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Alexis Tsipras : le choix de la politique anti-europe au détriment des convictions de réelle gauche

1. Qui est Alexis Tsipras et son parti Syriza ?

SYRIZA (mot grec :signifiant « Coalition de la gauche radicale ») est un parti politique grec de gauche.

Syriza trouve ses origines dans une coalition de partis de gauche et d’extrême gauche fondée en 2004. Celle-ci comprenait un large spectre de formations politiques (treize au total) et de politiciens indépendants, comme des sociaux-démocrates, des populistes de gauche , des écologistes, des communistes pro-européens et des eurosceptiques. Aléxis Tsípras, ancien président de Synaspismós, le mouvement le plus important de la coalition, en devient le président le 4 octobre 2009. La coalition est transformée en parti en 2013. Syriza est membre du Parti de la gauche européenne.

En 2012, Syriza devient la deuxième force politique de Grèce au Parlement et le principal parti d’opposition au gouvernement d’Antónis Samarás. Il devance le parti du Premier ministre (Nouvelle démocratie) lors des élections européennes de 2014, en obtenant 26,58 % des suffrages et six sièges. À la mi-2014, des sondages d’opinion indiquent que Syriza est devenu le parti le plus populaire du pays.

Syriza est décrit comme un parti antisystème, dont le succès a crée « une onde de choc dans l’Union européenne ». Bien que sa ligne politique soit moins radicale qu’à ses débuts, il est parfois décrit comme populiste. Il est également considéré comme un parti eurosceptique, bien qu’il ne prône pas la sortie de la Grèce de la zone euro ou de l’Union européenne. En outre, bien que le parti compte de nombreux adhérents de religion chrétienne, il défend la laïcité et dénonce les privilèges dont bénéficie l’Église orthodoxe de Grèce en tant que religion d’État.

Aléxis Tsípras a grandi à Athènes ; son père était un petit entrepreneur de construction. Il poursuit des études d’ingénierie civile à l’université polytechnique nationale d’Athènes. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en 2000, il continue ses études en aménagement du territoire dans le cadre d’un programme inter-départemental de l’UPNA, tout en travaillant comme ingénieur civil dans l’industrie du bâtiment.

Dès la fin des années 1980, il s’engage dans les Jeunesses communistes grecques (KNE). Au début des années 1990, en tant qu’élève du lycée d’Ambelokipi, il est politiquement actif dans la révolte des lycéens contre la loi controversée du ministre de l’Éducation et des Affaires religieuses du moment, Vasilis Kontogiannopoulos. Il devient un membre influent du mouvement lycéen après avoir été invité par la journaliste Anna Panagiotarea à une émission télévisée.

En tant qu’étudiant à l’université, il rejoint le mouvement de rénovation de la gauche et devient membre du bureau exécutif du syndicat des étudiants de l’École d’ingénieurs civils et représentant des étudiants au Sénat de l’Université. De 1995 à 1997, il est membre élu du comité central de l’Union nationale des étudiants de Grèce.

Tsipras demeure au Synaspismós après le départ de la coalition du Parti communiste grec (KKE). Il devient le premier secrétaire politique de la section de la jeunesse du Synaspismos, Neolaia Syn, de mai 1999 à novembre 2003, avant de laisser la place à Tasos Koronakis. Il parvient de façon très efficace à maintenir la ligne politique du parti, en s’imposant face à ses rivaux politiques de gauche comme de droite. Il prend une part active à la création du « Forum social grec » et participe à toutes les manifestations internationales contre la mondialisation néolibérale. En décembre 2004, lors du 4e congrès du Synaspismós, il est élu membre du comité politique central du parti, puis au secrétariat politique, où il devient responsable des questions de la jeunesse et de l’éducation.

Il est élu président du Synaspismós lors du 5e congrès du parti, le 10 février 2008, après que le président sortant, Alékos Alavános, a décidé de ne pas se représenter pour raisons personnelles. Il est alors âgé de 33 ans et devient le plus jeune responsable jamais élu à la tête d’un parti politique parlementaire en Grèce.
Lors des élections législatives d’octobre 2009, il est élu député de la première circonscription d’Athènes et est élu à l’unanimité président de son groupe parlementaire par le secrétariat de SYRIZA.

Lors des élections européennes de 2014, il est le candidat à la présidence de la Commission européenne du Parti de la gauche européenne. Pour le politicologue grec Anreas Drimiotis « en parcourant les capitales du continent, il a acquis du charisme, de l’éloquence, mais son discours reste toujours empreint d’une idéologie d’extrême gauche. Il promet d’augmenter les salaires, de nationaliser les compagnies privatisées ou de supprimer nombre de taxes mais on ne sait pas s’il veut ou non de l’euro ».

2. 2015 : élection et majorité parlementaire

Avec 36,34% des voix et 149 députés sur 300, ratant la majorité absolue de 2 sièges, la victoire du parti anti-austérité Syriza, est presque totale. En devançant de plus de 8,5%, le parti du Premier ministre sortant, Antonis Samaras, ce vote est un désaveu cinglant pour la droite, mais également pour le Pasok, parti de gauche historique du paysage politique grec avec lequel il a gouverné depuis juin 2012.

La stratégie de la peur ne s’est pas avérée payante pour le parti au pouvoir qui marque un net recul de 6,23 % et 76 sièges au lieu de 129.

Malgré une légère baisse d’audience, Aube dorée devient le 3e parti politique de la Grèce en obtenant 6,28% et 17 sièges.

Le parti de centre gauche, To Potami, est l’autre vainqueur de cette élection qui obtient avec 6,05% et 17 sièges pour sa première participation.

L’autre grand perdant de cette élection est le parti de la Gauche démocrate (DIMAR) qui ne recueille que 0,49 % des voix et n’est plus représenté à la Vouli.

Et ...

Syriza, afin d’obtenir une majorité législative lui permettant de gouverner, décide de s’associer avec ...

Les Grecs indépendant s (grec moderne : (AN.EL) est un parti politique grec de droite, né le 24 février 2012 d’une scission des plus à droite des membres de la Nouvelle Démocratie. Il constitue un groupe parlementaire de dix députés au Parlement grec. Son leader est Pános Kamménos. Le 6 mai 2012, le parti obtient 33 députés aux élections législatives. Le 25 mai 2014, il remporte un siège de député européen, qui s’inscrit au groupe parlementaire des Conservateurs et réformistes européens.

Le parti AN.EL. a été fondé le 24 février 2012 par Pános Kamménos après son exclusion en novembre 2011 du parti de centre-droit Nouvelle Démocratie suite à son vote de défiance au Parlement contre la coalition de Loukás Papadímos6. Une dizaine de députés de Nouvelle Démocratie constitueront le nouveau groupe parlementaire.
Arrivé 6e lors de l’élections législatives de 2015 avec 4,75 % et 13 députés, le parti de droite souverainiste des Grecs indépendants, opposé aux mesures d’austérité, forme une coalition, avec le parti anti-austérité de gauche, Syriza, permettant à Aléxis Tsípras d’être nommé Premier ministre dès le lendemain des élections, le 26 janvier 2015 afin de pouvoir former et participer à un nouveau gouvernement.

Sur le plan social, AN.EL. est un parti ultra-conservateur : refus de l’immigration, rejet du multiculturalisme et maintien de la présence de l’Église orthodoxe de Grèce dans les rouages de la société et particulièrement dans l’Éducation.

On peut lire ici, quelques détails non négligeables sur ce parti :

Qui sont les « Grecs indépendants » (ANEL) ?

Un parti né en février 2012 d’une scission de ND, Kamménos refusant de voter le mémorandum qui liste les réformes à accomplir en Grèce. Pour le reste, on ne connaît pas son programme, si ce n’est son opposition virulente aux politiques d’austérité (pour Kamménos, l’Europe est soumise aux « néo-nazis allemands ») et sa volonté de mettre fin à l’immigration. « C’est un parti d’opportunistes, sans idéologie précise, un parti de réaction de la classe moyenne supérieure », résume l’historien grec Nikolas Bloudanis. « En France, il regrouperait la droite de l’UMP et la gauche du FN ». Une sorte de Nicolas Dupont-Aignan, qui est d’ailleurs l’un de ses alliés sur le plan européen, en infiniment plus sulfureux. De fait, les déclarations de Kamménos et celles de ses affidés permettent de dresser un portrait de cette formation : elle est à la fois complotiste, xénophobe, défenseur de l’église orthodoxe, antisémite, homophobe, europhobe, pro-russe, anti-turc et on en oublie surement dans la liste.

Kamménos, parfait francophone, a ainsi écrit un livre en 1990 qui accusait sans preuve le PASOK et Andreas Papandréou (le père de George) d’être derrière les terroristes d’extrême gauche de l’organisation du 17 Novembre. Plus récemment, il a défendu publiquement l’existence des fameux « chemtrails », ce qui lui a valu le surnom « d’aspergé ». Il réclame à l’Allemagne des réparations de guerre ou encore estime que les Juifs ne payent pas d’impôts en Grèce contrairement aux autres citoyens. Ses dérapages, à la limite de la débilité, sont sans fin. Son entourage n’est pas plus reluisant. Ainsi, un député de son groupe, Nikos Nikolopoulos, a envoyé un tweet en août dernier, au Premier ministre luxembourgeois, le libéral, Xavier Bettel, au lendemain de l’adoption du mariage gay : « de l’Europe des Nations à l’Europe des pédés... Le Premier ministre luxembourgeois s’est fiancé à son chéri ».

Source.

3. Le mariage de la carpe et du lapin ?

On a beau lire ici, par exemple, que oui, mais non ; que pas si gauche pour l’un, pas si droite pour l’autre ; que certaines valeurs ou crises graves nécessitent parfois des alliances surprenantes ; ... non merci, très peu pour moi !

Car personnellement, je suis moi aussi pour les valeurs anti-austérité, mises en avant par Syriza, je suis pour l’annulation de la dette, comme l’a fait l’Argentine, il y a quelques années, ce qui l’a sorti de SA crise.

Je suis contre la soumission au FMI et la BCE, contre le dictat de la troïka européenne.

Je suis carrément contre l’Europe, en tous cas, de la façon dont elle s’est auto-instaurée, malgré notre referendum !

Elle n’est pas viable car elle tire vers le haut ses pays « pauvres », les appauvrissant encore plus avec cette fameuse dette qu’on leur impose, afin de « s’intégrer » (sic) au système des pays dominants. Dette qui ne pourra jamais être remboursée, car basée sur un système revolving, pourtant interdit auprès des particuliers, dans la plupart des pays. Le revolving c’est : pour schématiser et faire simple, disons qu’on emprunte avec intérêts pour rembourser des intérêts, et que donc la dette persiste et persistera toujours.

Je suis donc totalement en accord avec la vision de Syriza.

Mais ... !

Je ne connais pas la Grèce, si ce n’est au travers de ce que je lis d’elle ; je n’y ai même jamais mis les pieds, même pas en touriste, je vous l’avoue. Je vais donc transgresser ma pensée à un niveau local, même si la situation n’est pas comparable, je sais, je sais !

Donc je suis français, je suis de gauche radicale, et je suis, lâchons le mot à la mode, « eurosceptique ». Je suis suivi par presque 37 % d’électeurs, et je suis donc de loin, le plus grand parti de France actuel. Il me manque deux sièges pour avoir la majorité absolue à l’assemblée.

Et bien jamais de la vie, il ne me viendrait à l’idée de m’associer au Front National, ou même à « son aile gauche », qui est anti-système comme moi, anti-europe comme moi, qui se revendique même anti-capitaliste comme moi. J’aurais l’impression de me prostituer, de trahir mes enfants et ma femme qui subissent au quotidien mes convictions. Mais ... c’est vrai, je ne suis que politisé et pas politicien !

S’associer aux éternels partis libéraux de droite ou de gauche qui se succèdent aurait été ridicule, c’est sûr ; mais aller s’associer avec Kamménos ... ? ? ?

D’autant plus qu’il existe en Grèce un parti communiste qui a fait un meilleur score que les Grecs Indépendants, aux élections, et a obtenu deux sièges de plus.

Alors Syriza, eurosceptique, je veux bien le croire, mais permettez moi aussi, si je dois désormais porter un jugement sur eux, que celui-ci soit « gauche-sceptique » !

L’article dans sa Niche : Le mariage de la carpe et du lapin

 http://forget.e-monsite.com/pages/actualites/alexis-tsipras-le-choix-de-la-politique-anti-europe-au-detriment-des-convictions-de-reelle-gauche.html
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COMMENTAIRES  

01/02/2015 08:23 par CN46400

 1 Le KKE (15 sièges) a refusé tout accord avec Syriza auquel il manquait 2 sièges pour pouvoir être investi constitutionnellement parlant.
 2 S’il est prétentieux de comparer Syriza avec le Front de Gauche français, il est aussi hasardeux de comparer un des nombreux partis de droite grecs avec Le FN.
 3 Si les bilans des alliances droite-gauche sont souvent négatifs pour les prolos, celles-ci, dans certaines situations, peuvent être extrêmement positives (ex 44-47 en France).

Vu de ma fenêtre, je considère que le nouveau gouvernement grec, même avec deux ministres de droite, dépasse, et de très loin, celui, pourtant socialiste pur jus parait-il, de Hollande.

01/02/2015 09:36 par babelouest

Pour ma part, je ne suis pas eurosceptique, mais "europhobe" en tant qu’opposant farouche à l’union européenne. Je suis plus que "gauche-sceptique", parce que logiquement, en tant que vrai socialiste, je ne peux être que contre cette pseudo-gauche, du PS au NPA, qui ne veut pas sortir de l’euro et de l’U.E., ne veut pas se débarrasser de l’OTAN, du FMI, de la Banque Mondiale, de l’OMC et autres structures mondialisantes-capitalistes. En tant que vrai socialiste, je veux que nous mettions en place avec d’autres pays ayant les mêmes buts et intérêts une Charte de La Havane un peu remise à jour, une Déclaration de Cocoyoc toujours et de plus en plus d’actualité....

Donc, attendons ce que feront Tsipras et son Syriza, avec un peu d’appréhension. Il ne décevra pas autant qu’un Hollande qui a appliqué exactement l’inverse de ses promesses les plus importantes, c’est un fait à peu près acquis. Jusqu’où ira-t-il dans son changement de direction ? Même à lui, c’est l’avenir qui le dira.

01/02/2015 10:01 par Christian Forgeot

Sauf que .....
C’est le KKE qui refuse toute discussion et tout accord avec SYRISA et non l’inverse ......
Le KKE aurait put pour le moins faire comme le PCF en 1936 soutenir sans participer......

01/02/2015 11:05 par Autrement

"

D’autant plus qu’il existe en Grèce un parti communiste qui a fait un meilleur score que les Grecs Indépendants, aux élections, et a obtenu deux sièges de plus",

dites-vous.
Vous oubliez que c’est le demeuré KKE qui s’obstine à ne pas vouloir soutenir Syriza et s’allier avec lui ; parce qu’il met le préalable de sortir de l’Europe-euro, ce qui ne peut se faire d’un seul coup et sans soutien massif. Donc, sans l’alliance occasionnelle (mais non pas opportuniste !) avec l’ANEL pour avoir une majorité, dans les trois jours, selon la Constitution grecque, c’est le parti arrivé 2e, càd la droite-pasok, qui devait former le gouvernement, et sinon, le 3e, càd Aube dorée ; et sinon, période de turbulence exposée à tous les coups bas : vous ne semblez pas avoir connaissance de la féroce répression policière précédemment exercée contre les huit grèves générales des Grecs (mais pas des bons petits français si bien politiquement pourvus !). Refus d’alliance avec l’ANEL = déni de représentation et de mobilisation des citoyens. Point. Vous voyez que grâce à vos nobles idées et au KKE, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, prévue au programme de Syriza, entre autres mesures radicales, ne pourra avoir lieu. Bravo l’affiche-idées pour zéro mouvement, zéro action. La vérité est toujours concrète.

01/02/2015 11:43 par Layn

Je comprends bien votre désarroi. J’ai moi-même été relativement choqué en apprenant une telle alliance. Cela dit, il me semble qu’il vous manque quelques éléments :

Tout comme vous, j’aurais largement préféré une alliance avec le Parti Communiste Grec (KKE), qui obtient d’ailleurs un succès notable auprès des étudiants, des intellectuels, et joue un large rôle dans la plupart des mouvements sociaux malgré une grande régression électorale. On aurait pu espérer d’eux qu’ils contribuent à faire pencher la balance du gouvernement vers un socialisme plus efficient et radical. Cependant, c’est un parti assez sectaire ( je vous laisse cet article de "Jacobin", un magazine socialiste américain, qui traite assez bien de ce sujet : https://www.jacobinmag.com/2015/01/understanding-the-greek-communists/ ) et qui a refusé d’avance toute coopération avec Syriza. Pour eux, la politique qui sera menée par Tsipras ne fonctionnera pas ou pas assez, puisqu’elle sera ancrée dans le carcan de l’Union Européenne d’une part, et dans celui du capitalisme d’autre part. Qu’on s’entende bien : c’est une position qui se défend tout à fait, même si les premières actions de Syriza envers l’UE (voir : http://www.politis.fr/Quand-Syriza-defend-l-Union,29891.html ) semblent assez encourageante quant à sa capacité à mener les négociations. Mais dans tous les cas, une alliance de SYRIZA avec le KKE était impossible.

Qui restait-il, du coup ? Le Pasok et To Potami, ces deux partis libéraux, pro-UE et attachés comme les autres au remboursement de la dette ? Ni vous, ni moi, et surtout pas le peuple grec, n’en voulaient. Il y avait un choix à faire, et, à mon sens, Syriza a fait le meilleur. Quitte à avoir un boulet au pied, autant choisir le moins contraignant sur les points du programme les plus difficiles à mettre en oeuvre, à savoir la question de l’UE et de la dette publique, afin d’avoir un soutien parlementaire stable.

D’autant qu’il ne s’agit pas de surestimer le pouvoir que les Grecs Indépendants auront sur les choix du gouvernement : Tsipras leur a confié le Ministère de la Défense, et ... c’est tout. Visiblement, ils n’auront aucune possibilité d’infléchir la politique du gouvernement sur les questions de l’immigration, de la religion, de la santé, etc... Du reste, il va maintenant s’agir d’étudier le comportement de l’ensemble des autres partis vis à vis des lois que le gouvernement voudra faire voter : le KKE va-t-il approuver les propositions de Syriza, faute de mieux ? La droite (Pasok et ND compris) cherchera-t-elle à endiguer Syriza, quand bien même ça n’aurait guère d’efficacité ? C’est là-dessus que se jouera ce qui ne relève pas exclusivement du gouvernement.

01/02/2015 13:31 par ekaitza

Bonjour Chien Guevara,
Ton article estintéressant.
Mais, j’ai une question : Pourquoi l’un quelconque des partis "de gauche" ou "communiste" n’a-t-il pas voulu s’associer avec Syriza... ?
Quant au AN.EL : 2 députés à côté de 149... a mon avis (mais je ne suis pas Grec !), ils ne vont pas peser lourd.
Les gauches et extrêmes-gauches historiques européennes sont incapable de proposer un avenir crédible. Alors bien sûr Syriza ou Podemos, des mouvements qui paraissent populaires... cela fait très peur aux vieux appareils impuissants.
Mais cela fait aussi très peur à la Finance, au parti de l’Argent.
Il me semble que la victoire de Syriza, et la première semaine le confirme, annonce de grands bouleversements en Europe. Et ce ne sont que les premiers jours !
Il y a 9 ans, les gauches européennes se méfiaient de la victoire d’un "indien" en Bolivie, "indigéniste" (pour eux, une injure à classer à côté de "souverainiste") issu des "vendeurs de coca", qui plus est (il n’y a qu’à se rapporter au articles du Monde Diplo d’alors par ex.). En 2015, La Bolivie et Evo Morales représentent l’une des pointes avancées de l’espoir révolutionnaire mondial et une formidable expérience de libération populaire.
La majorité Syriza me semble bien plus solide que, par exemple, celle d’Allende avec l’Unité Populaire en 1970.
Ce n’est pas deux zozos de droite qui changeront quelque chose.
Quant aux "valeurs de la gauche"...

fraternellement
E.

01/02/2015 13:45 par Aris

Du moment que cela foute le bazar dans l’ Union Européenne, ce type d’alliance ne me pose pas de problème de "pureté morale".
Quant à prendre, en parti, comme source un article de Quatremer, je me demande s’il n’y avait pas meilleurs choix ?

01/02/2015 14:33 par Grain de sel

N’y aurait il pas la crainte d’un possible chantage à la désunion
De la part de cet allié de circonstance
Qui pourrait faire tomber ce gouvernement ?

01/02/2015 15:58 par Aris

Je comprends la peine sincère de Chien Guevara, cependant je comprends moins les postures choqués de journalistes comme Quatremer ou Léa salamé (hier à ONPC) et de quelques autres sur la défense de l’honneur de la gauche..
Enfin si, je viens de comprendre via un article en anglais de bne.eu "Nouveau gouvernement grec : cheval de Troie de la Russie au sein de l’UE ?"
Panos Kammenos de l’ANEL est pro-russe affirmé, il a déclaré son opposition aux sanctions de l’UE contre la Russie et a dit "nous soutenons publiquement le président Poutine et le gouvernement russe qui ont protégé nos frères orthodoxes de Crimée". C’est bien entendu le pire profil pour un ministre de la défense au sein de l’ l’OTAN, ce Kammenos est à haut risque pour l’organisation alors qu’un ministre du PASOK aurait été bien plus convenable et...atlantiste.
Pour compléter le tableau, Nikos Kotzias nouveau ministre des affaires étrangères issu de Syrisa est lui aussi bien pro-russe, on le voit même en photo tout sourire avec Alexandre Douguine - le principal représentant de l’aile ultra-nationaliste de Russie.
On comprend mieux pourquoi cette alliance est choquante pour les journalistes officiels de Bruxelles/Berlin, elle s’attaque de front à UE et à l’OTAN.
Reste à savoir quel niveau de bordel ça va créer.

http://www.bne.eu/content/story/new-greek-government-russias-trojan-horse-inside-eu

01/02/2015 17:50 par babelouest

A Layn :
Le KKE, partisan de la sortie de l’UE et de l’euro ? On m’aurait mal renseigné ?.....

01/02/2015 20:25 par Vigie

Cet article est digne de ce que publie en général Bellaciao contre tout ce qui ressemble de près ou de loin à un rassemblement pour changer vraiment, pas pour rester vierge ( et vieille fille).
Et d’ailleurs, il est sur Bellaciao depuis le 31 janvier.

01/02/2015 23:57 par Chien Guevara

@ Vigie

Oui, en effet, Bellaciao a accepté de me publier, après de très nombreux articles refusés (ici aussi d’ailleurs, on a refusé mes 3 précédents)... à croire qu’on ne me publie que lorsque je suis sûr de me faire massacrer ?
Chez Bellaciao, c’est certain en tous cas ; hein Vigie ! Je suis digne de Bellaciao, mais bizarrement j’y suis lynché, quand publié !

Alors, je suis digne de Bellaciao, et indigne de LGS ?

Mais qu’est-ce-que vous êtes tous cons, à me juger et m’accorder des idées que je n’ai pas !
J’émets des doutes, et vous m’en condamnez.
Et bien ne doutez plus de rien ni de personne, foncez, et oubliez-moi : vous avez sans doute raison !

Réfléchir est condamnable ? Douter est diabolique ? Se questionner est un crime ?
Je suis très heureux de la victoire de Syriza ; je suis juste désagréablement surpris par son association avec un parti de franche droite !
Ce qui ne m’empêcherais pas de revoter pour eux aux prochaines élections, si j’étais grec.

Ce n’est pas moi qui divise la gauche, mais vous qui m’en écartez : c’est noir sur blanc dans vos commentaires.

Et si LGS pouvait publier mon article à l’encontre de Robert Menard et sa politique à Béziers, on pourrait débattre un peu plus, bande de commentateurs sectaires !

Oui, j’essaye de publier sur Bellaciao, mais pour être lu et diffusé, et je m’en fout même si je n’en convainc qu’un !
Oui, je publie sur agoravox, pour les mêmes raisons. C’est encore le peu de liberté d’expression qu’il nous reste, et je m’en sers !

Oui, j’avais une totale confiance en LGS, en qui je me reconnaissais. Oui, mes 3 articles précédents n’ont pas été publié, sans me préciser pourquoi. Oui le quatrième est publié en "une" afin de me faire publiquement lyncher.
Et oui, j’ai relayé le film de LGS sur mon site, quitte à m’en faire insulter en commentaire ; vous voulez voir ? : http://forget.e-monsite.com/pages/liberte-je-t-aime/revolucionarios-on-ne-nait-pas-revolutionnaire-on-le-devient.html

Mais c’est pas grave, allez-y, achevez-moi ! Je vous laisse avec votre faux parti de gauche qui s’associe avec un vrai parti de droite. (je n’en suis pas sûr, mais vous, vous semblez bien sûr de cette "bonne cause", en accablant mes doutes).

02/02/2015 07:40 par legrandsoir

Le mieux est de rester sur le fond des articles ; les auteurs ne sont que les véhicules d’une pensée et c’est d’elle qu’il est utile de discuter. C’est la règle sur ce site, pas sur les autres, mais...
Souvent, les commentaires complètent un article (l’auteur ne sait tout sur tout) ou rectifient des erreurs auxquelles nous sommes tous exposés.
Sur la notion d’articles refusés  : il nous arrive d’en avoir parfois 10 ou plus en attente sur le même sujet. Comment faire ?
Sur le ressenti de "lynchage" : il est normal d’accepter la réfutation de ce qu’on écrit, dès lors qu’on le propose ici au jugement de milliers (voire des dizaines de milliers) de lecteurs. D’ailleurs, les commentaires à votre article ne vous mettent pas en cause, mais apportent des précisions.
1) Plusieurs soulignent que c’est le KKE qui a refusé l’alliance avec Siryza. Votre article laissait soupçonner le contraire.
2) A noter aussi que votre citation des propos de Kamménos est erronée (il "estime que les Juifs ne payent pas d’impôts en Grèce contrairement aux autres citoyens".
Il ne vous est pas interdit d’intervenir sur ces deux points.
Dire tout cela fait partie du débat. Et si cela peut vous rassurer, les administrateurs du GS ont été bien plus malmenés que vous ne l’êtes, y compris sur un site que signale "Vigie", site qui a repris contre eux les calomnies que vous savez, qui republie parfois des articles publiés (et traduits) par LGS en faisant disparaître la source, voire toute mention du GS si elle figure dans le corps de l’article.
Rien n’est simple. Nous vous savons inquiets pour les Grecs.

02/02/2015 07:19 par Iyhel

Le KKE attend le Grand Soir seul perché dans sa tour d’ivoire. Pour mémoire, il y a 2 ans il y avait déjà possibilité de former un gouvernement de gauche dominé par Syria ; le KKE avait immédiatement rejeté toute idée de souiller sa pureté révolutionnaire. À côté LO a une souplesse de gymnaste.
L’ANEL a par ailleurs un positionnement proche de Chevènement, si on doit faire des comparaisons hasardeuses.
Pas exactement ma tasse de thé non plus mais que devait faire Tsipras ? Passer son tour et laisser la main, encore, à Samaras ? Acheter des voix au PASOK ? Attendre le coup d’état militaire ?
Qui vivra verra.

02/02/2015 08:04 par Maxime Vivas

@ Chien Guevara
Votre article a bien des qualités (et c’est pourquoi il est publié sur LGS).
Mais vous avez tort sur l’affaire de l’alliance KKP/Syriza, sur les propos tenus par un ministre grec et sur l’insinuation de censure par LGS ou de machiavélisme qui nous pousserait à vous publier pour vous « faire massacrer » ou « lyncher ».
LGS a publié à ce jour 79 articles de vous. Loin de vous lyncher, nous avons 79 fois lu vos textes, corrigé si nécessaire, mis en page, illustré et mis en ligne. Et nous en avons assuré le suivi. Nous sommes rarement intervenus pour vous réfuter. Ou courtoisement.
Il serait juste de ne pas oublier que LGS vous a traité plus amicalement que vous ne le faites ici, sur le coup (j’imagine) d’un mouvement d’humeur.

03/02/2015 12:54 par Victor Doumeng

Article très intéressant, mais qui ne me convainc absolument pas quant à la critique de l’alliance choisi par Syriza.
Je ne crois pas qu’il s’agisse de critiquer le très relatif gauchisme du KKE ; des communistes qui refusent de s’allier par principe avec des sociaux-démocrates c’est peut-être rare de nos jours en Europe mais en rien surprenant au regard de l’histoire du mouvement ouvrier.
De même l’argument du sacro-saint clivage Droite/Gauche ne peut pas être un argument d’autorité.
N’oublions pas que ce clivage s’est constitué à l’Assemblée Nationale entre défenseurs de la Souveraineté populaire et nationale et défenseurs du veto royal et du pouvoir de la noblesse.
Dès lors en tant que communiste je pense que le KKE en refusant de foncer tête baisser dans les bras de la sociale démocratie n’a pas fait une erreur d’autant que dans un communiqué précédent les élections le KKE a fait savoir qu’il soutiendrait au parlement les projets du gouvernement allant dans le sens des besoins des classes populaires. Je pense qu’en restant en dehors du gouvernement le KKE offre un atout au peuple grec.
Enfin en tant que patriote, si l’euroscepticisme de l’AN.EL est sincère -ce dont je ne suis pas certain- comme je crois que peut l’être celui d’un Nicolas Dupont-Aignan, alors je ne peux que saluer cette alliance qui permettra peut-être de corriger certain défauts de Syriza sur les questions de sortie de l’UE et de l’Euro.

J’en terminerai en soulignant l’importance de l’alliance entre Gaullistes et Communistes dans l’histoire de notre nation, sans laquelle nous aurions peut-être encore des bases militaires américaines sur notre sol, et sans laquelle les acquis sociaux du CNR, que nous défendons avec tant d’acharnement aujourd’hui, n’auraient jamais vu le jour.
Ce petit rappel suffit je crois à démontrer que l’opposition de principe à toute alliance entre partis souverainistes "de droite" et partis communistes ou sociaux démocrates relève d’un idéalisme, si ce n’est d’une inconscience, politique.
Alors laissons à Jean-Michel Apathie le soin de polluer les esprits avec la doxa néo-libérale à la mode :
"L’alliance entre droite souverainiste et gauche radicale en #Grèce, c’est comme si Chavez et Bush avaient conclu un pacte"

03/02/2015 14:36 par Maxime Vivas

Dupont-Aignan ?
S’il s’avère qu’un jour, en France, la conquête du pouvoir nécessite un accord avec Dupont-Aignan, la pilule sera amère.
Dupont-Aignan est allé à Béziers soutenir la candidature de Ménard en disant "C’est Jeanne D’Arc" (alors que le N° 2 du FN lui reproche d’être, "plus à droite que le FN".
L’équivalent grec de Ménard est plutôt militant à Aube dorée.
Mais, bon, si l’ambitieux et incohérent maire d’Yerres mange son chapeau, pourquoi ne pas lui attribuer un ministère ( genre "Transports et voies fluviales") ?

03/02/2015 14:59 par Dwaabala

@ Victor Doumeng

le KKE a fait savoir qu’il soutiendrait au parlement les projets du gouvernement allant dans le sens des besoins des classes populaires.

Encore heureux qu’il n’ait pas les moyens de le faire tomber !

04/02/2015 09:06 par Cunégonde Godot

Maxime Vivas :
Dupont-Aignan ?
S’il s’avère qu’un jour, en France, la conquête du pouvoir nécessite un accord avec Dupont-Aignan, la pilule sera amère.
Dupont-Aignan est allé à Béziers soutenir la candidature de Ménard en disant "C’est Jeanne D’Arc" (alors que le N° 2 du FN lui reproche d’être, "plus à droite que le FN".
L’équivalent grec de Ménard est plutôt militant à Aube dorée.
Mais, bon, si l’ambitieux et incohérent maire d’Yerres mange son chapeau, pourquoi ne pas lui attribuer un ministère ( genre "Transports et voies fluviales") ?

Une alliance s’inscrit dans une stratégie. En politique, toute alliance est alliance de circonstance et de hiérarchisation des enjeux. Les enjeux tacticiens électoralistes gauche/droite aujourd’hui — de plus en plus redimensionnés et subsidiarisés à l’échelle régionale et locale d’ailleurs, comme le veut l’idéologie européiste — sont ridicules au regard de l’urgence à s’unir POUR SORTIR DE L’ESCLAVAGE EUROPÉO-MONDIALISTE et par-là reconquérir l’indépendance nationale. Si cette alliance est possible, il faudra impérativement la mettre en œuvre. Et ça urge !
Ou la gauche "radicale" redécouvrira les vertus de l’Etat-nation, ou elle restera dans l’impuissance altermondialiste et folklorique de type "zadiste" (ça occupe, notez bien...)...

04/02/2015 18:55 par va savoir
04/02/2015 23:25 par Chien Guevara

@ LGS, Viktor et Maxime, ...et les autres

Je tiens à m’excuser de mon burn out, ici, plus haut. Mais, je vous avoue que se faire insulter par mail, ridiculiser en commentaire sur son propre site, démonter en masse sur AV, et lyncher en place publique sur "le site où on me reproche de publier", ça faisait beaucoup pour la demi-heure qui a précédé la comparaison envers le lyncheur, émanant de Vigie, en me stalinisant sans me connaitre ! Amère cerise sur le gâteau de ma déception.
Car me faire critiquer par des gens différents de moi, ça ne me gêne pas, me faire insulter par des gens totalement opposés à moi, non plus ; mais la même chose, venant de la part de gens qui sont du même camp que moi, ça me fout la trouille, plus que de m’énerver, avec le recul.
Après relecture, il est clair qu’il y avait plus débat que franches critiques, dans les commentaires, mais après avoir subi tant de déceptions en avalanche, en si peu de temps, le com de Vigie m’a porté l’estocade.
Veuillez m’en pardonner ma réaction débordante...

05/02/2015 07:48 par legrandsoir

Il faut savoir s’endurcir sans jamais se départir de sa tendresse ...

05/02/2015 13:54 par Aris

S’endurcir absolument et redéfinir ses périmètres de sensibilité.
Quand je vois Ornella Guyet alias Marie-Anne Boutoleau qui revient en force via le classement google pour donner le "la" des "valeurs" de gauche, j’ai juste envie de vomir !

05/02/2015 15:51 par Chien Guevara

@ Aris

Oui, en effet, et c’est là que je regrette les phrases de mes détracteurs, ici ou ailleurs.
Car quand je me questionne sur cette alliance, ce n’est qu’une crainte de trahison, q’une peur pour l’avenir d’un peuple.
Alors que quand Guyet, Salamé, Aphatie, et bien d’autres viennent nous faire la morale sur les "valeurs de gauche" (qu’ils ne connaissent même pas, et pour cause), ce n’est que pour décrédibiliser auprès du grand public qui les écoute, la gauche qui monte en flêche et qu’ils détestent.

Merci LGS pour cette citation qui me touche car même le Che a eu des périodes de doutes et de questionnements, et des sensations de trahison, justifiées ou pas, qui lui ont fait oublier parfois "la tendresse".
Ceci dit, je trouve qu’il est très difficile de s’endurcir sans se détacher...
"Tout est pardonné" ?

06/02/2015 01:19 par va savoir

quand un chat s’écrase au sol, courbe l’échine, baisse la tête, fuit mon regard, j’observe ses oreilles : sont-elles couchées vers l’arrière ?? auquel cas je prends garde, m’abstiens de la moindre caresse ; il peut bien ensuite miauler à fendre l’âme, je me défie quand même de ses griffes acérées.

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