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Au Venezuela, le dépassement de l’ignoble

Le scoop ne vient pas du ’Drapeau Rouge’. C’est le quotidien de la bourse américaine ’The Wall Street Journal’ qui ce vendredi 25 en faisait la révélation dans un article présenté en première page titrant : ’Pence promet un soutien américain à la veille de la décision du chef de l’opposition vénézuélienne [1] où il est fait état d’un coup de téléphone du Vice-président des Etats-Unis Mike Pence à Juan Guaido la nuit précédant l’auto-proclamation de ce dernier comme Président du Venezuela. Et le quotidien des affaires, peu suspect de chavisme, de préciser : ’Le plan secret de l’administration Trump de soutenir l’opposant Guaido avait été soigneusement coordonné et préconçu’.

A noter également qu’on n’avait jamais vu un tel empressement dans l’histoire de la diplomatie internationale pour la reconnaissance d’un nouveau ’mandataire’. En effet, la Maison Blanche a tardé 3 minutes pile pour reconnaître son poulain comme nouveau ’président’. Dans cette course contre la montre, l’Organisation des Etats Américains (OEA ; organisme crée par les Etats-Unis du temps de John Foster Dulles) a été un peu plus lente : 4 minutes [2]. On peut les excuser de ce retard : ils attendaient peut-être la voix du maître. En tout cas, on est tenté de croire que l’impatience est forte chez ceux qui ne supportent plus que l’héritage chaviste puisse encore rester vivant. De toute façon, diplomatie ou pas, le même Pence avait appelé auparavant les militaires vénézuéliens à la désobéissance

D’un autre côté, l’agence Bloomberg spécialisée dans la finance internationale rapporte que la Banque d’Angleterre a refusé de rendre au Venezuela les réserves d’ord’une valeur de 1,2 milliards de dollars, sollicitées par le pays propriétaire, et que cette banque détient dans ses caves. Le refus, dixit Bloomberg, fait suite à une demande des Etats-Unis. Mais le plus ignoble n’est pas encore là. La prime revient à la jeune marionnette Guaido qui a applaudi sans réserves l’attitude néocoloniale de la banque anglaise et de ses mentors au Pentagone. Il s’est réjoui de cette abjecte appropriation attendant, lui, de profiter des lingots retenus.

Ainsi, la violente agression contre le pays de Bolivar ne connaît pas de limites. Le porte-parole du Ministère de la défense Eric Pahon a déclaré sur CNN que dans le cadre de la situation vénézuélienne, ’le Pentagone élaborait des plans d’actions pour des situations d’urgence et était prêt à soutenir les efforts de l’administration visant à défendre les intérêts nationaux et ceux des citoyens américains

Tous ces ignobles comportements n’émeuvent pas Monsieur Macron connu pour être plus ’pentagoniste’ que le Pentagone lui-même, comme les événements en Syrie le prouvent. Il s’est associé à Mme Merkel et au ’socialiste’ espagnol Sanchez pour envoyer un ultimatum à Nicolas Maduro selon lequel si ce dernier ne convoque pas des élections dans les 8 jours, ils reconnaîtront le jeune vassal autoproclamé comme président du Venezuela. Décision qui, venant de Merkel et Macron ne devrait pas nous étonner ni, tout compte fait, du ’socialiste’ Sanchez qui comme bon social-démocrate finira toujours par se plier aux ordres.

Heureusement en tout cas que l’honneur n’est pas perdu partout. Ni l’humour. Dans un tweet envoyé à Macron, le président Maduro commine à son tour le Français à ’convoquer des élections dans les 8 jours autrement le Venezuela reconnaîtra Eric Drouet (militant Gilets jaunes) comme nouveau président français’. Chiche !!

Vladimir Caller

[2Cathy Dos Santos (humanité.fr)


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« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, (…)
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« Il y a une idée sur laquelle chacun semble d’accord. « Vaincre Daesh », comme l’a exprimé le secrétaire d’Etat Tillerson. Laissez-moi poser juste une question : Pourquoi ? Il est temps pour Trump d’être Trump : extrêmement cynique et imprévisible. Il lui faut vaincre Daesh en Irak. Mais pourquoi en Syrie ? En Syrie, il devrait laisser Daesh être le cauchemar d’Assad, de l’Iran, de la Russie et du Hezbollah. Exactement comme nous avons encouragé les moudjahidines à saigner la Russie en Afghanistan. »

Thomas Friedman, « In Defense of ISIS », New York Times, 14 avril 2017.

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