RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le chemin de Damas des autorités françaises

Il y a peu, des parlementaires français de droite et de gauche s’étaient rendus en Syrie où ils ont été reçus par le président Bachar El Assad et diverses autres personnalités responsables au sein du régime de Damas. Leur initiative avait alors défrayé la chronique politico-médiatique en France car ayant été à contre-courant de la position officielle française qui consiste à considérer Bachar El Assad et son régime comme « infréquentables » de quelque façon que ce soit. François Hollande et l’ensemble des autorités officielles de Paris l’avaient alors « fermement » condamné et affirmé ne pas en avoir été préalablement informés et encore moins lui avoir donné leur aval.

Passe alors que des parlementaires se sont avisés d’enfreindre l’interdit officiel de Paris de tout contact avec le régime syrien, mais comment imaginer qu’en feraient de même les dirigeants de la chaîne de télévision publique France 2 qui ont envoyé à Damas Antoine Pujadas, le présentateur vedette du JT de leur chaîne, faire une retentissante interview de Bachar El Assad qui a offert à celui-ci l’occasion d’exprimer des considérations et points de vue sur le conflit armé dont son pays est le théâtre, dont les téléspectateurs de France 2 qui les ont entendus se sont rendu compte qu’ils battaient en brèche la présentation de ce conflit et de ses causes que leur font les autorités françaises et les médias qui leur ont emboîté le pas.

L’indépendance de la chaîne en question à l’égard du pouvoir politique aurait, dit-on, été ce qui a permis à ses dirigeants de passer outre le possible mécontentement que celui-ci manifesterait à l’endroit de leur initiative. L’explication est trop courte car pour aussi « indépendants » qu’ils se disent, les dirigeants de France 2 sont tout de même tenus de ménager le véritable patron de la chaîne, l’Etat français et son gouvernement. Des deux initiatives dont nous faisons état, il a été décrypté le plus généralement qu’elles ont été en réalité préalablement portées à la connaissance de « qui de droit » à Paris et que celui-ci sans leur donner d’officielle caution, les a tout de même envisagées comme susceptibles d’amorcer des contacts entre Paris et Damas dont on ressent désormais la nécessité dans la capitale françaises. Nécessité se faisant impérieuse pour les autorités françaises dont le pays est confronté à une menace terroriste qui est en rapport avec la situation qui prévaut en Syrie, et qu’elles n’ont de chance de prévenir qu’en entretenant une coopération entre les services sécuritaires des deux pays.

Il y a également que Paris s’est rendu compte qu’elle a misé sur de « mauvais chevaux » en voulant renverser Bachar El Assad et son régime et que, ce faisant, la France a eu une part de responsabilité dans l’émergence en Syrie avec contagion à l’Irak et maintenant un peu partout au Moyen-Orient, au Maghreb et en région subsaharienne de ce monstre qu’est l’organisation terroriste l’Etat islamique. Malgré son apparente détermination à vouloir atteindre l’objectif de renversement de régime en Syrie, la France a comme d’autres puissances occidentales opté pour renverser l’ordre de ses priorités de sa politique moyen-orientale. L’Etat islamique a remplacé en tant qu’objectif à combattre le régime syrien qui est désormais perçu comme l’acteur seul en mesure dans la région de briser l’élan expansionniste de l’organisation terroriste. Autant de considérations qui obligent Paris à abandonner sa position en pointe anti-régime Bachar El Assad et à tenter de renouer avec Damas qui a beaucoup à lui offrir dans la lutte qu’elle a engagée contre le terrorisme qui a fait du territoire français un champ d’action prioritaire.

»» http://french.irib.ir/analyses/articles/item/367013-le-chemin-de-damas...
URL de cet article 28503
  

Même Thème
Histoire de ta bêtise
François Bégaudeau
PREFACE D’abord comme il se doit j’ai pensé à ma gueule. Quand en novembre les Gilets jaunes sont apparus pile au moment où Histoire de ta bêtise venait de partir à l’imprimerie, j’ai d’abord craint pour le livre. J’ai croisé deux fois les doigts : une première fois pour que ce mouvement capote vite et ne change rien à la carte politique que le livre parcourt ; une second fois pour que, tant qu’à durer, il n’aille pas jusqu’à dégager Macron et sa garde macronienne. Pas avant le 23 janvier 2019, date de (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.