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Le gouvernement par la peur a de beaux jours devant lui, à moins que….

Comme chacun sait, les sentiments se divisent en deux catégories, les positifs et les négatifs. Les deux ont leur utilité et d’une certaine manière se complètent. Les sentiments positifs, l’amour (agapé), la gratitude, l’admiration, engendrent une forme de symbiose qui nous permet d’acquérir les qualités de ceux envers qui nous les éprouvons. Les sentiments négatifs nous alertent sur ce qui ne va pas, en nous ou à l’extérieur. Ainsi l’envie nous indique que nous souhaiterions jouir de ce que nous envions, mais que nous ne nous sentons pas capables ou dignes de l’obtenir. La peur, quant à elle, nous signale un danger. Cependant, le danger peut être imaginaire, il faut alors, sans paniquer, faire appel à notre jugement pour s’assurer de sa réalité.

La peur nous est instillée dès l’enfance par des adultes soucieux d’être obéis. Ils utilisent, pour cela, la violence indirecte, menaces, chantage, culpabilisation, et la violence directe, cris, colère, coups. Peu d’entre nous n’ont jamais connu l’une ou l’autre et parfois les deux formes de violence. L’estime de soi en est altérée et, devenu adulte, on continue à craindre l’autorité et à s’y soumettre sans même se rendre compte que ce n’est pas normal. De sorte qu’il suffit aux gouvernements de jouer avec cette peur qui sommeille en chacun de nous pour obtenir ce qu’ils appellent la « paix sociale », en fait notre soumission. Tous les gouvernements le font à des degrés divers.

Contre-pouvoirs

Cela ne pose pas trop de problèmes au citoyen moyen tant qu’il y a des contre-pouvoirs qui tempèrent le pouvoir. Au Moyen-âge par exemple, une époque tellement diffamée que l’image que nous en avons est entièrement fausse, l’Eglise et la Royauté se disputaient le pouvoir, et les populations jouissaient d’une assez grande liberté, même les serfs qui avaient l’usage de leur lopin par droit d’héritage et les femmes, dont le statut s’est dégradé de la Renaissance au XIXe siècle. Les commerçants essayaient de faire des affaires sans perdre leur âme, comme en témoigne la formule « au nom de Dieu et du profit » qu’on trouve sur les livres de compte.

Tout près de nous, après la Seconde Guerre mondiale, l’équilibre des forces géopolitiques entre le bloc communiste et le bloc capitaliste, qu’on a appelé la guerre froide, obligeait les gouvernements à ménager leurs populations. L’acquisition de la bombe atomique par plusieurs pays a contribué à instaurer une forme d’équilibre par sa « force de dissuasion ». L’atmosphère avant la chute de l’URSS était très différente d’aujourd’hui. Les populations occidentales se sentaient libres et ne craignaient ni leur police, ni leur justice, ni leurs voisins ; il y avait une certaine pluralité dans les médias ; la finance était régulée, les monopoles capitalistes aussi ; il n’y avait pas de chômage et un salaire d’ouvrier faisait vivre une famille. La société était relativement équilibrée et confiante. Tout a changé avec l’effondrement du mur de Berlin et la Perestroïka. Les Etats-Unis sont devenus hégémoniques et leur modèle, basé sur l’exploitation sans limite et par tous les moyens de tout ce qu’il est possible d’exploiter, est devenu celui de la classe dirigeante mondiale, à de rares exceptions près.

L’effondrement du contre-pouvoir géopolitique a entrainé celui des contre-pouvoirs nationaux. La gauche s’est ralliée au dogme libéral et la justice et les médias se sont mis à son service.

Voyant s’ouvrir un boulevard sur un eldorado sans limites, la classe dirigeante, unie et solidaire comme les conquistadors en Amérique, a perdu toute mesure et s’est lancée dans une course au profit aussi folle que destructrice. Plus rien ne l’arrêtera. Il n’y a aucun espoir qu’elle prenne conscience qu’elle nous entraîne dans l’abîme. L’être humain a tendance, en cas de difficulté, à faire toujours plus de la même chose, alors même qu’il faudrait opérer des changements de niveau, comme l’a très bien montré Paul Watzlawick. On ne peut pas non plus compter sur le fait qu’un jour, il n’y aura plus rien ni plus personne à exploiter.

Techniques d’influence et de surveillance

En plus de réunir toutes les composantes de l’oligarchie internationale, la classe dirigeante dispose de ressources psychologiques et techniques dont il est coutume de dire qu’elles dépassent les plus folles espérances des pires dictateurs.

En 1990 Joseph Nye a donné le nom de « soft power » aux techniques d’influence, en opposition au « hard power », l’agression militaire. Ces techniques peuvent être visibles ou invisibles. Les visibles vont de la menace à la séduction, en passant par la corruption, le chantage, les sanctions. Les puissants en ont toujours usé. Ce qui est plus nouveau, c’est la manipulation à grande échelle, plus pernicieuse, car le plus souvent indétectable. Edward Bernays est considéré comme le père de la propagande politique et d’entreprise, ainsi que de l’industrie des relations publiques, qui ont fortement contribué à développer le consumérisme étasunien. Il explique, dans une vidéo comment il a convaincu les Etasuniens, qui étaient pacifistes, d’entrer dans la Première Guerre mondiale, et les femmes de fumer, sans qu’ils ou elles en aient conscience.

Au classement Soft Power 30, la France est passée de la 5ème place en 2016, à la 1ère en 2019. Dans les pays les mieux classés ces cinq dernières années, on retrouve toujours les États-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne, et la France. Ce que les Etasuniens appellent soft power, nous l’appelons propagande, et la propagande s’accompagne nécessairement de censure, ce qui explique que nous soyons 34ème au classement mondial de la presse 2020.

La classe dirigeante dispose aussi de hautes technologies de surveillance. On a découvert grâce à des lanceurs d’alerte comme Assange et Snowden, poursuivis, calomniés et persécutés par l’oligarchie en proportion de l’importance de leurs révélations, comment les gouvernements espionnaient leurs citoyens (en plus des entreprises et dirigeants étrangers).

Chaque crise est désormais utilisée pour imposer des mesures de répression et de surveillance supplémentaires. La classe dirigeante compte bien tirer profit de la crise sanitaire du coronavirus pour nous imposer le traçage numérique individuel avec l’application Stop-covid, et peut-être même un bracelet électronique. Tout cela au nom de notre protection, comme s’il était possible d’être complètement en sécurité !

Le gouvernement par la peur, la haine, la censure et la répression

Toutes ces évolutions ont engendré une peur grandissante dans la population. Et cette peur est rationnelle et légitime. La montée en puissance d’une classe dirigeante mondialisée, sans contre-pouvoirs extérieurs ou intérieurs, et disposant de technologies avancées de surveillance a de quoi faire peur. La peur suscite des réactions de défense. Et le peuple a commencé à se rebeller. Il fallait donc que l’oligarchie détourne d’elle-même la peur et la révolte, en désignant au peuple des ennemis terrifiants, pour que, tétanisé par une angoisse irrationnelle, il se laisse enfin surveiller et réprimer sans protester. Aux Etats-Unis, il y a d’abord eu l’épisode McCarthy avec sa chasse aux communistes, mais c’est Georges W. Bush qui a internationalisé la technique de l’ennemi total et invisible en déclarant la guerre au terrorisme. Pour alimenter la psychose, les Etats-Unis n’ont pas hésité à « fabriquer » des terroristes, comme le dénonce Human Rights Watch, le 21 juillet 2014, dans « un rapport qui accuse le FBI de pousser des petits délinquants ou des personnes atteintes de troubles mentaux à commettre des attentats. Le Département de la Justice et même le Congrès sont également jugés responsables ». En France, avec l’affaire de Tarnac, également fabriquée de toutes pièces, la ministre de l’Intérieur de Sarkozy a tenté de faire d’une pierre deux coups : arrêter des « terroristes » et discréditer l’ultra gauche.

Partout la répression des mouvements sociaux et la censure de l’information alternative augmentent, en même temps que les inégalités et la précarité. La toute-puissance d’une oligarchie qui n’a d’autre dieu que le profit et qui est parfaitement organisée pour protéger ses intérêts de classe, est de plus en plus évidente. Il y a de quoi avoir peur.

On a vu l’essor des dictatures fascistes en Europe dans les années 1930, on a vu la dictature franquiste en Espagne, les dictatures en Amérique latine (Chili, Argentine, Nicaragua) on voit la colonisation brutale de la Palestine. On sait qu’il est possible, aujourd’hui, de maintenir une population éduquée sous le joug d’une force d’occupation ou d’un pouvoir totalitaire pendant des dizaines d’années. On voit avec quelle facilité la Macronie a pris les pleins pouvoir à la faveur de l’épidémie de coronavirus, décidé d’un confinement extrêmement répressif hors de toute légalité, pris toutes sortes d’ordonnances qui détruisent nos droits et nos libertés, et lancé la police à nos trousses.

Comme dit Emmanuel Todd : « On a une police en liberté, c’est-à-dire qui n’est plus sous contrôle. Le gouvernement s’en est tellement servi pour faire cogner, avec les consignes qui vont avec, que la police aussi semble avoir pris son autonomie ».

De fait, depuis les manifestations contre la Loi travail, on a peur d’aller en manif parce qu’on sait qu’on risque de se faire tabasser par la police, puis condamner par une justice d’exception.

Et aujourd’hui, en plus des milliers d’amendes fantaisistes qui nous sont tombées dessus, il y a des descentes de police absolument insensées pour voler des masques. Le CAN84 relate la perquisition brutale dont Next-up a été victime : « Next-Up, une organisation nationale dont le siège est situé en Drôme, et qui milite et informe depuis près de 20 ans contre le nucléaire, les radiations, le compteur espion Linky et la 5G, a été perquisitionnée mardi 21 avril 2020. Le président a été menotté et emmené en garde à vue, le domicile du vice-président a fait également l’objet d’une visite gendarmesque. Les locaux ont été mis sens dessus-dessous et du matériel a été saisi. Très en pointe dans l’aide à la protection des personnels soignants face au covid19 et à la pénurie institutionnelle de matériel, Next-Up est victime de l’incompétence et de la violence du pouvoir. »

On a même peur de dire ce qu’on pense. On fait attention à qui on parle et on se surprend à baisser la voix lorsqu’on exprime une opinion qui n’est pas politiquement correcte, sur l’UE, le climat, Israël, les vaccins, le confinement, ou tout autre sujet tabou. Les médias subventionnés, qui déversent à longueur de journée une propagande digne du Ministère de la Vérité de Georges Orwell, dénoncent comme fake news tout ce qui contrevient à la vérité officielle, et écartent des plateaux TV toute opinion dissidente. Google, YouTube et consorts se livrent aussi à une censure sans merci de tous les contenus qui ne sont pas conformes à la doxa.

Le 25 avril, on montrait à la TV une manifestation à Jérusalem, contre le gouvernement d’union, en plein confinement, et le présentateur s’extasiait sur ces Israéliens qui manifestaient en gardant leurs distances. Je regardais ça et je me demandais qui en France oserait faire une chose pareille ? Je pense même que s’il s’était agi de Français le présentateur TV, loin de les regarder d’un air patelin, aurait fustigé leur irresponsabilité et applaudi des deux mains la police qui leur tombait dessus à bras raccourcis. Pour la caste, la liberté des peuples n’est belle qu’ailleurs.

Se libérer de la peur

J’ai entendu sur les réseaux sociaux des rumeurs de préparatifs en vue d’une manifestation le 1er mai, malgré le confinement, sous l’égide du Comité de solidarité avec Grèves et Résistance. Ça m’a fait peur. Je me suis dit, pleine d’admiration : ils sont courageux, mais est-ce que je vais oser y aller ? Même si je sais que le meilleur moyen de conjurer la peur, c’est de faire ce qui nous fait peur.

Les articles sur l’après-covid se multiplient. Chacun y va de sa petite analyse et de ses propositions. Dans l’ensemble, c’est assez décevant, et c’est bien normal, on n’a pas le recul nécessaire et on ne peut pas prédire l’avenir. Mais une chose est sure, si nous ne voulons pas devenir les esclaves d’une caste sans foi ni loi, il faut agir. Il faut reprendre notre sort en main. Et pour cela, il faut se libérer de la peur, je parle de la peur-panique, celle qui paralyse, celle que nous instillent les médias en nous ensevelissant sous un déluge de non-infos contradictoires et anxiogènes, la peur des attentats, du virus, de la Chine, de la Russie, du Venezuela, de tout ce qui bouge. Si nous y parvenons, à mon sens, le reste viendra par surcroît.

Comment fait-on cela ? En terre chrétienne, nos ancêtres lisaient la Bible, où il est écrit à chaque page : « Ne crains rien, car je suis avec toi ; ne sois pas inquiet, car moi je suis ton Dieu. Je te fortifierai ; oui, je t’aiderai ; oui, je te soutiendrai par la droite de ma justice ». Mais nous avons opté pour le Veau d’or, malgré les mises en garde de Moïse et des prophètes, et nous ne pouvons plus compter que sur nous-mêmes.

Allez, je n’ai plus rien à perdre, je vous livre la recette de mon psy : « Constate ! » Moi aussi, ça m’a interloquée la première fois qu’il m’a dit ça, puis j’ai compris : prendre conscience de sa peur, l’accepter, l’apprivoiser, c’est le chemin de la délivrance ; et aussi prendre appui sur ses audaces passées.

Ça m’a redonné espoir. Je suis bien partie toute seule au Mexique, en Inde, en Israël, au Canada pour de longs voyages, peut-être que je réussirai à sortir, le 1er mai, sur le trottoir en bas de chez moi...

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