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Le chemin des chemins qui ne mènent nulle part

L'article « Le fil conducteur » de Ammar BELHIMER http://www.legrandsoir.info/le-fil-conducteur.html, si je l'ai bien lu, dit en substance deux choses : d'abord que les États-Unis et la France se sont fortement désindustrialisées bien que la masse des travailleurs salariés n'y ait jamais été aussi grande, et que cette masse formerait une sorte de nouvelle « classe ouvrière » ; et que d'autre part la « vraie » classe ouvrière existe toujours quoique réduite en effectifs, et que le jour où elle se mettra en branle, cela en cuira pour le capital. Ce qui, au lieu d'un fil conducteur pour le lecteur, constitue plutôt un strabisme divergent chez l'auteur.

Il faut se garder des erreurs de perspective.

Bien sûr, si l’on se limite aux populations des EU ou de la France, comme le fait l’article, le nombre des producteurs directs de l’industrie capitaliste a fortement diminué depuis telle ou telle date, 1970 par exemple.

Et pourtant, si l’on considère ce qu’était alors le nombre de ces producteurs dans le monde cette fois, en le comparant à ce qu’il est devenu aujourd’hui, que constate-t-on ? Qu’il a également diminué ? Rien n’est moins sûr.

Autrement dit, les capitaux n’ont pas de frontières, donc l’exploitation des travailleurs est également sans frontières.

Ce n’est pas un moyen secondaire pour le capital, outre les procédés connus et éprouvés pour augmenter ses profits chez lui, que d’avoir recours depuis plusieurs décennies à des forces de travail étrangères dont l’entretien journalier sur place est bien moins onéreux.

Ou encore : le travail directement productif emploie-t-il moins de monde ici ? Il suffit de regarder ailleurs pour concevoir que la masse mondiale des travailleurs en usine a spectaculairement augmenté en même temps qu’augmentait la masse des produits, mais ceci à l’échelle mondiale, et en dépit de tous les progrès que l’on constate dans l’automatisation ici.

À ces considérations, il faut ajouter que la production capitaliste n’est pas un bloc, qu’elle comporte des secteurs dont certains, dits « à forte valeur ajoutée », c’est-à-dire de haute technicité, ont plutôt tendance à rester sur le territoire et à employer une main d’œuvre d’élite qui ne se trouve pas ailleurs.

Ce n’est pas la même chose de produire un Rafale ou une centrale nucléaire ici que des paires de chaussettes ou des t-shirts, voire des automobiles, à des milliers de kilomètres.

C’est ainsi qu’apparait déjà, au degré matériel de la production elle-même, de la technique, la notion de monopole.

Fortes de leur savoir-faire, de leur culture scientifique et technique, certaines nations ont le monopole de fait de certaines productions. L’Allemagne par exemple, celui des machines-outils.

L’exemple des entraves opposées à l’Iran dans le développement de son industrie nucléaire illustre parfaitement la jalousie avec laquelle est gardé ce monopole par ceux qui le détiennent.

Placés devant une situation qui ouvre peu de perspectives révolutionnaires de prise du pouvoir par une classe ouvrière numériquement anémiée (anémiée seulement en nombre ?) deux attitudes se dégagent.

La plus couramment rencontrée consiste à envisager la quasi totalité de la population du pays comme prolétarienne puisque salariée. Plus rare, celle qui affirme que la classe ouvrière existe toujours.

Aucune n’est satisfaisante, mais il s’agit déjà d’une autre question.

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