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Allez-donc vous faire voir... chez les Grecs !

Ah que je me sens européen quand les Grecs résistent pour nous tous ! Et je ne suis pas le seul.

Regardez-les nos « élites » s’effaroucher de la déculottée subie par les pions de la finance que représentent le FMI et le Parlement Européen… L’Allemagne s’agite, les bourses ont peur, mais les peuples de l’Europe reprennent espoir : quoi, il serait possible de dire non ? Un peuple pourrait défier à lui seul tout un empire ?

C’est qu’il existe non pas une Europe moribonde et autoritaire, mais deux Europe ! Celle des financiers et de leurs employés d’une part, et celle des peuples de l’autre…

Imaginez donc ce qui pourrait advenir grâce aux Grecs : ils pourraient refuser la dette et l’austérité, faire baisser la misère et la violence… et entrainer les autres dans leur sillage. Peut-être même prouver à tous qu’on peut s’en sortir sans en sortir (de l’Europe !), et que notre destin ne dépend pas d’eux mais de nous.

Que va-t-il se passer maintenant si la gauche prend le pouvoir en Grèce ?

Le parti Syriza va-t-il aller au bout des choses et remettre à plat la question de la dette (et donc la question de l’Euro et de l’Europe) ? Et si la Grèce décidait de rester dans l’Europe tout en refusant la dette, ou si elle faisait défaut ? Cela impliquerait-il une renégociation des traités, ou même une réinvention de la démocratie ? Et que feront les autres ? Et la Troïka laissera-t-elle la Grèce sortir avec le risque d’entrainer les autres vers la sortie (ou l’explosion) de l’Europe, ou va-t-elle les contraindre à rester ? De quelle manière s’y prendra-t-elle ? Et si elle décidait de sortir de l’Europe, ou de l’Euro, quelles conséquences pour le pays, quelles conséquences pour l’Europe ?

Quoiqu’il en soit, il faudra bien que les masques tombent et que les dirigeants européens montrent ce qu’ils ont dans le ventre. C’est une partie serrée dont les cartes ont été redistribuées ces derniers mois. Il est attendu que « les marchés » vont tenter le bluff encore une fois, et tout tenter pour éviter à la gauche grecque sinon d’obtenir le pouvoir, au moins d’accomplir le programme qu’ils disent vouloir réaliser : nous avons déjà été déçus il n’y a pas si longtemps. Car c’est à la peur des marchés que l’on juge des intérêts du peuple : plus elle est grande et plus les citoyens reprennent espoir. Et ils en ont besoin, c’est peut-être même le dernier. Au moins pour les Grecs.

Mais laissez-moi rêver, les occasions sont si rares… Rêver que les Grecs montrent aux autres peuples que la misère et l’austérité ne sont pas une fatalité, rêver que dans un même élan fraternel tous les peuples européens se soulèvent pour soutenir les Grecs dans leur combat pour une Europe des peuples et non plus celle des banquiers, des affairistes, des politiques et des pots-de-vin. Rêver qu’après l’exemple grec on puisse crier partout que les marchés, comme les politiques, n’ont que le pouvoir qu’on leur prête, que leur dette c’est du vent… Et si l’on s’apercevait que les Grecs avaient la capacité de rebondir sans payer deux fois (une fois pour eux, une fois pour les banques), comme l’a fait (avec ses faiblesses et ses particularismes bien sûr) l’Islande avant eux, que ne serions-nous pas capables de réaliser ensuite ?

Et enfin, enfin, pour rêver encore un peu, nous pourrions enfin dire à tous ces voleurs qui nous oppriment d’aller se faire voir, et chez les Grecs !

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

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COMMENTAIRES  

05/01/2015 16:27 par denis

Bonjour,
c’est quoi cette question ?
"Et si la Grèce décidait de rester dans l’Europe tout en refusant la dette, ou si elle faisait défaut ? "
rien dans les traités ne parle de la sortie d’un membre de l’union, alors cette question est la pourquoi ?

05/01/2015 17:50 par nicol4s314

Pas mal le tee-shirt sur la photo.

Pour Denis, de quels traités parles tu ? Si c’est ceux de l’Europe, si. La question de la sortie d’un membre y est abordée (encore heureux, sinon ça serait une "prison des peuples").
Au contraire je crois que la question à sa place ; il me semble bien que la doxa habituelle soutient que si la Grèce veut rester dans l’UE elle doit accepter de payer sa dette car en contrepartie elle bénéficie de mécanismes comme le MES ou je ne sais trop quoi, en gros elle est ligotée par un ensemble de règles contraignantes qui justifierais l’austérité imposée au peuple ; sous-entendu tu payes et tu fais comme on te dit ou tu sors à coup de pompe dans le cul.

Et je crois donc que l’auteur suggère que peut-être les grecs pourrait envoyer balader tout ce merdier (ne pas payer la dette ou seulement une partie, comme a fait l’Islande) sans pour autant se faire éjecter de l’UE. Enfin c’est comme ça que je l’ai compris.

05/01/2015 22:43 par Caleb Irri

@ nicol4s314

Merci d’avoir si bien répondu à Denis, c’est bien cela : rien ’oblige la Grèce à rembourser une dette illégitime, et rien ne l’empêche de rester dans l’Europe... C’est le peuple qui doit décider de ce qu’il veut.

06/01/2015 01:03 par denis

Bonsoir,
la tournure de la question qui me dérange est le " et si " car je suis très conscient que la Grèce est maître de son destin si syriza remporte "ce que je souhaite " ces élections.

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