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Ma lettre au CSA

Aprés le traquenard de Léa Salamé et de ses complices

J’ai choisi d’envoyer par courrier postal au CSA ce texte documenté et étayé. J’y reprends, en les ordonnant, des éléments d’informations déjà publiés dans des articles du GS. J’y ajoute des informations et des questions précises.

Je vous ferai part de leur réponse.
Vous pouvez envoyer vous aussi un texte au CSA par Internet (nombre de mots limités) à http://www.csa.fr/Services-en-ligne/Vos-remarques-au-CSA

Toulouse, le 4 décembre 2017
Maxime Vivas
XXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXX@orange.fr
à
CSA
Tour Mirabeau
39-43 quai André Citroën. 75739 Paris cedex 15

Mesdames et messieurs les membres du Conseil,

J’ai plusieurs remarques à faire et une demande au sujet de « L’émission politique » du jeudi 30 novembre 2017 avec Jean-Luc Mélenchon.

Y ont été présentées comme des Françaises lambdas, deux contradictrices de l’invité, en vérité politiquement marquées.

L’une, Laurence Debray, a été présentée comme historienne et écrivaine « d’origine vénézuélienne » dans les documents Internet de présentation de «  L’émission politique », puis comme Vénézuélienne par Léa Salamé en cours d’émission, se prétendant elle-même Vénézuélienne avant de convenir qu’elle « a vécu au Venezuela ».

Une simple recherche préalable par Léa Salamé sur Internet lui aurait suffi pour découvrir qu’elle est Française (née à Paris, électrice d’Emmanuel Macron, fille de Régis Debray) que l’« historienne » est seulement titulaire d’une maîtrise d’Histoire, que son seul livre « historique » est une hagiographie du roi d’Espagne, Juan Carlos, qu’elle a travaillé comme Trader au New York Stock Exchange puis pour le Crédit Lyonnais, qu’elle écrit pour l’hebdomadaire royaliste « Point de vue Images du Monde », que Libération avait signalé en septembre qu’elle « déteste Chávez et Mélenchon ».
Rien de cela ne saurait s’opposer à sa présence dans l’émission pour y affronter Jean-Luc Mélenchon et parler du Venezuela. Mais le celer à l’invité et aux téléspectateurs constitue une tromperie.

L’autre, Pauline Laigneau, présentée comme simple chef d’entreprise, se déclare non politisée alors qu’une simple recherche préalable par Léa Salamé sur Internet lui aurait suffi pour découvrir qu’en août 2015 elle participait à l’université d’été du Medef, une organisation qui l’a, selon ses dires, « agréablement surprise ». Le 2 janvier 2016, dans l’hebdomadaire Le Point, elle exprimait ainsi son avis sur les droits sociaux : « L’heure n’est plus à la demi-mesure ; le temps des réformes à la marge est passé. Il faut faire table rase et reconstruire. Jeter aux orties code du travail, 35 heures, un bon nombre d’impôts et toute cette sédimentation administrative que personne ne comprend et qui empêche notre pays d’aller de l’avant ». Enfin, elle est membre du club privé « Wine business club Paris-Shangri-la » qui réunit tous les mois des leaders comme Pierre Gattaz, Christine Lagarde, Charles Beigbeder, Jean-Marie Messier, Guillaume Pépy, Stéphane Richard, Matthieu Pigasse, Arnaud Montebourg, Jacques Attali, Luc Ferry, Michel-Edouard Leclerc et bien d’autres.

Rien de cela ne saurait s’opposer à sa présence dans l’émission pour y affronter Jean-Luc Mélenchon qui défend le Code du travail. Mais le celer à l’invité et aux téléspectateurs constitue une deuxième tromperie.

Enfin, dans son JT de 20 H, samedi 25 novembre 2017, un extrait d’un discours de Jean-Luc Mélenchon a été diffusé, affecté d’une troncature (qui en changeait le sens) immédiatement suivi d’applaudissements accolés.

Lundi 27 novembre, soit deux jours après, des excuses pour cette « erreur » ont été présentées en quelques secondes dans le JT de 20 heures. Jeudi 30, lors de l’émission que j’incrimine, Léa Salamé a refusé toute explication supplémentaire, n’a pas permis que l’auteur de la coupure, le présentateur Jean-Baptiste Marteau, présent sur le plateau, s’en explique et l’a laissé affirmer que des applaudissements n’avaient pas été mis à la suite du dernier mot du reportage tronqué.

J’aimerais que vous m’indiquiez, après avoir interrogé la chaîne, s’il a une nouvelle fois menti et qu’elles sont les raisons de ce délai de deux jours entre le trucage et son aveu. Est-ce que, finalement, c’est l’émoi dans les réseaux sociaux avec risque de débordement dans d’autres médias qui ont convaincu France 2 de rectifier et de passer le passage entier ?

En conclusion, France 2 s’est livré en peu de temps à plusieurs tromperies délibérées qui pourraient donner à penser que cette chaîne publique adopte une attitude militante et traite Jean-Luc Mélenchon comme un ennemi.

Tromperie sur Laurence Debray et Pauline Laigneau, tromperie par coupure d’un discours, tromperie par l’ajout d’applaudissements qui n’existaient pas à ce moment-là, tromperie en affirmant en direct qu’ils y étaient.

Passons sur le guet-apens désormais classique, qui consiste, vers la fin de l’émission, à demander à Jean-Luc Mélenchon de s’expliquer sur le Venezuela. Sur ce point (j’étais à Caracas en septembre), je peux affirmer que Laurence Debray affabule. L’énormité de ce qu’elle a avancé aurait dû interpeler Léa Salamé. Quand on a une invitée dont on sait qu’elle va témoigner à charge, le professionnalisme veut qu’on se documente un peu sur le sujet qu’elle va traiter. Non seulement ce ne fut pas le cas, mais dans l’échange entre Laurence Debray et Jean-Luc Mélenchon, Léa Salamé a montré sans bonhomie quel camp était le sien.

Bref, j’aimerais savoir si France 2, ses journalistes, sont dispensés de respecter la Charte des journalistes (dite charte de Munich) qui stipule les dix devoirs incombant aux journalistes, dont celui-ci : « Publier seulement les informations dont l’origine est connue, ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents ».

Enfin, le 3 février 2004, David Pujadas avait annoncé par erreur au JT de France 2 qu’Alain Juppé se retirait de la vie politique. Il été suspendu pour deux semaines et le directeur de l’information a dû démissionner.

Que comptez-vous faire en décembre 2017 avec l’animatrice de l’émission et son collaborateur truqueur de discours ?

Maxime Vivas
Journaliste, cyberjournaliste, écrivain, ancien référent littéraire d’Attac.

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