de la Renaissance : librairie de la Renaissance http://www.librairie-renaissance.fr/9782918721451-rouges-les-collines-...

»» http://www.humanite.fr/blogs/venezuela-il-y-des-nuits-maudites-591876
URL de cet article 29706
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
CHE, PLUS QUE JAMAIS (ouvrage collectif)
Jean ORTIZ
Recueil d’interventions d’une vingtaine d’auteurs latino-américains et européens réunis à Pau en avril 2007 pour un colloque portant sur l’éthique dans la pratique et la pensée d’Ernesto Che Guevara, une pensée communiste en évolution, en recherche, qui se transforme en transformant, selon les intervenants. Quatrième de couverture On serait tenté d’écrire : enfin un livre sur le Che, sur la pensée et la pratique d’Ernesto Guevara, loin du Che désincarné, vidé d’idéologie, doux rêveur, marchandisé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Suivez la science" disent les médias qui publient des horoscopes.

Viktor Dedaj

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.