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Rififi dans l’hémicycle

Une controverse aussi méphitique qu’arriérée secoue l’Assemblée. L’origine de cette confusion ? Le conflit slave mènerait bataille sur les bords de la Seine ? Ouf ! Non ! Rien de tout cela, les hostilités restent contenues sur les rives du Dniepr. « Retourne en Afrique » serait l’objet de la querelle.

Depuis longtemps, les Africains d’Afrique et d’Amérique, en souriant, ont pris le pli de ces invectives. En effet, en se déridant ! Autrement, en réexpédiant l’invitation à son envoyeur, les conséquences eussent été des plus néfastes au sujet de l’économie occidentale. Ceci dit, la démarche raciste pervertissant le monde devrait tôt ou tard trouver son épilogue dans un traitement honnête de la question. Comment y parvenir ?

-En repérant les contradictions suintant des milieux ayant confisqués la planète, d’une part.
- En se posant la question : l’occident, peut-il se suicider en éliminant le racisme ? En second lieu.
- Dans un troisième mouvement, la résolution du mystère désignera la ségrégation comme un choix, né à la suite des voyages de Colomb.
- Ainsi, nous glisserons sur un autre rythme afin de saisir la lassitude du monde face à une situation de soumission prétendument éternelle. Toutefois, relativement aux discriminés, il paraîtra urgent de passer à l’offensive.

Après l’assassinat sans foi ni loi du général iranien, Soleimani, forfait revendiqué avec suffisance par le président étasunien de l’époque, des incidents éclatèrent dans la région, notamment en Irak. Dans le feu des événements, le Parlement irakien vota le départ des troupes étasuniennes demeurant à ce jour dans le pays. Les champions toute catégorie confondue, de démocratie et droits potentiels, refusèrent de s’en aller. Pourtant, des murs sont dressés le long du Rio grande afin d’interdire l’entrée du pays aux indésirables. A l’avènement de l’actuel président du Mali, Assimi Goita, la France reçut, calée dans un fauteuil inconfortable, une lettre lui signifiant son départ. Le pays d’Europe dont les élus discutent de janvier à décembre des moyens de renvoyer les étrangers dans leur pays d’origine, ne se résout point à faire son deuil de l’Afrique. Ainsi, ces deux faits révèlent la contradiction lorsque l’offensive contre la discrimination raciale revient sur le tapis en Occident. Ceci dit, pour quelle raison la lutte contre ce phénomène revêt une teinte particulière dans les pays de l’alliance atlantique quand des crimes se perpétuent ailleurs dans le monde ?

L’occident viole l’intimité des peuples à travers un pseudo-universalisme dont il serait le garant. Cependant, son sanctuaire demeure imperméable aux autres tout en se drapant du manteau des droits humains. Il a fallu deux cent cinquante ans pour voir un Afro-américain à la maison blanche. En Europe, avec la montée en puissance de l’extrême droite, l’équivalent européen n’est pas pour demain.

Toutefois, le ségrégationnisme ne représente aucunement une innovation en Occident. La pratique est cultivée dans la sphère depuis les dites grandes découvertes. S’il existe une immigration, dénotée extra-européenne, importante dans certains pays occidentaux, la singularité s’explique par l’appel de l’industrie aux travailleurs étrangers à une certaine époque. Depuis, ces prolétaires et leurs descendants se voient dans la situation d’une balle de ping-pong entre les mains de politiciens réactionnaires, privés d’idée progressiste afin de redonner un souffle nouveau à la machine économique. Entre autres contrastes, le terme “ racisme ” existe et concerne tous les êtres susceptibles de subir des discriminations en raison de leur appartenance ethnique. La venue en occident d’un concept antiraciste excluant une multitude pour mieux protéger une frange interpelle. Pour quelle raison la République ne serait point menacée lorsque Amadou et Aziz subiraient des actes discriminatoires ? L’inadmissible devrait être de mise pour tout le monde sous le même tempo. Cette négligence entretiendrait l’idée latente, voire établie, d’une certaine infériorité diffusée insidieusement depuis les Lumières. Le pape en voyage à Bahrein invite les responsables de cet État du golfe persique à ne point violer les droits humains. Ceci dit, faire la leçon à son hôte dans sa propre maison ne semble nullement convenable. Néanmoins, il eut été judicieux de la part du maître de céans d’attirer l’attention du chef du Vatican sur l’Amérique africaine et amérindienne où des millions d’êtres espèrent le mea-culpa de l’Église.

Sans passer en revue tous les actes, prétendus neutres, nourrissant cependant le racisme au quotidien, un fait étonnant pour l’époque n’émut point l’élite dirigeante européenne. Durant les temps forts du covid-19, deux médecins français proposèrent d’expérimenter un vaccin en Afrique. Quel état d’esprit animaient ces émules du docteur Mengele en rendant publique leur trouvaille ? Cette dissonance dans un monde soi-disant garant des droits humains ramène le débat dans un univers plus prosaïque en dévoilant une éducation raciste masquée et ordinaire comme l’atteste cet extrait d’un rapport de dix-huit chefs de service français exerçant en Martinique durant l’année 1953. « Il existe relativement peu de locaux habitables par des européens. Ce pays est très en retard au point de vue évolution économique et sociale. Les réalisations médico-sociales sont celles du siècle dernier. Au point de vue habitat, le Métropolitain, astreint à subir ce climat tropical, ne peut de par ses conditions de vie antérieure, ses difficultés d’adaptation, supporter de vivre lui et sa famille dans la case, habitat normal de la grande majorité de la population ; de même, s’il veut garder sa santé et maintenir son rendement, il doit garder comme base de son alimentation les produits importés de « Métropole ». Si l’Européen veut garder son autorité indispensable au bon accomplissement de sa tâche, il doit veiller particulièrement à son vestiaire, car il transpire plus facilement que le natif du pays et doit changer fréquemment de vêtement ».

Le constat, à propos de la misère régnante, demeure fondée. Cent cinq ans après « l’abolition », le béké restait seul maître à bord. Toutefois, le sentiment ségrégationniste est palpable et domine sournoisement en Europe de nos jours.

Nonobstant, ces incohérences, le moment de se poser les vraies questions et de mettre le doigt sur le point douloureux est venu. Afin de combattre le phénomène raciste, peindre ses caractéristiques demeure nécessaire. Par conséquent, a-t-il toujours existé ? Quand, en quelle circonstance cette singularité s’est-elle présentée sur terre ? Le sujet mériterait d’être saisi par ce bout pour le décortiquer. Cet aspect de la question renvoie à l’établissement de la vérité historique. Or, ce nœud demeure un tabou en occident. Non, le racisme n’a pas toujours existé sur la terre ! La déception est apparue tardivement en tenant compte de l’odyssée humaine. La guerre, dit-on, surgit vers le milieu de l’âge du bronze et se justifierait par l’émergence des métaux, dont l’alliage cité. Toutefois, les pointes de flèche et tomahawks utilisés par les Amérindiens pour affronter les envahisseurs étaient extraits de la pierre. Donc, la manifestation de la guerre ne se démontre aucunement par la découverte des métaux, mais par l’arrivée d’autres humains sur le territoire des sédentaires de l’époque. Qui sont ces nouveaux venus ? Avant d’y répondre, il faut savoir que les yeux, dits bleus, ont toujours persisté en Afrique, et ce, à la même fréquence que l’albinisme. Aux îles Salomon, dans le pacifique, des humains à la peau noire, aux yeux bleus et aux cheveux crépus et blonds y vivent depuis les migrations africaines du paléolithique. Ceci dit, cette teinte blonde n’est point une caractéristique africaine. Comme les deux autres, ce sont des anomalies chez le naturel du continent ancestral. A la fin du processus évolutif, le feu ayant fait de l’hominidé un homo-sapiens, ce dernier essaima à travers le continent originel avant de franchir la mer rouge, l’isthme de Suez et le détroit de Gibraltar. Ce n’est là, nullement, le parcours d’un singe, autrement comment expliquer les dessins de la grotte de Blombos, en Afrique du Sud, vieilles de 73 000 ans et ses baguettes gravées ? L’os d’Ishango, la première calculette du monde ? Les singes, seraient-ils capables d’extraire des pigments pour dessiner ?

Un bonobo, est-il en mesure de réaliser la traversée de la mer rouge en barque ? Comment mettre au clair l’établissement des Andamans dans leurs îles depuis 60 000 ans et l’implantation des Aborigènes d’Australie sur leur sol à la même époque ? Nous pourrions poursuivre avec les premiers habitants de la terre de feu et du Brésil ! Non ! Ce n’est aucunement un demi-homme ou demi-singe qui laissa l’Afrique pour entrer en Europe. Un être blanc découvrant le feu entre le Portugal et l’Oural à la préhistoire, cette image ne s’est jamais produite sur la terre. La raison en est simple : l’Africain mis à part, la préhistoire ne concerne aucune autre variété humaine. La maîtrise du feu, les langues, le calcul, le sens de l’organisation, car il en faut pour entreprendre un tel périple à travers la planète, la solidarité, l’entraide étaient déjà de la partie. Jusqu’au milieu de l’âge du bronze, 5 000 à 8 000 ans avant Jésus Christ, l’Africain régna seul en maître sur la terre. Tous les dessins retrouvés dans les grottes, toutes les statuettes découvertes çà et là demeurent ses œuvres. Les dolmens et tous les sites de pierre restent ses créations. Toutes les inventions initiales et profitables à l’humain existaient à cette époque. Donc, comment est arrivé le racisme ? Durant la période des glaciations, des Africains demeurèrent bloqués dans la région du lac Baïkal en Asie. Au dégel, certains continuèrent leur marche vers le nord et devinrent les Esquimaux et les asiatiques actuels. D’autres passèrent le détroit de Béring et donnèrent les Amérindiens du Canada et des États-Unis tandis qu’un autre groupe reflua vers l’ouest.

Grâce aux particularités portées par l’Africain, ce dernier a survécu dans ce milieu froid impropre à l’éclosion de la vie. Transformés, ces êtres se heurtèrent à leurs frères sédentaires occupant le terrain depuis des millénaires dans la partie occidentale de l’Eurasie. Cependant, les nouveaux arrivants, ont-ils perdu uniquement leur aspect physique originel ? Leur apparition coïncida avec la venue d’un phénomène jusque-là inconnu, la guerre, et entraîna certainement le racisme puisque ces voyageurs nomades présentaient un aspect inhabituel. Afin de répondre à la question posée, nous éclaircirons le sens du mot humain : ce dernier serait un être compréhensif, compatissant et manifestant de la sensibilité. En somme, qui ne peut demeurer insensible à la souffrance de l’autre humain. Traversons les siècles et arrêtons-nous aux Amériques. Des êtres endimanchés se pressent vers un lieu de spectacle. La représentation à l’affiche, une necktie party, peut prendre l’allure d’une pendaison ou d’une grillade de « nègre » aux États-Unis, avant et plus ou moins après la guerre de Sécession. La grillade, comme la corde, réclamait un sujet vivant. Plus au sud, dans l’arc caribéen, en Haïti, Martinique et Guadeloupe le spectateur se voyait proposer une pendaison par un pied ou le supplice du tonneau clouté. Enfermé dans le baril et soigneusement pris en charge par les pointes acérées, le convoi dévalait la pente sous les ovations des spectateurs à chaque rebond provoqué par les cailloux intentionnellement posés sur le trajet.

Comment saisir cette insensibilité face à la souffrance de l’autre ? Seul, le désir d’usurper, acquis culturels et biens, l’explique. Les nouveaux arrivants éliminèrent les propriétaires des lieux en s’appropriant la préhistoire et firent remonter leurs racines à l’origine du feu et de la parole en réalisant une substitution parfaite. Plus tard, des dits intellectuels, philosophes et savants affirmeront que l’Afrique n’est jamais rentré dans l’histoire. Par quel procédé s’installa cette usurpation ? Le mensonge et la falsification furent les éléments clef de la besogne. L’Afrique se vit amputé de l’Égypte et la culture égyptienne antique disparut de la formation de la Grèce et, plus tard, de celle de Rome. Puis le phare de la civilisation africaine devint blanc. Si Cheikh Anta Diop usa de méthodes sophistiquées afin de démontrer la réalité de l’Égypte, de nos jours le simple bon sens suffit à rétablir la vérité. Le nouvel Africain venant des steppes eurasiennes pratiquait la crémation. La pyramide n’est qu’une tombe géante occasionnée par la folie des grandeurs des puissants. Bien sûr, nulle trace de tombeau démesuré ne troue le parcours des nouveaux venus, en Asie ou en Europe. Des êtres ne possédant aucun savoir-faire en matière d’édification de gros œuvres et ne cultivant nullement la notion d’enterrement bâtiraient subitement des pyramides afin d’enterrer leurs rois ?

Le moyen-âge finissant, la captation du passé africain et le mensonge se révélèrent de circonstance pour construire un monde basé sur la prédation. Démuni de matières premières, les hostilités dans l’est du sous-continent le prouvent, l’Occident, privé de moral, se lança à la conquête du monde afin de survivre. Du coup, le racisme et le mépris retrouvèrent un nouveau souffle. La conjoncture exigeait de se convaincre d’une supériorité supposée et l’insensibilité évoquée s’exprima dans toute sa plénitude. L’Église vint en renfort et stimula les énergies. L’Occident, peut-il se suicider en luttant de manière digne contre le racisme ? La réponse demeure négative et dessille les yeux au sujet de l’hypocrisie incrustée dans le domaine. Une phrase récente du président des EU illustre le contexte : « Le monde doit être unipolaire et nous devons prendre son commandement ». Entendez par là : seul, l’Occident doit rester maître à bord. En dernière analyse, le racisme demeure l’expression d’une volonté, celle consistant à détourner les richesses du globe terrestre au profit d’une entité unique. C’est le modèle en vigueur dans les colonies et exercé dans le contexte néo-coloniale et impérialiste ou nul contrat gagnant-gagnant n’est concevable.

Ainsi, le phénomène ségrégationniste se révèle un vecteur, un outil pour prolonger, protéger et consolider une entreprise de prédation. Sans mépris de l’autre, point de capitalisme. Le procédé est donc un choix délibéré, puisque le schéma actuel reflète les images des quatre derniers siècles. Comment doit réagir l’humanité ? En conservant les lunettes données par l’usurpateur et bêler comme des moutons à la fin de sa messe ? La réalité vécue dans le monde depuis Colomb est une escroquerie. Lorsque l’on sonne à la porte de l’humanité avec deux âges et demi de retard, dans des conditions accidentelles, affublé du titre de civilisateur tout en ignorant le contenu du terme, on nage dans la couillonnade. On ne se prétend pas guide de l’Humanité en agitant un flambeau, quand tout était déjà inventé à son arrivée. « Le monde libre », autrement dit, l’usurpateur, sera mis sur la touche afin de permettre au monde de reprendre sa marche réelle.

PS : en illustration, l’os d’Ishango.

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