RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les Talibans sont en train de faire plier les États-Unis

Des négociations sont en cours au Qatar entre les Etats-Unis et les Talibans afghans en vue de mettre fin à 17 années de guerre en Afghanistan. Le repésentant spécial des Etats-Unis pour la reconciliation en Afghanistan Zalmay Khalizad qui mène la négociation pour le compte de Washington, s’est déclaré satisfait des « progrès » enregistrés qui ont trait à des enjeux cruciaux. L’enjeu crucial qui a poussé Donald Trump a ouvrir des négociations de paix avec les Talibans est à coup sûr celui d’obtenir de ces derniers des arrangements qui masqueront que les Etats-Unis ont subi une défaite militaire en Afghanistan et que leur retrait de ce pays qui a fait partie de ses promesses électorales et qu’il a moralement acté en accédant à la Maison Blanche n’ait pas lieu dans des conditions humiliantes pour l’Amérique. Si les Talibans donnent leur accord aux arrangements que les Étasuniens veulent leur arracher, l’on reviendrait inéluctablement à la case départ en Afghanistan, ce qui veut dire qu’ils reprendront ce pouvoir à Kaboul dont ils en ont été chassés par l’intervention militaire étasunienne décrétée par Georges W. Bush en représailles des attentats du 11 septembre 2001 au motif d’en finir avec un régime en accointance avec le réseau terroriste Al Qaïda qui a organisé les attentats.

La perspective du retour au pouvoir à Kaboul des Talibans ne semble pas poser problème à Donald Trump et à son administration qui paraissent miser sur le pari de les convaincre de renoncer à faire de l’Afghanistan le refuge du terrorisme international et à s’intégrer dans une démarche de reconciliation avec les autres parties prenantes afghanes de l’interminable conflit que vit leur pays. Pour ramener les soldats érasuniens de l’Afghanistan ainsi qu’il l’a promis à l’Amérique, Donald Trump n’a qu’une seule solution, celle d’un accord bancal avec les Talibans qui sont prêts à lui concéder toutes les assurances que ses négociateurs ont mises sur la table au Qatar mais qu’ils sont déterminés à enterrer aussitôt que s’opérera le retrait militaire des EU.

Ce n’est pas le régime en place à Kaboul qui sera en mesure de les empêcher de revenir au pouvoir. En 17 années d’occupation étasunienne de l’Afghanistan, aucun des objectifs que les Etats-Unis ont promis de viser n’a été atteint : ni le développement de ce pays ni l’instauration d’un régime démocratique et encore moins la fin de la corruption qui a transformé le pays en une pompe à argent dont la population afghane subit les pires conséquences.

Elle a au contraire accentué tous les maux dont souffrait l’Afghanistan, permettant en cela aux Talibans qu’ils ont chassés du pouvoir de conserver des complicités dans le pays puis d’être en mesure d’opérer un retour en force militaire qui contraint Washington à négocier avec eux. A leur façon, les Talibans administrent la preuve que la superpuissance étasunienne est bel et bien en déclin.

URL de cet article 34497
  

Même Thème
L’horreur impériale. Les États-Unis et l’hégémonie mondiale
Michael PARENTI
Enfin traduit en français. Notes de lecture, par Patrick Gillard. La critique de l’impérialisme made in USA La critique de l’impérialisme américain a le vent en poupe, notamment en Europe. Pour preuve, il suffit d’ouvrir Le Monde diplomatique de novembre 2004. Sans même évoquer les résultats des élections américaines, dont les analyses paraîtront en décembre, le mensuel de référence francophone en matière d’actualité internationale ne consacre pas moins de deux articles à cette question. Signé Claude (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Des millions de gens ont vu tomber une pomme, Newton est le seul qui se soit demandé pourquoi.

Bernard Baruch

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.