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38 commentaires

L’effet domino, vite !

La victoire de Syriza est un événement historique. L’ère de la toute-puissance arrogante des néo-libéraux en Europe commence sa fin. Une occasion extraordinaire se présente pour refonder l’Europe, c’est-à-dire une occasion d’abolir les traités qui en ont fait ce monstre libéral monétariste. A partir de notre victoire en Grèce on peut imaginer un effet domino. Ce serait comparable à celui qui a touché l’Amérique latine.

Là bas c’est ce qui s’est passé après qu’un premier pays se soit débarrassé de son gouvernement du PS ou de la droite, ou des deux en coalition, qui obéissaient au doigt et à l’œil du FMI. En effet, les mêmes le font ici avec la Troïka et madame Merkel ! La vague commencée là-bas vient d’arriver en Europe en passant par le sud de celle-ci qui en est le plus proche culturellement.

Evidemment, les puissants et le système cherchent la parade. L’opération de la BCE en est une illustration dont je parlerai la prochaine fois. Dans l’immédiat, un premier barrage idéologique se met en place. Son objectif est de dénaturer le sens de ce qui vient de se passer. Hier infréquentable et qualifié de « Mélenchon grec » pour mieux le diaboliser, Tsipras semble faire désormais l’unanimité. La description à présent veut en faire un quasi membre du PS quand bien même les électeurs grecs ont pourtant envoyé dans les poubelles de l’Histoire le lamentable président de l’Internationale socialiste Georges Papandréou et son parti clanique, le PASOK.

En France, comme madame Le Pen était absente du tableau une fois de plus, les commentateurs ont repris leur ritournelle pour la ramener dans le débat à n’importe quel prix. Elle soutient la victoire de Syriza ! Pas un commentateur qui ne relaie la question stupide qu’elle a réussi à leur imposer : « ça ne vous dérange pas ? ». Avec le gros sous-entendu : « les deux extrêmes se rejoignent gnagnagna… ». Il y a même eu un commentaire joyeux pour dire qu’elle avait réussi à me « couper l’herbe sous le pied » et que cela expliquerait l’annulation de mon séjour prévu à Athènes et au meeting d’Héraklion ! Naturellement, le rédacteur n’en croit pas un mot. Il s’agit seulement de provoquer une réaction outrée de ma part et une de ces bonnes indignations créatrices de buzz sans lequel les médias ne peuvent plus vivre. En fait, les enquêtes montrent que personne ne croit à cette thèse. « L’opinion » mesurée par les sondages y voit plus clair que les perroquets du système !

Le cirque est à son comble chez les solfériniens. Ils n’ont jamais reçu une seule fois Tsipras ! Ils ont toujours appuyé à tous les niveaux le PS grec, le PASOK, ce parti de voyous corrompus qui a appliqué huit plans d’austérité et gouverné sans interruption depuis 2010, y compris avec la droite et l’extrême droite ! Hollande est allé sur place embrasser sur la bouche Papandréou, encourager la coalition de la droite et du PS/PASOK, y compris dans la séquence commune avec l’extrême droite des lepénistes locaux ! Il a recommandé aux entreprises françaises de participer au dépeçage des biens publics grecs et fait leur publicité sur place ! Depuis que le PASOK est devenu enfin un groupuscule, les mêmes bouche en cœur décrivent dorénavant Tsipras comme un des leurs ! Et même, excusez du peu, un « appui pour François Hollande » ! On a le droit de bien rire ! Les voilà en train de nous courir derrière ! Le peuple grec a dit non aussi à ces faux amis, perfides et opportunistes. Maintenant ceux qui disent « respecter le choix des Grecs » (c’est quoi l’alternative ? L’intervention punitive ?) doivent en tirer la leçon. Ils doivent capituler et renoncer à leur part du pillage de la Grèce.

Les solfériniens ne tiendront pas un mètre sur le terrain de leur nouvelle affection. Voici ma mise au pied du mur : la France de Hollande et du PS doit être la première à proposer le moratoire sur la dette grecque ! Elle doit renoncer à toucher les intérêts sur les titres de dette grecque. Elle doit proposer la négociation de la dette. On verra bien alors que comme d’habitude le PS ment dans son prétendu soutien et que Hollande est juste un adversaire de son soi-disant nouvel ami grec !

Le sort de la dette de la Grèce est évidemment le cœur du futur de ce pays ! Syriza l’a emporté par ses propositions sur la gestion de cette affaire. Beaucoup de commentateurs sont absolument paralysés devant cette question. Pour eux, cette dette est une sorte de fétiche dont la réalité ne peut être mise en cause. Voyons cela. Vous qui me lisez, venez faire provision d’arguments… Âmes sensibles s’abstenir…
Certains prétendent même que son annulation provoquerait une catastrophe financière majeure. « Payez ou ce sera le désastre », disent-ils. En réalité c’est payer qui est le désastre. Tout le monde peut le constater en regardant l’état dans lequel se trouvent les pays qui payent. En réalité, tout le monde sait que cette dette est impayable. Je demande que l’on prenne cette expression au pied de la lettre. On ne peut pas la payer. Dire qu’elle sera payée est absurde. Cela revient à annoncer au peuple concerné qu’il devra consacrer toutes ses ressources, à perpétuité, à payer la dette. Car ce genre de dette est une boule de neige. Elle représentait 120 % de la richesse annuelle de la Grèce au début de la crise. Après 5 ans de cure d’austérité totale elle représente 190 % de la richesse produite en une année ! La discussion ne peut donc avoir qu’un objet : comment effacer la dette sans casse, c’est-à-dire sans que le système bancaire s’effondre. Aujourd’hui, dans ce post, je veux d’abord donner des arguments qui montrent pourquoi la question de la dette grecque ne se pose pas dans les termes simplistes dans lesquels nombre de commentateurs la posent. Je veux montrer que l’Histoire récente donne des arguments forts pour contester la prétendue intangibilité de cette dette.

Dans mon prochain post, je présenterai mon analyse sur ce que cette dette est déjà actuellement et comment l’effacer techniquement sans précipiter tout le système dans un bug géant.

La dette ? Quelle dette ?

Avant d’examiner les questions techniques, il faut bien réfléchir à la philosophie de cette affaire. Les puristes disent « une dette est un accord entre deux parties, il faut le respecter » : donc il faut la payer. C’est ce qu’a répété en Grèce Pierre Moscovici, le commissaire européen du PS en janvier dernier : « Une dette n’est pas faite pour être effacée, elle existe, elle doit être remboursée ».

Il va de soi que la vie en société repose sur le respect des conventions signées. Car annuler unilatéralement un accord c’est s’exposer à ce que les parties adverses en fassent autant sur d’autres accords et il n’est pas certains que le bilan final soit positif pour celui qui prend l’initiative de la chaîne des ruptures. Mais un premier débat porterait évidemment sur la légitimité de l’accord conclu. Un bon accord suppose l’égalité des parties et donc la liberté d’agir de chacune d’entre elles. Exemple : une signature donnée sous la contrainte n’entre pas dans cette catégorie. Ensuite, on distinguera ce qui est dû au titre du capital et ce qui est dû au titre des intérêts. Le capital peut être considéré comme une propriété, même si dans le cas du prêt bancaire sa valeur n’existe pas puisque la banque n’a pas dans ses coffres l’argent qu’elle prête. Au moment de la discussion sur la dette, on pourrait vérifier si la valeur du capital emprunté a été ou non remboursée. La surprise, ce sera de constater que dans la plupart des cas, le capital initial est largement remboursé. Ainsi quand on entend dire « il faut rembourser la dette » la phrase est souvent un mensonge. Il faudrait dire « il faut payer les intérêts ». On comprend pourquoi cela n’est pas dit de cette façon… Car tout le monde serait tenté de s’interroger sur le taux d’intérêt payé et sur sa justification. Ce fait banal touche aussi au cœur de la doctrine financière. Car les taux d’intérêt usuraires sont imposés au nom du « risque de défaut », non ? Bien sûr, ces taux augmentent le risque de défaut, c’est bien pourquoi ce système est absurde. Mais ce n’est pas le plus important ! Le plus important, c’est que si l’on fait payer un risque c’est donc qu’il est prévu aussi qu’il puisse se réaliser. Ceux qui ont saigné la Grèce au nom du risque ne peuvent protester quand il se concrétise !

Une fois posé ceci en général, voyons les cas concrets. Car en sens inverse, il arrive que les prêteurs soient conscients du fait que leurs exigences sont insoutenables et que, s’ils les maintiennent, tout le système qui les contient eux-mêmes pourrait s’effondrer. C’est ce qui s’est produit au lendemain de la seconde guerre mondiale à propos de l’Allemagne vaincue. Sa dette à l’égard des autres pays fut effacée en quasi-totalité. Il s’agissait d’empêcher que le martyr du remboursement des immenses dégâts et carnages dus aux armées allemandes dans toute l’Europe pousse les citoyens dans les bras des communistes et de l’Allemagne de l’est. Le 27 Février 1953, la Conférence de Londres aboutit à l’annulation de près des deux tiers de la dette allemande (62,6%) par ses créanciers étrangers ! La dette d’avant-guerre, qui avait été une des causes directes de la victoire des nazis fut radicalement réduite de 22,6 milliards à 7,5 milliards de Marks. La dette d’après-guerre est réduite de 16,2 milliards à 7 milliards de Marks. Ce sont des effacements considérables. L’accord fut signé entre la toute nouvelle RFA et pas moins de 22 pays créanciers. Parmi les 22 créanciers, on trouve les États-Unis, la Grande Bretagne, la France, mais aussi la Grèce elle-même ! Cet exemple montre comment parfois on peut décider d’une annulation radicale pour sauver l’équilibre d’un système !

J’ai un exemple de ce que je viens d’énoncer que je juge encore plus parlant. C’est celui de la dette… de l’Irak. Après la deuxième guerre du Golfe, celle que ne firent ni la France, ni l’Allemagne, ni le Canada et ainsi de suite, les États-Unis dénoncèrent la dette contractée par le régime de Saddam Hussein. Bush fils la nomma « dette odieuse », reprenant un terme que seuls utilisaient déjà les altermondialistes. Ces derniers l’avaient eux-mêmes emprunté à une doctrine du 19e siècle. Elle est apparue lors du conflit opposant l’Espagne et les États-Unis en 1898. A cette date, Cuba, jusque-là colonie espagnole, passe sous le protectorat musclé des États-Unis. L’Espagne exige alors des États-Unis le remboursement la dette de Cuba auprès d’elle. Les USA refusent. Ils déclarent cette dette « odieuse », c’est-à-dire contractée par un régime despotique pour mener des politiques contraires aux intérêts des citoyens. « Ce qui est important, c’est que cette déclaration, finalement reconnue par l’Espagne, est inscrite dans un traité international, le Traité de Paris, qui fait donc jurisprudence. » note Eric Toussaint à qui j’emprunte ce savoir.

Peu importe à cette heure les démêlées sur le sujet de cette dette en particulier. En suivant le lien mes lecteurs en apprendront davantage et je leur demande de le faire pour fortifier leurs arguments quand ils devront les porter dans leur environnement. Au final, la dette irakienne fut annulée à 80% ! Cela représentait 120 milliards de dollars ! Retenez ce chiffre. C’est plus du tiers du montant de la dette grecque au début de la crise ! Suivez le raisonnement. Chacun s’accorde à dire que les comptes publics étaient maquillés par les gouvernements de droite sur la base des conseils donnés dans ce sens par Goldman-Sachs ! On peut donc qualifier cette dette de « dette odieuse » dans le sens que Bush lui donnait à propos de l’Irak !

L’Allemagne doit payer

Mais pour l’instant, faisons comme si nous acceptions la thèse du remboursement obligatoire indépendamment de toutes circonstances. Dans ce cas, si la Grèce doit payer la dette, ne doit-on pas lui rembourser d’abord celle qu’elle détient auprès des autres, de façon à lui permettre de payer la sienne ? C’est exactement ce que dit Tsipras. Les Allemands ont occupé la Grèce au cours de la seconde guerre mondiale et ils se sont livrés dans ce pays à plusieurs massacres de masse en plus des destructions habituelles. Le comble du cynisme, c’est qu’ils ont fait payer à la Grèce les « frais d’occupation ». Cela représente 168 milliards d’euros actuels. Tsipras a donc prévu de les réclamer à l’Allemagne. « Dès que notre gouvernement sera en fonction, cette question fera l’objet d’une demande officielle » a-t-il déclaré. C’est en effet l’équivalent de la moitié du montant de la dette actuelle. Est-il légitime de réclamer cette somme ? Tenons compte du fait que l’Allemagne actuelle se sent assez comptable des exactions de l’Allemagne nazi pour servir des rentes aux survivants de la Shoa et même pour avoir fait des dons conséquents à Israël, non pour réparer ce qui restera à jamais irréparable, mais comme reconnaissance de sa culpabilité. Cette culpabilité ne peut être ignorée en Grèce et la responsabilité de l’Allemagne dans l’extorsion de fonds violente en Grèce, bien signalée par le terme de « frais d’occupation », ne peut être abrogée. Peut-être dira-t-on que c’est de l’histoire ancienne et qu’il faut savoir tourner la page. Soit. Mais alors la règle doit s’appliquer dans tous les cas.

Ce n’est pas ce qu’a fait la France quand elle a réclamé au nouveau pouvoir russe de monsieur Poutine le paiement des emprunts russes contractés à la fin du dix-neuvième siècle par les Tsars de Russie. Cette dette avait été annulée par le gouvernement des bolchevicks. Cette question des emprunts russes a été réglée par un accord signé en 1997 entre la France et la Russie. Il a consisté en un versement par la Russie à la France 400 millions de dollars ! Les Russes ont donc payé à la fin du vingtième siècle pour une dette dont les premiers titres datent de 1898 ! Mais l’affaire n’est pas close pour autant. Des arrêts du Conseil d’État, déclarent que cet accord entre États n’éteint pas les droits des porteurs privés vis-à-vis de leur débiteur (Conseil d’État n° 226490 à 236070 séance du 12 mars 2003, et Conseil d’État n° 229040 séance du 7 janvier 2004). Peu avant son élection Nicolas Sarkozy avait confirmé cette position. Il l’a fait par écrit. Il s’agit d’une lettre signée le 19 mars 2007 adressée aux porteurs privés réunis en association. En voici le passage clef : « L’accord franco-russe signé le 27 mai 1997 a eu pour effet la renonciation mutuelle des réclamations respectives des gouvernements français et russe. Néanmoins, il n’a pas pour autant éteint les droits de créance des ressortissants français sur le gouvernement russe. La situation n’est donc pas figée ». On ne peut être plus clair. Dès lors, ce qui est vrai face aux Russes cent vingt ans plus tard cesse-t-il d’être vrai face aux Allemands soixante-cinq ans après les faits ? Doit-on rappeler que les crimes des nazis sont imprescriptibles ?

Tout ce qui précède est destiné à donner l’environnement historique et culturel de la question de la dette grecque, qui est présentée comme une sorte de fait indiscutable avec la dose de terrorisme intellectuel habituelle dans ce type de situation. Voici ce qui me frappe le plus : on considère comme un fait d’évidence qu’il y aurait une sorte de « responsabilité collective » des Grecs vis-à-vis de la dette. Pourquoi imputer à tout un peuple les pillages de quelques-uns ? Surtout quand ce petit nombre maquillait les comptes publics pour cacher ses turpitudes. Et cela avec l’aide d’une banque, Goldman-Sachs, que nul n’a inquiétée depuis pour ces faits ? Et pourquoi imputer aux Grecs cette responsabilité collective vis-à-vis d’une telle question alors que l’on se refuse à juste titre à établir une responsabilité collective du peuple allemand dans les crimes du nazisme, alors même que ceux-ci furent commis avec une participation individuelle assez massive, que les moindres images d’archives rappellent sans contestation possible.

Jean-Luc Mélenchon
26 janvier 2015.
http://www.jean-luc-melenchon.fr/

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COMMENTAIRES  

26/01/2015 15:22 par Bob

Actuellement, tout en étant lucide sur les contradictions, il faut se réjouir pleinement de la victoire de Syriza , même si c’est dommage de ne pas avoir atteint de majorité parlementaire absolue pour deux sièges seulement. Ce raz de marée va redonner confiance aux secteurs les plus conscients, et permettre un redémarrage des mobilisations populaires. C’est bien sûr la variable clé. Enfin, une telle vague va avoir un très grand impact international, sur les gouvernements et sur toute cette gauche sociale et politique qui mise, à juste titre, sur Syriza et qui a envie de se jeter dans des batailles.
.

Ce qui se passe en Grèce, on ne le dira jamais assez est énorme, proprement historique, la première brèche décisive avec le néolibéralisme en Europe, et l’opportunité extraordinaire pour la « gauche de gauche » de rompre avec la malédiction des défaites qui sont celles des batailles perdues sans avoir été livrées. Une seule option donc : oser lutter, oser vaincre ! »

Voir l’article complet de Stathi Kouvelakis :
http://2ccr.unblog.fr/2015/01/26/syriza-une-breche-dans-leurope-neoliberale/

26/01/2015 16:01 par Abdelkader Dehbi

Pour un Charlie Mélenchon qui a bêlé avec les moutons l’autre jour, non merci !

26/01/2015 16:43 par marc

 : "A partir de notre victoire en Grèce" .!.! faut oser

ce qui a changé, c’est que la dernière fois que le peuple grec s’est mobilisé pour élire un jeune qui voulait prendre les choses en main (Lambrakis), il a été liquidé et "les américains" ont mis en place les colonels.

pour la dette, si l’Allemagne rendait les tonnes d’or de la banque de Grèce que les nazis ont emmené à Berlin....,

les difficultés ne sont pas terminées pour les Grecs, mais quelle bouffée d’oxygène... grâce à eux, le ciel est plus bleu, on dirait que le vent d’Amérique latine a atteint l’Europe

26/01/2015 16:53 par Archer Gabrielle

Je n’ai jamais douté de notre volonté à nous les peuples de prendre notre destin en main. Quelques soit la démesure des empires des sectes et des religions, c’est leur façon hégémonique de vouloir exister qui les font s’écrouler inexorablement... Plus rapide est la montée, plus dure sera la chute ...

26/01/2015 18:05 par ozerfil

Ne vous faites aucune illusion Mr Mélenchon, le nouveau pouvoir grec va se heurter à toutes les formes d’agressions possibles pour finir par constituer, par son échec provoqué, un contre-exemple absolu pour tous les autres pays d’Europe et du Monde...

Cela va aller des systématiques campagnes médiatiques de dénigrement aux attaques spéculatives en passant par toutes sortes de blocages politiques pour affaiblir autant qu’il se peut la crédibilité et la viabilité de cette entreprise.

Voyez comment un grand pays comme la Russie est acculé par l’Occident et imaginez le sort de la petite Grèce isolée et surendettée...

Le libéralisme en place dans le Monde ne peut pas se permettre de perdre la face et soyez assuré qu’il ne la perdra pas, il ne laissera jamais croire qu’il existe une alternative à sa politique dévastatrice, quels qu’en soient le prix et les actions à mener...

Une Révolution, joliment nommée, commanditée et financée en sous-main de l’extérieur, comme dans bien des endroits dans le Monde, ça le ferait, non ?!!

26/01/2015 19:56 par Clocel

Allons, allons Monsieur Mélenchon...
 Vous pensez vraiment que les grecs vont se sortir le cul des ronces par la grâce des urnes ???
 Sans sortir de l’Euro ? Cette puissante machine de guerre économique qui remet les peuples en servage...
 Sans sortir de l’Europe ? cette mécanique implacable conçue pour broyer les nations ...

Je crains fort que cette pauvre Grèce ne s’apprête à subir l’assaut final de la grande tournante "démocratique", mais bon, tant qu’à être baisé autant choisir ses partenaires...

Contemplons donc, notre avenir ...

Vae victis !

26/01/2015 20:41 par Dwaabala

Le PS, par la bouche de son premier secrétaire JC Cambadélis fait la retape indirecte pour le FN en le présentant comme l’adversaire.

26/01/2015 20:54 par mandrin

j’ai déjà vu dire ici que celui qui accuse toujours l’autre de voleur celui ci a plutôt intérêt à vérifier ses poches...

Je pense que cette question de la dette devrait être une force de rassemblement et de mobilisation contre les futur campagnes de diabolisation qui ne manqueront a l’encontre des grecs ...ils tiennent les médias "service public" compris, alors tenons la rue !...avec effet de contagion, Italie Espagne Portugal...

26/01/2015 21:27 par Aris

J’ai comme un doute.

26/01/2015 22:32 par Antar

S’il fallait à tous les peuples d’Europe une tragédie grecque pour se réveiller, alors je perds espoir dans l’humain.
Les grecs ont-ils voté par conviction ou par désespoir !!?? Aujourd’hui Tsipras, demain si ça va mal, peut-être Nikos Michaloliakos (Aube dorée). Quand je vois des ouvriers bouder Mélenchon et voter Le Pen, j’en perds mon latin (et mon grec aussi).

26/01/2015 23:22 par résistant

Il faut vraiment être naif pour ne pas voir que ce parti grec "de gauche" n’est qu’un leurre, une manipulation de plus. Il ne propose ni la sortie de l’euro, ni celle de l’union européenne. Je vous fais une prédiction dont je suis aussi sur que celle que j’ai faites que lorsqu’Obama a été élu la première fois : ça ne changera absolument rien.
On peut tomber dans le même panneau en France en votant Mélenchon ou le FN. Ils font croire qu’ils vont changer le système, mais ce n’est qu’une technique pour neutraliser toute vraie alternative.
De toute façon, il n’y a qu’un moyen de savoir si un parti est un piège à couillons ou pas : s’il est hyper-médiatisé, alors oubliez, vous perdez votre temps, il roule pour les élites possédantes, pas pour vous. Et le guignol de Syriza à été ultra-médiatisé en grèce (et ailleurs). Ca devrait faire tilt dans vos esprits. Les médias de masse ne sont jamais neutres, puisqu’ils appartiennent aux élites possédantes.

27/01/2015 01:40 par Ben

Je n’y crois pas, il est allé aux Etats-Unis rencontrer le FMI et d’autres en jurant qu’ils n’ont en rien à s’inquiéter.
Voir l’article de l’UPR à ce sujet.
Mélanchon, toujours un poil derrière la vérité.

27/01/2015 02:56 par nicol4s314

Moi aussi j’ai comme un doute.

27/01/2015 07:40 par Greg

Bonjour Jean-Luc,

pas un mot sur le KKE, cela m’interroge !

Comment pourrait-on accepter un gouvernement Mélenchon/Dupont-Aignan ?

Voir ce lien : http://joukov.eklablog.com/cahiers-n-171-a114416636

cordialement

bonne journée

Greg

27/01/2015 07:59 par CN46400

Trop de doutes sur ce fil, et le doute nourrit le pessimisme donc la démobilisation. Les grecs viennent de négocier un tournant délicat, le capital cherche, bien sûr, à les entraver. Au lieu de jouer aux pronostics du café du commerce préparons-nous, concrètement, c’est à dire mentalement, pour le moment, à exprimer notre soutien quand çà deviendra nécessaire. Parcequ’en soutenant les grecs, nous nous mobiliserons aussi pour nous.

J’observe, avec un plaisir non dissimulé, que Tsipras, "mécréant" convaincu, a déja débarrassé la table qui sert à signer l’engagement des 1° ministre de l’évangile. C’est déjà un signe fort, que personne, avant lui, n’avait fait en Grèce.

27/01/2015 10:30 par CN46400

@ Greg

Mélenchon n’est pas exempt de quelques contradictions qu’il gère plus ou moins adroitement. Voici quelques mois il ne voulait pas de Tsipras à la présidence du groupe GUE du parlement européen. On ne peut pas dire que çà transparaisse beaucoup dans ce qu’il dit et écrit aujourd’hui. Le groupe FdG de l’Assemblée Nationale ne lui demandant pas toujours de le conseiller est rangé, par lui, au rayon "bureaucratie", compliment que tous les trotskistes situent au niveau du "stalinisme"......

Ceci étant, les "médiacrates", qui, pour le compte de la bourgeoisie, cherchent à réduire le FdG à Mélenchon, finissent, parfois, par diffuser quelques vérités qui font du bien à ceux qui les entendent.

27/01/2015 10:38 par Autrement

Personne ne parle de la dette ? Vous n’avez pas lu le texte ? La question de la dette est actuellement pour la Grèce le numéro un et sine qua non du combat de classe. Ceux qui ne comprennent pas ça peuvent toujours ricaner ( et je ne parle pas du KKE, par crainte de choquer quelqu’un).

27/01/2015 10:39 par Maxime Vivas

@Abdelkader Dehbi

Pour un Charlie Mélenchon qui a bêlé avec les moutons l’autre jour, non merci !

Vous insultez beaucoup de monde en peu de mots.
Les Français étaient nombreux, et pour des raisons diverses, souvent raisonnées et lucides, à manifester contre le carnage à Charlie Hebdo. Les badges "Je suis Charlie" étaient, somme toute, minoritaires. Mais le sentiment unanime était qu’on ne massacre pas tout une rédaction pour des dessins. La récupération (évidente) est un autre pb.
En sa qualité d’homme politique qui aspire à diriger un pays, J-L Mélenchon ne pouvait pas être absent.

27/01/2015 10:51 par Nom de Zeus

@ Greg

Voici quelques mois [Mélenchon] ne voulait pas de Tsipras à la présidence du groupe GUE du parlement européen.

Vous pouvez nous en dire plus, et plus précisément ? Et pourquoi ?

27/01/2015 11:54 par Dwaabala

L’article est là, sous les yeux, et c’est de l’auteur qu’on discute.
Le résultat d’un vote est là, dans les têtes, et c’est du mouvement qui l’emporte qu’on discute.
Faudra-t-il que tous ces esprits faux soient eux-mêmes privés d’électricité pour qu’ils accédent à quelque lumière ?

27/01/2015 12:02 par Autrement

@CN46400 : "Mélenchon n’est pas exempt de quelques contradictions qu’il gère plus ou moins adroitement. Voici quelques mois il ne voulait pas de Tsipras à la présidence du groupe GUE du parlement européen."
Vous vous trompez ! Au contraire, Tsipras était son candidat à la présidence de la GUE, et c’est celle de P. Laurent que Mélenchon refusait, étant donnée l’alliance du Pcf avec le PS pour les municipales. P. Laurent avait aussi refusé de participer au groupe de la gauche européenne pour l’éco-socialisme.

27/01/2015 12:34 par Palamède Singouin

@ résistant

Il faut vraiment être naif pour ne pas voir que ce parti grec "de gauche" n’est qu’un leurre, une manipulation de plus (...) ça ne changera absolument rien.

Pouvez citer des partis politiques en Grèce ou dans le reste de l’Europe qui soient en mesure de changer quelque chose selon vos critères ? Sinon que proposez vous : la lutte armée, l’attente de la venue du Messie ?
Trouvez vous que rien n’ait changé en Amérique du Sud depuis une quinzaine d’année ?

La naïveté ne se situe-t-elle pas plutôt du côté de ceux qui croient que tout va changer immédiatement en récitant quelques phrases de quelque catéchisme et en claquant des doigts ?

27/01/2015 15:51 par gérard

Le "fantasme" de la sortie ou non de l’Euro fait encore des carnages.
Cette fois c’est sur la Grèce...
Questions pour qu’un Pays sorte de l’€uro :
 l’Économie n’est pas une science exacte sinon ça se saurait,
 n’est-elle pas suffisamment complexe pour éviter, si possible, d’avoir des certitudes ?
 cette sortie pourrait-elle se faire sans une adhésion majoritaire de tout son peuple ?
 N’y aurait-il pas une phase "difficile", qui nécessiterait un maximum d’"union nationale" ?
 en serait-il fini pour autant de ses problèmes économiques ?
 n’y a-t-il pas un très grand risque, malgré tout, de se faire "dégommer" par le Système ?
 une lancinante question subsiste : la dislocation de la zone euro, n’est-elle pas en définitive le but ultime des américains ?
Des certitudes à ce sujet ?
Si Jean Luc Mélenchon, et surtout Jacques Généreux n’ont pas pris immédiatement l’option "sortie de l’€uro", c’est peut-être à cause de toutes ces raisons et qu’il y aurait peut-être d’autres issues...de secours possibles.
Voici une "option" qui me paraît assez intéressante de manière à bien lier la monnaie et l’Économie Réelle, et se prémunir de toute urgence de la spéculation monétaire (qui ne serait aucunement endiguée par une sortie de l’€uro) :
« Un système de convertibilité des monnaies au service de la démocratie »
http://pierresartondujonchay.over-blog.com/2014/12/un-systeme-de-convertibilite-des-monnaies-au-service-de-la-democratie.html
Pour tout néophyte comme moi, se prémunir d’aspirine...

27/01/2015 16:06 par CN46400

@ Autrement

P Laurent est sénateur, pas député européen......

27/01/2015 16:45 par Dwaabala

Pierre Laurent est aussi le président du Parti de la gauche européenne.

27/01/2015 21:28 par CN46400

@ dwaabala

Pour être président d’un groupe parlementaire, il faut être membre du parlement considéré !

27/01/2015 22:59 par Dwaabala

@ CN46400
Il ne s’agit pas de groupe parlementaire.
Pierre Laurent est président du Parti de la gauche européenne.
Ce « parti » est formé de l’association de nombreux partis de gauche européens, dont ΣΥΡΙΖΑ et le PCF.
Le Parti de gauche s’est retiré en 2013 à cause de l’élection de P. Laurent à la présidence.

27/01/2015 22:59 par Autrement

@CN46400. Parti de la gauche européenne (rattaché à GUE/NGL) . P. Laurent a été réélu président le 15 décembre 2013. : voir ici
et ici.

28/01/2015 08:28 par CN46400

SVP assez de brouillard, le Gue est un groupe du parlement européen et le PGE est un groupe de partis européens. Laurent peut être président du PGE auquel est rattaché le PCF, mais pas du GUE tant qu’il n’est pas élu au parlement européen !

28/01/2015 10:55 par Louis St O

@CN46400 :
@Autrement a entièrement raison, c’est bien pour P. Laurent que Mélenchon ne voulait pas voter, à cause des municipales mais surtout, que non seulement il n’a pas participer au groupe pour "l’éco-socialisme", il a voter contre le texte sur "l’eco-socialisme.

Mais ici est-ce qu’on est là pour parler de Mélenchon ou du texte au dessus qui argumente le non-paiement de la dette ?

Merci Mr Mélenchon pour vos arguments contre le paiement de cette dette qui pourrait être "odieuse".
Vive la VIè Vive la VIE

28/01/2015 13:42 par sans-terre

@] Dwaabala, Le PG comme le PCF et GU , font partie du PGE...
http://fr.european-left.org/about-el/member-parties/

28/01/2015 15:12 par Dwaabala

@ sans-terre
Au temps pour moi : le Parti de gauche avait seulement suspendu sa participation au Parti de la gauche européenne en décembre 2013 au moment des tensions avec le PCF avant les municipales et de la réélection de Pierre Laurent à sa présidence.
Tout s’est calmé depuis, et c’est tant mieux.

28/01/2015 15:12 par Christian Forgeot

P. Laurent
président du PGE

A. Tsypras
Président du groupe du GUE au PARLEMENT européen sur proposition du PGE donc de Pierre Laurent aussi ... chose appelée a changer car je ne pense pas qu’il reste au parlement européen en tant que 1 er ministre de son pays

Première décision (forte) du gouvernement Syrisa ...
Arrêt de la privatisation du port du Piré ...!!!!

Chapeau bas à Tsypras pour avoir dans son pays refusé de prêter serment sur la bible et signe fort pour moi son premier geste de premier ministre fut de se recueillir sur la stèle a la gloire des militants communistes de la résistance grecque au nazisme.......

El pueblo unido jamas sera vincido ......

28/01/2015 17:06 par Cunégonde Godot

M. Tsipras est dans l’ensemble plutôt bien vu des médias européistes. Pour la bonne raison qu’il ne cesse de répéter qu’il n’est pas question que la Grèce sorte de la prison européiste où elle est enfermée à double tour. Tout au plus, demande-t-il que son peuple sorte du cachot où il crève à petit feu et réintègre la cellule spartiate qui lui avait été assignée.

Le système ultralibéral appelé "Europe" a complètement échoué, sauf pour les riches toujours plus riches. Il y en a encore, dans la gauche "radicale" française pour vouloir à toute force rester dans l’ "Europe" et faire perdurer ce système mortifère. Effarant !

Les dernières statistiques publiées font état en France du record de chômeurs jamais atteint : près de six millions, dont 3,5 millions indemnisés.
200.000 chômeurs de plus sont venus grossir la cohorte du chômage de masse en France depuis un an. Combien ont retrouvé du travail depuis ? Aucun ? Vive l’Europe !...

28/01/2015 22:57 par Dwaabala

Tiens, tiens !
Allemagne :Le président de la confédération DGB prend le contre-pied des appels du gouvernement Merkel au respect des «  engagements  » austéritaires d’Athènes et plaide une réorientation européenne.

31/01/2015 11:34 par Clocel

Après l’ivresse de la "victoire", le dégrisement du réel ...
http://www.reuters.com/article/2015/01/29/us-ukraine-crisis-idUSKBN0L22B720150129

31/01/2015 15:11 par mandrin

@clocel...j’ai posté l’info hier soir sur GS via le Saker qui prenait source de cet info via Reuters et ici personne ne percute...y’ a un vrais souci.

31/01/2015 15:32 par legrandsoir

Le souci, c’est qu’il y en a qui préfèrent attendre de voir ce qu’il en est réellement. Les "fausses nouvelles" (ou tronquées, ou décontextualisées) ne manqueront pas sur la Grèce dans la période qui vient. La prudence sera de mise. "Ils" feront tout pour "prouver" que le peuple grec a eu tort. Et neutraliser toute solidarité ne sera pas la moindre des stratégies.

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