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La leçon faite par Lionel Jospin, par Pierre Broué.


Le grand historien et militant Pierre Broué nous a quittés ce mardi 26 juillet 2005, par Gérard Filoche.



«  Leçon de gauche » titre Libération du 25 avril, « Bilan fracassant » juge le journal : il a écrasé les pontes du P.S. et de son mépris, les socialistes qui sont pour le « non »... Léchage de bottes !

Sur l’histoire contemporaine, il parle en seigneur :

«  Il ne reste aujourd’hui rien de la révolution d’Octobre, si ce n’est la restauration du capitalisme et le retour à l’autoritarisme ».

Gonflé, l’ancien trotskyste, l’ancien enseignant du supérieur à Sciences Po Grenoble ! Croit-il vraiment que la restauration du capitalisme est un reste de la Révolution d’Octobre ? En tirant un peu sur la ficelle, on pourrait, en imitant sa méthode, clamer que lui-même et son gouvernement de la « gauche plurielle », sont ce qui reste de la France de Vichy ! Ce serait une magistrale ânerie.C’est pourtant ce qu’il fait. Il tire ensuite plein feu sur les « gauchistes » et les « communistes ».

Réduit-il les « gauchistes » à la LCR et à L.O. ? C’est médiocre et aussi révolu ! Pense-t-il vraiment que ceux qu’il appelle « communistes » ont été des communistes, ou ont défendu le communisme ? Que le Mur de Berlin dans sa chute fracassante, ne trahit aucun lien avec le stalinisme qui a régné de mille et une manières pendant des décennies ?

On a appris par des « bios » indiscrètes que Jospin avait dirigé des G.E.R. - stage théorique d’admission à une organisation trotskyste - le P.C.I. On découvre maintenant qu’il n’a rigoureusement rien compris de ce « stage » qu’il a fait après l’E.N.A. et où il avait beaucoup plus de matière à apprendre et comprendre ! Le maître était donc mauvais. Mais l’élève était-il meilleur ?

Et puisqu’il réclame apparemment des autocritiques à la ronde, pourquoi ne dit-il pas pour quelles raisons les électeurs français se sont détournés de lui, de son parti, du socialisme, de la « gauche plurielle » et lui ont préféré, mais oui, préféré, MM Le Pen et Chirac il y a quelques années ?

Pierre Broué, historien, pour Le Maxisme Aujoud’ hui, 27 avril 2005.


L’Europe malTRAITEe : une vidéo en ligne. A voir absolument.



Constitution Européenne : sept questions, sept réponses négatives, par Jean Gadrey.


 Du même auteur :

Le journal Le Monde fait la leçon à Chavez.


Espagne : Les « dérapages » du Monde.


Aznar, un modèle défraîchi.



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COMMENTAIRES  

30/04/2005 10:41 par somni

Je voudrais pour ma part revenir sur la leçon administrée par le professeur Jospin aux télespecteurs jeudi dernier.

S’adressant notamment aux électeurs de gauche qui s’apprêtent à voter non au référendum, l’ancien premier ministre nous explique qu’il ne faut pas se tromprer d’élection et en profiter pour cencurer les pouvoirs en place.

Pour ce faire, il avance une comparaision osée : lors d’un mariage, les époux se disent mutuellement oui, il ne disent pas oui au maire qui leur pose la question.

Puisqu’il utilise cette comparaison, allons jusqu’au bout du raisonnement de ce chantre du oui :
les futurs époux se disent mutuellement oui, pour la bonne raision que le maire, ou l’officier d’état civil, ne porte aucune appréciation sur le bien-fondé du mariage. Il constate simplement que leur consentement est libre, et leurs rappelle leurs obligations au regard du code civil. Il est neutre par rapport aux époux.

Au contraire, J Chrirac n’est pas neutre dans cette campagne électorale. Il appelle ouvertement à voter oui au référendum. Difficle, dans ces conditions, de ne pas dissocier la réponse de celui qui pose la question. Et il est clair que même si chacun sait que le vote n’aura aucun effet sur la longévité du chef de l’Etat à l’Elysée, un non sorti vainqueur des urnes ne pourra qu’être interprété comme un échec pour le Président et les autres tenants du oui.

Par ailleurs, les époux ne sont que deux. Ils peuvent, au cours de leur vie commune, changer relativement facilement leur contrat de mariage. C’est sans doute plus difficile quand les époux sont 25 ou plus. Raison de plus pour éplucher à la lettre des stipulations du contrat de mariage constitutionnel.

05/05/2005 01:41 par eric

fatigué d’entendre que le non est soit souverainiste soit l’expression d’une colère à l’encontre de la politique du gouvernement.
Il y a là beaucoup de mépris vis à vis des français jugés immatures pour la démocratie puisqu’ils ne répondraient pas à la question posée et beaucoup d’autisme de la part de nos gouvernants qui ne peuvent imaginer que l’on soit pour l’Europe et contre la construction actuelle et les ploitiques menées en son nom depuis 15 ans.

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