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Les champs de Gaza n’ont jamais existé.

"C’est un cliché de journaliste que de souligner le caractère futile de lancer des pierres contre des tanks. Faux. Il est certain qu’il s’agit là d’un acte symbolique, mais pas futile. Il faut beaucoup de courage pour affronter une monstre d’acier de 60 tonnes avec des pierres ; l’impuissance du lanceur de pierres à arrêter le tank ne fait que souligner l’impuissance du tank à faire ce qu’il est censé faire : terroriser la population." Gabriel Ash

Sionistes : ça faisait longtemps que j’avais envie de vous dire deux ou trois choses. Ca me démangeait depuis un certain temps déjà , mais allez savoir pourquoi... le temps, ou la fainéantise, ou peut-être les deux. Mais si c’est pas maintenant, alors quand ?

Sionistes : ça fait longtemps que vous me gonflez avec votre histoire de "terre promise". Que de contorsions sémantiques pour qualifier un vol en bonne et due forme.

Sionistes : ça fait longtemps que vous me gonflez avec votre histoire de "peuple élu". Que de beaux oripeaux pour camoufler votre racisme.

Sionistes : partout où je vous ai croisés, vous étiez du mauvais côté de la barrière. Aux côtés de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, aux côtés de armées assassines du Guatemala... Je n’ai aucun souvenir de vous avoir vu du côté des exclus, des faibles. Pas une seule fois.

Sionistes : vos gesticulations outrées ne changeront rien au caractère assassin de cet état d’Israël. Et épargnez moi les discours sur la "démocratie israélienne". Qu’est-ce que ça peut bien faire qu’Israël soit une démocratie (ou non), sinon que cela rend une majorité de ses habitants coupable ? Et de même que je ne juge pas un homme sur la façon dont il se traite lui-même, mais sur la façon dont il traite les autres, je ne vais pas applaudir à la "démocratie" israélienne sans considération pour ses actes.

Alors, Sionistes : je n’en ai rien à faire de vos opérations de relations publiques, de vos images d’une société "moderne" et d’une jeunesse "libre" qui se trémousse en bikini sur les plages de Tel Aviv (par opposition, bien sûr, aux matrones voilées de Gaza qui hurlent leur désespoir).

Sionistes : vous n’aimez pas que l’on vous rappelle qu’une Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré que votre idéologie était une forme de racisme.

Sionistes : vous crevez d’envie de me voir prononcer le mot "juif" et vous donner ainsi l’occasion de grimper aux rideaux. Peine perdu car, contrairement à vous, je ne suis pas raciste.

Sionistes : la religion dont vous vous revendiquez est aussi débile qu’une autre.

Sionistes : je me souviens d’avoir vu interviewer deux de vos fameux "colons" fraîchement débarqués de Bordeaux. Un couple de médiocres qui avaient enfin trouvé quelqu’un à exploiter. Ici ils n’étaient manifestement rien, allez donc savoir pour qui ils se prenaient là -bas. Vos colons sont des caricatures de beaufs accomplis.

Sionistes : vous avez pompeusement donné un petit nom familier à votre armée d’assassins.

Sionistes : vous avez l’arme atomique en violation de toutes les conventions internationales.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous avez violé par la même occasion toutes les autres conventions et lois internationales.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous ne respectez aucune loi, aucun accord, aucune signature. Mais vous les invoquez tous lorsque cela vous arrange.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous avez sciemment joué la carte des extrémismes pour mieux brouiller votre propre image.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous couinez votre outrage à chaque acte de résistance qui vous est opposé. Vous prenez prétexte du "terrorisme" pour mener tranquillement votre entreprise d’extermination.

Sionistes : vous avez volé leurs biens, vous avez volé leurs terres. Vous avez volé leur eau. Vous avez méthodiquement assassiné par centaines leurs enfants, leurs femmes, leurs vieillards. Vous les avez affamés, détruits, volés encore, écrasés, persécutés. Vous leur avez refusé l’éducation, la santé. Vous avez empêché des pères de porter leurs enfants se faire soigner. Vous tirez sur des ambulances. Vous construisez vos routes de merde sur des oliveraies plus que centenaires.

Sionistes : vous les avez enfermés derrière des barbelés, derrière un mur. Vous avez appliqué un blocus. Vous les avez enfermés dans de gigantesques ghettos. Vous avez crée des camps d’extermination de basse intensité qui n’osent dire leur nom.

Sionistes : pendant encore combien de temps allez vous nous accabler avec votre sensiblerie sélective, vos références sempiternelles à la Shoah ? On n’a jamais rendu hommage à des victimes en adoptant les méthodes de leurs bourreaux.

Sionistes : vous avez du vous balancer une fois de trop et trop près d’un certain mur. Jusqu’à votre nom sonne désormais comme une insulte à l’intelligence et à la dignité humaine.

Sionistes : lorsque les digues des dernières réticences céderont, et que les protestations prendront l’ampleur et la forme que vos actes méritent, vous ne manquerez pas, et c’est à parier, de hurler à l’antisémitisme. Vous auriez tort de vous gêner car c’est, après tout, ce que vous faites de mieux - juste derrière la fabrication clandestine de bombes atomiques et le tir au canon sur des populations sans défense. Nous, nous assisterons goguenards à cette dernière cartouche tirée en l’air. Et se joindront à nous des camarades juifs ou pas, élus ou pas, autrement plus humains que vous ne l’avez jamais été.

Sionistes : jusqu’où irez vous pour faire aboutir votre fébrilité messianique ?
Combien de bulldozers faudra-t-il encore faire passer pour donner un semblant de vérité à vos mensonges ? Ferez-vous des piles de leurs vêtements et de leurs chaussures ? Vos jolies soldates de Tsahal se fabriqueront-elles des bijoux avec leurs dents en or ? Répandrez-vous du sel sur leurs terres pour effacer toute trace ? Planterez vous un drapeau sur une cette "terra incognita" et "inhabitée" que vous revendiquerez au nom de la couronne de David, assortissant le tout de slogans débiles tels que "une terre sans peuple pour un peuple sans terre" ? Et sur qui tiriez vous donc ces 50 dernières années ? Sur des boites de conserve ?

Sionistes : dites-nous comment vous espérez conclure votre délire. Pour peu que vous en ayez la moindre idée.

Sentirez-vous le poids de vos actes envahir vos cellules grises ou vous réfugierez-vous dans l’autosuggestion collective ? Que raconterez-vous d’un air faussement naïf aux générations futures ? Que vous ne faisiez qu’obéir aux ordres ? Ou bien prononcerez-vous au contraire ces paroles fatidiques : "les champs de Gaza n’ont jamais existé" ?

Viktor Dedaj
"chaud devant"
juillet 2006

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