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Alexandre Langlois, policier et lanceur d’alerte

Le premier qui dit la Vérité sera viré.

Citer Aristote et conclure qu’en France nous avons plus affaire à une oligarchie qu’à une République, encourager à la lecture de Diogène et inciter à se servir de l’arme du ridicule ne peut qu’éveiller l’intérêt. Un intérêt d’autant plus grand que celui qui parle ainsi est policier et lanceur d’alerte : il se nomme Langlois, Alexandre de son prénom (secrétaire général du syndicat VIGI police). Eu égard aux propos tenus dans deux vidéos (1 et 2), l’intérêt peut confiner à une certaine sidération.

Comme il le rappelle fort justement, le monde ne se divise pas en blanc et noir : le monde est gris et dans ce gris, il faut savoir lire, analyser les nuances.

Alexandre Langlois décrit la scène qui se déroule sous nos yeux : il met en cause le « metteur en scène qui organise tout ce cirque » et qui joue la carte de la tension, de la confrontation pour mieux justifier la répression. La carte sécuritaire est préférée à celle sociale. Les manifestants et les agents du « maintien de l’ordre » sont réduits à des acteurs : ils sont comme deux rangées, face à face, envoyées au casse-pipe. Les policiers envoyés sur le front de la contestation doivent faire preuve de discernement alors qu’ils n’ont pas la vue d’ensemble nécessaire : ils ne peuvent pas avoir une bonne compréhension des faits en cours ; ils peuvent être de bonne foi et faire une analyse erronée ; ils ne peuvent donc pas faire preuve d’initiatives ; in fine, ils ne peuvent pas apprécier la qualité, ni la légalité d’un ordre venu d’un commandement distant. Dans tous les cas, la hiérarchie se dédouanera des conséquences des ordres donnés : l’agent sur le terrain n’aura pas fait preuve du « bon discernement ». Rien n’est donc fait pour inciter à la désescalade, bien au contraire. Le mal est profond, il ne doit rien au hasard. Le « glissement sémantique » avait déjà préparé le terrain : on parle plus souvent des forces de l’ordre que des gardiens de la paix ; des garants des libertés individuelles, les policiers sont devenus, en 2014, d’abord les garants des lois ( « la police nationale et la gendarmerie nationale ont pour mission d’assurer la défense des institutions et des intérêts nationaux, le respect des lois, le maintien de la paix et de l’ordre publics, la protection des personnes et des biens. », 3).

« On peut légaliser toutes les choses sans qu’elles soient légitimes : c’est cela qui est magique avec le droit », lance-t-il à un moment.

Alexandre rappelle que les policiers ne sont pas toujours bien formés au contexte du « maintien de l’ordre », ni à l’usage d’arme du type du LBD (Lanceur de Balle de Défense ; cinq tirs à l’entraînement permettent l’habilitation pour 3 ans). Finalement les policiers sont des salariés pas mieux lotis que les autres : ils ont des conditions de travail dégradées, des amplitudes horaires qui ne favorisent pas le sang-froid, des horaires de travail qui empêchent toute vie sociale digne, des heures supplémentaires impayées. Mais ils doivent faire, en plus, preuve d’une indéfectible loyauté pour une hiérarchie, une institution et un gouvernement qui les ignorent, qui les pressurent et qui les méprisent. L’État se comporte comme le pire employeur : les agents sont réduits à de simples matricules interchangeables, qui alimentent des statistiques et qui protègent les institutions. Jusqu’à n’être plus que des pions. Les pions sont des pièces utiles aux échecs. Certes, mais que l’on peut sacrifier sans scrupules.

Ainsi ne suffit-il pas à la hiérarchie de mettre la pression, de contester jusqu’aux arrêts maladies de ceux qui sont proches du surmenage (la « médecine statutaire » est très tatillonne), il arrive que les pions soient sacrifiés sur l’autel de l’opinion publique.

Selon que vous serez indispensable ou lampiste, les enquêtes de l’IGPN ( Inspection Générale de la Police Nationale) vous rendront blanc ou noir. Cette institution est une incongruité, une aberration dans un État de droit digne de ce nom, car la police ne devrait jamais enquêter sur la police. À l’instar d’une « police politique » qui sait user de menaces, cette institution sanctionnera un simple agent pour une peccadille et fermera les yeux pour un cas gravissime d’un gradé (2, vers 13’). Si vous êtes gradé, mais plus en odeur de sainteté, comme Neyret, pas de pitié. Par contre, si vous êtes encore utile et apprécié, il y aura même une promotion. Le « deux poids, deux mesures » semble, ici, la règle. L’IGPN mécontente les citoyens et les policiers, mais elle contente l’institution, la hiérarchie et le gouvernement.

Alexandre n’ignore pas les brebis galeuses qui n’ont rien à faire dans la police, ni ceux qui jouent aux RoboCop : il reconnaît que certains ont pu déraper. Il y a aussi la violence commise sur ordre. Dans tous les cas, il invite ceux qui s’estiment victimes de la répression de porter plainte contre X (« ou qu’il nomme la hiérarchie » ; 2 vers 55’) et non pas contre un agent en particulier : la hiérarchie, les institutions et le gouvernement forment le « metteur en scène », c’est ce dernier qu’il faut poursuivre en justice, et tourner en ridicule lors des manifs.

La machine répressive broie les manifestants ; l’institution policière broie ses agents. Les mutilés se comptent d’un côté ; de l’autre côté, les suicides se succèdent et la hiérarchie regarde ailleurs, elle compte ses primes.

En outre, les statistiques des délits sont falsifiées, les élections professionnelles entachées de fraude avec la complicité du ministère. Il y a eu l’arnaque de la prime de 300 euros, qui a servi à faire accroire aux Gilets Jaunes que les agents ont été achetés... alors que les heures sup’ sont toujours impayées.

À ce stade, le constat est plutôt sombre, très sombre. Certes, mais il est encore incomplet.

Celui qui ramène sa gueule d’une façon intempestive et qui écorne, par ses révélations, l’institution, celui-là a droit aux foudres de celle-ci : Alexandre Langlois est donc poursuivi pour déloyauté et pour atteinte au crédit, il est cité à comparaître le 20 février en commission de discipline.

Alexandre a le soutien de certains de ses collègues : il a libérée la parole. Mais cela sera insuffisant.

Dans le gris de la scène, cette lumière, cette parole doit être soutenue. Ne pas la soutenir, ce serait méconnaître ce qui se joue.

Pétition à signer : https://www.mesopinions.com/petition/justice/soutien-lanceur-alerte-alexandre-langlois/59069

Sans Solidarité, il n’y aura pas d’autre monde possible, il n’y aura pas de « Grand Soir » : « c’est un joli nom, Camarade ». Le livre reste un outil de Liberté, tu sais. Pour son projet de livre, LGS compte sur notre solidarité. Alors, Camarade, clique sur https://www.lepotcommun.fr/pot/uujthnoj ; verse 5, 10, ... euros.
(chaque contributeur peut choisir de rester « anonyme » et/ou choisir de ne pas faire apparaître le montant de sa participation ; « la sécurité des paiements est assurée par la Banque Populaire Caisse d’Épargne en https via le système 3D secure » ; un courriel est envoyé pour confirmer la participation)

PERSONNE

(1) Gilets Jaunes : un policier met en cause le gouvernement – Alexandre Langlois, durée 17’ : https://www.youtube.com/watch?v=S5CZkNZq7VE

(2) Violences policières et gilets jaunes, entretien avec Alexandre Langlois, durée 78’ : https://www.youtube.com/watch?v=b_yerNHpxQ4

(3) Code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie nationale : ouvrir le fichier pdf sur https://www.police-nationale.interieur.gouv.fr/Presentation-generale/Deontologie-et-controle

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COMMENTAIRES  

29/01/2019 23:03 par François de Marseille

Courageux, très très courageux. J’en dit pas plus, mais ce type est un Monsieur !

30/01/2019 01:10 par Georges SPORRI

La police est une entreprise sublime qui résiste au désespoir malgré son échec permanent et humiliant - Depuis les années 60 - 70 les contribuables dévoués financent une magnifique politique d’éradication de l’économie dite parallèle (parallèle à quoi ?) et de protection de la jeunesse contre la toxicomanie (pas contre le chômage et la précarité). Résultats = Zéro ! Rien ! Que dalle ! Le trafic de substances illicites et le nombre de consommateurs croissent inexorablement, dans un joyeux contexte de concurrence libre et non faussée qui a fait baisser les prix à 20 % de ce qu’ils étaient en 1970 ! Mais il ne faut pas accuser l’état de gabegie des deniers publics car l’état policier - carcéral est une merveille, même si les simplets râlent contre ces prisons à 200 euros par jour et par tête ! Langlois est très gentil, son syndicat récolte 0,56 % aux élections professionnelles, 57 % de ses collègues votent FN dès le premier tour, 75 % au second, alors il est en effet très courageux !

30/01/2019 05:48 par benzekri

Très courageux ce Monsieur -dont la déclaration est largement diffusée sur les réseaux "sociaux"- surtout dans le contexte actuel où les capitalistes sont prêts à tout...
J’ai adressé la lettre suivante au Camarade Macron pour le féliciter... :

Camarade, Macron...
Par la présente, je tiens à saluer tes performances qui ravivent la lutte des classes. Lutte abandonnée par toutes ces consciences faibles attirées par l’appât du gain et la course aux places !
• Avec tes cadeaux faits aux très riches, les impôts et taxes appliqués aux classes moyennes et modestes...
• Avec tes injures, ta suffisance et ton mépris maintes fois affiché pour les riens
• Et avec une répression accompagnée d’une propagande -assumées- comparables à celles des régimes totalitaires ; répression exercée avec une très grande fermeté contre ces gueux protestataires et ces gaulois réfractaires ; avec un tel niveau -donc- de violence atteint, d’injustice et de mépris, il est impératif de ne pas perdre la guerre !
Désormais, il n’y a plus de place au doute, les choses sont très claires. Une guerre de classes est déclarée par les très riches contre les pauvres pour qu’ils acceptent de continuer de se soumettre et de supporter en silence leur pauvreté... Il leur est interdit de réclamer, même pacifiquement, sinon...
Sinon, ils seront taxés de casseurs, de violents, d’analphabètes qui ignorent les lois du marché et de la mondialisation qui exigent toujours plus de flexibilité, de productivité et de rentabilité pour les riches, pour que la France garde son attractivité et les « entrepreneurs » leur compétitivité.
Quelle idée géniale tu as eue d’envoyer ces lumières en foulards rouges rappeler avec un savoir encyclopédique et une délicatesse fort sympathique ces réalités et contraintes économiques que ces pauvres ignares en gilets jaunes -qui ne comprennent rien- ne peuvent pas comprendre... « Ces bac moins cinq, ces fainéants, ces riens oublient qu’il faut se lever tôt, travailler plus, nuit et jour s’il le faut, s’ils veulent améliorer leur quotidien...Au lieu de cela ils n’arrêtent pas de nous pourrir la vie avec leurs manifs qui nous empêchent de faire nos emplettes, normalement... Alors osons désigner l’ennemi à abattre : Mélenchon démission...Mélenchon démission » Waw ! Trouve vite, camarade Macron, l’inventeur de ce slogan pour lui confier l’organisation de la prochaine manif... Le gars est franchement trop BON !
Ces hordes de sauvages osent brandir comme un trophée leurs mutilations, leurs blessures alors qu’il était pourtant plus simple de ne pas provoquer nos forces de l’ordre qui font du bon boulot pour nous protéger contre ces violents... Tu imagines ! Quel culot de s’interroger, à présent, sur la possibilité de vous traduire toi, Castaner et les autres devant la CPI pour crimes contre l’humanité ! Ils ne savent même pas que ces instances ont été créées spécialement pour ne juger que les dictateurs rebelles de nos néo colonies.
Camarade Macron, tu as déjà fait beaucoup en mettant au clair la séparation/contradiction principale entre « des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien », entre cette minorité de winners qui possèdent presque tout et cette majorité de losers qui vivotent avec presque rien ; entre ces maîtres du jeu qui décident de tout et ces riens, assignés à aller voter sans que cela ne change rien !
Tiens bon camarade et maintiens le cap, le temps que ces gueux affinent leur organisation et peaufinent leur programme idéaliste qui veut mettre l’accent sur l’humain d’abord et qui s’oppose radicalement au réalisme du système capitaliste où la fin justifie tous les moyens.
Ce n’est pas par hasard si cette résistance est combattue directement et/ou indirectement par les défenseurs du « monde libre » qui la trouvent dangereuse et contagieuse et en même temps -comme tu dis tout le temps- elle est suivie avec admiration et espoir par les damnés de la terre, camarade Jupiter...
L’acte XII se précise, les convergences -doucement mais sûrement- se tissent et se concrétisent et les avancées progressistes et révolutionnaires se réalisent...
On peut dire aujourd’hui, sans se tromper, qu’après plus de deux mois d’une résistance pacifique exemplaire qu’en France on n’a sans doute pas une classe politique, syndicale, médiatique... digne de ce nom mais on a les GILETS JAUNES !

HB

30/01/2019 09:32 par Danael

Alexandre Langlois a choisi sa conscience et non l’obéissance aveugle à des ordres irrationnels et dangereux, bravo. Mais il ne représente pas la majorité du corps policier, hélas. Oui, "La machine répressive broie les manifestants ; l’institution policière broie ses agents." Mais les premiers, broyés par l’injustice, l’affrontent dignement et ont le sens de l’intérêt général . Les deuxièmes...?

30/01/2019 10:06 par J.J.

Je me suis émerveillé dimanche soir en voyant la classe, la retenue, qui a régné pendant la manifestation des foulards rouges.
Les images (rares) des foules (relatives) de manifestants montraient leur comportement irréprochable. Leur nombre n’était pas facile à évaluer, on a bien eu les estimations officielles, mais il n’est pas certain que le nombre fourni par les observateurs n’ait pas été, pour certains, quelque peu augmenté, voir doublé, par les effets secondaires des agapes dominicales plus ou moins arrosées.

Il est vrai que ces foulards rouges ont bénéficié d’une belle tranquillité : les Black blocks devaient récupérer leurs RTT (très occupés la veille), les sauvageons qui traversent la rue pour piller les magasins s’occupaient sans doute à fourguer leurs emplettes du samedi, les membres des groupuscules d’extrême droite assistaient probablement aux vêpres à St Nicolas du Chardonnet, ceux d’extrême gauche à une réunion de cellule, bref, la tranquillité.
Quant aux forces dites du maintien de l’ordre, elles étaient d’une discrétion remarquable, et nous l’avons remarquée.
Aussi discrètes que lors de la manif anti IVG, il y a quelques semaines, ou de la manif pour tous, il y a quelques années qui, contrairement à la tradition lors des manifestations syndicales, ne furent pas "émaillées par des incidents en fin de parcours".
La "Marche Mondiale pour le Climat", qui n’a pas un programme de revendications bien définies, si ce n’est le climat, ont pu occuper sereinement la place de la République

Les étranges lucarnes nous ont longuement diffusé l’interviouve d’un membre du groupe LREPDL(les républicains en peau de lapin) qui nous a doctement démontré qu’il fallait en finir avec cette chienlit.

C’est vrai qu’ils ne sont pas malins ces gilets jaunes, s’ils manifestaient le dimanche au lieu du samedi, ils seraient bien plus tranquilles.
Salut et fraternité
10 Pluviôse 227

30/01/2019 11:00 par Buffaud

Bravo à lui, mais : Pour un Alexandre Langlois, combien de policiers zélés ou pire encore, qui prennent plaisir à estropier les personnes comme le montrait le reportage de « C à vous » ? Pour un policier résistant, combien de collabos, combien ont envoyé résistants, juifs et communistes dans les camps de la mort ? Combien de gendarmes ont refusé de garder les camps de concentration de Drancy, Pithiviers et Beaune la Rollande ? Combien ont désobéit quand Jules Moch leur ordonna de tirer sur les grévistes ? Combien on refusé de participer au massacre du 17 octobre 1961 ? Combien ont refusé d’achever à coup de manche de pioche les camarades de la CGT au métro Charonne en 1962 ? Pourquoi le FN fait-il le plein dans certains bureaux de vote à proximité de casernes de gendarmerie ? Pourquoi l’un d’entre eux m’a confié que ce qu’il entendait couramment dans les commissariats faisait froid dans le dos ?
Au Portugal en 1974, en Tunisie en 2011, jamais la police n’a pris le parti des insurgés, c’est l’armée qui a du s’interposer et renverser le pouvoir jugé illégitime par le peuple.
Bravo donc à toutes celles et ceux qui dénoncent les violences policières, députés FI, gdr, citoyens, associations et autres.

30/01/2019 13:48 par irae

Quand il essaie de nous amener à plaindre ses collègues il perd toute crédibilité. Sauf à ce qu’on me démontre que les racailles policières qui bastonnent à terre dans un lieu privé, tirent dans le dos, éborgnent des gens mains dans les poches, saississent des surlunettes ou du sérum phy (sans texte qualifiant ce qui n’est pas une infraction) retiennent des personnes sans cause, détruisent sur un lieu privé sans décision officielle, insultent gratuitement des non manifestants, etc... Ou qu’on me dise qu’on ne leur a pas appris en formation que le fonctionnaire a non seulement le droit, mais surtout le devoir, au risque de sanctions graves de refuser un ordre manifestement illégal, je continuerai de d’affirmer à haute et intelligible voix que la plupart sont des fachos de droite, décérébrés qui aiment abuser de leurs prérrogatives pour défouler leurs instincts brutaux indéfendables. Non seulement ils ne protègent pas mais ils menacent. Ps toutes les videos des exemples ci-dessus sont disponibles en ligne.

30/01/2019 20:52 par Yannis

En accord avec la lecture des commentaires : on fait d’Alexandre Langlois une figure sympathique, exemplaire même (et il a effectivement du courage, sa carrière dans les forces du désordre est désormais finie) victime d’un système qui broie des agents aveuglés, épuisés... qui votent à plus de la moitié RN. Combien en pourcentage sont bien racistes, beaufs et homophobes, toutes ces qualités que la presse aux ordres prête plutôt à la population majoritairement. Et le taux d’ultradroitisés (ou de néo fachos pour éviter la novlangue) chez les flics a dû augmenter depuis 2 mois de manifestations hebdomadaires des Gilets jaunes, depuis qu’ils ont enfin trouvé de vrais terroristes bien français, des citoyens qui terrorisent le gouvernement Macron et la gouvernance mondialisée.

Donc si en mettant en avant cette figure positive, on imagine par là fédérer la Police-Gendarmerie-CRS-BAC (qui ont des pratiques et des fonctionnements très divers) aux Gilets jaunes, on fait fausse route. Les classes sociales des cités, nos Beurs et Afrofrançais, les pauvres et les déclassés, puis maintenant la classe moyenne-basse, les prolos, ou celle moyenne-moyenne, sont ceux qui constatent directement leurs agissements sur le terrain et qui maintenant en choeur détestent ces forces du désordre. Plus quelques avocats et journalistes.

Le niveau de recrutement dans ces métiers laisse possiblement à désirer, mais c’est surtout la formation qui pêche. Or depuis Sarkozy et la politique du chiffre, c’est la dègringolade dans la maison Poulaga. et quand on apprend que Castaner a fait partie du milieu, que Benalla est toujours protégé après avoir initié la constitution d’une garde prétorienne pour Micron, que Sarko vient maintenant lui donner ses bons conseils (en échange d’une poste représentatif et autres avantages) on ne peut que conclure que les vrais gangsters sont aux commandes de l’appareil de l’État, au service des banksters et d’eux mêmes, etv le tout constitue une sorte de mafia bien huilée. Les flics de base sont juste destinés à devenir des robots qui répriment et ne pensent pas. Mais si c’est ce que ces derniers souhaitent, incapables de redonner du galon à leur métier, faut pas s’étonner de la haine qui pèse sur eux malgré quelques brebis blanches égarées.

Le symbole du représentant de l’ordre, avec lequel même Mélenchon flirte, reste central dans l’inconscient collectif en France : c’est celui ou celle vers lequel/laquelle se tourner en dernière ressource lors d’une catastrophe, l’image de l’autorité qui rassure et ramène à la réalité. Eh bien on se dirige doucement mais sûrement vers un scénario à la mexicaine, avec une Police-mafia dans l’État qu’il faut éviter à tout prix de fréquenter ou d’appeler en cas de besoin. Tant que l’armée ne suit pas ce chemin...

31/01/2019 06:36 par PERSONNE

On trouve le lien vers le texte « Alexandre Langlois, policier et lanceur d’alerte » sur :
https://twitter.com/VIGI_MI/status/1090559303797407744

C’est logique.

Le texte vient d’être publié sur :
http://www.profession-gendarme.com/alexandre-langlois-policier-et-lanceur-dalerte/

La source, Le Grand Soir.info, est bien précisée !

31/01/2019 09:19 par pierre

LANGLOIS lanceur d’alerte : mon oeil !
Aucune représentativité : 0,4% des votants aux dernières élections professionnelles.
Juste de la com’ pour faire parler de son syndicat. Dommage pour lui que les GJ n’aient débuté leur mouvement 6 mois plus tôt, le score eut été meilleur.
Gageons qu’une fois qu’il aura été viré de la police il rebondira dans la com’, il est en train de remplir son carnet d’adresses.
Lanceur d’alerte signifie dénoncer des agissement cachés au plus grand nombre. Les tirs de lbd, les matraquages me semblent bien visibles !

Tout à fait d’accord avec Irae. D’où je parle j’ai un beau point de vue sur ce qu’elle dénonce.

31/01/2019 10:18 par Danael

On n’est pas loin aussi d’ assister bientôt à un parlement de type Kiev dans sa gestuelle.
https://www.delitdimages.org/avide-de-celebrite-une-depute-en-marche-importune-alexis-corbiere-video/

31/01/2019 12:26 par Dominique

Les flics sont les mêmes partout, seul le prix pour les acheter change d’un pays à un autre. Après le courage de Langlois mérite d’être soutenu. Mais pour un qui a compris, combien ont les neurones complètement disjonctés et se contentent de suivre aveuglément les ordres dans le meilleur des cas, et en rajoutent dans le pire. Poser la question est y répondre, nous ne comprendrons jamais ce qui peut se passer dans la tête de gens capables de tuer et d’estropier leurs semblables parce que, comme du temps des nazis, des politiques corrompus leur en ont donné l’ordre.

Quand aux médias, ils ne sont pas mieux, eux qui couvrent, aujourd’hui comme hier, tous ces agissements inhumains et essaient de les parer de respectabilité. Par contre si les Gilets Jaunes étaient des Juifs, là ils auraient lynché le gouvernement Macron dès la première violence et ce gouvernement ne serait aujourd’hui plus qu’un mauvais souvenir.

Nous sommes tous Gilet Jaune !
Macron démission !
Pour une constituante faite par le peuple pour le peuple !

31/01/2019 12:45 par Georges SPORRI

@Pierre / 0,4 % de 240 000 ça fait 960, or, une forte proportion de villages ont beaucoup moins d’habitants que ça ! Et, dans beaucoup de commissariats et hôtels de police voter VIGI est impossible, cela déclencherait une ambiance pourrie et une chasse au rouge insupportables. Alors les flics de gauche, normaux ou humanistes votent UNSA...en attendant de faire leur "outing" ! Langlois, proche de la FI et du PCF, peut être utilisé pour sauver l’honneur de la police et rien d’autre, ça s’est vrai ! Mais il peut aussi se rendre utile ... Une sorte de Filoche chez Castaner !

31/01/2019 13:51 par totof

Il est important de lire cette lettre ouverte d’Alexandre Langlois à Macron.

31/01/2019 16:01 par L’éco-fascisme est un Humanisme

Et dire que voilà quelques mois de là, certains se foutaient de moi quand j’appelais à la convergence des luttes. Quand la police des patriotes et l’armée des patriotes (qui n’ont rien à voir avec les immondes demeurés qui tirent sur la foule) se joindront aux Gilets jaunes, la Révolution qui vient amorcera son cycle final de réalisation active dans nos rues et dans nos campagnes. Autant dire que ce jour-là, les Untermenschen au pouvoir avec leur chiens de garde de la journaloperie n’auront alors plus que quelques mois d’existence... Certains, même ici, ouvrent enfin les yeux, mieux veau (sic) tard que jamais !

01/02/2019 09:40 par ozerfil

JJ,

Je me suis dit la même chose : où étaient tous ces casseurs, de tous poils, dimanche, à la manifestation pro-Macron, en RTT...?!!

On n’en a pas vu UN !

Ils sont soi-disant "anti-système", pourrissent toutes les manifestations de Gilets Jaunes et en détournent la lisibilité des revendications (pour nos médias asservis...), sans jamais être arrêtés ni visés - au contraire des Gilets Jaunes !

C’était pourtant, logiquement - pour eux, une "magnifique" occasion de "casser du bourgeois" !!
De même, pourquoi ne font-ils JAMAIS leur propre manifestation et ne sont-ils "bons" qu’à se greffer à celles des autres... pour les discréditer et en brouiller le message ?!!

Chacun aura compris qui ils sont et, surtout, à quoi ils servent...

Quand aux Forces de l’ordre, issues du Peuple, elles le matraquent et lui tirent dessus sans hésitation, alors, c’est bien qu’un d’entre eux s’en émeuve mais, même sincère et ne le réalisant pas, il ne tient que le rôle de celui qui donne bonne conscience aux autres, à qu’il ne manque d’ailleurs pas de trouver des excuses !
Un tire à côté, l’autre ne matraque que s’il est attaqué, l’autre ne tire que des grenades lacrymogènes, l’autre arrête des gens présumés dangereux et les met en garde à vue... pour rien !, l’autre ne tire au LBD qu’en l’air, personne ne lance de dangereuses grenades de "désencerclement", l’autre condamne, etc...
Résultat : des milliers de blessés, plus ou moins graves, et d’arrestations abusives !!
"Ce n’est pas moi, ce sont les autres"...

Dans les Camps de Concentration aussi, " ils ne faisaient qu’obéir aux ordres " et avaient chacun une toute petite part de responsabilité... pour les déculpabiliser : "moi, je ne faisais que les faire descendre du train", "moi, je ne séparais que les femmes et les enfants des hommes" ; "moi, je ne les conduisais qu’aux baraquements", "moi, je les tondais pour qu’ils n’attrapent pas de poux", "moi, je prenais leurs objets de valeur pour les mettre de côté et leur rendre ensuite", "moi, je ne les faisais que rentrer dans les douches", "moi, je ne mettais que le gaz mais je ne savais pas ce que c’était, je croyais que c’était du savon", "moi, j’étais loin, sur un mirador", "moi, je ne rentrais même pas dans le camp, je patrouillais autour", "moi, je sortais les cadavres", "moi je les brûlais ou ensevelissais pour éviter les épidémies", "moi, je visais à côté lors des exécutions", etc... En attendant, ils mouraient de faim, de manque de soins, d’autres faisaient des expériences médicales sur eux et les gazaient ou les tuaient par balles par milliers : ils arrivaient vivants et ressortaient morts et ça, tout le monde le voyait...
Ce n’était personne mais c’était tout le monde !!

Pareil avec les Gilets Jaunes : ils défilent pacifiquement, des casseurs interviennent systématiquement en marge de la manifestation, et, sous ce prétexte, les Forces de l’Ordre attaquent gratuitement et violemment les Gilets Jaunes (à qui il arrive de se défendre, "les salauds !!") pendant que les autres font tranquillement leurs exactions - les multiples images le prouvent...
"Ce n’est pas moi, ce sont les autres qui les maltraitent n’importe qui"...

" Pas d’amalgames " nous dit-on pourtant à longueur de temps...

Allez, avec la toute nouvelle "Loi Anti-Casseurs", manifester en France va devenir "sportif" : ça va calmer des ardeurs !

Liberté-Egalité-Fraternité...

01/02/2019 09:52 par pierre

@George SPORRI le collège électoral 2018 était de 186659 électeurs pour une participation de 81% et le vote était électronique ( source site du ministère de l’intérieur)
Les syndicats dans la police dépendent des mêmes centrales et fédérations qu’ailleurs, c’est à dire celles qu’on ne voit ni n’entend depuis bientôt trois mois.
L’honneur de la police n’est pas "sauvable". Il le sera lorsque tous les flics auront rejoint le mouvement.

01/02/2019 10:36 par Assimbonanga

Surement que "les forces de l’ordre" n’ont pas infligé aux foulards-rouges les mêmes conditions de maintien de l’ordre qu’aux gilets-jaunes !
A te foutre la pression, à te coincer derrière des grillages, à resserrer l’espace de ta déambulation, à changer de tenue pour un casque et un bouclier, et à la fin, gazer tout le groupe indifféremment pour lui faire passer le goût de venir en manif.
Dans les télé des milliardaires cet aspect du maintien de l’ordre n’est jamais évoqué. Les notables et bourgeois qui prennent la parole ne voient que "la violence" mais ils se gardent bien de narrer comment il est facile de provoquer cette violence. C’est pourtant basique !
Les gilets jaunes sont de plus en plus paralysés par le rayon vert de l’auto-censure. On voit évoluer leur langage. A force qu’Eric Drouet soit attaqué et réprimandé sur le moindre terme de son vocabulaire et que Castagneur l’assigne en justice, on sent bien que le roc est corrodé. Pourtant les Gilets Jaunes ont intérêt à porter sur les plateaux TV l’ambiance des manifs et le récits des différentes nasses où ils ont été maintenus. Les notables et les bourgeois tiennent les médias. Ils ont la dragée haute. Ils confisquent la parole et, méthodiquement, ils usent les forces de l’adversaire.
Sonia Mabrouk est bien formatée... Un moment je l’ai crue plus ouverte mais c’est juste qu’elle a reçu quelques notions primaires d’empathie minimum, rien de plus.
Verdier-Mollinié est au top de la virulence. Elle fait le job, c’est le moment et c’est pour ça qu’elle est payée. Ah ! Elle ne manque pas une occasion de traquer les salaires mirobolants des hauts-fonctionnaires ! Toutefois, j’aimerais connaître les modestes salaires de Sonia Mabrouk, Léa Salamé, d’Agnès Verdier-Millinier évidemment, d’Yves Thréard, Ruth Emkrief , Bruce Toussaint, Pujadas, Yves Calvi, bref, toute la clique. Cela manque pour avoir un panorama complet du système. Mr Macron nous a demandé comment on peut faire des économies. Il est normal d’avoir en main toutes les données pour lui proposer des idées constructives.

01/02/2019 14:44 par pierre

Bien sûr la différence de traitement des manifestants selon qu’ils portent un gilet jaune ou un foulard (hermès) rouge est évidente. Je dirais même qu’elle est manifestement politique. Or quand le maintien de l’ordre répond à des considérations politiques, c’est à dire quand on lâche les chiens sur les opposants et lorsqu’on rend bien visible l’absence de maintien de l’ordre contre les soutiens parce que bénéficiaires du système, on est plus dans le cadre d’une police républicaine mais dans celui d’une police politique ( avec la justice qui va bien derrière).

03/02/2019 18:24 par Joker

Ce type a les compétences qui manquent à notre ministre de l’intérieur. Il devrait le remplacer.

05/02/2019 13:16 par Sinsé

En complément, cette excellllennttteee interview du sus nommé ;-)
https://www.youtube.com/watch?v=b_yerNHpxQ4

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