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¡ Viva Chávez !

Cet article comprend quelques phrases, inspirées ou traduites très librement, de celui écrit pour ATTAC par Eduardo Galeano, écrivain urugayen.

Hugo Chávez vient de remporter son huitième scrutin en cinq ans. Il s’agissait cette fois, non pas d’une élection habituelle, mais d’un référendum révocatoire, une première dans l’histoire de l’Humanité. Accusé de dérive dictatoriale par l’opposition vénézuélienne, dont les insultes et les mensonges sont repris sans vergogne par la quasi totalité des médias du monde, Chávez a lui-même instauré ce processus dans la nouvelle constitution. Le Venezuela est le seul pays au monde où le peuple peut décider d’interrompre le mandat du président par un référendum d’initiative populaire. L’opposition a réussi, avec beaucoup de difficultés et sans doute quelques fraudes, à réunir le nombre de signatures nécessaires pour que le scrutin ait lieu. Chávez a obéi à sa propre constitution et a accepté de se soumettre à la volonté du peuple. Le peuple l’a maintenu dans ses fonctions jusqu’en 2006 avec plus de 58% des voix. Deux des cinq membres du Conseil National Électoral, appartenant à l’opposition, ont refusé d’entériner le résultat, alors que tous les observateurs internationaux, dont des membres de la Fondation Carter, ont reconnu la parfaite transparence du vote. Les vénézuéliens se sont rendus massivement aux urnes et ont fait preuve d’un civisme admirable puisqu’il y avait des files d’attente de plusieurs centaines de personnes, en plein soleil, aux portes des bureaux de vote. Fait remarquable pour un peuple qui a plutôt l’habitude d’aller à la plage quand il y a des élections. Les opérations de vote ont été longues à cause de la procédure : double vote, papier et électronique. Cette fois, les morts n’ont pas voté et personne ne l’a fait plusieurs fois, comme c’est la coutume. L’opposition crie pourtant à la fraude massive alors que les instituts de sondage, tous nord-américains, avaient prédit la victoire de Chávez. Ceux-là même qui hurlent qu’il n’y a pas de liberté d’expression au Venezuela le clament avec la plus grande liberté d’expression dans les journaux, à la radio ou à la télévision, aux mains de l’opposition dans sa quasi totalité, en particulier celles du multimilliardaire magnat de l’information Cisneros, ami de G.W Bush, comme par hasard. La seule chaîne de télévision, le canal 8, qui a fermé ses portes, ne l’a pas été par Chávez mais par ceux-là même qui l’avaient écarté du pouvoir pendant quelques jours lors du coup d’État d’avril 2002. C’est cette même chaîne de télévision qui avait réalisé un reportage montrant des partisans de Chávez tirant sur des manifestants de l’opposition lors d’une manifestation. Il est prouvé aujourd’hui de manière irréfutable que le reportage était truqué. Un mois avant le scrutin, dans un grand élan de démocratie, l’ex-président Carlos Andrés Pérez, contre qui Chávez avait tenté un putsch manqué en 1992, a déclaré depuis son exil doré de Miami, qu’il ne reconnaîtrait pas le résultat si Chávez gagnait et que le Venezuela avait besoin d’une dictature ! Alors, c’est quand même un drôle de dictateur, cet Hugo Chávez, masochiste et suicidaire, qui a créée une constitution qui permet que le peuple lui retire le pouvoir ! Combien de dirigeants au monde accepteraient de se livrer à un tel exercice ? Ce tyran inventé par les médias, ce terrible démon, vient de donner une leçon de démocratie directe au monde entier ! Le peuple vénézuélien vient de reconquérir son pays.

Aujourd’hui, nous sommes tous vénézuéliens !

¡Viva Chávez !

Pour lire l’article d’Eduardo Galeano en espagnol

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