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CPE : Dix arguments de M. de Villepin et dix réponses.


A LIRE AUSSI : Retrait du CPE/CNE = défense du CDI et reconquête d’un droit protecteur des salariés, par CGT - Inspecteurs du Travail.




8 février 2006.


M. de Villepin a décidé seul dans la nuit du 15 au 16 janvier nous dit-on. Il n’a donc consulté personne. Pas de concertation, ni avec les syndicats, ni avec les organisations de jeunesse.


1°) De Villepin prétend que « tout a été essayé » mais que « le taux de chômage des jeunes frôlait les 23 % et qu’il reste l’un des plus élevés en Europe, que les jeunes sont confrontés à une succession de CDD de moins d’un mois, de contrats d’intérim de 15 jours ou d’une semaine et de périodes d’inactivité ou de chômage, mais aussi à des problèmes d’accès au logement en particulier dans les grandes villes, à des problèmes d’accès au crédit, et enfin à une protection sociale contre le chômage moins favorable que pour les autres salariés ». Au « total, les jeunes n’ont souvent de situation stable qu’à partir de 30 ans ».

Le chiffre de 23 % est contesté par FO qui estime qu’il est en vérité de 8,5 %, la moyenne européenne. [1]

Non tout n’a pas été essayé ! En tous les cas pas la solution de créer de vrais emplois en Cdi à temps plein payés au Smic et au-dessus, pour les jeunes !

Pour cela, il ne faut pas allonger la durée du travail sur la vie et sur la semaine.

Car Chirac-Villepin sont les premiers responsables du maintien au travail de centaines de milliers de seniors nés en 1945-1946-1947 et qui auraient dû ou devraient partir, laissant en peu de temps 300 000 à 400 000 vrais emplois pour les jeunes !

Or Villepin crée des « emplois vieux » (deux Cdd de 18 mois entre 57 et 60 ans) il retarde les départs en retraite en exigeant 40 annuités de cotisations à ceux qui ne les ont pas, il propose dans sa loi anti jeune de permettre le « cumul emploi retraite », le cumul « retraite temps partiel », il ne remplace pas les fonctionnaires partant en retraite, il supprime des postes de fonction publique alors que le besoin est immense dans les hôpitaux, écoles, poste, équipement, transports, etc...

Chirac et Villepin ont tellement allongé la durée de travail réelle sur la semaine, le mois et l’année que la durée légale des 35 h est battue en brêche : diminution des taux de majoration des heures supplémentaires, contingent annuel d’heures supp’ autorisé porté à 220 h, comptes épargne-temps « rachetables » (congés payés supprimés et revendus à taux zéro), etc...

Si bien que des millions de salariés travaillent davantage en gagnant moins, à la place de chômeurs qui n’ont donc pas de poste.

Faites de vraies 35 h, baissez la durée maxima du travail de 48 à 44 h, rendez les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche et limitez leur nombre autorisé, re imposez deux jours de repos consécutifs hebdomadaires, et vous créerez de vrais emplois pour tous.


2°) Dans son discours, Dominique de Villepin insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas « de baisser le coût de l’emploi des jeunes »

C’est évidemment un deuxième mensonge, car les jeunes embauchés en Cpe ou Cne ne pourront pas négocier un bon salaire, ni faire valoir leurs droits.

Si on leur fait faire des heures supplémentaires, ils ne devront rien dire sous peine d’être « virés », si on ne respecte pas le salaire correspondant à leur qualification, il en sera de même.

En fait, la baisse du chômage aurait mécaniquement eu lieu avec les départs de retraite de ces deux ou trois années. Il devrait y avoir 85 000 départs fin 2005 dans la fonction publique, et davantage en 2006 et 2007... Il devrait y en avoir trois fois plus dans le privé... Donc le chômage doit baisser mécaniquement et il baisse d’ailleurs, moins que prévu à cause des mesures « freinantes » de M de Villepin.

Si M. de Villepin ne freinait pas la baisse du chômage, plusieurs centaines de milliers de jeunes pourraient avoir accès rapidement aux concours, aux emplois laissés par les nouveaux retraités : les jeunes arriveraient massivement sur le marché du travail, réclameraient des emplois à temps plein avec des salaire corrects. Mais le Medef ne veut à aucun prix d’une telle situation, alors M de Villepin empêche qu’elle se produise !

Et M. de Villepin se sert donc du fait que le chômage baisse peu comme argument pour faire avaler aux jeunes des emplois précaires en prétendant que « c’est mieux que rien »

Il limite ainsi leurs prétentions salariales contrairement à ce qu’il affirme !

Toute la contradiction est explicitement contenue dans son projet de loi qui cherche à maintenir les « vieux » dans l’emploi pour mieux précariser les jeunes ! En cela, c’est le même but que le Cip de M Balladur en 1994.


3°) De Villepin supprime toutes les cotisations sociales pendant trois ans pour tous les jeunes aujourd’hui au chômage depuis plus de six mois et employés en contrat à durée indéterminée.

Or le « Cpe » est ouvert aux entreprises de plus de 20 salariés. C’est une honte supplémentaire : car en août dernier, M de Villepin prétendait qu’il ouvrait le « Cne » aux petites entreprises de moins de 20 salariés parce qu’elles avaient besoin, paraît-il, de « souplesse » pour mieux embaucher.

L’argument tombe : toutes les grandes entreprises du CAC 40 vont donc recevoir « trois ans d’exonération de cotisations » par jeune embauché en Cpe : c’est du pousse au crime, c’est du cadeau gratuit, surabondant, aucune de ces entreprises qui ont fait 57 milliards d’euros de bénéfices en 2004 et davantage en 2005 n’ont besoin de ces immenses sommes d’argent (pris sur les impôts payés par les salariés ou sur leurs cotisations sociales)


4°) Dominique de Villepin a dit que le gouvernement allait changer la donne pour « donner l’opportunité aux jeunes de voir leurs efforts reconnus et de trouver plus rapidement un vrai emploi ».

Les Cpe sont 100 fois pire que les Cdd qui sont cent fois pire que les Cdi.

Les Cdd étaient encadrés et limités par la loi... le Cpe est sans limite.

En prétendant que les Cpe sont mieux que les Cdi, M de Villepin est un menteur sans vergogne qui joue sur l’ignorance de millions de gens sur le droit du travail : quiconque connaît les lois s’appliquant aux Cdd ne peut croire une seule seconde l’esbroufe de M. de Villepin qui prétend que le Cpe est l’offre la plus sociale qui a jamais été faite aux jeunes... quel culot, quel mensonge frontal ! (cf comparaison juridique point par point entre Cdd et Cne-Cpe)

Les Cpe ne sont pas de vrais emplois puisqu’on ne peut y défendre ses droits.

Ce ne sont pas de vrais emplois puisqu’on peut être viré du jour au lendemain sans motif.

On entend M de Villepin prétendre que les employeurs respecteront les jeunes embauchés en Cpe et le code du travail... mais si c’est le cas, pourquoi leur donner les moyens de ne pas le respecter ? Car finalement le fait de supprimer tout motif pour licencier ces jeunes, c"est faire appel aux pires instincts des employeurs, c’est leur dire « embauchez donc, puisque vous pourrez les virer comme vous voudrez... »


5°) M. de Villepin promet l’encadrement de la politique des stages : « Tous les stages de plus de 3 mois seront désormais obligatoirement payés : grâce à une franchise de cotisations sociales, les employeurs seront incités à mieux rémunérer leurs stagiaires, au-delà de 360 euros par mois [...] Je souhaite aussi que les stages soient reconnus dans le cursus universitaire de chaque jeune comme dans l’ancienneté professionnelle des salariés. Je souhaite qu’une négociation à ce sujet s’ouvre prochainement. »

Là encore c’est du pur baratin. L’immense majorité des « stages » sont de moins de trois mois !

Et la plupart de ces stages sont illégaux : car c’est peu connu, mais on est forcément soit un « salarié », soit un « stagiaire de la formation professionnelle », en dehors de cela, tout est illégal. Il n’y a pas, ne peut pas y avoir de « stage » sans organisme de formation, et il doit alors correspondre un cursus de formation payé, financé, précis. Sans cela, il y a fraude. Et beaucoup de « stagiaires » sont en fait victimes de la délinquance patronale qui les « prend » comme faux Cdd ou fausse embauche, comme travail illégal, dissimulé.

Ce qu’il faudrait d’abord c’est sanctionner gravement les employeurs qui se comportent ainsi et qui devraient payer leurs « stagiaires » comme des salariés à parti entière dés le premier mois !

Là M. de Villepin, légitime la fraude qui consiste à prendre abusivement des « jeunes » en « stage » de un à trois mois, parfois « gratuits » : alors que c’est un délit pur et simple. Il n’y a pas à négocier : le jeune en question doit recevoir au minimum un Smic, et davantage selon sa qualification.


6°) M de Villepin propose le développement des formations en alternance : « un lien plus étroit entre la formation et l’entreprise est une garantie d’emploi rapide : nous devons donc avancer pragmatiquement dans cette direction. Les entreprises qui ne respecteraient pas les objectifs chiffrés que nous avons fixés en matière d’apprentis verront leur taxe d’appren-tissage augmenter de 20 %. Vous connaissez l’objectif : pour les entreprises de plus de 250 salariés, 1 % d’apprentis en 2007, 2 % en 2008, 3 % en 2009. »

Mais « l’alternance » et l’apprentissage sont déjà des échecs : deux jeunes sur trois ne terminent jamais leur apprentissage ! Les « maîtres d’apprentissage » n’ont même plus de formation avant de recevoir un jeune à former : cela a été supprimé par M. Balladur en 1994. Du coup les maîtres des apprentis prennent des jeunes avec pour philosophie : « - J’en ai bavé quand j’étais jeune, tu dois en baver aussi pour apprendre »

Il n’y a pas de réelle formation, et les jeunes partent de 35 % du Smic pour arriver tardivement à 85 % du Smic au bout de la troisième année, alors qu’ils travaillent vraiment sur un poste réel ! D’où l’échec des « apprentis » mal formés en pratique, mal formés en théorie et mal payés tout au long de cette exploitation.

Maintenant M de Villepin permet l’apprentissage à 14 ans ce qui est un retour un siècle en arrière, et il autorise le travail de nuit aux jeunes de 15 ans, et aussi le travail le dimanche qui, jusque là étaient interdits ! Ce n’est pas une offre sociale, c’est le retour à Zola.


7°) Pour le premier ministre, le « contrat première embauche » doit permettre « aux jeunes d’entrer immédiatement dans un emploi à durée indéterminée : aujourd’hui, seule une petite minorité de jeunes ont cette possibilité. Les périodes de stage, d’alternance ou de CDD seront comprises dans les deux ans de consolidation de l’emploi afin de valoriser l’expérience de chacun.

Mais c’était déjà le cas pour toute embauche après un Cdd : l’ancienneté comptait à partir du début de celui-ci.
Mais les salariés en Cdd étaient « essorés » et pas embauchés ensuite.

C’est pour cela que l’usage des Cdd était limité : le Code du travail définissait des « circonstances exceptionnelles » à un employeur pour prendre des Cdd, il était interdit d’en prendre pour occuper un « poste permanent », là le Cpe est ouvert sans limite.

Les Cdd ne pouvaient se succéder en série, sinon, il y avait requalification en Cdi ! Même les syndicats pouvaient ester en justice à la place du salarié de façon à éviter des représailles a celui-ci.

Un Cdd ne pouvait être pris sur un poste où il y avait eu licenciement économique.

Le progrès aurait été de limiter encore plus les Cdd afin d’en limiter les abus : il aurait fallu imposer qu’il n’y ait pas plus de 5 % de Cdd ou d’interim par entreprise de plus de 20 salariés, et taxer plus fort la précarité (15 à 20 % de salaire en plus par salarié) : voilà comment on imposerait de vrais emplois !

Un Cdd percevait 10 % d’indemnite de précarité d’emploi, un Cpe ne percevra
que 8 %...

Un Cdd ne pouvait durer plus de 18 mois, un Cpe c’est 24 mois.

Un Cdd comptait dans les effectifs au prorata du temps de présence, pas un Cpe.

Y’a pas photo, M de Villepin ment.


8°) M de Villepin fait valoir que le Cpe prévoit une indemnité de rupture et une indemnité de chômage à partir du quatrième mois : c’est une protection forte et un moyen de retrouver rapidement un nouvel emploi dans les meilleures conditions [...]

Mensonge encore !

Il s’agit de donner 18,60 euros par jour ou 470 euros par mois pendant deux mois au jeune qui serait viré au bout de quatre mois de Cpe : mais M. de Villepin cache que même la dernière convention Unedic signée en décembre 2005 et pourtant peu favorable aux salariés, prévoit que tout salarié ayant cotisé six mois aura droit à 7 mois d’indemnité, et tout salarié ayant cotisé un an aura droit à 12 mois d’indemnités.

L’offre de M de Villepin est donc dérisoire en comparaison.


9°) Le contrat première embauche ouvrirait, selon M de Villepin, le droit individuel à une formation dès la fin du premier mois ; dans les autres contrats, ce droit n’est ouvert qu’au bout d’un an.

Mais qu’est-ce que ce « droit » ? Quelle est sa définition, son contenu, est-il automatique ? C’est très vague. Normalement ce devrait être aux employeurs de former leur main d’oeuvre de façon adaptée à leurs besoins précis, sans attendre que la puissance publique le fasse à leur place... mais les employeurs sont de plus en plus hostiles à ce genre de formation qui, pour eux, est une perte de temps et d’argent, ils veulent des jeunes tous formés... un jeune en Cpe qui voudra user de ce « droit » sera d’ailleurs viré sans motif.

Le premier ministre prétend répondre à des « contre vérités » dont notamment :

- la « protection » des jeunes en cas de licenciement avec un préavis qui augmente avec l’ancienneté et des droits nouveaux à l’assurance chômage

Faux encore ! Pour ce qui est du « préavis », pour tout Cdi, il était déjà , comme pour ce qui est proposé dans le cas du Cpe, en gros proportionné au temps de présence, il était déjà de quinze jours au bout de six mois, d’un mois au bout d’un an de travail et de deux mois au bout de deux ans de travail...

D’ailleurs, hélas, des employeurs licenciaient abusivement avant deux ans pour n’avoir pas à payer les « indemnités de licenciements » (pourtant faibles : deux dixièmes de mois par année d’ancienneté).


- Les difficultés d’accès au logement, « le jeune aura un accès privilégié aux dispositifs du 1 % logement, qui lui permettent d’avoir une avance pour sa caution et une garantie de loyer pour le
bailleur. »

Mais cela peut s’obtenir mieux avec un Cdi : car avec un Cpe, le jeune aura peur de jour en jour, de perdre son emploi et de ne pouvoir payer le loyer en question.

La garantie du « Locapass » dure 18 mois alors que le Cpe dure 24 mois.


- L’accès au crédit bancaire, « les banques ont officiellement indiqué qu’elles ne feraient aucune différence entre le CDI classique et le contrat première embauche. Le gouvernement sera très vigilant sur le respect de cet engagement. »

Les banquiers feront ce qu’ils veulent : un banquier n’est pas philanthrope, il n’a que faire des « recommandations » de M de Villepin, un banquier ne prête un parapluie qu’à quelqu’un capable d’en acheter un et s’il n’a plus de sous, il le lui retire même s’il pleut.


M.Villepin a réaffirméue ce que le gouvernement recherchait à travers son plan pour l’emploi, c’est « onstruire, c’est un parcours solide d’accès à l’emploi, depuis les stages jusqu’au contrat à durée indéterminée. »

Mensonge, il cherche à faire plier la jeunesse pour qu’elle ne réclame pas de vrais emplois avec de bons salaires dans une conjoncture qui est particulièrement favorable au recul du chômage...

Il a d’ailleurs précisé « que 95 % des contrat nouvelles embauches (CNE) n’ont pas été rompus par l’employeur » et que « un tiers des embauches n’auraient pas eu lieu s’il n’y avait pas eu le contrat nouvelles embauches. »

Mais il n’y a eu aucune création emploi par le Cne : ce sont des emplois de substitution pour des salariés qui auraient été embauchés de toute façon mais qui le sont donc à des conditions plus défavorables pour leurs droits, leur dignité, donc leurs salaires...
D’ailleurs, en 2005, si le chômage a baissé, c’est sans création de poste nouveau, par les départs (insuffisants) en retraite et les radiations de l’Anpe, mais pas par des « créations de poste
nouveaux ».


10°) Sur Europe 1, le premier ministre, est même allé plus loin : c’est « le projet le plus social » jamais élaboré « pour les jeunes ». « Il n’y a jamais eu une proposition faite aux jeunes qui soit aussi avantageuse et protectrice », a-t-il affirmé. Le CPE n’est « pas un sous-contrat, avec une sous-rémunération », ce n’est « pas un smic jeunes », « nous apportons aux jeunes des garanties qu’on ne leur a jamais offertes » et « tous les droits sociaux fondamentaux dans notre pays seront respectés ».

La vérité ?

C’est « le projet le plus anti social » jamais élaboré « pour les jeunes ». « Il n’y a jamais eu une proposition faite aux jeunes qui soit aussi désavantageuse et humiliante », conclura t on en paraphrasant à l’envers les arguments de M. de Villepin.

Le CPE est « un sous-contrat, qui empêchera le jeune de lutter pour obtenir une bonne rémunération », c’est un emploi sans garanties et « tous les droits sociaux fondamentaux du Code du travail pourront être foulés aux pieds. »

M. de Villepin a réaffirmé qu’aucun titulaire de CPE ne pourra être "limogé" en raison de son cas particulier : "femme enceinte", "noir ou beur"...

Ultime mensonge, car toute femme qui deviendra enceinte pourra être « virée » illico et sans recours par l’employeur... car celui-ci n’ayant aucun motif à fournir n’aura aucun compte à rendre... il ne la virera pas parce qu’elle est enceinte, il la virera... sans motif. Pareil pour tout autre jeune qui aura l’heur de ne plus plaire, de ne pas être assez soumis, d’être revendicatif... Le jeune de moins de 26 ans non seulement « comptera pour du beurre » (il est exclu des « seuils sociaux ») mais il ne pourra ni se syndiquer ni revendiquer...

Il faut "faire preuve d’imagination, on ne s’en sortira pas par des moyens ordinaires", ose encore déclarer M de Villepin !


Il veut passer en force si la résistance sociale n’est pas assez puissante ni assez unie. Selon son entourage, l’objectif est d’enregistrer la première signature d’un CPE pour Pâques.

Le premier ministre a aussi confirmé que le CPE n’était qu’une étape et qu’il avait "proposé aux partenaires sociaux d’ouvrir des consultations dans les prochains mois sur le contrat de travail".

On se doute des nouveaux coups de force qui vont suivre.

C’est à tout le Code du travail en cours de réécriture à « droits dégradés » que M de Villepin entend s’attaquer s’il réussit à faire passer à coups de mensonges son « Cpe-Cne ».

M. de Villepin annonce aussi un rapport contre l’inspection du travail en fin février et il annonce qu’il fera voter le « nouveau Code du travail démantelé par ordonnances.. . en mai ou en octobre...

Gérard Filoche pour Démocratie & Socialisme
www.democratie-socialisme.org


Retrait du CPE/CNE = défense du CDI et reconquête d’un droit protecteur des salariés, par CGT - Inspecteurs du Travail.


CPE : faire regretter son obstination à Villepin , par Convergences Révolutionnaires.


Témoignages Contrat Nouvelle Embauche.


Des infos et vos expériences du CNE/CPE :
« Victimes du CNE ». ( Groupe en création )<BR>
http://groups.google.fr/group/victimes_cne


Pourquoi attaquent-ils le CDI et pourquoi faut-il le défendre ? par Gérard Filoche.


( Arrêtons la guerre en Iran avant qu’elle ne commence, par Gary Leupp. )





- Dessin : Christian Pigeon www.sudptt.fr

[1

C’est maintenant la loi qui fait reculer le droit social ...

CPE : 8 arguments contre le contrat scélérat

FO publie un nouveau document d’analyse sur le Contrat nouvelle embauche. Face à l’argumentation très approximative du gouvernementale, quelques raisons sérieuses pour se mobiliser le 7 février.

1. Le gouvernement dramatise la situation des jeunes pour mieux justifier son intervention.

Il dit : « il y a 22% de taux de chômage chez les jeunes ».

Une classe d’age c’est 750.000 jeunes. De 15 à 24 ans, cela représenterait 7,5 millions x 22% : 1,7 million au chômage.

En fait : il ne tient pas compte des jeunes en scolarité (qui ne sont pas sur le marché du travail), apprentissage (qui ont donc un contrat de travail).

La proportion réelle de jeunes au chômage est de 8,1%, soit le taux moyen dans l’Union européenne. Il ne s’agit pas de dire que c’est satisfaisant, bien entendu, mais pourquoi grossir le trait si ce n’est pour justifier les mesures prises ?

2. Le gouvernement passe sous silence l’importance de la formation initiale (et continue) dans l’accès à l’emploi.

C’est la formation qui est la base de l’emploi de qualité.

5 à 10 ans après la fin des études :

28% des jeunes sans diplôme sont sans emploi ;

12% des jeunes, s’ils ont un CAP/BEP ;

7,6% des jeunes, s’ils ont le BAC ou équivalent ;

5,2% des jeunes, s’ils ont une formation supérieure.

En fait, ce n’est pas une nouvelle forme de contrat qui changera la donne. Elle ne fera qu’aggraver la situation de précarité.

3. Le gouvernement accentue la précarité de vie des jeunes par le biais du CPE.

En effet, on sait déjà que sur les 762.000 jeunes sortis du système éducatif en 2001, 78% avaient un emploi 3 ans après leur arrivée sur le marché du travail alors que la proportion était de 82% pour la génération 1998.

Est-ce que c’est sans rapport avec la mise en oeuvre des emplois jeunes, etc... et surtout de la multiplication des « stages » en tout genre dans les entreprises pendant cette période ?

Entre 2002 et 2004, la proportion des élèves du second degré en stage est passée de 2,9% à 5,3%. Seule une petite partie des stages ouvre droit à une indemnité assortie de droits sociaux (chômage, assurance vieillesse...).

Aujourd’hui, le gouvernement feint de découvrir le problème. Pourquoi ne pas contraindre les entreprises à proposer des emplois aux jeunes plutôt que des stages à répétition ?

4. Les contrats précaires entraînent une vie précaire.

Logement : même avec la mise en oeuvre de locapass (garantie publique sur la caution du loyer), trouver un logement avec un CDD, contrat de mission ou un CPE relève de la gageure : un bailleur préfère des locataires ou des accédants qui jouissent d’une certaine visibilité sur le plan professionnel, surtout avec des baux de 3 ans !

Crédits financiers : la situation est identique. Si le CPE n’est pas une forme de contrat précaire, comme l’affirme le Premier ministre, pourquoi insister sur le fait qu’il est intervenu auprès des banques pour obtenir des garanties que les CDD, CPE, CNE seraient considérés comme le CDI ? Et que valent les déclarations de principe des banques de considérer sur un même pied les CDI véritables et les CPE (ou CNE) ? Un conseiller financier sera jugé sur les garanties qu’il aura prises auprès des emprunteurs. Avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, pendant deux ans, comment un jeune pourra-t-il décrocher son prêt sur 10 ou 15 ans ?

5. Le gouvernement veut s’en prendre au CDI et instaurer un contrat unique d’embauche.

Résumons :

- le CNE s’applique dans les entreprises de moins de 20 personnes,

- le CPE s’appliquerait aux jeunes de moins de 26 ans,

- le CDD seniors s’appliquerait aux salariés les plus âgés.

On commence par « rogner » sur le CDI, puis on s’apprête à lui donner le coup de grâce : le « contrat unique d’embauche ».

Le Premier ministre a déjà déclaré : « ce que je ne peux pas écarter, c’est la question d’une cohérence globale du contrat de travail et donc, je me pose la question : faut-il un ou plusieurs contrats de travail ? ».

On aurait ainsi un « CDI nouvelle formule » qui serait en fait un CNE généralisé. Jeune ou moins jeune, petite ou grande entreprise, c’est la précarité qui serait ainsi généralisée ! !

6. Le gouvernement s’attaque ainsi aux conventions collectives.

Le Code du travail réglemente peu la période d’essai, ce qui renvoie donc aux conventions collectives pour fixer les durées exactes de périodes d’essais (souvent 3 mois renouvelables). Dès lors, le CPE devient opposable aux conventions collectives. Il ne sera plus possible de demander la titularisation d’un salarié sur la base de la convention collective.

Alors que les accords collectifs faisaient avancer la loi, c’est maintenant la loi qui fait reculer le droit social.

7. Le gouvernement rend impossible l’exercice du syndicalisme pour les jeunes.

Sachant qu’il peut être licencié sans explication, quel nouveau salarié prendra le risque de se syndiquer, voire de prendre des responsabilités dans un tel contexte ?

8. Le CPE, c’est le salarié jetable !

L’objectif du patronat et du gouvernement, c’est la flexibilité totale.

L’embauche-minute et le licenciement-minute ! Alors que les difficultés financières de l’assurance chômage (Unedic) sont essentiellement liées à l’explosion des contrats précaires (CDD, contrats d’intérim), le gouvernement dit : on fait plus et plus fort !

Verra-t-on demain des salariés embauchés pour une semaine, une journée, une heure au nom du principe « c’est mieux que rien du tout » ?

Comment pourra-t-on garantir aux salariés, à leurs familles, leurs enfants, des revenus décents ?

CPE = CADEAU POUR L’EMPLOYEUR


COMMENTAIRES  

09/02/2006 02:38 par FanFan la tulipe

Aux armes citoyens...
Formez vos bataillons...
marchons, marchons.......

15/03/2006 14:14 par mary

je pense tout simplement que "le contrat première embauche" c’est de l’ esclavage pour nous lé jeune.maryline18ans apprentis vendeuse

02/04/2006 22:00 par resistancia, étudiante en droit

Au fait,

Comment cette loi sur l’[in]égalité des chances déclarée conforme à la constitution va s’appliquer sachant qu’elle créee une inégalité avec le CNE qui lui continue à s’appliquer permettant de licencier sans motif ?!!!

01/03/2007 18:41 par christelle

moi je voudrai l’argumentation de cette article:Lire ne sert a rien et est une perte de temps
merci

10/02/2006 13:23 par Anonyme

Bonjour à toutes et tous,

Par ce que et pour que l’homme ne soit pas qu’un loup pour l’homme, nous vous invitons à venir faire part de vos expériences du Contrat Nouvelle Embauche sur le groupe Google « Victimes du CNE ».

Ce débat sera important pour expliquer, sensibiliser, et donner de vrais arguments à celles et ceux qui aujourd’hui risquent de voir leur situation personnelle ou familiale se dégrader, se précariser du fait de l’introduction de nouveaux contrats qui cassent un peu plus les garde fous du droit du travail (Contrat Première Embauche et autres dispositions de « flexibilisation » (sans sécurisation, ni dialogue social) des règles du jeu du monde de l’emploi).

Merci de venir participer nombreux à ce débat vital.

Yves

http://groups.google.fr/group/victimes_cne

14/02/2006 15:29 par Un "jeune"

Je fais parti des "jeunes" et c’est à ce titre que je me permet de réagir et d’apporter ma réflexion. Je pense que cet article est polémique (sans doute volontairement) et qu’il ne faut pas chercher systématiquement à critiquer les mesures du gouvernement mais plutôt essayer d’en extraire les bonnes choses pour faire avancer la France.

1°) Je ne sais pas si tout a été essayé jusqu’à présent, par contre ce que je vois c’est que tout ce qui a été essayé jusqu’ici n’a pas résolu le problème du chomage. Pour les chiffres, je ne dirai rien car tout le monde sait que l’on peut leur faire dire ce que l’on veut, et que le taux atteigne 8% ou 22% le problème reste entier.

Maintenant sur le "problème des vieux", j’aimerais savoir si M. FILOCHE pense réellement qu’un jeune, tout juste diplomé, peut remplacer au pied lever une personne qui part en retraite et qui a donc une forte expérience sur son métier ? Je ne le crois pas. D’une part, il existe un fossé important entre ce que l’on apprend à "l’école" et le monde professionnel, et, d’autre part, y a t il adéquation entre les postes qui se libèrent/pourraient se libérer (par le départ des "vieux") et les diplomes/formations des jeunes ? ou à leurs aspirations professionnelles ?

Il faut également se poser la question : si les "vieux" partent en retraite qui va payer ? Les "jeunes" sont au chomage ! Alors avec quoi paierait on ces retraites ? Retarder les départs permet de ralentir les dépenses et de laisser du temps pour relancer l’emploi. C’est comme ca que je le vois, mais je peux me tromper.

Quand au 35H, je ne suis pas concerné mais j’y reviendrais dans le chapitre "Alternance". Qu’on mette 35H pour tout le monde, je ne suis pas contre. Cependant, je ne vois pas pourquoi on interdirait au gens de dépasser ces 35H. Ceux qui veulent bosser plus pour toucher plus doivent avoir le droit de le faire. Bien sur, cela peut avoir une influence sur les embauches mais ca montre juste que l’idée des 35H n’est pas la bonne.

2°) Concernant cette fausse idée sur les salaires, je crois que M. FILOCHE n’a pas passé d’entretien d’embauche depuis longtemps. Avec mon diplome BAC+4 obtenu en alternance (si si j y reviendrais) je n’ai pas pu négocier pour autant mon salaire pour mon CDI. Ce qui ne m’a pas empêcher de prendre le poste. Pourquoi ? Parce que j’estime que mon responsable ne connaissait pas, qu’il avait besoin de juger mes capacités dans le travail et non pas sur le papier, sur mon CV.

Je suis peut être optimiste mais je trouve que M. FILOCHE manque cruellement d’espoir en l’espece humaine. Il ne faut pas voir le mal partout à tout pris, ni toujours envisager le pire. Une responsable du recrutement m’a dit un jour une phrase très amusante et que tous ceux qui cherche un job devrait avoir en tête : "On est jamais à l’abri d’un coup de bol !". Il ne faut pas baisser les bras, aller aux entretiens et se donner à fond.

3°) Cela depasse mes competences, et ce n’est qu’un point du problème.

4°) M. FILOCHE met en avant le fait que l’employeur peut virer sans explication le salarié. Certes, mais il oublie de dire que l’employé peut également partir de la même facon, et pénaliser tout autant l’employeur. Encore une fois, je suggère de ne pas généraliser l’idée de l’employeur "Enculator" faisant "appel aux pires instincts des employeurs". Il ne faut se voiler la face, ceux là existent. Mais ca ne sera pas pire qu’avec les CDD.

5°) Concernant les stages, l’initiative de vouloir rémunérer les stages est louable...Et ce qu’explique M. FILOCHE est vrai : la majorité des stages font moins de 3 mois.
Maintenant, M. FILOCHE quel age, quel(s) diplome(s), quel niveau ont les personnes qui font ces stages ? Sont elles immédiatement opérationnelles ? Non. D’après ma propre expérience (mes stages), il faut qu’une personne de l’entreprise forme le stagiaire avant qu’il ne devienne autonome. Et pendant ce temps, elle n’occupe pas son poste à 100%. Dès lors, est ce que l’on peut légitimement rémunérer qq’un qui va être en stage pendant 1 mois, 1 mois pendant le quel on va passer du temps à former la personne et où cette personne ne produira rien de concret pour l’entreprise ? C’est la raison pour laquelle, M. DEVILLEPIN évoque uniquement les stages de plus de 3 mois.
D’autre part, je rappelle à M. FILOCHE qui, là encore, n’a pas du chercher de stage depuis longtemps, que les stages sont généralement difficiles à trouver et que forcer les entreprises à payer un "jeune" qui va découvrir le milieu professionnel, c’est réduire encore un plus les chances de trouver un stage.

6°) L’alternance ! J’avais dis que j’y reviendrai...Alors M. FILOCHE vous dites : "Mais « l’alternance » et l’apprentissage sont déjà des échecs". Et bien moi, je vous répond que j’en sors de l’alternance (avec un diplôme d’ingénieur), que j’ai trouvé un emploi avant même d’avoir obtenu mon diplôme (et pas dans l’entreprise qui m’avait pris en apprenti).
Maintenant laissé moi vous dire que si les 2 jeunes sur 3 ne terminent pas leur formation, c’est parce que plutot que de travailler en entreprise, ils preferent bien souvent le rythme scolaire (dormir au fond de la classe, N mois de vacances par an...). Et que votre diabolisation de l’apprentissage ("J’en ai bavé quand j’étais jeune, tu dois en baver aussi pour apprendre") ne sert qu’ à dégrader un peu plus l’image de ce système de formation ! Et pourtant, il vaut mieux un bon boulanger qu’un mauvais bachelier !
De plus, votre argument sur les salaires des apprentis est complètement absurde. On en revient aux salaires des stagiaires. Moi même j’ai été payé à 35% puis un peu plus l’année suivante durant ma formation d’ingénieur en alternance ! Et je n’en suis pas mort pour autant : ca me permettait d’être autonome financièrement, payer mon loyer (en région parisienne) etc.
Bien sur, je suis comme tout le monde, je n’aurai pas refuser d’avoir plus mais il faut aussi reconnaitre que lorsque l’on est en alternance, on est là avant tout pour apprendre un métier, acquérir une expérience qui se monnaie à la sortie ! Dans les offres d’emploi, il est majoritairement demandé d’avoir une premiere expérience dans la fonction. C’est là le véritable intéret des formations en alternance ! Vous êtes comme tous les autres M. FILOCHE, vous avez cette image négative de l’apprenti dans la tête mais c’est parce que finalement vous n’y connaissez sans doute pas grand chose...Moi, pour l’avoir fait, je le recommande !

7°) Rien à dire, je suis d’accord avec M. FILOCHE. Pour moi, le CPE doit être compté comme période d’essai.

8°) Rien à dire là aussi. Je ne connais pas les conventions par coeur

9°) Le droit à la formation, c’est la capitalisation d’heures de formation suite aux jours travaillés =) . Mais comme de toute facon, il faut toujours former plus ou moins une personne qui vient d’ête embaucher...

"le jeune aura peur de jour en jour, de perdre son emploi et de ne pouvoir payer le loyer en question.". C’est tout l’intéret du 1% logement. D’une part en CDI, on peut se faire virer pendant la période d’essai (qui est souvent renouvelable !) et du coup, le problème du loyer est également présent. D’autre part la crainte est encore plus grande pour un CDD qui est sur qu’à la fin de son contrat il n a plus rien.

10°) Ce qui gêne réellement, c’est que les gens ne soient plus attacher à un bureau toute leur vie. Il faut s’adapter ! C’est fini l’époque du grand père où l’on entrait dans une boite à 20ans et l’on en sortait à 50ans. C’est pour faciliter cette mobilité que le CPE a été créé à mon avis. Ca me fait penser un peu au modèle Anglais. Je n’y vois pas une précarité mais plutot un moyen de changer facilement d’employeur si un travail plus intéresant ou mieux payé se présente.

Voilà . C’est mon interprétation et ca n’engage que moi. Je ne déclare pas non plus avoir raison...nous sommes là pour débattre.

20/03/2006 22:55 par Gibet

Bonjour,

Si vous savez vivre avec 280 euros par mois , donnez vite la recette que je l’explique aux jeunes étudiants qui viennent chercher de quoi se nourrir dans les organismes caritatifs dès le 15 du mois !
Ils en seront heureux !

Je ne sais toujours pas comment j’aurais pu obtenir une maîtrise de droit administratif dans les conditions que vous décrivez ! Pourtant, mon employeur a payé les inscriptions en fac ainsi que les cours par correspondance, mais j’ai dû faire par les cours du soir... après le travail.

Ne faites pas une généralité de votre cas ; la ségrégation existe déjà trop dans le monde du travail, à divers niveaux et de trop de façons, pour être tolérable par quiquonque a le respect dû à chaque individu de ce monde.

Maintenant réfléchissez à ceci :
Vous avez travaillé pour devenir ingénieur, donc pour acquérir un niveau de ressources confortables,à défaut d’être rémunéré à votre juste valeur. Vous aurez des enfants un jour , je vous le souhaite.
Alors, que penserez-vous s’il fallait que leur premier travail soit un dénit de tout autonomie possible ?

Il faut actuellement 18 mois, en moyenne,pour créer et financer une entreprise nouvelle dans notre pays...
Là est plutôt l’erreur !
Depuis la naissance du monde industriel, les plus pourvoyeurs d’emplois ont toujours été, dans tous les types de sociétés et sur tous les continents, les entreprises modestes et non les monopoles ou trusts...
Ce sont aussi les premiers pourvoyeurs de fonds pour l’Etat avec vos impôts, quoique plus modestement...

Alors, certes, les codes et les lois doivent progresser, mais pas aux détriments des forces de travail que représente chacun, car le travail est, encore pour un bon bout de temps, la seule valeur de référence pour nombre d’individus en dépit des 1500 Millions de dollards que représentent aujourd’hui les fonds spéculatifs !

A moins que vous ne vouliez jouer votre salaire aux dés ?

Voilà , mes cours de droit m’ont appris à retourner les arguments, il fut un temps où cela s’appelait de la rétorique...

Celà n’a, pour autant, aucune valeur... si la seule valeur reste dans l’art de présenter les choses...
Pourtant "tout travail mérite salaire", et je viens de travailler pour vous répondre... alors c’est quoi le juste salaire ?... Là est le fond du problème !

28/03/2006 15:53 par ami public

Les arguments de M. Filoche, bien que différents, aboutissent au même résultat que ce que veut nous imposer le gouvernement, à savoir le partage de la misère en échange d’un nouveau semblant de solidarité entre les générations de salariés.
Il y a déjà longtemps que cette solidarité a sauté, avec l’apparition du CDD, alors que le CDI et l’intérim suffisaient au fonctionnement des entreprises.
Cette réforme commencée avec le CNE en août 2005 et qui se poursuit avec le CPE, n’a en fait qu’un seul objectif, faire rembourser aux seuls salariés le coût des déficits engrangés par le chômage sur-abondant depuis 25 ans et les départs anticipés dès 52 ans de nombreux salariés depuis 30 ans, alors que l’âge normal de départ à la retraite était de 65 ans.
Actuellement, le CNE et le CPE vise à faire payer aux jeunes une part importante du surcoût engendré par le départ anticipé des soixante-huitards qui avaient de gros salaires, et ceci est injuste.
Tout le monde est maintenant d’accord pour dire que la période du CDI à vie est terminée.
Cependant, il faut que les mentalités changent, et que les salariés puissent être embauchés à tous les âges de la vie.
Si l’on part du principe que notre système social doit fonctionner dans le cadre de la solidarité des générations (il faudra de toutes façons y revenir car les jeunes ne pourront payer à eux seuls toute leur vie le prix des déficits accumulés depuis 30 ans !), il faut revenir au CDI, et à l’intérim en cas de besoin, supprimer tous les contrats précaires où à défaut faire payer le prix intégral de la précarité aux seules entreprises (par le biais des impôts les années suivantes par exemple), avec des droits et devoirs identiques pour tous les salariés, la seule différence devant résider dans le salaire lié au poste occupé.
Lorsque j’ai commencé ma vie professionnelle, l’âge de la retraite était à 65 ans, il en serait de même lorsque je pourrai la prendre dans 15 ans à 65 ans, si la situation ne s’est pas aggravée d’ici là .
Il appartient noramlement aux partenaires sociaux de gérer cette situation, et seulement au gouvernement en place d’intervenir par défaut s’il y a lieu.
Pour conclure, je dirai que toute mesure nouvelle doit être mise en balance avec des créations d’emplois stables conséquentes chaque année.
Quant aux jeunes, il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent démarrer, comme à mon époque, par un CDI.

16/03/2006 10:39 par ue lycéenne parmi tant d'autre

Bonjour,
Je suis lycéenne et après avoir manifesté (et renseigné au préalable dans les journaux et à travers les divers tracts que l’on peut lire)j’ai décidé, peut-être tardivement, de lire les articles de la loi d’égalité des chances concernant le cpe.Je l’ai relu plusieurs fois pour constaster que malgré tout ce que l’on peut entendre il n’est mentionné nulle part que le patron peut licencier son employé sans raison valable puisqu’il est obligé de faire un préavis etc...
Une question me turlupine donc:pourquoi tant de manipulations de la part des médias même publiques concernant ce soi-disant "licenciement abusif" ? Serait-ce en vu des prochaines élections pour que notre Premier Ministre se fasse écrasé par son rival Sarko ? Je ne comprends pas...

19/03/2006 23:26 par Loïc

Le problème réside aussi dans le fait que même si l’on s’intéresse à la source du CPE dans les publications de loi, on se rend compte qu’il fait partie des centaines d’amendements greffés à la loi sur l’égalité des chances. A ce titre, il est très facile pour le gouvernement de rebuter 99% des personnes qui auraient décider de lire les publications officielles.

29/03/2006 01:10 par Etudiante

il n’est mentionné nulle part que le patron peut licencier son employé sans raison valable puisqu’il est obligé de faire un préavis etc...

Et oui il est nullement spécifier que le patron peut licencier son employé sans raison valable. Et c’est le problème : lis les articles sur le CDI ou CDD, tu verras que dans la loi est spécifié que le motif doit être justifié.

En droit du travail (ou dans le général), il est toujours spécifié les obligations des parties.

Et il faut bien se l’avouer, les français en général tant qu’on ne nous a pas dit que c’était obligatoire de le faire, on le fait pas ! Même si le bon sens voudrait qu’on le fasse !!!

Et même quand c’est obligatoire on le fait pas toujours, cf. le code de la route...

19/03/2006 21:04 par laurence

Il y a une chose qui m’étonne (enfin, pas une seulement, mais disons une qui m’étonne plus que les autres) : pourquoi ne parle-t-on pas du fait que le CPE est contraire au droit de l’Union européenne et que n’importe quel salarié embauché sur cpe pourrait en empêcher l’application (et demander l’applicationdes règles du cdi habituel) ?

C’est expliqué sur ce site : http://www.eurogersinfo.com
(article : le CPE viole-t-il le droit communautaire)

Pourquoi les syndicats, par exemple, n’en parlent-ils pas ?

23/03/2006 16:33 par Etienne

Bonjour,

je trouve cet article très clair et très pertinent. Il me semble toutefois que 3 arguments pro-cpe que l’on entend régulièrement chez les patrons n’ont pas été abordés. 2 concernent aussi bien le CNE que le CPE, le dernier spécifiquement pour le CPE :

- pouvoir licencier facilement en cas de baisse d’activité incite l’employeur à investir et à embaucher, donne donc du pouvoir d’achat, favorise la croissance, etc. Bref, cela favoriserait la croissance et même une croissance riche en emplois (plutôt que de demander plus d’efforts aux salariés déjà en poste). Et dans ce cas, pourquoi pas 5 ans, 10 ans, 40 ans de période d’essai ? (Une entreprise qui marche au bout de 2 ans, peut très bien faire faillite l’année suivante)

- ensuite, les entreprises du Cac40 réalisent leurs bénéfices surtout à l’étranger et donc la flexibilité des licenciements permise par le CNE et le CPE les inciterait à investir et à embacuher en France

- enfin, l’expérience professionnelle pour les jeunes qui, même très diplômés, ne sont pas immédiatement efficaces dans l’entreprise. A ce titre, ne peut-on pas trouver d’autres moyens que le CPE pour assurer l’insertion professionnelle des jeunes diplômés ? Et n’existe-t-il pas déjà des moyens pour cela (stages, CDD bien que ce soit illégal, ...) ?

30/03/2006 23:34 par Pantin

pour la question du licenciement, le CPE ne serait-il pas une étape intermédiaire entre la situation actuelle et les délocalisations prévues vers les nouveaux pays de la communauté européenne, pays low coast, donc réductions d’effectifs systématiques et incontournables en France ?

01/04/2006 19:28 par Anonyme

Bonsoir à tous les lecteurs,

Je vous suggère seulement de comparer la courbe de l’augmentation des dettes de notre nation, (vous prendrez soin également de noter le nom du ministre des finances et du premier (s)inistre (ou ministre), avec la courbe des profits des entreprises.
Interrogez vous également sur le devenir des vos impôts ; servent-ils réellement au bien être collectif ?
Sur votre moteur de recherche "tapez sciences économiques".
Bonne réflexion.
Juste un petit détail ; qui nous a parlé de la "fracture sociale" ?

02/04/2006 21:56 par resistancia, étudiante en droit

Jeunes, moins jeunes,Résistants, non résistants,

Tout le problème réside dans le fait que le code du travail est démantelé et que l’objectif est la Surprécarisation des HyperDéjà Précarisés. Rien que le fait d’avouer que cela est crée pour les jeunes de banlieue(ghétoisation par excellence)m’étonne un peu.

Je serais pour un remaniement de la politique -anti-éducative qui existe. Car ce que le CPE créé (ou ne créé pas)ne fait rien pour les jeunes soit disant en difficulté. On leur dit "la République n’a rien pu pour vous pdt longtemps, ne veut rien faire pour vous, alors pour vous remercier d’être la soupape hydrocapitaliste, nous décidons de surenchérir en vous proposant bien évidemment ce qu’il y a de pire"...Belle idée de la république et de la solidarité. N’est il pas possible de changer les choses autrement qu’en nivelant toujours les gens ou les choses (ces derniers pouvant être synonyme s’il l’on encroit notre politique)par le bas ?!

Le problème est qu’il existe deux populations précaires dt on ne sait pas vraiment quoi faire : les vieux, les jeunes. Bizarrement c’est eux qui en bavent le plus et à qui on demande encore plus de sacrifice. Qui oserait donc sacrifier nos chères entreprises qui font du profit ???

Etant étudiante en droit,et essayant de suivre au maximum ce qu’en disent les professionnels du droit, jete un coup d’oeil par exemple en tapant "colloque université d’Evry", il ne fait aucun doute que nous sommes dans la régression. Je fais aussi parti de ces gens qui font de longues études ; on ne me proposera pas de CPE. Justement ! On le proposera aux gens qui vivent déjà dans la précarité sociale et "diplômante". Je fais aussi parti des gens qui ont tendu vers la précarisation institutionnalisée en subissant l’esclavagisme moderne ; je n’ai pas vrmt été formé, mais j’ai fait tout le boulot qu’un avocat est censé faire en touchant 360€ et je peut attester en regardant autour de moi que l’on est juste utile à faire le travail en coutant moins cher.

Toute cause mérite un sacrifice, mais je refuse de cautionner le suicide annoncé d’une popoulation déjà quasi morte.

03/04/2006 00:38 par 123

Réponse à un argument piégeux

En discussion sur le CPE, je me suis vu opposer l’argument suivant en forme de piège : quand tu veux acheter du pain, tu es libre d’aller chez ton boulanger habituel, ou changer de boulanger sans devoir fournir de motif. Les commerçants sont en "CPE" permanent vis-à -vis de leurs clients, et ils vivent très bien avec ça. Que répliquer à cet argument ?

Merci pour vos réponses.

05/04/2006 14:03 par tibao

Pour acheter une baguette de pain on ne passe pas de contrat,certes !
Maintenant imaginons que l’on commande un gateau,un gros gateau !! Si le jour où l’on doit le prendre ,on se désiste
le boulanger (patissier) reste avec son gateau sur les bras...Donc c’est pour cela qu’en général dans le commerce toute commande nécessite le versement d’ahres ou d’acompte....
En matiere d’emploi au niveau d’un cdi
toute licenciement non motivé est considéré comme un licenciement abusif... :Dans le role du boulanger lésé:le salarié viré et dans le role du
client malhonnete : le patron ......

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