RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
14 
La situation en Biélorussie.

Vladimir Poutine va-t-il intervenir ?

Est-ce la même situation que l’Ukraine 2013-14-15 ?
Et une flopée de théories complotistes plus ou moins informées...
En bref :
Mon avis, c’est que s’il s’agit d’une "révolution de couleur", elle serait plutôt le fait du Kremlin et que la situation biélorusse n’a absolument rien, mais rien, à voir avec le cas de l’Ukraine.

Par ailleurs, Le Monde ou Libération et quelques autres médias sont complètement à côté de la plaque.

Pour faire simple :
1) Le peuple biélorusse dans sa majorité en a assez d’Alexandre Loukachenko, de ses 26 ans au pouvoir, du népotisme et de la corruption, même s’il a été longtemps très très populaire dans son pays. Les Biélorusses lui ont su gré d’avoir maintenu les avantages sociaux (santé, école, travail pour tous, services publics en général) de type soviétique, alors que le voisin russe vivait l’enfer des réformes néolibérales des années 90. Mais trop c’est trop.

2) Contrairement à des hypothèses loufoques d’intervention de la Russie pour soutenir le régime en place, je pense que Vladimir Poutine en a un peu marre d’Alexandre Loukachenko et de ses fanfaronnades.

Pourquoi ?
Il y a depuis longtemps un projet de fédération russo-biélorusserusso-biélorusse ; or il est à l’arrêt par la volonté de... Loukachenko, alors que cela semblait assez inéluctable. D’ailleurs, il y avait - avant l’élection présidentielle - des manifestations en Biélorussie contre Loukachenko et son refus de fédération russo-biélorusse (assez peu relayées, et pour cause, en Occident).

Et pourtant la Russie fait de gros efforts dans le sens d’un rapprochement entre les deux pays : simplifications administratives, liberté de déplacement des gens et des marchandises, avantages économiques, prix très très bas des hydrocarbures, mise aux normes du matériel militaire et maintenance pour quasi gratis, etc.
Loukachenko, de son côté, a cru malin de faire monter les enchères en parlant de rapprochement avec l’UE et d’intégration dans l’OTAN. Ce que PERSONNE ne demande, même dans l’opposition biélorusse où le penchant russe est plutôt largement partagé.

Les déclarations de Loukachenko ont considérablement énervé Poutine, d’autant que la dernière rencontre au sommet entre les deux hommes, en décembre 2019, a tourné au vinaigre sans réelles évolutions. Poutine, dès lors, a fait comme avec l’Ukraine en parlant de fixer le prix des hydrocarbures au prix du marché, ce qui serait une catastrophe pour l’économie biélorusse, et ce que comprennent très clairement tous les citoyens de Biélorussie.

D’où le renforcement de l’opposition à Loukachenko chez les Biélorusses - tant dans la classe affairiste qui a fait et fait fortune avec la Russie, que chez les militaires et l’administration très "soviétiques" ou les paysans et ouvriers qui ne veulent pas DU TOUT vivre l’effondrement ukrainien qu’ils connaissent parfaitement, entre autres par les nombreux liens familiaux. Cette crainte s’ajoute au ras-le-bol et au rejet de la corruption, variable cruciale dans le mouvement populaire qui agite la Biélorussie, avec un appel à la grève générale de plus en plus suivi - ce qui est un indicateur de l’effondrement accéléré de la popularité de Loukachenko compte tenu des soutiens historiques qu’il avait auprès des ouvriers et paysans, encore plus révélateur que l’envoi en exil de sa famille en... Turquie - et pas en Russie, détail d’importance.
Je pense donc qu’à Moscou ils ont décidé de faire sauter Loukachenko, d’autant que l’opposition ne réclame pas d’adhésion à l’UE ou à l’OTAN (ce qui était le cas en Ukraine en 2013), que l’économie biélorusse est massivement orientée vers la Russie et que tout le monde parle russe dans ce pays.

La Russie n’a tout simplement aucun intérêt à intervenir, n’en déplaise aux adeptes des fantasmes véhiculés par Le Monde.

La situation en Biélorussie est également une leçon pour Poutine : on a beau avoir été authentiquement très populaire, rester trop longtemps au pouvoir, même dans une "démocratie verticale", conduit à la colère populaire. Et la récente réforme constitutionnelle lui permettant de se représenter encore aux élections présidentielles a peut-être été l’acte de trop.

Georges KUZMANOVIC

URL de cet article 36381
  

1914-1918 La Grande Guerre des Classes
Jacques R. PAUWELS
Dans l’Europe de 1914, le droit de vote universel n’existait pas. Partout, la noblesse et les grands industriels se partageaient le pouvoir. Mais cette élite, restreinte, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir « purifiée » de la guerre, et « grandie » par l’extension territoriale. Et si la Première Guerre mondiale était avant tout la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas initiée dès 1789 ? C’est la thèse magistrale du nouveau (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme et vous abolirez l’exploitation d’une nation par une autre nation.

Friedrich Engels

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.