les trucs de curé ça peut être joli à entendre mais ça ne s’accomplit jamais, c’est même à ça que ça sert, décourager toute action réelle.
Si on laisse les gens tranquille c’est pourtant comme ça que ça se passe... Ça ne fait pas très longtemps que l’hyperclasse s’est regroupée, a fait sauté les frontières et a agrandi son terrain de jeu, en allant chercher des esclaves moins chers, moins préparés à s’en défendre que nous qui leur en avons fait voir de toutes les couleurs tout au long de l’histoire... De fait, elle a inventé une lutte des classe mondialisée, alors qu’avant il ne s’agissait que de défendre son village à coups de fourches face aux seigneurs qui voulaient parfois abuser de leurs pouvoir...
Ben si, justement, le fascisme est un pur produit du capitalisme, et stalinien c’est autre chose.
Le fascisme est un régime italien très spécifique qu’on n’a pas connu (après un tour sur Wikipédia je vois quelle est l’autre définition, très vague, que t’emploies). Je pense que c’est un problème de rester bloqué sur ça, parce qu’aujourd’hui le capitalisme n’est clairement plus fasciste, il est apatride et mondialiste, et il lutte contre les nationalismes. C’est pourquoi, je ne dis pas qu’il faut être nationaliste, je dis que les nationalistes sont devenus nos alliés objectifs. Et qu’ils ne sont pas nationalistes parce qu’ils aiment faire la guerre à l’Allemagne, mais parce qu’ils y voient un moyen de brider le capitalisme. Et je t’invite, au lieu d’attribuer des étiquettes à des gens comme Soral, à aller le combattre, pas avec des poings, mais en prenant par exemple sa dernière conférence de 2h30 avec Gilad Atzmon, en ayant le courage de regarder de bout en bout, et de faire une critique, non pas avec des insultes, mais des arguments sur le sujet abordé. Parce que ça y parle de classes, ce type a beaucoup de succès, et les insultes vous discréditent plutôt que lui parce qu’elle tapent complètement à côté. Je ne sais pas si mon message sera modéré à cause de ça, mais vraiment, je n’ai jamais vu ou lu une bonne critique de Soral et c’est pourquoi il arrive au sommet de la réflexion anti-système pour tant de gens, car il est incontesté. Je te mets au défi de me prouver qu’il est dangereux, et pour qui il l’est. Je suis jeune et inculte, génération internet, je préfère les vidéos aux bouquins, comme beaucoup, je suis bienveillant et je ne demande qu’à apprendre, comme beaucoup, et on n’apprend que dans la confrontation des idées.
Mais tout cela dépend bien des conditions d’existence dans lesquelles il est plongé, du mode de production et de la société dans laquelle il vit, société divisée en classes dont l’une, contrairement à ce que tu écris, pratique la lutte des classes en permanence, de façon conséquente et cohérente, et n’abandonne jamais ce combat : la bourgeoisie.
Tu n’as pas répondu sur l’influence de notre vision de l’Histoire. Est-ce qu’on est d’accord que la bourgeoisie est passée à l’action en 1789 (quelques années avant en fait), alors qu’avant elle se tenait à carreau car le roi protégeait les prolétaires, et que ce n’était pas l’argent qui avait le pouvoir politique ? C’est un argument pour les monarchistes ça (type action française), du coup tu les places où, gauche, droite, capitalistes ou pas ? Tout était simple à l’école, et tous est devenu beaucoup plus compliqué quand on s’y penche vraiment. On apprenait que le peuple avait renversé le méchant roi pour être libre. Et puis c’est quoi, "la bourgeoisie", quel niveau de patrimoine ou de compte en banque, comment on fait pour changer de camp, etc. ? Capitaliste je comprends un peu mieux, un type qui peut gagner sur le malheur des gens... Plus on travaillera pour moins cher, donc plus on craindra le chômage, et plus il gagnera et assoira sa domination et creusera l’écart.
Donc cette « branlette » a de l’intérêt, de même qu’avant de se battre on se fixe un objectif, pour élaborer une stratégie. Quand les résistants palestiniens creusent des tunnels, ou que les résistants antifascistes du Donbass piègent l’armée ukrainienne, ils ont bien réfléchi avant et banni tout sentimentalisme.
Ça plus le livre de Politzer, tu sais, plus je te lis, plus je suis d’accord avec toi, et moins je comprends pourquoi vous ciblez les gens que vous ciblez, puisqu’ils semblent d’accord avec vous également, et d’ailleurs ils se prennent le système sur le dos. Y’a quelque chose de pas clair, pour l’instant je ne comprends pas, et je suis incapable de choisir mon camp, si tant est qu’il y a bien 2 camps. C’est aussi pour ça que je viens sur ce site, faire ce genre de débat, j’ai l’impression qu’ici au moins il peut y en avoir, un peu (il manquerait un système de MP parce qu’on est forcé de partir en hors-sujet... Si tu connais un endroit que tu considères fréquentable et où le débat est permis, ça m’intéresse énormément, je marche toujours sur des œufs ici tellement je crains qu’on fasse des raccourcis primaires).
Dans cette lutte des classes qui fait l’histoire depuis toujours et jusqu’à aujourd’hui, se sont dégagés deux camps naturellement opposés, qu’une circonstance historique précise a dénommé de la façon suivante : la droite et la gauche. La droite, c’est la défense de la classe dominante, la gauche c’est le camp d’en face.
Ça, c’est la définition de quelqu’un de gauche, que je partage. Mais pour discuter avec quelqu’un qui se dit de droite, il faut comprendre sa vision des choses, et cette personne dite de droite ne dira jamais "je suis défenseur de la classe dominante", vu qu’il la combat également, mais "c’est la gauche héritière de 1789, anticléricale et maçonnique, qui a trahi les prolétaires et installé cette république bourgeoise". Y’a pas d’opposition, sauf dans la grille de lecture due à la mythologie historique, ce sont les mêmes personnes qui sont combattues.
Il y a toujours eu des renégats, des maladroits, des imbéciles, des théoriciens, oui bien trop souvent la gauche s’est laissé pénétrer par le bourgeois (un peu comme Soral tu sais, ces fils de riches qui donnent des leçons mais ne partagent en rien le quotidien du prolo...).
Qu’est-ce qu’ils y peuvent les fils de riches, d’être fils de riche ? Critère non recevable pour moi, on ne choisit pas ses parents. Encore une fois jusqu’à preuve du contraire tu te trompes de cible ou d’angle de critique. Soral se fait de toute façon tacler autant par des communistes que par des identitaires mais de façon impertinente. J’ai acheté le bouquin qu’il a fait avec Naulleau, j’espère enfin y lire une critique de fond. Mais sinon sur l’idée générale, oui on a perdu à tous les coups, quelle que soit l’idéologie, car c’est toujours tourné en notre défaveur. Grâce au diviser pour mieux régner, on s’est toujours retrouvé face à d’autres prolo pour s’étriper joyeusement.
Mais ce n’est pas pour ça que la gauche ça n’existe pas, c’est justement ça la gauche, notre camp. Maintenant tu peux l’appeler autrement, lui donner le nom d’une planète ou d’un oiseau, à partir du moment où tu es de notre camp...
Notre camp est-il représenté sur la scène politique, pour renouer avec le sujet ? Je ne crois pas. Les partis ne servent qu’à nous diviser et nous mettre dans des cases qui se combattent entre elles, selon notre naissance, notre perception, notre façon de voir l’Histoire... La politique nous a été volée, par des gens qui ne travaillent pas et passent leur temps à y jouer. Alors que la politique devrait être l’affaire de tous, et qu’on devrait par exemple travailler un ou deux jours de moins pour consacrer du temps libre à notre participation démocratique. L’argent devrait être remis à sa place d’outil au service de l’humain, et non l’inverse. Le consommateur individualiste doit redevenir un humain social et solidaire, et c’est cette solidarité (brisée par les Lumières il me semble) qui protégeait les prolétaires des prédateurs.