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L’instrumentalisation de Chavez par l’extrême droite

Depuis quelques années une partie importante de l’extrême droite des pays francophones s’est lancée sur une nouvelle voie stratégique et électorale : réunir dans un seul courant les branches traditionnelles de la "droite des valeurs" (catholiques ultraconservateurs, nostalgiques royalistes, antisémites de tout bord, etc.) avec les secteurs de la gauche révolutionnaire (les déçus de la gauche traditionnelle, PS, PCF et dans une certaine mesure, le F de G.

Avec aussi, même si cela peut sembler paradoxal, celui de l’immigration. On peut ajouter à cela une politique très audacieuse de dénonciation des actions néo-coloniales en Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, etc. et du comportement de l’ État d’Israel dans les territoires occupés de la Palestine.

On ne peut pas nier, si l’on fait abstraction de l’origine idéologique de ces dénonciations, qu’ils ne se trompent pas quand ils s’attaquent à montrer les énormes contradictions dans les discours d’une gauche qui a perdu la boussole à propos des principes et valeurs du communisme, de la solidarité du prolétariat international et qui se rallie, sans complexes, aux intérêts des États-Unis et de ses affidés dans chaque cas concret où elle intervient.

Cette situation est très dangereuse, justement parce que ces nouveaux théoriciens d’extrême-droite sont forts quand il s’agît de reprendre les drapeaux du socialisme que d’autres ont laissé tomber et traîner dans la boue.

En ce qui concerne le lien avec l’Amérique latine et le Venezuela en particulier, la nouvelle stratégie de l’extrême droite se tient. Ils essayent de récupérer deux grands sujets du chavisme et de la révolution bolivarienne : le patriotisme ou nationalisme et la foi religieuse. Ils essayent de transposer de façon quasi automatique la réalité vénézuélienne à la réalité française sans aucune analyse. Là est le point faible de cette idéologie qui prend de l’envol. Etant donné les différences qui existent entre les deux réalités, cette assimilation est naturellement absurde.

En réalité il existe deux sortes de nationalisme et "d’amour à la patrie". Au Venezuela, comme dans les autres républiques latino-américaines – toutes des nations en construction, avec d’énormes problèmes d’identité et soumises historiquement à la volonté des puissances impérialistes – l’idée de Nation souveraine et de patriotisme est évidement une idée révolutionnaire qui ne peut conduire qu’à l’émancipation des peuples et à la révolution sociale contre la domination des oligarchies soutenues par l’impérialisme etatsunien.

Pour cela, Chávez à consolidé un mouvement de récupération de la mémoire historique autour de l’indépendance du Venezuela comme nation et autour de Simon Bolívar, comme un symbole de cette lutte pour la liberté et l’auto-détermination.

Par contre, le nationalisme en France, ne peut avoir qu’un sens tout à fait différent. Comme puissance politique le nationalisme, dans le pays développés et anciennes métropoles impériales, ne peut signifier que la nostalgie pour la suprématie perdue, la résistance à une décadence peut-être inévitable et une rentrée en force dans les enjeux de pouvoirs internationaux, tout en évoquant un passé magnifique.

Mussolini évoquait le grand Empire Romain, Hitler le Saint-Empire romain germanique, les Américains d’aujourd’hui, plus à court en mémoire historique, la libération européenne après la 2ème guerre mondiale. Dans tous les cas, le "nationalisme" prendra un sens réactionnaire comme véhicule de conduite politique. Voilà pourquoi le nationalisme et l’amour à la patrie qu’évoque la révolution bolivarienne n’est pas transmissible dans nos contrées.

L’autre point c’est le rôle de la religion en politique. Et là, Mélenchon du Front de Gauche, se trompe lourdement quand il nie ce rôle. Lénine avait donné une réponse très intelligente, dans un interview, à la question "Qu’est-ce que vous pensez de quelqu’un qui croit que le socialisme est une religion ?" et lui répondit : "Je pense que s’il s’agit d’un intellectuel de classe moyenne, il est en train de s’éloigner du socialisme pour se rapprocher de la religion ; mais s’il s’agit d’un ouvrier, il s’éloigne de la religion pour se rapprocher du socialisme." Ceci éclaire bien le rôle de la religion en politique.

Evidemment, ce rôle prend des sens très différents selon les conditions de vie et la situation socio-culturelle des peuples concernées. Au Venezuela, comme dans la plupart des nations latino américaines, la foi religieuse catholique et dernièrement chrétienne, ont une très grande influence parmi les masses populaires et les prêtres exercent un pouvoir important comme "guides" de l’opinion pour beaucoup de monde. Aussi il existe un clivage souvent très fort entre les hiérarchies de l’Église et les prêtres en contact avec les besoins des couches défavorisées.

Ce n’est pas par hasard si c’est en Amérique Latine qu’a pris naissance la Théologie de la Libération ou l’Église du Tiers Monde, parfaitement compatibles avec les objectifs du socialisme et la révolution.

Chavez avait appris de l’expérience de Peron en Argentine dans les années 40 et sans doute aussi de l’importance de la religion dans les révolutions dans le monde musulman pendant ces trois dernières décennies. La conduite politique ne peut pas, au Venezuela tout au moins, négliger les ressources qu’offre la foi religieuse pour réussir une véritable unité nationale. De là les constantes invocations au Christ pour consolider et unir un rapport très solide, en coeur et en esprit, avec les masses populaires.

Mais en France, par exemple, ce "christianisme" ne peut que prendre un sens réactionnaire, voire anti-Islam et/ou antisémite. Dans les nations développées et puissances mondiales, pendant cette nouvelle expansion néo-coloniale, l’adhésion au catholicisme coïncide assez bien avec le "Choc de civilisations"* de Samuel Huntinton. Étant donnée la présence massive de population musulmane dans des nations comme la France, la religion comme véhicule politique d’unité nationale – à la différence du Venezuela – ne peut que conduire à des politiques discriminatoires et à des situations de confrontation.

Voilà pourquoi ces mouvements ne devraient pas être surpris d’être considérés comme fascistes, même s’ils remplissent leurs discours de principes et de slogans qui sont révolutionnaires sous d’autres latitudes.

Les frontières idéologiques deviennent floues et délibérément confuses lorsqu’elle sont pratiquées avec des stratégies politiques et électorales tels que décrites ici. Nous ne devons pas céder au "chant des sirènes" d’une droite en quête de popularité, chant qui peut être fascinant comme dans l’Odyssée d’Ulysse, mais qui nous mènera rapidement aux pires catastrophes.

Hugo Chavez avait dit un jour : "La conscience est le résultat de la connaissance. Pour cela il faut étudier, lire et beaucoup analyser",

Aujourd’hui c’est plus nécessaire que jamais.

Bernard Tornare

Avec mes remerciements à Alberto Ruano, analyste et écrivain international, pour son aide précieuse à la préparation de ce billet.

* Huntington nous dit qu’il faut désormais penser les conflits en termes non plus idéologiques mais culturels : " Dans ce monde nouveau, la source fondamentale et première de conflit ne sera ni idéologique ni économique. Les grandes divisions au sein de l’humanité et la source principale de conflit sont culturelles. Les États-nations resteront les acteurs les plus puissants sur la scène internationale, mais les conflits centraux de la politique globale opposeront des nations et des groupes relevant de civilisations différentes. Le choc des civilisations dominera la politique à l’échelle planétaire. Les lignes de fracture entre civilisations seront les lignes de front des batailles du futur. " (Wikipedia)

 http://b-tornare.overblog.com/l-instrumentalisation-de-chavez-par-l-extr%C3%AAme-droite-suite

COMMENTAIRES  

12/10/2013 18:02 par Olivier

Bonjour,

Je suis assez déçu des conclusions de votre "analyse" si tenté qu’il y en ai une. Vous affirmez des choses tout au plus sans pour autant les démontrer. Cela devient consternant quand vous terminez votre billet par une phrase de H. Chavez :" La conscience est le résultat de la connaissance. Pour cela il faut étudier, lire et beaucoup analyser", ce qui est vrai mais malheureusement à aucun moment on ne le retrouve dans ce billet.
Je vous invite donc à visiter le site dit "d’extrême droite" par les média mainstream http://www.egaliteetreconciliation.fr/ . Il y a de très bonnes analyses économique, sociologique et eschatologique dans un esprit de réconciliation avec les différents courants de pensée et religeux, et surtout sans tomber dans le discours moralisateur et lénifiant avec son lot de petites phrases toutes faites du type " chant des sirènes (...) qui nous mènera au pire catastrophes "

Cordialement

12/10/2013 18:59 par legrandsoir

si tenté

"si tant est"

Drapeau orange : Je crois que les lecteurs du GS connaissent déjà le site et que votre commentaire va provoquer un feu d’artifice de commentaires (ou pas ?). D’avance, merci à tous de bien respecter la charte des forums...

12/10/2013 19:09 par Dwaabala

En effet, les théoriciens de l’extrême-droite se régalent de Lénine. Ils connaissent ce que l’on a oublié, volontairement, chez ceux qui agitent encore le drapeau rouge, allégé comme par hasard du marteau et de la faucille, choisis et défendus expressément par le même, au moment de la fondation de la RSFSR, contre le symbole plus belliqueux de l’épée et de la gerbe de blé.
Quant à l’alignement sur l’idéologie impérialiste, elle peut se constater dans le fait qu’à chaque évènement marquant de la vie internationale le mieux qu’on puisse attendre de ce mouvement liquidateur c’est qu’il adopte une position morale. Ce qui peut n’être que l’envers par exemple de celle qui consistait à vouloir punir Bachar El Assad, mais toujours de la même médaille.
D’analyse théorique, point : elle a sombré avec la chute de l’URSS et le mépris qu’il faut afficher à son égard, toujours dans le but d’être dans le consensuel.

12/10/2013 19:39 par babelouest

Sans doute les théoriciens se régalent-ils moins de ce qui a précédé l’avènement de Lénine, comme l’épopée de Nestor Makhno et l’anarchie constructive. De cela, on ne parle jamais. Ce n’est pas porteur, pour des accros au financier qui soignent leurs sponsors archi milliardaires.

Le communisme existe toujours, il n’a rien à voir avec le léninisme, absolument rien. Il est aussi, si les humains réussissent à en connaître l’existence, la seule vraie solution d’avenir, qui intègre naturellement l’écologie positive et naturelle. Curieusement, il a des ressemblances avec les palabres que des régions pas trop pourries par l’homme blanc d’Afrique connaissent encore.

C’est d’ailleurs pour ces raisons que l’Afrique est la cible majeure des méfaits de l’homme blanc, qui voit en elle une menace à son hégémonie stupide.

12/10/2013 19:42 par cyril

olivier dit "http://www.egaliteetreconciliation.fr/ . Il y a de très bonnes analyses économique, sociologique et eschatologique dans un esprit de réconciliation avec les différents courants de pensée et religeux, et surtout sans tomber dans le discours moralisateur et lénifiant avec son lot de petites phrases toutes faites du type "

c’est vrai qu’il y a,a boire et a manger chez soral. tant que vous pensez comme lui,il vous encense,sinon vous êtes son con du mois. d’ailleurs on peut être son con du mois en avril et devenir une quasi rock star au mois de septembre et redevenir son con du mois en mai de l’année d’après. l’analyse d’un arriviste comme soral,ancien raté du show biz et ancien toxico,qui s’en met plein les poches en tapant sur un éventuel complot judéo-talmudico-salafo-maçonico-intergalactique (et j’en oublie),est proprement ahurissante. a voir sa vidéo du mois de septembre ou il ne dit pas moins que les roms sont la pire vermine de l’humanité. mais il n’est pas en reste pour attaquer ceux qui lui déplaisent,allant jusqu’à s’en prendre a la vie privé des individus avec une vulgarité délirante. il suffit de demander a des personnages qui en ont fait les frais aussi différents que ahmed moualek,stéphane guillon et jusque dans son propre camp avec aliot. soral est l’image emblématique du bourgeois qui fait la leçon aux prolos que nous sommes,cela ne fonctionne que parce que la situation actuelle est brouillonne et confuse politiquement,si en plus on s’appuie sur la bêtise ambiante et la soif de réponses simplistes ,c’est tout bénéfice et soral l’a parfaitement compris. il faudrait peut etre que quelqu’un rappelle a soral que c’est mélenchon qui a été reçu par chavez,kirchner et mujica,pas le pen.... il est plus une sorte de gourou dégénéré et bouffie d’orgueil qu’autre chose,un sous intellectuel qui n’aurait pas eu le droit de citer il y a encore 20 ans,mais voila,une crise d’identité,couplé a une crise social,ça aide ce genre de personne a être visible. j’ai été inscrit 3 semaines sur son site,on a fini par s’engueuler. la raison ? quant un type vous dit tout et n’importe quoi,selon le sens du vent et que vous voyez le charlatanisme en action,quant on a un brin de jugeote,ça ne peut que paraître révoltant. il est facile de manipuler des mômes largués (parce que la plupart de ses disciples sont assez jeunes et acculturés) et de leur faire cracher au bassinet,soit du pognon,soit de la gloire. ce grand résistant qui se réjouie de la mort d’un méric et qui est pote avec ayoub (les 2 perdants dans l’histoire sont méric et son agresseur a qui on a monté le bourrichon et qui lui est au placard pendant que le mussolini d’opérette fait du fric en aidant au remplissage des stades pour le compte du qatar),ce ayoub qui considère que de tuer un arabe en le jetant dans la seine,bah ce n’est pas un meurtre mais une noyade,etc.... il suffit d’ailleurs de regarder les tournures de phrases d’olivier,ce sont les mêmes que celles de soral. quant on a des difficultés a réfléchir par soi même,on laisse les autres le faire a sa place. ;-)

12/10/2013 20:38 par Dwaabala

Si tenté : Vade retro satanas !
Il faut proposer à l’auteur du lien de communiquer celui -ci au site en question : http://www.legrandsoir.info/spip.php?page=forum&id_article=22767

12/10/2013 21:30 par cyril

l’extreme droite,c’est un discours mais aussi des actes :

http://quartierslibres.wordpress.com/2013/10/11/les-mains-sales-dieudonne-serge-ayoub-et-lorganisation-concrete-du-pillage/

ces soit disant grands anti-impérialistes,regardez les.

12/10/2013 21:55 par Emilio

Soral , c est un opportuniste , un mec qui bouffe a tous les rateliers . Passer de communiste a frontiste , c est bien plus qu un grand ecart mais un ecartelement , meme avec un pcF devoye.

La gauche du travail et la droite des valeurs. Sans blagues ¿

c est en droite ligne du programme social de Le Pen family. Un capitalisme français idealise en haut, avec des prolos corveables en bas.
La gauche des valeurs et la droite au travail en reeducation sociale et salutaire , c est deja beaucoup mieux.

Pour le reste, ce site E&R , les commentaires sont a gerber , haro sur les youpins et l antisioniste devient antisemite et nazi carrement , quand l occasion se presente et sans complexes cette fois, la cible c est le juif capitaliste et agent de l empire shoaa ananas et quenelles (bref extreme droite as usual) et les immigres racailles , "Lampedusa 300 clandestins de moins qui rentreront, ça devrait arriver plus souvent" etc.. bonjour la moderation … quant a la reconciliation entre souchien superieur et chien de couleur inferieur .. c est la guerre civile , sympa comme ideal de societe ...

Marine nazionale ratisse large . Le programme social de Chavez c est l antipode de MLP . Dans un cas , protection des travailleurs et dans l autre exploitation et retour aux trentes glorieuses .. pour qui ???

12/10/2013 22:08 par Emilio

Chavez n est pas nationaliste mais souverainiste et l internationale socialiste (la vraie pas l usurpation des hollande`s corporation ) joue a plein et toujours , solidarite mais en respect absolu des evolutions de chacun dans la voie socialiste. Chacun a son rythme , il n y a pas de direction centrale ni a Caracas ni a la Havane . Meme les pays comme Chili Perou Paraguay et Colombie qui sont encore dans cette impasse neo liberale ne sont pas rejetes , et integres a Unasur Celac etc..
Parce que, isoler un pays c est isole un peuple qui souffre deja bien assez de la repression qui tue ,capitaliste. Les agresseurs ce sont toujours les capitalistes en Amerique Latine. Et un dirigeant ne fait pas le peuple. Un peuple sous informe ou deforme par les medias ne sait pas , c est de la patience et de la compassion qu il a besoin , pas d autres rejets.

C est le probleme de la politique jacobine française , la grosse tete et le petit corps qui en depend. Resultat les membres se paralysent quand le tete deraille et a chaque fois, toute la reconstruction d un mouvement social est a refaire avec la meme erreur de rechercher une tete qui rassemble.
Une leçon d Amerique latine est que la tete n est jamais separee du corps , parce que c est le corps qui a choisit sa tete et ensuite la tete parle a l unisson avec le corps. Jamais de dichotomie .Parce que la base de ce socialisme est composee de milliers de mouvements sociaux dans tous les domaines , syndicales indigenes ecologiques etc… ce sont eux qui font le pouvoir de gauche et eux le pouvoir. Du coup une tete tombe , elle est remplacee et le socialisme continue. Si cette tete brillante en l occurrence comme celle de Fidel, vieillit , une autre prend sa place dans la continuite et choisit par la base.
C est l essence meme d une democratie participative, libertaire dit souvent Nicolas Maduro, et le pourquoi un Correa d Equateur , qui est dans ce chemin socialiste .. surement moins loin que le Venezuela et encore moins que Cuba .. personne ne lui fait le reproche, jamais , parce que c est a lui avec son peuple de ressentir la necessite d avancer a son rythme.
et Correa personne ne lui a mis le couteau sous la gorge quand il dit que Cuba est un exemple de democratie .

Peut etre hors sujet d un insignifiant Soral , mais pas de la gauche avec ses valeurs.
Et vous saurez pourquoi la gauche latina est si puissante , parce que tous ont integre cette notion de bio diversite applique aux rapports sociaux entre nous . Le dialogue est permanent , pas les polemiques (du genre Melenchon , “Chavez se trompe lourdement “.. au sujet du soutien de Chavez a la Syrie , je ne juge pas Melenchon , evidemment le peuple du front de gauche est ami du socialisme latino , (et jamais soral ). Mais la forme est inconvenente , irrespectueuse a mon gout. Jamais ce type de reaction n apparait en Amerique Latine , parce qu elle peut etre blessante , et ce sont les indigenes qui ont enseigne qu on ne doit pas agir ainsi. Ça ne veut pas dire consensus absolu non plus , mais jamais devant la presse de charognards qui n attend que ce moment , pour la curee.
Et qui gagne en fin de course ¿ ben les capitalistes pardi .
C est une guerre qui est faite aux socialismes du monde par les capitalistes, et dans une guerre
on reste solidaire parce que, eux , les ordures capitalistes le sont solidaires et comment !!!

Pour ça aussi que je refuse ce qu ecrit Babelouest “Le communisme existe toujours, il n’a rien à voir avec le léninisme, absolument rien.”
Non pas d accord , Lenin a eu sa place et sa fonction ,dans la construction socialiste comme tous les autres . Je ne suis pas toujours d accord loin de la , connais l histoire de Makhno et des anarchistes espagnols et du clash avec le stalinisme . Je suis libertaire, mais je ne taperai jamais sur mes freres de combats. Parce que je considere que les libertaires ont bien plus la possibilite d exprimer leurs visions et d agir dans une societe marxiste qu une societe capitaliste ou si tu deranges tu finis decouper en morceaux.
Ce ne fut pas toujours le cas pour cette collaboration , mais ça l est aujourd hui en Amerique Latine. Le socialisme latino en tout cas ne tue pas , socialisme de tolerance , et la dictature c est dans le capitalisme qu elle s exprime, toujours
Quand je lis sur des sites de federation anarchiste ou d organisation communiste libertaire , des insultes sur le”dictateur “ Chavez ou Castro , avec des sources comme Paranagua du torchon “le monde” et des supposes anars de Caracas qui ne sont pas genes de manifester aux cotes du fasciste Capriles .. ben des camarades comme ceux la , je me sauve , comme avec les soral . Parce que finalement ces anars la se sentent pas trop mal dans un systeme capitaliste …

12/10/2013 22:33 par CN46400

"La conduite politique ne peut pas, au Venezuela tout au moins, négliger les ressources qu’offre la foi religieuse pour réussir une véritable unité nationale. De là les constantes invocations au Christ pour consolider et unir un rapport très solide, en coeur et en esprit, avec les masses populaires."

Si en France, où les religions, prises en blocs, ne peuvent mobiliser plus de 50% de la population, cette "conduite politique" peut surprendre, la gauche non socialiste pourrait, utilement peut-être, noter la parenté qui semble exister entre le comportement des socialistes de base envers la hiérarchie de leur courant politique et le comportement du peuple vénézuelien auquel Chavez envoyait tant et tant de gestes religieux. Comme si , dans l’un ou l’autre cas, il suffisait de rappeler quelques codes, "gauche" "Jaurés" "Bolivar" "un signe de croix" suffisait pour établir le contact, un contact qui parait bien plus solide qu’on ne l’imagine souvent.......

12/10/2013 23:03 par Dwaabala

Si les griots permettent de comprendre l’Amérique latine mieux que ne le fait le marxisme, on ne voit évidemment pas pourquoi il faudrait s’en passer.
Il est probable que nous avions encore les nôtres il y a environ dix mille ans.
C’est pourquoi, pour rester dans le cadre de l’article, je ne puis que partager l’opinion de l’auteur :

Cette situation est très dangereuse, justement parce que ces nouveaux théoriciens d’extrême-droite sont forts quand il s’agît de reprendre les drapeaux du socialisme que d’autres ont laissé tomber et traîner dans la boue.

Avec une nuance cependant : si d’’autres l’ont bel et bien laissé tomber et traîner dans la boue, il ne faut pas surestimer l’usage que l’extrême-droite et ses théoriciens peuvent en faire.
C’est l’hommage que le vice rend à la vertu.

13/10/2013 01:33 par Emilio

aujourd hui 12 octobre c est "Día de la Resistencia Indígena" au Venezuela , jour ferie de la resistance indigene. Pas une fete religieuse , mais il y aura aussi des messes catholiques de souvenirs et des evoquations de la lutte indigene , avec l expression des communautes et aussi des representants politiques au pouvoir et aussi des ceremonies des Mamuts, et des chants des danses de tous ..

c est un tout , un melange a la latino , la lutte economique politique et un ciment spirituel d ici ou d ailleurs parce que les communautes indigenes ont aussi leurs spiritualites .. pas d affrontements et pas de griots , les griots c est en Afrique . La religion quelqu elle soit, n utilise pas la politique , qui n utilise pas la religion

Signes d arrieration ?
l arrieration ce sont ceux qui, comme un certain sacerdote catholique d extreme droite souhaitait la mort de Chavez
Tous et chacun a le droit au respect , c est la base de la constitution .
C est mieux en France ?

13/10/2013 01:50 par Emilio

"Au Venezuela, comme dans les autres républiques latino-américaines – toutes des nations en construction, avec d’énormes problèmes d’identité"

Bah la je ne comprend vraiment pas ce qui peut justifier une affirmation pareille. Certes l Argentine n est pas le Bresil et le Venezuela n est pas la Bolivie mais ce sont des nations bien construites ou une classe d oligarques ultra minoriatires domine , issue des conquistadores .. les Uribe Santos Fajardo etc..par exemple . Mais le melange des peuples se fait relativement bien. Quand il ne se fait pas , c est justement l oligarchie neo coloniale qui le veut. Quand le socialisme pointe son nez et met la main a la pate , tout redevient beaucoup plus harmonieux. Les indigenes et les afro descendants retrouvent leur expression et le respect et leur place dans la societe.
Pour la Colombie et le Venezuela , ce ciment identitaire (jamais dit comme cela non plus ) est Simon Bolivar qui a boute les espagnols coloniaux hors du pays , un seul au debut. Personne et jamais ne se presente comme colombien ou venezuelien de souche , meme pas les indigenes qui le pourraient a raison..
je pense que l auteur affirme ce qu il denonce , calquer un univers français sur un univers latino

13/10/2013 04:02 par Sheynat

Emilio, quel bonheur de vous lire.

J’ai relevé entre autre :

« Soral , c est un opportuniste , un mec qui bouffe a tous les rateliers. »  : bien résumé.

Ainsi que, à propos des anars de pacotille :
« Quand je lis sur des sites de federation anarchiste ou d organisation communiste libertaire , des insultes sur le”dictateur “ Chavez ou Castro , avec des sources comme Paranagua du torchon “le monde” et des supposes anars de Caracas qui ne sont pas genes de manifester aux cotes du fasciste Capriles .. ben des camarades comme ceux la , je me sauve , comme avec les soral . Parce que finalement ces anars la se sentent pas trop mal dans un systeme capitaliste … » : merci pour cette remarque pertinente.

Mais ce qui pour moi est la perle de votre analyse, c’est ça :
« Personne et jamais ne se presente comme colombien ou venezuelien de souche , meme pas les indigenes qui le pourraient a raison..
je pense que l auteur affirme ce qu il denonce , calquer un univers français sur un univers latino »

Ce qui m’a plus particulièrement choquée dans cet article, c’est cette façon insidieuse de se référer au prétendu "choc des civilisations", en parlant de présence "massive" de la population musulmane (ce qui est faux), justifiant ainsi les politiques discriminatoires :

« Étant donnée la présence massive de population musulmane dans des nations comme la France, la religion comme véhicule politique d’unité nationale – à la différence du Venezuela – ne peut que conduire à des politiques discriminatoires et à des situations de confrontation. »

En effet, l’auteur fait ce qu’il dénonce. Ce qui est d’autant plus intéressant parce que cela semble devenu de mode dans certaines mentalités qui s’affirment de "gauche" à l’heure actuelle.

13/10/2013 07:49 par Maxime Vivas

Voila, voila. Et maintenant, on en revient à l’article, s’pas ?

Je ne sais qui disait (Marx ?) que l’esprit de révolte sans conscience de classe pouvait faire tomber dans le camp des révolutionnaires ou des réactionnaires.
Ainsi, des Français pas contents devinrent Résistants, d’autres collabos.
Ainsi, des Français pas contents votent à gauche du PS, d’autres FN.
Ainsi, des français pas contents appellent (il en rode autour du GS) à la création d’un "arc républicain" qui engloberait tout sauf l’UMPS, du NPA au FN en passant par Dupont-Aignan.
Un marigot putride.
Or, depuis qu’on nous a raconté l’histoire du petit Chaperon rouge, on sait que Marine Le Pen, même si elle se glisse dans le lit de notre chère mère-grand, a de grandes dents. Et bien sot qui oublie pour quoi faire.

13/10/2013 04:43 par Nabilator

T’es sur LGS et tu postes un lien vers Soral, non mais allo quoi !

13/10/2013 07:36 par Maxime Vivas

J’ai eu la même réflexion. Parfois, la modération ne modère guère.
Bah, si c’est pour alerter...
Mais j’en suis pas friand.

13/10/2013 07:57 par CN46400

Soral est , évidemment , un simple rabatteur vers le FN. Souvenons-nous aussi , l’extrème droite, de tous temps, s’est grimée pour avancer. Hitler aussi avait son "Soral", c’était Röhm et ses SA. Quand la bourgoisie allemande eu décidé de soutenir activement les nazis, elle y mis une condition : élimination des SA. Une nuit, celle des "long couteaux", fût assez longue pour régler le pb.....

13/10/2013 08:55 par résistant

Ce Soral est en effet un opportuniste, et ce qu’il raconte est vraiment vide. C’est du "buzz".
Mais, à mon avis, le point le plus important pour bien comprendre tout ce thème, c’est la couverture médiatique.
La question intéressante c’est : pourquoi ce genre de personne se voit offrir autant d’espace ?
Peut-être pour neutraliser par la confusion tout potentiel d’alternative ?

13/10/2013 10:37 par BM

La trajectoire idéologique du nationalisme en France est très intéressante. Pour résumer, il a commencé à l’extrême gauche et fini à l’extrême droite. Ce qui explique, malheureusement, le succès de la rhétorique pourtant complètement fallacieuse de Soral et compagnie auprès d’une bonne partie de la "gauche de gauche", car tout le monde à gauche n’a pas oublié les origines révolutionnaires du nationalisme en France. Le problème, c’est que nous sommes dans une autre situation politique que celle de 1789-1794, et certains réflexes qui ont la vie dure sont aujourd’hui inappropriés, voire même contre-productifs comme votre article le montre.

Au début donc, pendant la Révolution de 1789, le "patriotisme" était révolutionnaire, de gauche, voire d’extrême gauche.

Les rois français épousaient exclusivement des princesses d’origine étrangère, dans un jeu d’alliances avec les autres puissances européennes (prenez une liste des reines "françaises" : vous avez des Italiennes, des Espagnoles, une Polonaise, et bien entendu ’l’Autrichienne" Marie-Antoinette). Au 18è siècle, le sentiment national se développa fortement en France, principalement à la suite des guerres incessantes et extrêmement violentes contre l’Angleterre (par exemple la "Guerre de 7 ans de 1756-1763) ; la politique matrimoniale des rois de France a contribué à les éloigner de leurs "sujets" de plus en plus conscients de leur "identité nationale".

Cela s’est brusquement matérialisé d’une manière très concrète dès les débuts de la Révolution de 1789 : les opposants à la Révolution "émigrèrent" pour aller trouver à l’étranger du soutien contre le processus révolutionnaire. Cela a commencé, symboliquement, dès le 17 juillet 1789 (trois jours après la prise de la Bastille !), par l’émigration du comte d’Artois, le propre frère du roi Louis XVI (il devait bien plus tard devenir roi à son tour, sous le nom de "Charles X").

Les choses étaient donc claires : les partisans de la Révolution se disaient "patriotes" par réaction à la stratégie des contre-révolutionnaires d’aller chercher du soutien à l’étranger.

En 1814, après la chute de Napoléon, eut lieu la "Restauration" : la monarchie fut rétablie, les deux frères cadets de Louis XVI régnèrent successivement sous les noms de "Louis XVIII" et de "Charles X". Là encore, pas d’équivoque : les Bourbons furent réputés n’avoir pu se rétablir que parce qu’ils étaient "rentrés dans les fourgons de l’ennemi" à la suite de la défaite de Napoléon. Ce qui explique l’impopularité du régime : Charles X fut obligé d’abdiquer après la Révolution des "Trois glorieuses", en juillet 1830.

Les choses ne changèrent pas, jusqu’à l’arrivée sur la scène politique française, à la fin du 19è siècle, d’un certain Charles Maurras (le même dont Patrick Buisson se réclame ouvertement). Maurras était un idéologue d’extrême droite extrêmement virulent (il pratiquait l’appel au meurtre systématique contre ceux qui ne partageaient pas ses idées). Son objectif était de "ramener" le nationalisme français à l’extrême droite, en adoptant une idéologie monarchiste, nostalgique de la monarchie d’ancien régime, en réclamant bruyamment la mort de la "gueuse" (càd la République) et de la démocratie. Sans oublier évidemment un antisémitisme virulent, obsessionnel et systématique, qui devait fournir le cadre "idéologique" des persécutions antisémites du régime de Pétain (dont Maurras a salué l’arrivée au pouvoir par une expression restée tristement célèbre : une "divine surprise").

Malheureusement, Maurras a réussi son coup. Son journal "L’Action française" était l’un des des journaux les plus lus, sinon le plus lu, dans l’entre-deux-guerres (il était assez malin pour y introduire certaines nouveautés journalistiques qui contribuèrent à son succès : par exemple l’AF fut le premier journal français à avoir une chronique régulière de critique cinématographique, rédigée par un certain Brasillach).

Aujourd’hui, en France, le nationalisme a définitivement quitté les rangs de la gauche. D’une manière malheureusement irréversible, il est devenu une partie intégrante de l’idéologie de la droite et de l’extrême droite. Il faut admettre ce fait, et reconnaître que le "patriotisme révolutionnaire" de 1789-1794 est définitivement mort. Le problème, c’est qu’un certain nombre de gens de gauche refusent d’admettre cet état de fait, en grande partie à cause d’une nostalgie de la Révolution de 1789-1794. Cela les rend malheureusement réceptifs aux escroqueries intellectuelles de Soral et consorts.

13/10/2013 10:57 par eric

Monsieur Tomare,

Quelques remarques :
La première concernant la religion, savez vous que le christ ainsi que la vierge marie sont autant vénéré chez les musulmans que chez les catholiques à la différence que christ[c’est ainsi que les musulmans le nomment] serai mort et ressuscité alors que chez les musulmans il devrai revenir...
Bon moi je suis athée, il se trouve que le peuple vénézuelien est croyant mais ce pays n’a jamais fait partie d’une hégémonie impérialiste et par conséquent l’unité (en quelque sorte) de sa religion n’implique pas une extravagance et un communautarisme tel que présente en France ; Chavez communiquais avec son peuple en lui disant que tout comme lui [le peuple] il vivais la même chose, il croyait comme lui ;
Chose impossible en France et pourquoi ? parce que essayez de calquer l’histoire d’un peuple sur un autre en essayant de trouver des biais nationalistes avec des interprétations qui indiquent la méconnaissance de la révolution bolivarienne ;
Celle-ci est en cours, le socialisme tel que pratiquer par le Vénézuela est international, il a resserrer les liens entre les pays d’amérique latine ainsi que les caraibes (unasur,celac,sucre) et donc l’extrème droite en essayant de se saisir de cette révolution (ce qu’elle ne dit jamais) en affirmant des valeurs quelle est incapable de mettre en œuvre se sabordera car la puissance de la révolution bolivarienne, celle qui fait peur à l’état impérialiste dépasse largement les gogos qui bricolent chez soral...

Je lis que vous citez Mélenchon en disant qu’il nie le rôle de la religion mais là c’est vous qui vous trompez car sans doute n’a t-il pas évoqué le cas mais cela ne veut pas dire qu’il nie si Mélenchon s’inspire de la révolution bolivarienne ce qu’il appelle révolution citoyenne c’est à dire par les urnes,il n’applique pas à la lettre le fonctionnement vénézuelien ce qui serai le prendre pour un idiot...
Sachez que le peuple vénézuelien a beaucoup voté, voteras encore beaucoup mais dans le cadre d’une constitution qu’il a voté garantissant sa parole dans tout les actes de la vie de la société, en France l’on est loin de cela, bien éloigné...
La chose qui n’est point à nier est la présence flagrante de la religion dans l’extrême droite française d’ailleurs essayez de discuter avec un fan de soral de cela et vous verrez qu’ils sont très affutés à ce niveau...

13/10/2013 12:08 par CN46400

@ BM

"Aujourd’hui, en France, le nationalisme a définitivement quitté les rangs de la gauche"

Où làlà encore faudrait-il savoir de quoi on parle ? Vous croyez vraiment que les nationalistes Robespierre et St Just sont en odeur de sainteté dans la Le Pen Family ? Et la nationalisation de EdF ou de la SNCF, ils sont pour croyez-vous ?
Ils disent : "200€ pour les bas salaire", et ils ajoutent :" payés par les économies (sic) prévues avec l’expulsion des roms et autres métèques". Nous suivons tous deux pentes, celle de la générosité nationale qu’on privilégie plutôt à gauche et celle de l’égoïsme qui prévaut souvent à droite, et surtout chez les yper-nationalistes à la Le Pen.
En fait il y a deux nations, celle qui rassemble et celle qui exclue ; celle qui partage le pain au chocolat et celle qui se cache pour le déguster à part.....entre ceux qui peuvent se le payer !

13/10/2013 13:37 par BM

@ CN46400

Vous m’avez mal compris. Je n’ai jamais dit que le "patriotisme révolutionnaire" à la Robespierre ou à la Saint-Just avait été "adopté" par l’extrême droite. Bien entendu, dire une telle chose est complètement absurde. J’ai dit que ce "patriotisme révolutionnaire" avait définitivement disparu. Il n’existe plus du tout aujourd’hui, quelque soit l’endroit où l’on regarde sur l’éventail politique français.

Mon opinion personnelle (et je ne fais que reprendre les révolutionnaires du 19è siècle comme Marx ou Bakounine), c’est quel le concept de "nation", tel qu’il s’est développé au 19è siècle, est une escroquerie intellectuelle dont le but est de diviser les classes opprimées, et de leur inculquer au contraire une fausse solidarité avec les classes dominantes de leur pays. Les classes dominantes se sont toujours organisées à l’échelle internationale pour mieux asseoir leur domination ; tous leurs discours "nationalistes" ne sont qu’une pure hypocrisie de leur part. Rien de très original là-dedans, au contraire ; je voudrais bien que plus de personnes à gauche partagent ces conceptions. Je voudrais aussi que l’on prête plus attention à l’internationalisme que pratiquent la plupart des pays d’Amérique Latine. C’est un exemple d’intégration régionale respectueux des droits des populations, contrairement à l’Union Européenne : raison pour laquelle des pays comme le Vénézuéla sont systématiquement vilipendés dans les médias européens.

La gauche française avait évolué du nationalisme vers l’internationalisme (en gros ; il y a bien sûr toujours eu des exceptions). Je me désole que l’éloge de la "nation" soit de nouveau à la mode à gauche ces dernières années. Même si je comprends parfaitement les raisons de cette attitude : la construction européenne, invention machiavélique des classes dominantes et du patronat pour imposer leur volonté aux dépens des droits démocratiques des populations européennes, a malheureusement discrédité l’internationalisme en tant que tel aux yeux de beaucoup de gens de gauche sincères. Le protectionnisme que certains prônent est sans doute nécessaire dans les circonstances actuelles, si nous voulons non seulement sauvegarder le peu qui reste de notre système social, mais aussi commencer à le rebâtir. Mais les forces de gauche doivent s’organiser à l’échelle internationale ; si elles ne le font pas, les classes dominantes le feront de toute façon, comme elles l’ont toujours fait malgré leurs prétentions au "patriotisme", et nous la gauche nous nous retrouverons à l’échelon national dans une position de faiblesse dramatique et potentiellement fatale.

Quand je racontais le parcours de Maurras, c’était pour montrer un exemple caractérisé de l’escroquerie intellectuelle qu’est le "nationalisme". Ce qui motivait réellement Maurras, ce n’était pas le "nationalisme" ; ce dernier n’était qu’une façade pour cacher sa vraie motivation : la haine de la démocratie. D’où sa réaction à la prise de pouvoir de Pétain, jusqu’à se réjouir de la défaite française de 1940, ce qui est assez peu "patriotique". D’où aussi le fait que les disciples de Maurras se soient massivement ralliés au régime de Pétain, alors que ce dernier "collaborait" avec un pays ennemi qui occupait militairement la France.

La "Le Pen family" est du même tonneau : elle se gargarise de la "patrie", et dans le même temps le FN a organisé la plupart des extrêmes droites européennes dans un réseau commun. Le Pen est allé faire allégeance à Reagan du temps où ce dernier était président des Uhesse : vous trouverez facilement la photo sur Internet.

Le problème, je le répète, ce sont tous ces gens "de gauche" qui se laissent aller à croire en la "nation" ou la "patrie". A la fois par méfiance envers l’UE (ce qui est compréhensible), et pour certains, par nostalgie pour la Révolution de 1789-1794 (alors que l’histoire ne se répète jamais, Marx avait tort sur ce coup-là).

Les ravages de la construction européenne ultra-capitaliste ont déboussolé beaucoup de gens de gauche. Ce n’est pas une raison pour perdre de vue l’internationalisme, qui est à la fois une boussole morale (pour lutter contre le racisme et la xénophobie) et une nécessité stratégique vitale. Ce n’est pas non plus une raison pour se laisser avoir par Soral, lui aussi un exemple d’individu qui se sert du "nationalisme" comme d’une façade pour attirer le gogo et pour cacher ses idées réelles (cf. l’article du dernier Diplo pour savoir quelles sont les idées réelles de Soral).

13/10/2013 13:55 par Alexis

Pour les solférieniens, la priorité c’est la défense des minorités, pour Soral, la priorité c’est la lutte contre le complot judéo-trotsko-maçonnique. Les deux nous trompent mais le benêt a l’avantage de ne pas être au pouvoir, et il a un talent oratoire certain.

Jeunes de gauche et intelligents à EetR (il y en a plein) : allez voir ’l’esprit de 45’ de Ken Loach (un affreux trotskard) ! LGS, vous devez faire de la pub pour ce film.

La priorité de la gauche, c est le contrôle démocratique de l’économie. Les gourous d’extrème droite qui se réclament de Marx ou Chavez ne parlent jamais de socialisation des moyens de production, ils ne peuvent pas le faire parce que ça les couperait d’une grande partie de leur adeptes.

Et les jeunes : quel livre tient notre regrété camarade sur cette photo ? ’Sociologie du dragueur’ ? :-)

http://www.google.be/imgres?imgurl=...

13/10/2013 14:58 par CN46400

@BM
Je ne vois pas pourquoi le patriotisme révolutionnaire serait toujours opérant en Amérique du Sud et inexistant en Europe. En fait tout dépends de ce qu’on y met. Si la Marseillaise c’est juste abreuver les sillons du sang de soldats portant d’autres uniformes, c’est le FN, si c’est abreuver les sillons du sang des aristocrates et de leurs mercenaires étrangers, c’est tout autre chose. Or on voit tout de suite que la Marseillaise du FN n’est pas celle de 1789, celle que chantent encore les révolutionnaires d’AmSud, et qui doit rester la notre, celle des prolétaires de France.
Il suffit de voir vibrer certaines foules, dans les stades ou ailleurs, pour comprendre qu’il serait criminel de laisser, par pure négligence, la nation, et ses attributs, entre les mains sales du FN.

13/10/2013 21:41 par olivier

Merci merci beaucoup pour la diffusion de cet article !
je suis persuadé que tous les franco-chavistes de cœur s’étaient déjà rendu compte de ce que vous dénoncez sans que personne ne le dénonce.
Sans poussez l’analyse qui manquait jusque-là, on se rend compte de la récupération du chavisme par l’extrême droite particulièrement (me concernant) quand on voit la position de ces nationalistes sur l’immigration.
’Certains personnages (pour ne pas nommer Soral entre autre) de part leur charisme nous mettent la puce à l’oreille droite...
En restant curieux de leurs thèses on se rend compte qu’il confondent Chavisme et Nationalisme : et si vous en faite la démonstration dans l’article je voudrais souligner que le projet bolivarien de Chavez ne se bornait pas à la souverainneté national (comme peut l’être le projet FN) mais dépassait très largement les frontières du Venezuela HASTA LA PATRIA GRANDE (je serais tenté de dire) en effet jusqu’à la grande patrie incluant les états du Sud et des îles caraïbéennes !

16/10/2013 19:35 par Olivier

Bonsoir,

Suite aux différentes réactions :
Je me rends régulièrement sur le site du LGS et de E&R. Si vous prenez la peine d’analyser, ce n’est pas si contradictoire et beaucoup d’informations se rejoignent. Je ne pense pas que la vérité se trouve toute seul dans un "camp". Plutôt que d’avoir une vision mono centré sur une idéologie qui par ailleurs est responsable de million de mort, ce que le FN n’a pas comme prétention, je trouve plus sage d’écouter les différents courants de pensées.
Je ne suis ni religieux, ni athée, ni francais et je ne suis pas sur que ce sont les politiques qui changeront quelque chose, même le FN, qui il faut le reconnaître n’a jamais eu l’occasion de gouverner et de le prouver.
En attendant posez vous la question de savoir pourquoi l’électorat FN est très présent chez les ouvriers.

03/02/2019 03:11 par C'est très agréable

Pas du tout d’accord avec votre définition du nationalisme. Le nationalisme c’est la volonté que les constituants de la nation soit souverain dans leurs territoires nationale ! Par conséquent tout les types de droite défavorable a bilal nouvel arrivé mais favorable a bolloré l’ancien arrivé,certe, mais qui part sa vision du,travail n’exprime pas une empathie "dingue" pour ceux qui produisent vraiment de la richesse ne sont pas de vrai nationaliste ! le vrai nationaliste c’est celui qui considère que le peuple (ouvrier,employé,prof,infirmière etc...) devrait être maître dans son pays. On est loin de Le Pen qui ne lutte pas contre la directive secret des affaires au parnt que les défenseurs d’un ordre de plus en plus inique et brutale (macron, bolsonaro, trump, netanyahou, la liste est sans fin, etlement de l’UE, qui est contre le réferundum révocatoire, contre la hausse du smic. Enfin un type qui aime vraiment son pays (c’est mon cas) il est content quand d’autre gens viennent chez lui, attiré par ce que son pays a comme promesse.

Pour terminer, nous (la gauche) avons inventer le concept de nation lors de la révolution, la droite nous l’a piqué (a partir de la fin du XIXeme), nous avons inventer la république, la droite a vider le mot de son sens et nous l’a volé, l’extrême droite se permet de critiquer la finance alors qu’ils sont la dernière cartouche du système capitaliste (Bolonaro), on était les progressistes maintenant ce terme est accoler au libéraux... Jusqu’où allons nous accepter que les petits soldats du capital nous vols nos mots, défigurent la réalité, se présentent comme le visages de la démocratie lorsqu’ils ne sont que la représentation de la violence et de l’iniquité (Macron, Trump, Netanyahou,Merkel etc...)

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