RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Retour de Bolivie. Chroniques boliviennes n°4 - Le blog de Jean Ortiz

La CIA nationalisée

La liste est longue des méfaits, ingérences, violations de la souveraineté, « achat » de dirigeants politiques, espionnage, sabotages, corruption, coups tordus, coups d’Etat, de la CIA en Bolivie. Les Etats-Unis avaient fait de la Bolivie une sorte de protectorat, un pays soumis où l’ambassade de Washington faisait la loi, les gouvernements... C’était avant, avant EVO, avant la souveraineté et la dignité.

Selon l’ouvrage très précis et détaillé de Stella Calloni, EVO dans le viseur (ed Punto de Encuentro, Buenos Aires, 2013), dès l’élection de Evo Morales en 2006, la CIA a travaillé à le renverser, notamment par la tentative sanglante de putsch « civico-préfectoral » du second semestre 2008, les manœuvres visant à fractionner le pays en provoquant la sécession des départements « blancs » et riches de la « Media luna ».

En mai 2004, avec la complicité du président Carlos Mesa, la CIA avait même installé son bureau au sein du palais gouvernemental, sous couvert de « mission anti-terroriste ». Cette « Unité des affaires stratégiques du ministère de la présidence » couvre en fait l’officine de la CIA.

De la même manière, le « Groupe militaire de l’ambassade des Etats-Unis », dépend de la CIA et du « commando sud » de l’armée yanquee. L’ambassade étasunienne à La Paz aidait ouvertement l’opposition et le putschisme.

La CIA manipule et finance des ONG, des « fondations » officiellement conçues pour « l’éducation démocratique » (la NED), ou « l’aide au développement » (l’USAID). L’USAID peut être considérée comme le bras politique des Etats-Unis. La NED, fondée par Ronald Reagan à la fin de 1982, se charge en fait de la déstabilisation des gouvernements progressistes et anti-impérialistes.

Depuis quelques années, les ingérences de « l’empire » en Bolivie portent le masque de la « guerre contre la drogue » ; elles utilisent à cette supposée fin la Drug Enforcement Administration (DEA), agence anti-drogue des Etats-Unis, et surtout « service (barbouzier) de renseignement ».

Le gouvernement Morales a riposté avec vigueur aux ingérences multiples de Washington en expulsant l’ambassadeur Philip Goldberg, en 2008, et en chassant les fondations, les officines officielles et officieuses de la CIA. Les moyens de la DEA ont été confisqués par La Paz, les fonctionnaires « gringos » priés de quitter la Bolivie, et l’agence yanqui remplacée par la Force spéciale bolivienne de lutte contre le narcotrafic (FELCN).

URL de cet article 28192
  

Même Auteur
Vive le Che !
Jean ORTIZ
Comment expliquer en 2017 le prestige têtu de Che Guevarra, la fascination qu’il exerce encore et toujours ? Le nouvel ouvrage de Jean Ortiz propose une analyse et un point de vue fournis et argumentés, à contre-courant des poncifs et des contre-vérités qui ne manqueront pas de ressurgir en ce cinquantième anniversaire de son assassinat. Il est évident que se joue sur cette figure du combat anticapitaliste comme dans son legs au mouvement pour l’émancipation humaine, une bataille toujours aussi (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

C’est amusant comme le commun des mortels s’imagine que nous sommes sans cesse affairés à leur mettre des idées dans la tête, alors que c’est en empêchant certaines pensées d’y pénétrer que nous faisons le mieux notre travail.

C.S. Lewis, 1942

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.