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Le syndrome de Laurent Gbagbo se confirme chez Moncef Marzouki, ancien président provisoire tunisien

Remarque préliminaire

Le syndrome de Laurent Gbagbo chez Moncef Marzouki est apparu publiquement, pour la première fois, lors de sa campagne électorale quand il a choisi comme slogan "On gagne...ou on gagne ! ", slogan qui fut, tout simplement, plagié sur le titre "On gagne ou on gagne" d’une chanson de propagande (voir vidéo ci-dessous) consacrée au régime de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo.

https://www.youtube.com/watch?v=MfcG494pK9Y

D’ailleurs, son livre-programme, publié chez Dar Al-Moutawassitya, sentait déjà du Gbagbo dans son titre, à savoir : « On gagne... ou on gagne. Pour un printemps arabe ».

Moncef Marzouki s’est distingué pendant toute sa carrière politique par le brandissement des doigts de la victoire, en toute occasion, et, surtout quand il est perdant ! Par exemple, dans la vidéo de son discours de défaite [1] du 23 décembre 2014 sur le balcon de son quartier général de campagne à l’Ariana, le lendemain de sa mise KO par Béji Caid Essebsi, discours évidemment transmis en direct et en intégralité sur la chaîne qatarie Al-Jazeera dont il est l’un des scribes officiels et l’un des protégés des propriétaires, discours au cours duquel il a annoncé la création de son fameux mouvement baptisé Mouvement du Peuple des Citoyens. Du jamais vu dans les annales des élections politiques : voilà un candidat perdant qui, d’une part, tout au long de son premier discours après l’annonce officielle de sa défaite-par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE)-n’a pas cessé de brandir les doigts de la victoire (essayez de compter le nombre de fois, vous vous en lasserez !) et, d’autre part, a annoncé la création d’un nouveau mouvement politique ! Sans oublier que ce même Moncef Marzouki avait annoncé, le 20 novembre 2014 sur les ondes d’Express Fm dans l’émission Expresso, son retrait de la vie politique, en cas d’échec à l’élection présidentielle, et ce en déclarant : « Je considérerai que ma mission est accomplie après 30 années de labeur. Je me consacrerai à d’autres domaines, à l’écriture, aux Droits de l’Homme et à la médecine. Je n’occuperai pas d’autres postes au CPR ». Il faut être un Moncef Marzouki pour le faire ! Au cours de ce discours, il a développé, aussi, son thème populiste favori réservé aux auditoires islamistes de toutes catégories, des politiques aux miliciens fascistes des LPR (milices autoproclamées « Ligues de Protection de la Révolution »), thème appelant, implicitement, à la haine, à la violence et à la discrimination, thème qu’il ne développe jamais devant les auditoires et médias non islamistes, et surtout quand ils sont occidentaux, thème diviseur des citoyens, en déclarant, en particulier : « Je demande à tous les démocrates dont le problème est la défense des libertés, des droits et de la dignité et non de la forme superficielle de ce qu’ils appellent le modernisme qui ne se consacre qu’à l’apparence et à la haine de l’identité arabo-musulmane, je leur demande de rejoindre [mon mouvement] » [2]. Faut-il rappeler, dans ce contexte, que Moncef Marzouki fut le candidat de tout le spectre islamiste, depuis les partis politiques reconnus officiellement jusqu’aux mouvements salafistes djihadistes soutiens des terroristes dont il a honoré les chefs en les recevant, plus d’une fois, au Palais présidentiel de Carthage, du temps où il était locataire de ce Palais. C’est, également, au cours de ce discours que Moncef Marzouki, devant sa défaite, a manifesté, encore une fois, le syndrome de Laurent Gbagbo en pointant du doigt plusieurs fraudes et abus qui auraient été constatés lors du scrutin en déclarant « Mon service juridique va présenter demain toutes les remarques relevées sur le terrain et va mettre l’ISIE devant ses responsabilités (...) Le peuple a le droit de connaitre la vérité » [1], et cela, devant une foule en délire chauffée à blanc, hurlant avec force : « Falsifiés, falsifiés, falsifiés », « le peuple veut le dépôt des recours » devant le Tribunal administratif. Moncef Marzouki, dans ce discours caractérisé par une incitation implicite au refus du résultat des élections, a appelé, sournoisement, ses supporters, qui scandaient à plusieurs reprises « Le peuple veut une nouvelle révolution », à se mobiliser partout à travers le pays « pacifiquement » et à faire preuve de vigilance pour faire échec au retour de l’ancien régime, un des autres thèmes favoris de sa campagne, et, par « ancien régime », il sous-entend ses adversaires politiques victorieux des élections qu’il vient de perdre, comme il l’a exprimé de manière transparente, explicitement et à plusieurs reprises, aujourd’hui samedi 25 avril 2015, lors d’une interview accordée à la chaîne Alaraby TV [3]. Mais, ses supporters, dans certaines régions du pays, avaient bien compris leur candidat (mauvais) perdant et n’avaient retenu que l’implicite, puisque, dès l’annonce des résultats officiels, plusieurs émeutes ont éclaté, les contestant, dont le bilan fut une vingtaine d’agents de sécurité grièvement blessés et plusieurs postes de Police et de la Garde nationale incendiés. Faut-il encore rappeler, dans ce cadre, pour les non-initiés, que Béji Caid Essebsi, le gagnant de ces élections avec un score de 55,68%, fut le candidat de tous les courants anti-islamistes, tous positionnements politiques confondus. L’amertume de la cinglante défaite de Moncef Marzouki, corroborée par ce score, en a fait un aigri politique jusqu’à oser affirmer, quant au rendement du gouvernement actuel en poste depuis moins d’un trimestre : « Je ne suis pas satisfait du rendement du gouvernement [Essid] et je crois qu’il n’existe aucune personne en Tunisie qui en soit satisfait » (voir [3], de la minute 33 :05 à la minute 34 :15). Décidément, il continue à se prendre pour le messie et à prendre les tunisiens pour des benêts, surtout auprès de ses médias chéris étrangers dont font partie la chaîne qatarie Al Jazeera de propagande islamiste, et même djihadiste, et l’agence de presse turque « Agence Anadolu », appelée aussi « Agence Anatolie ». C’est du n’importe quoi, pour ne pas dire autre chose ! Et, lui, a-t-il fait mieux en plus de trois années à la magistrature suprême, à part couvrir et honorer les salafo-djihadistes et leurs soutiens et semer la discorde et introduire la mésintelligence parmi les citoyens ! Lui qui se targue, auprès de qui veut l’entendre, d’être, depuis toujours, un défenseur des droits humains agissant au-delà des frontières de son pays, lui le chroniqueur attitré de la chaîne Al Jazeera sur ces droits, comme le montre, par exemple, son article كيف نكون أحرارا؟ - الجزيرة ( = Comment être libre ?-Al Jazeera), pendant son mandat de président (ou bien avant, ou bien après), a-t-il écrit au moins un mot ou prononcé au moins une parole au sujet des conditions esclavagistes dans lesquelles vivent les 2/3 des habitants du Qatar, pays de l’apartheid par excellence, ces 2/3 d’habitants constitués par cette sous-classe de travailleurs immigrés ghettoïsée, marginalisée dans la vie de la cité et surexploitée, a-t-il écrit au moins un mot ou prononcé au moins une parole en soutien au jeune poète qatari Mohammed al-Ajami, alias Ibn al-Dhib, condamné dans son pays à la perpétuité pour avoir écrit en 2011 un poème ayant pour titre "Poème du Jasmin" où il rendait hommage à la Révolution Tunisienne, exprimant l’espoir que le changement puisse toucher d’autres pays arabes en clamant "Nous sommes tous la Tunisie face à une élite répressive", a-t-il écrit au moins un mot ou prononcé au moins une parole en soutien à Mahmoud Bouneb, ce citoyen tunisien, journaliste d’Al-Jazeera, otage d’une injustice, détenu au Qatar depuis le mois de septembre 2011, qui serait victime de Cheikha Mozah du Qatar dans une affaire de gros sous [4], et j’en passe et des meilleurs ! Autrement dit, lui et les Droits humains, à l’instar de sa protectrice Cheikha Mozah [qui est, aussi, Présidente de la Fondation Arabe pour la Démocratie, domiciliée à Doha, capitale du Qatar, et membre étranger de l’Académie Française des Beaux-Arts (Eh ! oui !)] et les Droits humains, c’est « Paroles, paroles, paroles et encore des paroles ».

Quant aux fraudes et abus dont il est question ci-dessus, le verdict est tombé ce jeudi 23 avril 2015 par la publication du Rapport de l’ISIE relatif au déroulement des élections législatives et présidentielles 2014, Rapport qui a recensé toutes les fraudes à la loi électorale commises par tous les candidats [5]. Et, en haut du podium des contrevenants, qui trouve-t-on ? Eh bien le candidat qui s’est le plus plaint des abus et infractions, à savoir Moncef Marzouki ! Dans le palmarès de ce champion des fraudes et abus, le Rapport de l’ISIE cite l’affichage illégal, la publicité politique et de campagne électorale en dehors des lieux autorisés, comme les administrations publiques, l’appel à la haine, à la violence et à la discrimination, le non-respect du silence électoral, les sms envoyés le dernier jour pour inviter les gens à voter pour lui, l’utilisation exagérée des moyens de l’État dans sa campagne électorale tels que les véhicules du ministère de l’Intérieur, de la présidence de la République et de la Société nationale des transports, la mobilisation d’un nombre impressionnant d’agents des forces de sécurité intérieure et de la sûreté présidentielle pour assurer ses déplacements.

Aujourd’hui Samedi 25 avril 2015 s’est tenu au Palais des Congrès à Tunis le premier congrès du Mouvement du Peuple des Citoyens. À cette occasion, Moncef Marzouki a prononcé un long discours, populiste comme à son habitude, au cours duquel, malgré le Rapport de l’ISIE qui l’a classé champion des fraudes et abus, il a déclaré avec un culot inouï : « Nous ne pouvons pas nous taire devant les graves fraudes que les élections [législatives et présidentielles de 2014] ont connues et il est nécessaire que la justice, qui a été saisie du problème, se prononce sur cette question et il est nécessaire que l’opinion publique connaisse tous les détails de ces fraudes afin que la neutralité de l’administration et des médias soient garantie et afin que ces mêmes erreurs ne se renouvellent pas dans l’avenir ». De plus, pour plaire à ses électeurs islamistes et à leur protecteur, le Qatar, il n’a pas hésité à brandir la « Main de Rabaa » (ou « Main de Rabia », la main droite levée avec le pouce reposant sur la paume), geste qui représente un soutien inconditionnel à la confrérie des Frères musulmans [6]. Il ne s’agit pas d’un geste improvisé, puisqu’il est annoncé, par écrit, dans le chapitre sur les affaires étrangères du texte de son discours rédigé à l’avance, texte que l’on peut retrouver intégralement dans [7]. Comme c’est parti, après le brandissement des doigts de la victoire, Moncef Marzouki va se distinguer, maintenant, par celui de la « Main de Rabaa ». Mais, ce que les islamistes de tous bords attendaient probablement de lui, quand il était aux affaires, quand il sillonnait le monde, du Parlement européen à l’Assemblée générale des Nations Unies, de réunion ou conférence internationale à réunion ou conférence interrégionale,..., lui le Président-voyageur qui en 2 ans a voyagé plus que le Président déchu Ben Ali en 23 ans [8], ce qu’ils attendaient de lui, c’est qu’il ait le courage de brandir la « Main de Rabaa » devant ces illustres auditoires et leurs médias. Et, il ne l’a pas fait (et, il n’osera jamais le faire), car, cela aurait nui à son fonds de commerce de droit-de-l’hommiste en faillite très avancée qu’il essayait de faire fructifier frauduleusement auprès des étrangers, essentiellement non arabo-musulmans.

Salah HORCHANI

[1] http://www.businessnews.com.tn/devant-des-milliers-de-personnes-marzouki-met-en-doute-les-resultats-des-elections-video,520,52305,3

[2] Voir la vidéo, contenue dans la référence [1] ci-dessus, de la minute 11 :25 à la minute 11 :43.

[3] https://www.youtube.com/watch?v=ADGs06mUClQ&feature=youtu.be

[4] http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/060714/le-journaliste-tunisien-mahmoud-bouneb-serait-victime-de-cheikha-mozah-du-qatar-dans-une-affaire

[5] Voir, par exemple, le lien suivant :

http://www.tunisienumerique.com/tunisie-epingle-par-lisie-marzouki-a-commis-le-plus-de-fraudes-lors-des-dernieres-elections/253107

[6] http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/230315/attentat-terroriste-du-bardo-ces-nahdhaouis-qui-sont-freres-musulmans-avant-d-etre-tunisiens

[7]https://www.facebook.com/notes/924317054302181/

[8]http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/280913/le-chant-du-cygne-du-president-voyageur-tunisien

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COMMENTAIRES  

10/05/2015 03:23 par tipa

Monsieur HORCHANI,
Qu’est ce qui vous fonde à croire que Laurent Gbagbo n’a pas gagné les élections de 2010 ? Sa victoire a été confirmée par le Conseil Constitutionnel de son pays, seule autorité politique habilitée à le faire. Votre postulat, "Le Syndrome de Laurent Gbagbo", ne fait que reprendre la thèse à partir de laquelle la mafia internationale et les médiamensonges ont installé l’un des leurs en Côte d’Ivoire .

11/05/2015 07:18 par Salah HORCHANI

@ tipa

Zinochet, aussi, et les autres faisaient toujours confirmer leurs élections et réélections réitérées par les Conseils Constitutionnels de leurs pays !

Salah HORCHANI

11/05/2015 10:17 par tipa

M. HORCHANI,
Tout ce que je vous demande c’est de ne pas vous limiter à ce que vous disent les média mainstream, mais d’affuter davantage votre vision en visitant également des sites d’informations alternatifs et des fora de discussion ivoiriens pour espérer approcher la réalité des choses. Savez vous par exemple que l’auteure de la chanson "On gagne ou on gagne", Antoinette Konan, est une fervente supportrice d’Alassane Ouattara et qu’elle était un slogan de campagne des deux camps ?
Par ailleurs, pourquoi contester la décision du Conseil Constitutionnel ivoirien quand elle est en faveur de Laurent Gbagbo pour l’approuver lorsqu’il désigne Alassane Ouattara en seconde lecture ?

11/05/2015 10:23 par Salah HORCHANI

Moncef Marzouki, coach officiel des Frères musulmans

« Ce mercredi 6 mai 2015, Moncef Marzouki, ancien président provisoire tunisien et ex-militant des Droits humains, était l’invité d’honneur d’un séminaire organisé, à Paris, par la confrérie des Frères musulmans, et cela, en tant que coach pour l’aider à gagner la sympathie des organisations intervenant dans le domaine des Droits humains afin de se refaire une nouvelle virginité auprès de l’opinion publique internationale, surtout occidentale, en vue d’acquérir un soutien mondial en réponse à sa classification d’organisation terroriste par l’Égypte ».

Extrait de :

http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/100515/la-photo-du-jour-ca-y-est-moncef-marzouki-introduit-la-main-de-rabaa-comme-signe-du-salut-collec

Salah HORCHANI

11/05/2015 10:33 par tipa

Bref rappel du contentieux électoral :
Des élections présidentielles se sont tenues en Octobre (le 31, le premier tour) et en novembre 2010 (le 28, le second tour). Ces élections, comme nous le savons tous, se sont déroulées sans le désarmement de l’ex-rébellion – en entorse avec les accords de Ouagadougou – ; Devant le désaccord sur l’appréciation des résultats – le président de la Commission électorale indépendante, sans les autres commissaires et donc de façon unilatérale, et ce, au quartier général d’Alassane Ouattara donne ce dernier vainqueur alors que le Conseil constitutionnel organe juridique des élections proclame Laurent Gbagbo vainqueur –, un contentieux est né ; Pour régler ce contentieux électoral de façon politique en vue de préserver la paix, Laurent Gbagbo propose le recomptage des voix – comme ce fut le cas à Haïti dans la même période et aux USA, quelques années plus tôt –. Cette proposition à dessein pacifique a été refusée par Alassane Ouattara qui a préféré la belligérance, fort du soutien de son ami, Nicolas Sarkozy.

13/05/2015 14:25 par Salah HORCHANI

Moncef Marzouki : comment être libre tout en étant à la solde d’Al Jazeera ?

Le président Moncef Marzouki vient de publier son huitième article, en tant que président de la République, sur le site de la télévision qatarie Al Jazeera. Un article où il parle de liberté théorique qui a du mal à être appliquée dans la pratique
.

Depuis la révolution du 14 janvier 2011, Moncef Marzouki a rédigé douze articles sur le site d’Al Jazeera. Trois avant les élections du 23 octobre, un quinze jours après et huit depuis qu’il occupe le poste de président de la République.
Moncef Marzouki n’en a cure, visiblement, de toutes les critiques qui le ciblent, Al Jazeera et lui-même.

Jamais un président en exercice n’a pourtant commis de tels impairs. Le premier de ces impairs est qu’il est inconcevable qu’un président trouve le temps matériel nécessaire pour rédiger ses réflexions à la manière d’un intellectuel qui rédige dans un blog ou d’une adolescente qui rédige ses notes intimes.

L’autre impair est dans le choix d’un support étranger pour publier ces réflexions. La Tunisie ne manque pourtant pas de titres, imprimés et électroniques, capables de publier les réflexions présidentielles, sans censure aucune.

Enfin, le choix même d’Al Jazeera, pour publier ces réflexions, est objet de discorde et une insulte à l’esprit droit de l’hommiste dont se prévaut Moncef Marzouki.

Pourquoi et pour qui écrit Moncef Marzouki ?
Le site d’Al Jazeera est le média électronique le plus lu dans le monde arabe, bien qu’il ne se classe premier nulle part. Il doit sa notoriété plutôt par le cumul des visites à travers les différents pays que par sa notoriété dans chacun de ces pays arabes. Au Qatar, et d’après les chiffres d’Alexa (non scientifiques et ne reflétant qu’une tendance) , Al Jazeera se classe 35ème site le plus visité et 7ème média le plus lu.

De par les pourcentages de ses visiteurs, le site d’Al Jazeera a le taux le plus élevé en Arabie Saoudite (13,2% de ses visiteurs) où il se classe 129ème site le plus visité, puis en Egypte (12,4% de ses visiteurs) où se classe 152ème , puis aux Etats-Unis (8,4% de ses visiteurs) où il se classe 4515ème, puis au Qatar (6,3% de ses visiteurs) où il est 35ème.

Quant au pourcentage de visite des Tunisiens, théoriquement public cible de Moncef Marzouki, le pourcentage de visite n’est que de 1,8% et le site qatari se classe à la 176ème place.

Loin derrière les médias les plus visités du pays tels Mosaïque FM (la Tunisie représente 82,6% des visites), premier média en Tunisie qui se classe 10ème, sur internet, ou de Business News (la Tunisie représente 82,1% des visites) qui se classe 34ème et occupe la tête des médias électroniques francophones.

Au vu des statistiques d’Al Jazeera, le président de la République n’a donc aucun intérêt à publier sur ce site, au vu de l’audience bien minime de ce site chez les Tunisiens.

Outre les problèmes monstres d’absence de crédibilité et de partialité aveugle frisant l’extrémisme, l’autre souci avec Al Jazeera est d’ordre éthique. C’est bien cette chaîne qui employait le journaliste tunisien Mahmoud Bouneb, actuellement détenu en toute illégalité au Qatar d’où il est empêché de quitter le territoire depuis 2012. M. Bouneb n’a pas été jugé et n’est pas en prison, il est juste interdit de voyage sur une décision de justice contraire à la loi qatarie et basée sur des accusations dénuées de preuves acceptables. Officiellement, on lui reproche d’avoir dilapidé les fonds publics qataris lorsqu’il dirigeait deux chaînes de la galaxie Al Jazeera. Concrètement, le journaliste tunisien n’a pas obéi aveuglément aux ordres de ses maitres de la famille dirigeante de l’émirat. La réaction du pouvoir ne s’est pas faite attendre et a été dans le sillage même de toute dictature qui se respecte.

Paradoxalement, c’est ce même support que choisit le président tunisien pour parler de libertés et de Droits de l’Homme.

Toujours avec l’éthique, un scandale en rapport avec les liens de Marzouki et Al Jazeera a éclaté en mars 2013 avant d’être rapidement étouffé pour qu’il ne soit plus traité par les médias, aussi bien tunisiens qu’étrangers.

En ce samedi 9 mars 2013, Salam Zahran, directeur de Media Focal Center, sise au Liban, affirme que le président tunisien travaillerait pour la chaîne de télévision Al Jazeera et en percevrait un salaire mensuel de 50 mille euros. L’information a été diffusée au micro du journaliste Zouheïr El Jiss sur les ondes de la radio tunisienne Express FM. Elle sera démentie mollement par le chef de cabinet de Marzouki, à l’époque, sur Mosaïque FM, puis le lendemain par le biais d’un communiqué officiel émis par la présidence.

Une plainte sera, par la suite, déposée en justice et impliquera le journaliste d’Express FM et son invité Salam Zahran.

A défaut de pouvoir l’étayer par des preuves, aucun média n’a pu rebondir sur ce scandale. N’empêche la suspicion continue et Moncef Marzouki n’arrange en rien la situation en continuant à « collaborer » avec Al Jazeera. Depuis la déclaration de M. Zahran, le président de la République a publié quatre tribunes. Soit avec le rythme d’une tribune par trimestre.

Pourtant, force est de reconnaitre que face à pareils doutes, n’importe quel homme politique se serait abstenu de continuer ce type de collaborations (en supposant qu’elles soient gracieuses) ne serait-ce que pour couper court aux polémiques improductives et aux suspicions fatales et salissantes.

Mais là n’est pas l’avis de Moncef Marzouki qui continue, contre vents et marées, à éditer ses articles dans un support étranger, financé par des entités ne respectant pas les Droits de l’Homme et ne générant pas une audience respectable digne d’un chef d’Etat.

Source :

http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?temp=1&t=519&a=45849

Salah HORCHANI

15/05/2015 12:49 par Marie D

Madame Horchani,

Je ne connais pas la situation politique de la Tunisie et ne demande qu en savoir davantage, mais je connais tres bien la situation politique de la Côte d Ivoire. Aussi lorsque je lis votre article et les parallèles mensongers que vous faites avec la Côte d Ivoire, en essayant de comparer Laurent Gbagbo à Marzouki, je m interroge. Insinuez vous que Marzouki aurait installé la démocratie en Tunisie ( oui oui, le multipartisme, le financement public des partis politiques, les urnes transparentes, etc... en Côte d’Ivoire, c’est Gbagbo), qu’ il est un militant acharné de la transition pacifique à la démocratie, pour laquelle il a fait plusieurs fois la prison dans son pays ? Et surtout qu il a gagné la derniére presidentielle dans son pays comme Gbagbo ( pas seulement parce que le conseil constitutionnel de son pays l a declaré comme tel, mais parce que les pv de votes qui existent encore, dans le cas de la Côte d’Ivoire l attestent largement et pour que "la communauté internationale s’en assure", il suffirait juste un recomptage des votes, comme indiqué lors de toute contestation electorale. Donc demandez vous pourquoi ce qui a été accepté partout a été preferé aux "bombes démocratiques" en la Côte d’Ivoire) ???
Aujourd’hui Laurent Gbagbo est à la CPI, vous qui connaissez si bien la situation politique de la Côte d’Ivoire, quel bilan faîtes vous entre la réalité des accusations dont il a été victime pendant la crise post electorale de 2011 et les 10 années de diabolisation qu il a subi ? Ou sont les preuves qui devaient jaillir une fois Gbagbo ejecté du pouvoir ? Avez vous suivi récemment les procés des 81 pro Gbagbo qui s’est deroulé en Côte d’Ivoire et en tant qu observateur averti de la situation politique de la Cote d Ivoire, quelles preuves de la culpabilité du camp Gbagbo, en avez vous retenu ? Même les RFI et autres, pourtant anti Gbagbo notoires, cherchent encore, donc votre contribution serait la bienvenue.
J’aurais pris votre article au sérieux, s il n y avait eu ce parallele malheureux. C’est d autant plus dommage que ce site se targue d’être un "journal militant d’information alternative".

Aujourd’hui, l ’actualité en Côte d’Ivoire est que des acteurs politiques majeurs ivoiriens qui l ont combattu avec acharnement dans le passé, réclament aujourd’hui sa liberation en tant que leader politique "deporté" à la CPI.
En 4 ans, pourquoi, les Ivoiriens, n arrivent ils toujours pas à tourner la page du "dictateur Gbagbo, au point que certains sondages le disent clairement, s’il se presentait à la prochaine presidentielle ivoirienne, il gagnerait dés le 1er tour sur tout autre candidat ?
Je ne vous demande pas de me croire sur parole, il suffit de constater le traitement infligé par Ouattara à l Opposition ivoirienne et vous verrez bien quel candidat ou formation politique, il craint le plus.

Ah journaliste, c’est beaucoup de travail, hein !
Bah, c’est quand même un metier non !!???

15/05/2015 14:25 par Marie D

Madame Horchani,

Juste pour votre information, la chanson "on gagne ou on gagne " est de la chanteuse Antoinette Allany, fervente supportrice d’Alassane Ouattara. Dernièrement les supporteurs d’Alassane Ouattara l’on reprise, lors de plusieurs meetings de celui ci.
Avant tout, c’est une chanson tres populaire, qui, avant les extrapolations ou interprétations hasardeuses qu elle a suscité parmi des " observateurs" comme vous, à savoir qu elle inciterait ou annoncerait clairement la fraude electorale et le refus d’admettre une quelconque defaite electorale, c’est une chanson populaire avant tout, tres prisée par les Ivoirienslors des rencontres sportives ( football).
Avant que les "journalistes" leur apprennent que cette chanson était apparu uniquement à la faveur de la presidentielle ivoirienne de 2010 et qu elle indiquait clairement pour "le camp Gbagbo le refus d admettre le verdict des urnes ", pour l Ivoirien lambda, cette chanson, du moins le terme "on gagne ou on gagne", veut simplement dire que l adversaire n est tellement pas à la hauteur qu on ne peut que gagner, bref simplement une fanfaronnade sportive au même titre que notre hexagonal "ce soir,on vous met le feu", lors de joutes verbales entre supporteurs sportifs.
Maintenant, espérons qu aucun homme politique Français n est la mauvaise idée de l entonner, lors de ses meetings, car en cas d’accident ou incendie de son adversaire politique, le coupable serait tout indiqué.

Je ne connais pas les intentions de Marzouki en reprenant la chanson "on gagne ou on gagne", mais en Cote d Ivoire, "on gaqgne ou on gagne" est devenu une expression populaire, une simple fanfaronnade pour railler la faiblesse de son adversaire, pour indiquer qu il ne fait pas le poids. En tout cas, c’est ainsi que les supporteurs de Gbagbo ou Ouattara, bref tout ivoirien le comprend, le reste n’est qu un travestissement de la réalité à dessein.

15/05/2015 14:53 par Marie D

Pour votre info Madame Horchani et je finis par là.
Voici un article du 22 SEPTEMBRE 2009 paru dans le Patriote (journal ivoirien pro Ouattara ), sur la tournée de campagne de Ouattara dans le fromager et le sud bandama : Etape de Lakota

Extrait : "
Les milliers de personnes finissent à peine d’applaudir l’allocution du directeur départemental de campagne Berthé Onagnan que l’artiste Abou Nidal entonne son tube ??C’est le moment’’ repris en choeur par une foule joyeuse. Pour elle, Ouattara doit être au Palais présidentiel, bien sûr. Ce que confirme l’autre artiste, Antoinette Allany peu avant le discours du candidat. Est-ce que vous êtes prêts pour Papa, lance-t-elle à la foule. Cette année, c’est pour lui. Le diable ne fait que remuer sa queue. Il ne peut rien contre la volonté de Dieu . Son titre ??on gagne ou on gagne’’ est dansé par tous. Même Dominique Ouattara ne résiste pas. Quand, sous des applaudissements nourris, Alassane Dramane Ouattara arrive sur le podium, il ne peut s’empêcher de rendre hommage à la foule. Il salue une mobilisation excellente, impressionnante "

http://www.koffi.net/koffi/actualite/67727-Tournee-dans-le-fromager-et-le-sud-bandama-Etape-de-Lakota-Ambiance-de-grand-jour-pour-Ouattara.htm

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