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Morne 1er Mai

La tradition a la vie dure, et nous mène durement la vie. Il y aurait/a des « passages obligés » par lequel, en fonction de ses convictions et de ses engagements, l’on doit passer au risque de se « dédire », de « trahir » et de « culpabiliser ».

Il est toujours difficile de se dégager, libérer de la tradition, même quand celle-ci apparaît comme obsolète. Abandonner le tradition, c’est abandonner une partie de soi, de son histoire, de son engagement... et ça on le vit mal, de même que les autres vivent mal notre retrait et nous le font sentir. C’est même tellement douloureux chez certains, qu’ils préfèrent vivre dans le déni et refuser de voir la réalité......

Alors, soit on se défile subrepticement, sur la pointe des pieds, soit on assume publiquement au risque de se faire montrer du doigt.

UN PEU D’HISTOIRE

La création du 1er Mai est incontestablement une conquête politique et un moment important de la prise de « conscience de classe » de la classe ouvrière.

Tout cela se passait à une époque de montée « triomphante » du capitalisme, dans quelques pays qui allaient dominer l’économie mondiale durant un siècle. Dominant par la puissance de leur technologie, la possession des capitaux, le contrôle mondial des matières premières et des énergies, une force de travail abondante, un contexte politique et idéologique susceptible d’asservir « démocratiquement » - et par la violence si nécessaire (fascismes) - le plus grand nombre.

Cette classe ouvrière, déclarée « fossoyeuse du capitalisme » était indispensable aux grands patrons de l’industrie et de ce fait capable de leur faire lâcher de substantiels avantages.

La résultante des luttes entre le Capital et le Travail a été, historiquement une côte mal taillée dont on paie aujourd’hui les conséquences, ou plutôt les inconséquences : des avantages sociaux pour les uns, la conservation du système marchand pour les autres. Les « expériences soviétiques » ont toutes sombré dans la catastrophe avec
retour au capitalisme.

Lorsque les cartes, au niveau des États ont été redistribuées (décolonisation), que le progrès technique a remplacé massivement l’homme par la machine, que les moyens de communication ont permis une explosion de la valorisation du capital (mondialisation), que le marché du travail est devenu mondial,... le Capital s’est adapté,... c’est même
lui qui a façonné la mondialisation. La mondialisation c’est sa mondialisation. Le Travail, lui, est resté sur ses positions ambiguës - réformer plutôt que renverser - et sur ses formes de luttes.

Ainsi, cette « classe ouvrière des pays industriels qui devait anéantir le capitalisme » s’est retrouvée en position défensive, de faiblesse et même en liquidation dans ses bastions les plus puissants. L’ « internationalisme prolétarien s’est volatilisé », les luttes sont devenus obsolètes devant un Capital qui peut les contourner, le refus de l’exploitation a été remplacé par la crainte de l’exclusion.

On ne se bat plus contre le patron, mais pour qu’il nous garde. On ne se bat plus « pour l’abolition du salariat » (article 2 des statuts de la CGT en 1906),... on en redemande.

Le chômage s’est envolé, les services publics sont liquidés, de même que, progressivement, les acquis sociaux. Le système des retraites estpeu à peu liquidé,... Seuls, les gardiens de musée de l’orthodoxie prolétarienne osent ânonner les vieux slogans qui sentent bon la naphtaline ! Nostalgie quand tu nous tiens !

Des manifestations, des pétitions, des occupations, des séquestrations, des lamentations,... il y en a tous les jours... Certains vont même jusqu’au suicide. Résultat : NEANT Rien n’y fait, le Capital sûr de lui continue à prospérer se payant même le luxe de faire payer ses erreurs à ses victimes.

QUE FETE-T-ON EXACTEMENT AUJOURD’HUI ?

A risque de passer pour hérétique, on est en droit de se poser la question.

Jamais un 1er mai n’a été révolutionnaire, point d’orgue ou point de départ de renversement du capitalisme. Tout s’est toujours joué au niveau du discours, des slogans et des symboles. Revendicatif oui. Révolutionnaire non.

Ceci est encore plus vrai aujourd’hui qu’hier.

Hier, manifester, c’était montrer sa force — qui était réelle — c’était arracher des concessions, des avantages au Capital. Aujourd’hui, manifester c’est protester sachant que l’on ne fait qu’accompagner la liquidation des acquis sociaux, des entreprises.

Hier manifester et faire grève c’était mettre le couteau sur la gorge du Capital. Aujourd’hui le Capital se fout royalement de nos mobilisations,... et le dit ouvertement. On manifeste et l’on fait grève pour que les licenciements soient le moins douloureux possibles.

Un 1er Mai sur fond de régression sociale, d’accroissement des inégalités, de liquidations d’un siècle d’acquis sociaux et... d’impuissance dans les luttes.

Hier on montrait sa force. Aujourd’hui on étale sa faiblesse.

C’est dur à admettre, mais il faut bien le reconnaître : nous sommes passés du 1er Mai triomphant au 1er Mai de la soumission et de la capitulation.

Le poids de la tradition, allié à l’hyper bureaucratisation des organisations ouvrières a fait du 1er Mai un véritable mythe intouchable... toute remise en question tenant du sacrilège.

Le 1er Mai fait parti d’un folklore désuet, qui ne correspond plus à la situation stratégique des salariés dans le système marchand.

Ce mythe est tenace,... et on y tient d’autant plus qu’il n’y a rien — ou pas grand-chose - à côté pour exprimer l’aggravation de la condition salariale. Le 1er Mai devient une sorte au messe ou toutes et tous communient, se donnant l’impression de l’unité, de la solidarité et... de l’efficacité. Un exutoire sans lendemain qui se base sur des formes
de luttes aujourd’hui dépassées et un avenir politique et social incertain et plus que sombre.

Qui peut croire aujourd’hui, que dans les conditions d’existence du Capital, de son existence multiforme, de ses capacités d’adaptation et de nuisance, fondé sur un système politique démagogique et manipulateur, des démonstrations de rues peuvent le faire reculer ?

Le 1er mai devient le chant du cygne du mouvement social avant le « grand silence » de l’été.

Ne nous faisons aucune illusion... les gestionnaires du Capital, et leurs marionnettes politiques, se foutent complètement de nos mobilisations, sachant qu’elles ne débouchent sur rien. Ce 1er Mai, pas plus que ceux qui l’ont précédé ces dernières années ne changera quoi que ce soit à la situation qui va aller en empirant.

« Mais si on ne manifeste pas le 1er Mai, qu’est ce qui nous reste pour nous exprimer ? »

Excellente question à laquelle on peut répondre à deux niveaux.

1 - Le peuple a pour s’ « exprimer » les élections dont il n’est plus à démontrer qu’elles ne servent à rien... Tout le monde n’en est pas encore convaincu mais, petit à petit, l’idée fait son chemin....

2 — S’il ne nous reste plus que le 1er Mai, et autres défilés folkloriques,... alors on peut légitimement en conclure que « les carottes sont cuites », et qu’aucun changement social et politique n’est possible.

Y a-t-il une autre alternative ?... certainement, mais encore faut-il ne pas rester le « nez dans le guidon » et suivre bêtement les organisations politiques et syndicales qui « /font leur beurre/ » de la situation dans laquelle nous sommes. Encore faut-il prendre des
initiatives qui aillent dans le sens concret d’un changement...

Alors, le 1er Mai c’est vraiment la « lutte finale » ? On peut en douter.

1er Mai 2010

Patrick MIGNARD

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COMMENTAIRES  

01/05/2010 08:37 par Alexandria

Entièrement d’accord avec ton diagnostic... Défiler le 1er mai, c’est rouler pour les apparatchiks syndicaux « réformistes » (label autoproclamé) et « responsables » (label délivré par le « pouvoir », c’est-à -dire les fondés de pouvoir du capitalisme) qui sont prêts pour le maintien de leurs propres acquis à fourguer les nôtres pour un plat de lentilles sous la table.

Mais n’as-tu pas le début d’une proposition à faire pour le renouvellement de la lutte de classes ? Ton papier est bien déprimant, camarade...

Allez... bon 1er mai... Pour ma part, j’irai rejoindre mon parti sur le trajet : nous serons là pour nous faire connaître. Mais je ne défilerai pas avec mon syndicat.

01/05/2010 09:22 par Néo Résistant

Nous vivons effectivement une fin de cycle, mais la lutte des classes est plus que jamais d’actualité !

"La lutte des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de la remporter."
Warren Buffet, milliardaire.

Je vais également défiler pour ce 1er mai, mais ce sera également derrière un parti dans lequel je me reconnais et qui conteste le système !

http://www.everyoneweb.fr/marredelagauchecaviar/

01/05/2010 09:33 par Marie

Je suis totalement révoltée, choquée par un texte si nihiliste, je rajouterai même très méprisant...

Je n’ai pas le temps de développer et je ne sais même pas si j’en ai vraiment envie....

Ces thèses "y a plus rien qui sert à rien" et qui ne proposent rien à la place, vous remarquerez, sont totale dans l’air du temps d’un certain intellectualisme que je qualifierai de "bobo".

Allez bon ! faut que je calme ma colère et que je me prépare pour la manif !

Salut et bon premier mai !

01/05/2010 09:47 par Marie

Juste un truc quand même :

Allez leur dire aux salariés, aux travailleurs grecs qui sont dans la rue de plus en plus massivement et construisent la résistance et mobilisation populaire, allez leur dire du haut et de derrière votre clavier ; circulez braves gens, y a rien à voir, rien à faire, rentrez chez vous et laissez le capital vous plumer, vous exploiter, vos manifs et grèves ne servent à rien !

Quel mépris et arrogance !

01/05/2010 11:13 par vladimir

bonjour,

Apres le 1er mai, il y a le 3 mai 2010,qu’on commemorera dans x ans :

Appel de la coordination des collectifs de chômeurs et précaires : tous en grève lundi 3 mai !

Une coordination nationale, réunissant à Paris le 3 avril des chômeurs et précaires de Paris, Montreuil, Rennes, Nantes, Angers, Tours, s’est engagée à relayer l’initiative de la coordination régionale de Bretagne appelant, dès le 3 mai, à une mobilisation de tous ceux qui sont touchés par les mesures actuelles concernant la gestion du chômage et de la précarité.

La coordination apporte son soutien aux actions et initiatives de lutte et d’auto-organisation qui ont eu lieu ces derniers temps dans plusieurs villes :

  occupations des Pôle Emploi et des CAF,

  annulations de radiations et d’indus de paiement suite à des actions collectives,

  permanences d’autodéfense politique contre les institutions,

  auto-réductions, mise en place de jardins collectifs et de cantines populaires,

  occupations des mairies, dont celle de Brest plus d’une semaine,

  manifestations, présence aux côtés des grévistes de Pôle Emploi...

Elle invite à intensifier les luttes à partir de ce mois d’avril 2010 afin que se mette en mouvement, le 3 mai, une véritable contre-offensive des chômeurs et des précaires à l’encontre de la logique de contrôle et d’exploitation (de profitation comme la nomment les guadeloupéens en grève générale l’année dernière) qui sous-tend toutes les conditions épuisantes et humiliantes qui leur sont imposées....

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5004

Grève des chômeurs et chômeuses à Bruxelles

Appel à l’occupation de l’ONEm, ce 3 mai, 10h, 60 bld de Charleroi, 1000 BXL

Lançant un appel à la grève des chômeurs, chômeuses et précariséEs, nous savons qu’une idée risque de s’installer chez beaucoup disant que «  ces gens-là sont des profiteurs, des poujadistes, des anarchistes, refusent nos valeurs ! ». Nous leur épargnerons de penser que «  une grève des gens qui ne foutent rien » n’a pas de sens.

Appelant à la grève, nous appelons à trouver du sens, caractériser ce qui par et pour nous y participe.

Chasser des chômeurs et chômeuses alors qu’il n’est qu’une offre d’emploi pour vingt n’a pas de sens. Exiger que nous nous mêlions au «  tous contre tous » n’a pas de sens. Nous le demander au nom d’une sorte d’entreprenariat personnel n’en a pas plus alors que ce que nous appelions hier «  assurance chômage » nous situe souvent sous le seuil de pauvreté et qu’on nous demande non de trouver de l’emploi mais d’en chercher. L’absurde est donc base de ce système.

Nous refusons cette logique où les syndicats, comme Actiris et le Forem, ne font que nous préparer à potentiellement éviter une sanction, sans nous inviter jamais à poser et revendiquer des actes personnels et collectifs.

Nous n’avons pas à être activéEs. Nous sommes actifs, actives dans nos «  communs », dans nos communes. Nous sommes actifs, actives, culturellement et politiquement, en tant que personnes, en tant que voisins et voisines. Mais nos structures, politiques et syndicales, ne mettent pas cela en «  valeurs », ne prennent pas cela en compte. Un système démocratique ne devrait pas servir à déshumaniser, dresser, exclure des personnes, pas plus qu’à propager tristesse et solitude.

Ce 3 mai, dès 10 heure, pour démarrer cette grève, nous vous invitons à bloquer l’ONEm, 60 bld de Charleroi 1000 BXL, afin de marquer notre refus de ce non-sens et de cette non politique.

Refusons de nous laisser harceler, mobiliser, culpabiliser, insérer de force. Refusons de nous laisser contrôler et sanctionner. Refusons d’accepter un travail quelconque sous peine de perdre une allocation de survie. Refusons de participer à la pression mise sur les autres travailleurs et travailleuses. Refusons d’avoir honte de ne vouloir, de ne savoir nous vendre à un prix quelconque ainsi qu’au détriment d’autrui et de l’environnement. Refusons de plier devant la raison économique et les guerres capitalistes. Refusons de renoncer à une écologie politique, non partisane, où articuler sphères personnelles et collectives, où participer, proposer et expérimenter des «  valeurs » correspondant à nos histoires et cultures, à nos attentes et aspirations personnelles et collectives, refusons de renoncer à un «  milieu » où poser des actes «  propres ».

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5018

01/05/2010 15:21 par Edouard

Ce n’est pas méprisant, ni même fataliste de reconnaître que face au capital, les vieux outils de lutte comme les manif et même les grèves ne sont plus des menaces sérieuses. L’auteur ne demande pas au gens de rentrer chez eux, mais plutôt de remettre en question et pourquoi pas faire évoluer les méthodes de luttes.

Il me semble que la Grèce est justement un très bon exemple validant l’article : ils peuvent manifester autant qu’ils veulent, il est certain que le gouvernement grec, quel qu’il soit, suivra les directives européennes. Sinon que faire ? Se transformer en État "voyou" comme la Yougoslavie ou Cuba ?

La fameuse crise financière est un autre exemple, et là c’est quand même du jamais vu, une telle montagne de pognon qui passe du public au privé, et dans le monde entier ! Non seulement c’était du jamais vu, mais surtout c’était clair pour tout le monde, pas comme d’obscures mesures comme les intérêts notionnels ou autres. Et alors que les problèmes (chômage/pension/dette) qu’on met actuellement sur le dos de la crise, ils étaient déjà là .
On ne peut s’empêcher d’y voir une chance rare de contester la domination du capital, la corruption du politique, etc. Alors n’y a-t-il pas eu de manif/grève/lettre ouverte/déclaration de syndicat ? Ou bien il y a eu tout ça mais c’était sans conséquence ?

En fait de conséquence, on en revient à la Grèce qui devient incapable de payer sa dette dont les intérêts grimpent. Et c’est le monde financier, celui-là même qu’on vient de "sauver" à grand frais, qui fait grimper les taux tout en étant les bénéficiaires.

01/05/2010 19:14 par Sortezles

Chez moi, le défilé a été programmé à 1Oh du matin. Sans doute pour ne pas déranger les travaileurs épuisés par une semaine de taf à fond la productivité.

Le 1er Mai représente quelque chose encore. C’est un moyen de descendre dans la rue tous ensemble, et y rester des jours durant pour obtenir des revendications concrètes, structurelles et partagées par tous les salariés. Ce devrait être ça...

Les confédérations syndicales ont sciemment brisé l’élan qui renaissait l’an dernier, en imposant des défilés par corps de métiers et fragmentés dans le temps. Alibis, les "temps forts" pour la CGT, "peser sur les négociations de manière responsable" pour la CFDT, "imposer des revendications de manière indépendantes des mots d’ordre généraux" pour FO.

Pour ma part, je suis d’accord avec l’analyse lapidaire que porte Xavier Mathieu sur la Conf CGT. Elle me semble valable pour toutes les confédérations, qui font tout simplement de la collaboration de classe, par peur d’assumer des responsabilités difficiles face à un pouvoir qui joue sur le "consensus" et les médias vecteur de l’étouffement des luttes.

La lutte syndicale, la lutte politique, sont des luttes. Il ne peut y a avoir d’acquis réel et durables sans un affrontement avec des pouvoire, d’autant plus quand ils prônent la paix sociale et organisent la division, l’occultation et la manipulation des luttes et des leaders.

L’échec est patent. Ce 1er Mai n’aura aucun résultat positif pour les luttes. Au contraire, il consacre la lucidité des salariés et autres qui ont très bien perçu que Thibault, Chérèque et autres les conviaient à faire de la figuration sans suite.

01/05/2010 21:29 par Maryvonne leray

C’est une bonne description de la réalité des choses... la lutte des classes c’est finit... pas tout à fait sans doute... mais l’heure de la révolution est passée et nous ne l’avons pas entendu sonner... Nous ne l’entendons pas parce que nous ne sommes pas capable de regarder la réalité en face et donc de l’analyser ... la dialectique est la science du réel disait Engels ...

Il n’y aura plus rien à nationaliser... l’outil de travail fout le camp en même temps que les capitaux. On se bat pour le droit à une retraite qui n’aura même plus lieu d’être puisqu’il n’y aura plus de travail ...

Plus on manifeste plus le capitalisme triomphe ...

Car ce qu’il faut c’est s’emparer des moyens de production, ce qu’il faut c’est relever la tête et refuser...

refuser de payer une dette qui n’en n’est pas une puisque c’est seulement l’argent du peuple que les banques ont fait mine de prêter...

Tout va mal parce que nous voulons que cela aille mal...

Foule esclave debout ...

01/05/2010 21:44 par kounet

Marie, je te trouve sympathique..Mais si je rencontrais les manifestants d’Athènes, je leur conseillerais vivement de rester dans la rue jusqu’à ce qu’on leur redonne leur salaire et le reste et tant qu’on n’irait pas chercher l’argent volé là oû il est, ce que tout le monde sait .
Le premier de Mai avec nos syndicats qui cautionnent tout et acceptent la discussion sur tout, alors qu’ils ne devrait pas y en avoir sur les retraites ni sur les salaires, je ne défilerai plus pour amuser les grands voyous capitalistes.
L’heure n’est plus à la marche à pied, elle est, me semble-t-il à déquiller complètement ce système destructeur et assassin.
L’heure est aux soviets !

02/05/2010 07:51 par Anonyme

...Les formes de luttes classiques sont devenues stériles ;il nous faut l’admettre et en trouver d’autres.
Il faut tout simplement se révolter, ne plus accepter l’ordre établi.

02/05/2010 11:42 par CN46400

Avril 68 : Dans le Monde "la France s’ennuie" par Pierre Viasson-Ponte, un "ponte" du "Monde"..............

02/05/2010 12:31 par Anonyme

Contrepoint joyeux à cet article, ces 17 affiches pour la grève des chômeurs

Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi !

02/05/2010 12:36 par Jolly Roger

Oui enfin lutter avec des gens qui hurlent à la mort du système capitaliste une bouteille de coca cola à la main...

02/05/2010 14:14 par Marie

Non les luttes classiques n’ont rien perdue de leur pertinence !

Les freins objectifs à la mobilisation massive :

1/ Manque de perspectives politiques de transformation de la société

Qu’attendre des partis politiques englués dans l’acceptation de leur participation au parlement européen ?

L’absence de projet politique du PCF tient à cela, tout comme tous les autres partis de la gauche européenne avec comme résultat leur perte d’audience dévastateur (montée de l’extrême droite dans les couches populaires).

Sans ligne politique lisible, pour exister il se rend dépendant soit de la sociale démocratie soit du front de gauche, essentiellement PG, construction artificielle s’intégrant parfaitement au PGE.

L’avenir nous le dira, mais je pense que la volonté du PC est de tendre à son autodestruction.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_de_la_gauche_europ%C3%A9enne

A contrario on remarquera que le KKE n’a pas adhérer au PGE , qu’il est des fer de lance de la bataille politique en Grèce.

http://fr.kke.gr/

2/ Manque d’offensive des confédérations syndicales.

Engluées tout pareil dans la CES, notamment la CGT, historiquement un syndicat de lutte, qui fait le choix de l’alliance maintenant systématique avec la CFDT, syndicat réformiste.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_europ%C3%A9enne_des_syndicats

Les reculs idéologiques, à la fois politiques et syndicales, depuis plusieurs années, n’ont pas permis de construire une analyse et des perspectives de lutte à la hauteur des enjeux pour la classe ouvrière, l’ensemble des salariés ni l’adhésion massive de ceux ci à l’action collective.

Encore à contrario, le PAME (syndicat des travailleurs grecs, lié au KKE) a été à l’avant garde des luttes en Grèce, les autres centrales syndicales réticentes, par les mobilisations importantes du PAME depuis le début de l’année, se sont jointes aux appels , notamment celui de la grève générale pour le 5 mai.

http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-retour-sur-la-greve-de-48-heures-du-21-22-avril-organisee-par-le-pame-un-pas-decisif-dans-l-intensification-de-la-lutte-49475019.html

Hier, 1er mai, alors que le PAME réunissait plus de 20 000 salariés (selon la police,,,) les autres syndicats n’en réunissaient que 5000 (pareil).

3/ contexte politique et médiatique profondément réactionnaire.

Les reculs idéologiques en Europe et en France ont permis une avancée majeure de la droite et extrême droite, et ceci bien tranquillement depuis des années et une incapacité, ou un sentiment d’incapacité pour la majorité des salariés de penser pouvoir agir sur le cours des évènements.

La droite au pouvoir profite et accentue cet état de fait avec les me(r)dias à leur bottes, ainsi voit-on surgir des campagnes qui n’ont rien à voir avec les préoccupations populaires tel le projet de loi sur la burqa et tous les évènements qui s’y rattachent, faisant écran de fumée sur ce qui préoccupe réellement les salariés, l’emploi, les salaires etc...

Ainsi, ce n’est pas la pertinence des outils de lutte qui sont obsolètes, mais l’analyse qui les sous tend actuellement.

Seule l’insurrection populaire pourra faire reculer le capital, elle ne peut être spontanée, le potentiel est là cependant, reste qu’il appartient à chacun de nous, là où il est, d’y travailler.
«  Il ne peut y avoir de révolution sans organisation révolutionnaire » et il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire,

la spontanéité des masses est un leurre.

Les choses ne sont pas figées et nous devons oeuvrer dans nos organisations respectives à faire évoluer l’analyse, le niveau de conscience et la radicalisation des luttes en force et en action.

L’histoire nous démontre que la situation d’un jour n’est pas celle de toujours, le premier mai est la journée internationale des travailleurs, arrêtons d’avoir une vision franco française, regardons ce qui se passe dans le monde, rien n’est inéluctable !

Cuba et l’Alba nous en donne l’exemple !

Le peuple Grec aussi !

N’hésitez pas à aller voir la force en images d’un peuple en phase avec ses dirigeants :Cuba Si Lorraine

02/05/2010 19:18 par Anonyme

Les français vivent sur le dos du monde "non civilisé".
La seule difference entre les français "riches" et les autres français consiste en leur part du butin volé.
Il n’y plus de classes en France. Il n’y a que des complices.

03/05/2010 18:51 par Sortezles

Une recherche rapide sur le site du Who’s who nous apprend que 13 syndicalistes FO ont leur biographie en place dans le Gotha, 5 CGT et 3 CFDT...Sans doute pas des responsables de base.
Pour avoir sa biographie dans le Who’s who il ne faut pas la demander, le Who’s who décide seul si vous faites partie du gratin ou non. Mais vous êtes tout à fait libre de refuser de figurer dans cette vitrine de la bonne société.

Pour clore le tableau du syndicalisme radical, on a eu la délicieuse surprise de voir Jean-Christophe Le Duigou être distingué au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur, ces jours derniers, comme responsable syndical, bien entendu.

04/05/2010 20:28 par eric faget

Anonyme du 02/05n 19:18, viens faire un tour derrière chez moi tu verras les complices qui dorment dans la rue.

eric faget clown pas anonyme

04/05/2010 22:27 par ppkalou

La seule grande et vraie manifestation qui nous sauvera, se doit d’être sans bannières, hormis celle de l’anti-capitalisme. Elle devra nous mener physiquement, conscient de nos forces et de nos faiblesses, au coeur des institutions, productives, politiques et financières, quelque soit la date.
Le reste n’est que promenade de santé…pour le grand capital

05/05/2010 11:05 par Sortezles

Oui, être "anoyme" ne permet pas de raconter n’importe quoi, ou identifié d’ailleurs.

On est pas complices du Kapital qui délocalise que je sache ni des bavures policières. Pas plus que de l’extrême-droite que des ânes en 4X4 et des jeuns loups ont amené au pouvoir.

Les instruments institutionnels de choix, d’opposition et de révolte, le vote particulièremnet, on les a toujours utilisés pour refuser, repousser ce colonialisme, comme les syndicats où on a adhéré et lutté, sans parler des manifs et des articles sur le Net.

Ces petits leçons genre Greepeace matiné de Dupont-Aignan, font du bruit avec la bouche, mais on entend rien quand elles arrivent au sol.

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