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Quinze jours après la tuerie d’Odessa, un seul organe de presse s’obstine dans l’omerta.

Charlie Hebdo, où l’art d’inventer la paille du fascisme en cachant la poutre

Au fil des ans, Charlie Hebdo est devenu un journal pipi-caca-crotte (et proutt), une sorte de feuille de lycée écrite par des potaches pour provoquer le proviseur, pour horrifier les pucelles en dessinant des bites à foison et pour exciter les boutonneux en gribouillant des foufounettes. A mesure que le vide idéologique s’installait, concomitant d’un glissement vers la droite (les deux vont toujours de pair), on s’était éloigné de cet hebdo. En souriant avec indulgence car, nous aussi, plus jeunes, on aimait provoquer les vieux et les bourgeois..

Donc, on s’est lassé de ce patchwork fait essentiellement (pas entièrement) de chansons de salles de garde, de braillements d’autobus au retour du match, de gribouillis de vespasiennes, de propos de comptoir, d’étrons et de bidochonneries distillées par des chenapans, sûrs d’eux et satisfaits jusqu’à l’enflure, décorés qu’ils sont du badge de Charlie Hebdo dont la réputation les a précédés et qu’ils galvaudent.

Libre à chacun (mais sans nous) de préférer l’humour de Bigard à celui de Desproges, les symphonies de coussins péteurs à celles de Mozart.

Pour rire un cran plus haut, on s’est remis à lire le Canard Enchaîné (moins pire, surtout dans la chronique internationale de Claude Angeli). Pour la réflexion, l’information, l’humour, les enquêtes fouillées, de chouettes dessins et de l’impertinence, on s’est abonnés à Fakir qui, pour le même prix, offre une pagination double et un contenu bien meilleur.

Parfois, à l’occasion d’un long voyage en train, on achète Charlie Hebdo, dans l’espoir (toujours déçu) d’un sursaut, pour les quelques vraies plumes qui y subsistent, pour les quelques consciences qui surnagent dans un magma médiocre, intellectuellement acnéique et politiquement inculte.

On n’aurait pas dû oublier que le partenariat de Charlie Hebdo avec Libération signait un sévère virage idéologique semblable à un reniement non avoué.

Regardons comment Charlie Hebdo (ne) nous parle (pas) de l’Ukraine.

L’Ukraine : de pourris à pourris nazis

L’Ukraine, tout entière, avait à gagner du départ de l’ancien président corrompu et tout à perdre en le remplaçant par des fascistes qui disent vouloir faire un mauvais sort aux juifs, aux homos et aux Russes.

Cependant, alors qu’un accord avait été signé pour des élections présidentielles anticipées (qui auraient probablement sanctionné le sortant), la rue de Kiev (ou une partie violente et agissante), attisée par les nazis et par la CIA, en a voulu autrement. Et c’est un putsch qui a porté au pouvoir en février des marionnettes de l’OTAN, une junte encadrée par des voyous nazis qui occupent un tiers des sièges au gouvernement.

Les militants du Parti Social-Nationaliste d’Ukraine au gouvernement

  • Le Premier ministre est Arseni Iatseniou, proche du parti Svoboda, un parti fondé en 1991 sous le nom de Parti Social-Nationaliste d’Ukraine.
  • Le vice Premier ministre est Oleksandr Sych, membre du parti Svoboda. Il a proposé une loi pour interdire l’avortement, même en cas de viol.
  • Le ministre de la Défense est Ihor Tenyukh, très proche (membre ?) du parti Svoboda.
  • Le responsable du Conseil de Sécurité et la Défense Nationale (qui chapeaute le ministère de la Défense et les Forces armées) est Andriy Parubiy, l’un des fondateurs du Parti National Socialiste d’Ukraine.
  • Le ministre de l’Ecologie est Andriy Mokhnyk, membre de Svoboda.
  • Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation est Ihor Shvaika, membre de Svoboda.
  • Le ministre de l’Education est Serhiy Kvit, membre de Svoboda.
  • Le procureur Général est Oleh Makhnitsky, membre de Svoboda.

Odessa, Svoboda ? Connais pas !

Le 12 février 2014, le très atlantiste Gérard Biard (Rédacteur en chef/International) pleure sur le sort tragique de la Crimée où l’on verra (le 9 mai), une foule acclamer gaiement Poutine. A croire qu’en Crimée on ne connaît pas Charlie Hebdo, BHL et Obama. Biard se lamente sur la molesse de l’Europe face à Poutine et il ignore qu’il y avait des fascistes place Maïdan à Kiev.

Depuis, pas grand-chose de plus sur l’Ukraine sur le site de Charlie Hebdo qui est désespérément muet quand vous tapez : Kiev, Odessa, Pravy sektor.

Quand l’Ukraine de 2014 saigne, Charlie Hebdo scrute urgemment la Russie de 2012

Dans le numéro du 30 avril, Eric Simon, journaliste (chargé de l’International) qui traita naguère nommément dans sa rubrique deux administrateurs du GS de nazis (« bruns » et « rouges-bruns »), consacre un article à la Russie. Il y dénonce à juste titre le manque de démocratie au pays de Poutine en évoquant des faits dont certains datent de… 2012.

Pourquoi maintenant, alors qu’un nouveau pouvoir truffé de nazis est en place en Europe depuis février 2014 ? Et comment Eric Simon s’y prend-il pour un enfumage en douceur qui veut démontrer qu’une brusque aggravation de la situation en Russie est plus alarmante que la nazification de l’Ukraine (d’où l’urgence de son article, prioritaire sur un autre, à venir à la saint-Glinglin sur le carnage d’Odessa) ? Comme ceci : dans le sous-titre de son article, il écrit, par une admirable ellipse pointant la répression politique en Russie : « Mais depuis les événements en Ukraine, on est passé de la chevrotine à l’arme lourde ».

L’escroc ! Il a écrit le mot « Ukraine » qui lui brûle le clavier. Et point barre : à chaque jour suffit son chemin de croix.

Ensuite, admirez l’euphémisme : « les événements ». Rappelons-nous : quand la France massacrait les Algériens, elle ne faisait pas la guerre mais elle était mêlée à des « événements ».

Appréciez les métaphores (« chevrotine, arme lourde ») qui nous laisseraient croire que c’est en Russie que l’armée tire sur son peuple depuis des semaines. Mais c’est l’armée ukrainienne ! L’armée, l’armée seule ? A voir. Il semblerait que ce sont des brigades spéciales faites de militants nazis de Pravy Sektor hâtivement incorporés, épaulés par des mercenaires états-uniens.

Dans cet article d’Eric Simon, rien de plus sur l’Ukraine. Dans le reste de Charlie Hebdo, rien non plus. Rien !

Le citoyen français qui ne s’informerait que par Charlie Hebdo ignorerait en mai 2014 qu’un gouvernement truffé de nostalgique d’Hitler s’est constitué en février en Europe.

De l’incendie de Charlie Hebdo à celui de la maison des syndicats à Odessa.

Le monde politico-médiatique s’est ému du drame du 2 mai 2014 à Odessa où plus de 40 Ukrainiens ont été brûlés vifs, ou massacrés, ou un peu brûlés et achevés, voire un peu violées pour les femmes (avant d’être étranglées) par d’autres Ukrainiens fanatisés par les nazis qui ont fait main basse sur la capitale du pays.

Quelle aubaine pour Charlie Hebdo, chasseur de nazis jusque dans les colonnes du Grand Soir ! A coup sûr, on n’allait pas échapper dans son numéro du 7 mai à la couverture adéquate.

Déception ! Dans ce numéro, la crémation de la maison des syndicats d’Odessa n’est pas évoquée.

Certes, tout franchouillard comprend que cet « événement » est moins grave que l’incendie dont fut victime Charlie Hebdo en 2011. On pardonne à Charb d’en avoir fait alors des tonnes, recueillant les manifestations de sympathie de Claude Guéant, ministre de l’Intérieur (qui s’est rendu sur place), de Jean-François Copé, Bertrand Delanoë, Christine Boutin, François Hollande, etc., tous épouvantés par le spectacle de la destruction d’ordinateurs (non syndiqués) et de paperasses (non séparatistes). On admet même gentiment que l’incendie des locaux de Charlie Hebdo ait nécessité le déménagement provisoire de sa rédaction dans les locaux de Libération sur invitation de son directeur, le gauchiste Jean-Paul Sartre.

LGS condamne évidemment les jets de cocktails Molotov contre un siège de presse à Paris et contre un immeuble syndical à Odessa. Dans les deux cas, il s’agit de réduire des voix au silence. Dans les deux cas. Mais, pour tout dire, brûler des locaux vides nous semble moins grave que brûler un bâtiment où l’on a confiné des dizaines d’opposants.

Charlie Hebdo trie les « fafs » européens

Le numéro du 7 mai de Charlie Hebdo consacre sa double page centrale au viol par des policiers d’une jeune femme à Tunis (non, pas par des nazis à Odessa : là, ça compte pas) et toute sa page 2 à « L’Europe des fafs ». L’Ukraine ? Que nenni ! Car il ya une entourloupe. Malgré le bandeau d’annonce en « une » au-dessus du titre du journal, la page promise ne traite pas des fascistes européens. Elle traite des fascistes de l’Union européenne. Nuance ! L’Ukraine n’entrant pas administrativement dans ce cadre, Charlie Hebdo ne pouvait pas en parler. Pas sa faute, hein ! En plus, ce n’était pas d’actualité (contrairement aux mesures liberticides prises par Poutine en 2012 en Russie).

Dans le reste de ce numéro du 7 mai, rien sur l’Ukraine, sauf un dessin où Poutine annonce son intention de déclencher la 3ème guerre mondiale.

Ceux qui ont parlé d’Odessa

Des vidéos à foison circulent sur la Toile, partout, qui montrent l’horreur du carnage d’Odessa. A travers le monde, toutes les télévisions (même celle de Kiev ) en ont rendu compte (a minima, sans grand débat ou reportage spécial). Les radios en ont parlé (sans nous saouler, hein !), la presse écrite y a consacré quelques colonnes. Dès le 3 mai, L’Union européenne demandait l’ouverture d’une enquête. Barack Obama a dénoncé les violences « inacceptables » d’Odessa.

En date du 7 mai, il n’y a pas en France un organe de presse qui n’ait évoqué cet Oradour-sur-Glane ukrainien. Pas un ? Si : Charlie Hebdo. Charlie Hebdo qui sait que l’Ukraine fait face à des « événements » et que Poutine va te nous déclencher une guerre mondiale.

Attendons le numéro du 14 mai, se dit Candide, qui n’a pas encore compris…
Après tout, Charlie Hebdo a le droit d’être plus atlantiste que l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder qui, dans le journal Welt am Sonntag du 11 mai, estime que l’Union européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne. Il peut réfuter par son silence l’enquête conduite par le réseau de chaînes publiques régionales allemandes A.R.D., titrée : « Les morts du Maïdan » où il apparaît que les snippers étaient des nervis du nouveau pouvoir nazi.

Le 14 mai, le mot « Odessa » et les noms des partis néo-nazis : Svoboda, Praviy Sektor, Trident, Patriotes d’Ukraine sont encore tabous dans Charlie-Hebdo.

La « une » est consacrée à l’enlèvement des lycéennes au Nigéria par Boko Haram, ainsi qu’une page entière de dessins (la 15), et 7 autres dessins, dont 4 en dernière page (« Les couvertures auxquelles vous avez échappé ») sur ce crime. C’est bien, coco, le sujet « émotion » est couvert. En faire plus risquerait d’agacer Claire Chazal, Jean-Pierre Pernaut et David Pujadas, jaloux de leur fonds de commerce.

Mais l’Ukraine ? insistez-vous. En page 4 (Eric Simon et Gérard Biard se reposant de leur magistral travail antérieur) c’est Jean-Yves Camus qui se colle à l’international. Dans un article pas inintéressant sur la présence de Poutine aux cérémonies de commémoration du débarquement, il risque une allusion à la « crise ukrainienne », aux « événements d’Ukraine », à l’intervention de la Russie contre les « fascistes » d’Ukraine (les guillemets sont de lui) avant de se désoler de « l’incapacité européenne à peser sur ce qui se passe à Lviv à Donetsk ». Pas à Odessa ? On dirait bien que l’équipe de Charlie Hebdo, traumatisée par l’incendie de ses photocopieuses et de ses fauteuils à roulettes, est incapable de parler de feu. Vous dites incendie en salle de rédaction de Charlie Hebdo et un projecteur vous tombe sur le crâne et le navire coule.

Ou Serge July fait école dans l’art d’engueuler le lecteur.

En page 11, le chroniqueur Iegor Gran est sonné : il a rencontré deux femmes russes à Paris. Elles sont en désaccord avec ce qu’il pense des « événements » en Ukraine. L’une prétend même écouter sur Internet une conférence de presse de Poutine et soupçonne la France de « bloquer l’accès à une information objective sur la crise ukrainienne  » (meuh nooon ! Qu’est-ce qu’elle va chercher là !). L’autre aime bien sa fille qui vit à Paris, mais qui est politiquement « natio-traître » car elle soutient Kiev. Il fulmine : « Voila où en est le niveau de paranoïa, de nationalisme abruti, de haine pathologique de l’Occident chez deux femmes russes, intelligentes, cultivées, charmantes. Si elles sont aveugles à ce point, que peut-on, que doit-on attendre de la populace ? Rien de bon, j’en suis sûr. N’en déplaise aux idiots utiles qui pullulent dans nos médias et sur Internet, il y a aujourd’hui en Russie une masse critique de nationalistes illuminés, de racistes de talent, d’homophobes d’envergure, dont Poutine est le génial représentant… ».

Le journaliste nous refait le coup de Serge July qui engueula les lecteurs de Libération au lendemain du non au referendum de 2005 sur l’Europe, ce qui accéléra le déclin de son quotidien. Ceux qui, comme ces deux femmes russes et des Français qui lisent Le Grand Soir ET Charly Hebdo s’émeuvent du merdier ukrainien qui a porté des nazis au pouvoir avec l’aide active et publique du gouvernement états-unien, de l’Otan, de la CIA, de groupes extrême-droitiers, entrent donc dans la catégorie des paranoïaques, abrutis, haineux, idiots, illuminés, racistes, homophobes, le tout formant une populace qui marine sous la cheville (et donc loin du cerveau) de Iegor Gran, qui n’est rien de tout cela, surtout pas quelqu’un de la populace, puisqu’il écrit dans Charlie Hebdo. « J’suis pas un imbécile, j’suis douanier. » faisait dire Fernand Raynaud à un redoutable imbécile.

L’hebdomadaire qui fait péter la honte à Charlie Hebdo

Le comble de notre déconvenue est atteint quand on s’aperçoit que l’article que Charlie Hebdo aurait écrit avant son virage pro-atlantiste qui lui a fait approuver toutes les guerres de l’OTAN depuis 20 ans, est publié le 6 mai 2014 par Marianne.

Cet article du directeur adjoint de la rédaction de Marianne pose dans son titre la question que tout homme lucide se pose :« Pourquoi le massacre d’Odessa a-t-il si peu d’écho dans les médias ? ».

En effet, si les médias (sauf Charlie Hebdo) en ont parlé, c’est avec… sobriété.

Hélas, hélas, hélas !, force est de constater qu’il suffit de changer quelques mots de l’article de Jack Dion dans Marianne pour qu’il colle, non pas seulement aux médias dominants, à ceux de la pensée unique, à ceux qui sont agrippés aux basques des USA, mais surtout à un hebdomadaire dont les lecteurs croient qu’il est le contraire de ceux-là. Jugez-en avec nos petites modifications (mots ajoutés par nous et barrés) :

« Curieusement, le carnage qui a eu lieu à Odessa, où quarante séparatistes ont péri dans l’incendie de la Maison des Syndicats, soulève peu de réactions (et aucune à Charlie Hebdo) . Pourquoi deux poids deux mesures dans l’émotion et la protestation ?

Imaginons que ce qui s’est passé à Odessa, le 2 mai, ait eu lieu à Maïdan, à Kiev. Imaginons que des révoltés ukrainiens cernés par les partisans de l’ancien régime se soient réfugiés dans la maison des syndicats et que cette dernière ait été incendiée par des forces hostiles, sous les yeux d’une police impassible. Imaginons que l’on y ait retrouvé une quarantaine de cadavres calcinés.

Que se serait-il passé ? L’émotion aurait été à son comble à Charlie Hebdo et dans les capitales occidentales. Les gouvernements, Eric Simon et ses comparses , auraient crié au meurtre de masse commis par des sbires de Ianoukovitch. Ils y auraient vu la preuve manifeste de mœurs barbares dans une ville si près de l’Union européenne, à quelques heures de vol de Paris. Quinze dessins de Charb auraient fleuri dans Charlie Hebdo (1) . Des intellectuels de renom auraient aussitôt pris l’avion pour Kiev afin de crier leur solidarité. BHL aurait déjà choisi sa chemise blanche spécial média. Des pétitions circuleraient. L’Europe condamnerait. Laurent Fabius invoquerait les valeurs universelles bafouées.

Et là ? Rien, ou presque. Pas de protestations, pas de dénonciations, pas d’admonestations d’Eric Simon , si ce n’est à l’égard de… Moscou - à croire que ce sont des espions russes déguisés en ukrainiens pro-occidentaux qui ont fait brûler ceux qui ne jurent que par la Russie éternelle… ».
http://www.marianne.net/Pourquoi-le-massacre-d-Odessa-a-t-il-si-peu-d-echo-dans-les-medias_a238616.html

Charlie Hebdo tout entier a-t-il la gerbe ?

Puisque des lecteurs de Charlie Hebdo nous lisent, peut-être s’interrogeront-ils sur l’insidieuse dérive de cet hebdo qui, comme Le Monde, comme Libération, confie le traitement de sa rubrique internationale à des lascars qui pourraient avoir leur bureau à la maison blanche.

S’ils trouvent la réponse, ils comprendront pourquoi Charlie Hebdo est le seul organe de presse (hors Internet) à avoir craché sur LGS avec des accusations ignominieuses qu’il sait dénuées de tout fondement (il l’admet en privé, à l’insu de ses lecteurs).

Eric Simon a confié naguère au GS : « Les anti-impérialistes me font gerber ». Apparemment, ce positionnement politique droitier ne gêne personne, à Charlot Hebdi.
Personne ? Pas sûr. On sait que Charb, directeur de la publication, n’est pas sur des positions droitières. Mais il est le Jean-Marc Ayrault de Charlie Hebdo. Il a la poigne d’une méduse et une seule vraie passion : ses dessins, dans L’Écho des Savanes, Télérama, Fluide glacial, L’Humanité, la télé, etc.

Charlie Hebdo, il le lit en diagonale et pas en entier. Il croit que c’est à cause des lecteurs que le journal va mal. Mais (ceci est un scoop) c’est à rouge-brun cause de prout la dérive pipi politique caca d’une partie bite de l’équipe sans colonne vertébrale couilles idéologique, sauf quelques osselets laissés par les fondateurs.

Et un journal sans ligne éditoriale, c’est un corps désossé, amolli. Il tombe. A droite. Le philosophe Alain disait que c’est la pente naturelle. Et, à droite, le monde politico-médiatique reconnaissant lui fait illico un corset, lui visse des prothèses. Et revoilà l’équipe de Charlie Hebdo debout, en grande partie de l’autre côté de la barricade.

Vladimir Marciac

PS. Nous avons écrit plusieurs fois qu’accepter que soit qualifié d’antisémite ou de nazi quiconque n’approuve pas la politique guerrière d’Israël en Palestine ouvrait une boîte de Pandore. Charlie Hebdo a pu le vérifier, visé à son tour par des articles d’une insondable bêtise et d’une haine sans fond : http://www.legrandsoir.info/charb-et-charlie-hebdo-accuses-d-antisemitisme.html

Lire aussi : http://www.legrandsoir.info/le-fascisme-reviendra-sous-couvert-d-antifascisme-ou-de-charlie-hebdo-ca-depend.html

(1) En vrai stakhanoviste (heu, pardon !), Charb signe une quinzaine de dessins dans Charlie Hebdo post-Odessa (7 mai). Ils concernent la France, la Corée du Nord, Dubaï, Israël, les USA, l’Europe, etc., mais aucun ne porte sur… devinez.

Dans le numéro du 14 mai, il nous régale de 19 dessins représentant ses habituels petits bonhommes au nez vérolé, de 4 autres dessins, plus d’une BD scato en 4 dessins. Non, rien sur Od….a, sur l’armée qui tire sur un peuple d’Europe (d’habitude, c’est en Afrique ou en Amérique latine), sur les opposants à la junte, brûlés vifs et autres broutilles.

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Jean Ortiz a publié 90 articles sur le site Le Grand Soir. Son style impeccable, son cœur à fleur de clavier, son intelligence servant sa remarquable connaissance des dossiers qu’il traite, son humour, sa fougue, sa fidélité aux siens, c’est-à-dire aux guérilleros espagnols que le monde a laissé se faire écraser par un dictateur fasciste, le font apprécier par nos lecteurs (nos compteurs de lecture le disent). Il a en poche une carte du PCF qui rend imparfaitement compte de ce qu’est pour (…)
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Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.

Noam Chomsky

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