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Après les " pourquoi " : comment s’opposer à l’intervention au Mali

On peut toujours rêver : c’est-à -dire essayer de définir ce que pourrait être une position démocratique, aux antipodes de la politique d’un chef de guerre et de ses lieutenants.

Une position sur la guerre au Mali ne peut se borner à une approbation ou une simple opposition de principe.

Les hésitations

Un. On peut être contre l’intervention ou sentir, au moins, qu’il y a quelque chose de « pas très clair » dans les justifications officielles, et cependant ne pas avoir envie de voir le fondamentalisme se répandre et s’installer davantage, que ce soit en Afrique ou ailleurs.

S’opposer à l’intervention, dit-on alors en substance, équivaudrait à rester inactifs devant la menace fondamentaliste.

Deux. Ou alors soutenir que parce qu’en aucun cas un pyromane ne peut éteindre le feu qu’il a allumé, nous devons condamner l’intervention française au Mali.

Y a-t-il plus d’angélisme dans les suggestions qui vont suivre pour que cette deuxième voie ne reste pas celle d’un pacifisme passif, que de candeur dans la première ? A chacun de décider.

Quelques principes de base

Premièrement, pour combattre le fondamentalisme, il faut commencer par s’attaquer à de puissants intérêts financiers et industriels : ceux des principaux fournisseurs d’armes et de matériels des milices, à savoir l’Arabie Saoudite, le Qatar et les autres pays du Golfe.

Dans la guerre contre Mouammar Kadhafi dont nous reparlerons plus bas, les avoirs de l’État libyen à l’étranger ont été saisis, sous prétexte que ses ressources allaient servir à financer des massacres.

Il faut exiger de même l’expropriation des avoirs qataris - et ils sont considérables.
Il faut s’intéresser, dans le secteur bancaire, aux mouvements de capitaux entre la France et les pays promoteurs de l’intégrisme et les rendre publics.

Ensuite, il faut exiger du pouvoir la fin de toutes les ventes d’armes (avions, frégates, systèmes de défense, etc.) ainsi que l’arrêt des programmes d’entraînement et autres formes de coopération militaire avec les États concernés.

Enfin, last but not least, les grands groupes capitalistes qui pillent les ressources du Mali et qui, avec les valets des gouvernements successifs, soutiennent des régimes corrompus et dictatoriaux partout en Afrique, devraient être nationalisés, leurs dirigeants renvoyés (avec leurs larbins), leur gestion réorganisée sur des bases démocratiques et leurs ressources utilisées à des fins progressistes.

Attitude à adopter vis-à -vis du Mali...

Il faut aider à la prise de conscience des travailleurs maliens, de la jeunesse et à l’ensemble du peuple exploité et opprimé du pays. Il faut leur tendre une main fraternelle et internationaliste, sur la base d’une politique populaire résolument indépendante, plutôt que de se raccrocher à la machine de guerre impérialiste.

Ce sont les travailleurs maliens qu’il faut aider : Il faut leur donner les moyens de se défendre, non seulement contre quelques milliers de fanatiques islamistes, mais aussi contre les éléments non moins réactionnaires au sein des forces armées maliennes. Cette armée s’est montrée incapable de défendre le peuple. Ses chefs sont corrompus. Elle doit être purgée de l’intérieur et réorganisée sur des bases démocratiques. Les soldats du rang, issus du peuple et vivant comme lui, en s’alliant aux travailleurs de Bamako et d’autres villes, seraient le meilleur rempart contre le fanatisme armé.

... et de l’Afrique en général

Il faut soutenir le pan-africanisme, celui de Modibo Keita qui fut l’une des figures de proue de l’Afrique naissante, celui de Kwame Nkrumah, indépendantiste et pan-africaniste ghanéen...

... Celui de Mouammar Kadhafi qui tente en 2000 de convaincre les dirigeants des autres pays africains de créer des États-Unis d’Afrique, qu’il considère comme le meilleur moyen de développement pour le continent africain. Ce projet serait passé par la création d’une monnaie unique et d’une seule armée. En 2007, il se rend ainsi à Bamako, à Abidjan ou encore à Accra pour présenter son projet d’un gouvernement unique pour l’Afrique sous forme d’un État fédéral, mais ce projet reste au stade embryonnaire.

Cette voie est historiquement la première, et la seule véritable à présenter un avenir pour l’Afrique.

Or, ce sont ses promoteurs qui ont toujours été assassinés : Um Nyobe (Cameroun), Patrice Lumumba (Répubique démocratique du Congo), Sylvanus Olympio (Togo), Amilcar Cabral (Guinée), Thomas Sankara (Burkina Faso) ; Mouammar Kadhafi (Lybie).

Conclusion

Bref, l’intervention française au Mali ne peut en aucun cas être une solution pour le peuple malien ; au contraire elle constitue un nouveau défi lancé à la souveraineté malienne qui a été mise entre parenthèses depuis l’éviction criminelle du pan-africaniste Modibo Keita.

Mais cette intervention, après celles en Côte d’Ivoire et en Libye, mobilisera à nouveau, souhaitons-le, les militants de l’unité africaine partout sur le continent. Alors sonnera le glas de la main-mise impérialiste sur l’Afrique.

L’intervention militaire française ne mènera pas à une quelconque stabilisation, pas plus qu’elle n’y a conduit en Libye ni en Afghanistan, pas plus que l’intervention américaine n’a stabilisé ni l’Irak ni l’Afghanistan.

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