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Expliquer le racisme aux jeunes, oui, mille fois oui

C’est la « Semaine de l’éducation contre le racisme et l’antisémitisme » dans les établissements scolaires. Nous ne pouvons que nous en féliciter. Mais pourquoi disjoindre racisme et antisémitisme, comme si dernier, tout aussi intolérable et criminel que le rejet des Arabes, des gitans, des homosexuels, des Noirs, des Indiens... n’était pas une forme de racisme ?

Le mot générique « racisme » me paraît pouvoir englober toutes les formes d’intolérance, de refus de l’autre, de négation de l’altérité... En préciser les différentes formes peut nous amener involontairement à hiérarchiser... ou à en oublier... ou à prêter le flanc à l’instrumentalisation.

Je hais tout autant le racisme anti-Arabe que le racisme anti-Juif. Sait-on suffisamment que de nombreux Juifs antifascistes, réfugiés en France pour échapper aux persécutions, rejoignirent parmi les premiers les groupes de Résistance de la MOI (Main d’Œuvre Etrangère), des FTP...

Pour que la « Semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme » soit tout à fait féconde, il faudrait expliquer aux jeunes :

- que le racisme n’est pas l’état normal de l’individu, qu’il ne tombe pas du ciel. Toutes les initiatives de type « reconduites à la frontière », chasse aux « sans papiers », aux migrants, déchéance de la nationalité, double peine, délits de faciès.... vont à l’encontre de la nécessaire solidarité des femmes, des hommes et des peuples. L’on n’est pleinement femme et homme que solidaires. La solidarité, c’est la tendresse des peuples, disait le CHE, face aux vampires de la finance.

- que nos destins sont inséparables

- que nos chromosomes ignorent le racisme

- que chacun porte en soi d’autres soi-même, que toute culture naît du mélange, de la « mesclanha »

- que l’on change en échangeant

- qu’aucune douleur n’a de frontière

- que les uns ne naissent pas pour dominer le monde, pour être « libres », et les autres pour se résigner à être dominés et esclaves

- que le racisme exclut, isole, marginalise, surtout les plus faibles

- que l’internationale du fric divise, et finit par dissoudre des pans d’humanité

- que ce sont les exploiteurs qui mutilent l’arc-en-ciel terrestre en se servant de la faim et de la pauvreté (des crimes organisés par eux) comme des « variables d’ajustement »

- que les patrons opposent les salariés entre eux pour gonfler leurs profits patronaux

- que le racisme n’a pas des racines biologiques mais... essentiellement de classe

- que pour tout « bon raciste » tout ce qui n’est pas « Blanc », « occidental », est douteux a priori, donc « démonisé »

- que les maîtres impériaux du monde ont obligé et obligent encore les dominés à regarder avec le regard imposé aux colonisés, pour conserver leur pouvoir impérial

- que le droit du sol est inaliénable

- qu’aucun peuple n’a vocation à être troupeau, ou « inférieur », ou « réfractaire à la civilisation »

- que la finance rend esclave, qu’elle installe la loi de la jungle et fonctionne sur l’industrie de la peur

- que ceux qui travaillent ont tellement peur de perdre leur taf qu’ils font du « précaire, du chômeur, de l’immigré », de « l’assisté », un fainéant, un parasite, un ennemi, une menace

- que le racisme doit être combattu sur tous les terrains, y compris de foot...

Tout cela est jeté en vrac sur le papier. Assez d’hypocrisie et de cynisme ! Le racisme, (et nous avons oublié le racisme de classe) est un délit. Une matière dangereuse, un poison, avec lesquels on ne saurait faire joujou pour des raisons politi-chiennes, électoralistes. Nous sommes tous des étrangers ! Le monde entier est plein d’étrangers ! Quelle richesse !

Jean Ortiz

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