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Les injonctions de l’extrême droite pour manipuler l’électorat de Gauche

Vive la Révolution ! Tous pourris ! Pas de chefs ! Vive la lutte des classes !

Remettons des guillemets à ces mots d’ordre par lesquels la droite et l’extrême droite tentent de capturer une partie de l’électorat de gauche. Elles en ont bien besoin, puisqu’elles ne représentent qu’environ 1% de la population ; 10% en comptant les valets des multinationales.

Il est en effet facile et totalement gratuit de manipuler l’électeur plutôt que de frauder dans les bureaux de vote, même avec des machines à voter, ou de hurler à la fraude à s’en faire une trachéite.

« Vive la révolution ! »

Oh, le beau mot pour la capture des électeurs de gauche ! Il peut servir :

  • pour caractériser les "rebelles" en Syrie, ou ailleurs
  • pour les Communistes qui se réfèrent à la Révolution Russe
  • pour les Anarchistes
  • pour tous les impatients qui le répètent de manière incantatoire, plus ou moins révoltés, plus ou moins désespérés, souvent en fonction de leur degré de jeunesse, de misère, de chômage.

Ce mot d’ordre favorise le rêve d’une hypothétique "Révolution", et cela particulièrement auprès de Français qui se croient héritiers de la Révolution Française de 1789, oubliant qu’elle a été suivie de l’empire napoléonien puis du pétainisme.
Rêve d’une hypothétique "Révolution" qui mettrait fin à tous les maux dont souffre notre société.

Ce qui fait que quand celle-ci, représentée par une couleur plutôt "reposante", ou par une fleur plutôt parfumée, - désarmée et non-violente, sera conduite par les multinationales, elle recevra un écho enthousiaste. On verra alors les places principales des capitales et des grandes villes remplies d’une multitude de personnes prétendues « jeunes » et, surtout, n’appartenant à aucun parti. Et puis, cette "révolution" leur sera reprise, comme un jouet... par ceux qui l’ont déclenchée, une fois chassée de la présidence la tête qui ne leur plait plus.

Elle ne sera même pas "confisquée" comme étant la leur.

Pourtant...
La Révolution Cubaine perdure depuis plus de 50 ans.
Et d’autres pays ont chassé leurs dictateurs esclavagistes et assassins, qu’ils aient appelé ce changement de régime "Révolution" ou pas. Ils ont établi une nouvelle Constitution.

« Tous pourris ! »

Ce mot d’ordre a l’avantage (pour la droite) de favoriser le désespoir et la résignation...

Il engage donc à ne pas voter et à laisser élire, par les également "tous pourris" de Français, la droite ou l’extrême droite. Si on est "Français de souche" le dommage sera moindre. En outre, le "Tous pourris !" pourra resservir pour ces Français "de souche" quand on emmènera le voisin Algérien ou Tsigane en Camp de... pardon, en Centre de Rétention..

"Tous pourris !" suggère de ne pas militer et de rester chez soi, plus ou moins maussade, plus ou moins désespéré, toujours seul, à cultiver le "cocooning" et un individualisme qui vous coupe totalement des autres.

Pourtant...
Ne sont pourris - par l’argent ou la peur, ou les deux - que les élus qui sont les larbins des banques et des multinationales. Ce sont eux qui font des promesses dont ils savent très bien qu’ils n’ont pas le début de l’intention de les mettre à exécution. Ce sont eux qui mentent sans vergogne aux Français pour prendre leurs voix en otage, lors d’élections qu’ils décrèteront, avec un sourire supérieur, "parfaitement démocratiques".

Ceux qui nationalisent ou municipalisent, interdisent les OGM, font voter une autre Constitution quand ce sont des Chefs d’État, risquent leur vie tous les jours face aux multinationales qui se "rebellent" et leurs font des coups tordus, etc... ces élus-là ne sont pas pourris ! Ils donnent leur temps, leur argent, voire leur vie, pour le bien de chacun. Pour que chacun puisse restituer ce temps sans crainte aux autres, selon ses qualités et selon sa force

« Pas de chefs ! »

Ah ! Ce mot d’ordre-là est bien commode ! (Il va de pair avec le précédent)

"Pas de chefs !" prend appui sur les plus jeunes, en révolte contre des figures d’autorité qui ont été soigneusement malmenées et jetées à terre par les médias auparavant ("conflit des générations" savamment cultivé, enseignants non respectés par leur hiérarchie, etc...) Comme un leader de parti est un chef, il n’est pas question de le respecter.

"Pas de chefs !" prend aussi appui sur les rivalités individuelles qui font que l’un veut "être calife à la place du calife" (Iznogood), que la tête soit nommée par un parti ou que ce soient les qualités d’un humain (depuis le charme jusqu’à l’intelligence en passant par "l’art de convaincre", etc..) qui feront de lui ce qu’il niera toujours : un chef !

"Pas de chefs !" égale pas d’organisation. Ou si peu que c’est un jeu d’enfant que de lâcher ses chiens et ses "forces de sécurité" pour réprimer, emprisonner et - pourquoi pas ? - massacrer cette chair à canon, jeune, joyeuse et pacifique, désarmée évidemment alors que les forces de répression le sont jusqu’aux dents, filmée évidemment alors que les forces de répression sont anonymes et ont le visage masqué...

Il est alors possible de mettre ce massacre sur le dos d’un vrai chef que la droite souhaite annihiler

Aujourd’hui que les communistes sont plus ou moins achetés et, en tout cas, sérieusement affaiblis au bout d’une guerre de presque un siècle et qui fut rude, quel bonheur pour la droite de ne pas avoir cet ennemi de toujours, organisé et fort, en face de soi !

"Pas de chefs !" est aussi très économique. Car il n’est plus nécessaire d’éliminer, parfois coûteusement, les leaders qui risqueraient de mettre la droite en danger : le "peuple révolutionnaire" s’en charge ! Et ils ne seront jamais des "martyres" à qui une sorte de culte laïque sera rendu - comme, par exemple, à "Che" Guevara.

Pourtant...
Nous connaissons tous des Chefs d’États qui rassemblent des analphabètes, des paysans, des médecins, des chercheurs, des instituteurs, des professeurs, etc... derrière leur "panache blanc". Ils ne disent jamais "je" mais "nous", et c’est ce qui les distingue.
Ils nationalisent l’éducation, la santé, les transports, l’énergie, l’armée, rassemblent pour de nouvelles Constitutions, expulsent les officines de loups déguisés en agneaux, etc...
Ils rendent à leurs populations ce qui leur appartient et leur a été, plus ou moins subrepticement, dérobé, et le leur rendent de manière à ce que ce soit elles qui soient aux commandes.
Car le mode de désignation et les conditions de contrôle de ces chefs-là, les Constitutions les prévoient. C’est pourquoi elles sont si importantes : il ne s’agit pas de se retrouver avec un Pinochet alors qu’on a placé un Allende à la présidence sans pouvoir dire que ce n’est pas constitutionnel, par exemple.

Vive la lutte des classes !

Karl Marx a parlé de la "lutte des classes". Dès lors, ce mot d’ordre s’adresse à tous ceux qui, de près ou de loin, ont entendu parler de Karl Marx. Aux communistes du PCF ou hors-PCF comme à ceux qui n’ont jamais lu Marx mais qui savent qu’il a existé et a parlé de la lutte des classes. Seulement, il ne s’agit pas de 50/50 mais de 99% qui ont à lutter contre 1%. Ça devrait être facile mais il n’en est rien... Pourquoi ?

Parce que l’essentiel de ce mot d’ordre est le mot "lutte", et que, de cette façon, "diviser pour régner" doit être facilité pour la droite.

En effet :

  1. Les communistes vont se disputer pour savoir ce qui détermine "objectivement" la classe à laquelle on appartient et pendant ce temps ils n’attaqueront pas les 1%
    Exemples :
    - Le salaire ? À partir de quel montant ?
    - Un petit commerçant qui gagne moins qu’un salarié mais n’a d’autre patron que lui-même... dans quelle "classe" est-il ?
    - Et un paysan qui vend au marché le produit de ses cultures, sans Monsanto ?
  2. Parmi l’ensemble de la population, toutes les petites vengeances personnelles vont pouvoir se donner libre cours et distraire des cibles plus importantes, mais nettement plus difficiles à atteindre, que sont les patrons Français des multinationales et les patrons Français des banques (les 1%), entre autres.

"Diviser pour régner" affaiblit considérablement l’ennemi en faisant en sorte que, oublieux de ses objectifs premiers, celui-ci s’auto-extermine en tirant sur le voisin immédiat. Pendant ce chaos destructeur, les riches, bien à l’abri du carnage qu’ils ont déclenché, font de bonnes affaires bien juteuses.

Pourtant...
S’il s’agit de citer une phrase de Karl Marx, pourquoi ne voit-on pas sur tous les médias : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !" ... ?
Et encore moins ce vieux proverbe qui dit que l’union fait la force ?.

Que souhaite la gauche ?

Bien sûr que l’imperfection humaine rend tous les efforts de restituer à un pays ce qui lui appartient ... imparfaits.

Mais que souhaite "la gauche" en France ?
L’imperfection coupable et qui peut être punie par la loi ou bien la sauvagerie à l’état brut, le mensonge, la loi du plus fort, érigés en qualité et honorés par la loi d’États et de Gouvernements qui n’ont plus alors aucun scrupule, ni morale, ni constitutionnelle, à enfumer en utilisant son propre vocabulaire, celui qui s’oppose à cette violence brutale ?

"La gauche" en France veut conserver le peu qu’il lui reste ? Elle cherche des compromis ? On la comprend, mais qu’elle regarde alors son avenir (très) proche du côté de la Libye ou de l’Espagne, par exemple, où l’on meurt pour rien à chaque coin de rue. Qu’elle regarde l’avenir de ses enfants. Et celui des femmes.

Camille Florentin

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