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Demain (ou après-demain) je m’abonnerai (peut-être) au Monde.

17 janvier 2006

Le Monde, Monsieur le Directeur de la publication.

Cher Jean-Marie Colombani,

Vous m’avez écrit en me faisant une offre alléchante pour que je m’abonne au Monde.

J’ai lu votre éditorial annexé : « Un journal réinventé » et je me suis réjouis quand vous m’assurez de « la fiabilité de [v]os informations, de la rigueur qui doit accompagner leur traitement, de la bonne distance » que vous allez « respecter avec les événements et avec leurs acteurs ».

Comme, de surcroît, vous vous engagez à « être chaque jour plus fiable, différent, surprenant et proche des lecteurs » qui auront droit à « la vision la plus juste et la plus claire de ce qui fait l’actualité... », j’ai failli sortir mon stylo et remplir le bulletin.

Puis, je me suis rappelé que je suis l’ami de Cuba et du Venezuela, le premier étant un goulag tropical aux mains d’un « lider maximo vieillissant » et le second une semi-dictature dirigée par un populiste antisémite (enfin, c’est ce que je déduis, à vous lire gratos à la bibliothèque ou sur Internet ou dans les mails qu’on m’envoie). Un souvenir en entraînant un autre, je me suis rappelé que j’avais voté « non » au référendum et que, avec mes amis Cubains, Vénézuéliens, Boliviens, Panaméens, Equatoriens, Uruguayens, Brésiliens, Argentins et même Chiliens, je partage un léger désaccord avec ceux qui proclament : « Nous sommes tous Américains ! ».

Du coup, je vais rester dans la confrérie de ceux qui « prennent la parole à travers le développement de l’Internet » et je me vois, hélas ! contraint de vous renvoyer le (faux) chèque de 51 euros à mon ordre.

Croyez bien que, dès qu’un faisceau suffisant d’informations concordantes glanées sur Internet (et nulle part ailleurs) m’aura convaincu que vous êtes redevenu le « journal de référence » de naguère, je retournerai vers vous comme un fugueur repenti. En pénitence, j’achèterai Le Monde en kiosque (au prix fort), à jamais privé des trois ou quatre cadeaux auxquels je renonce aujourd’hui.

Je suis sûr que vous aimerez avoir ici la confirmation que votre lectorat potentiel est exigeant et désintéressé. Je tenais à vous le dire pour atténuer le coup de ma rebuffade qui n’est qu’un encouragement naïf à vous améliorer plus encore, même si la chose devient de plus en plus difficile à mesure qu’on approche de la perfection journalistique.

Je vous autorise à publier cette lettre dans votre courrier des lecteurs. Si, dans un mouvement d’humeur vous l’avez déjà déchirée et poubellisée, rassurez-vous, j’ai fait des copies. En les diffusant, je me donne l’exaltante impression de participer à l’information du public, de vous donner un coup de main, quoi.

Bien à vous et aux mânes de M. Hubert Beuve-Mery.

Maxime Vivas (futur lecteur, mais pas tout de suite).

PS. Attention de ne pas trop copier les discours de Hugo Chavez dans Libération avant de nous les rapporter. Lisez plutôt Pierre Bourdieu qui s’alarmait de « la circulation circulaire de l’information ». (« Sur la télévision », p.22, Liber Editions).

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Voilà ce que je ferais au cours de mes trois premiers jours à la Maison Blanche.

Le quatrième jour, je serais assassiné.

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