Récemment, je regardai négligemment un troupeau de moutons paissant sur le flanc d’un coteau. Soudain, l’un d’entre s’engagea sur la piste de la parcelle voisine. Il fut bientôt suivi par quelques voisins, compagnons de pâture. Alerté par ce mouvement de silhouettes, d’autres moutons leur emboîtèrent le pas et une translation s’opéra petit à petit sous mes yeux. Lentement, groupes par groupes, grappes par grappes, les uns derrière les autres, tous les moutons prirent la direction de l’autre pré et finalement les derniers qui restaient au fin fond du bout derrière des bosquets furent convaincus qu’il fallait se joindre à leurs congénères. Après quelques minutes, tous à la file indienne s’étaient engagés sur la pente dans les sentiers, de la droite vers la gauche. Bien vite, ils furent tous réunis sur la même parcelle opposée à la précédente.
Mais, très rapidement, le ballet reprit ! De la droite vers la gauche cette fois !
Vraiment, ce jour-là, je pensais aux citoyens moutons et je recherchai une photo sur google-image pour retrouver cette scène de queue-leu-leu, hyper classique. En fait, on trouve sur la toile surtout des troupeaux compacts. Nos photographes passent à côté de la vraie réalité des moutons : ce suivisme dans le mouvement naturel. Les photos de troupeaux, finalement, c’est banal et facile à prendre lorsque le paysan déplace ses bêtes.
Tout ça pour dire ? Que ce serait bien de trouver une photo de ce panurgisme en file indienne pour illustrer cet article.