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Les Etats-Unis prolongent leurs guerres au nom même de la « paix »

États-Unis : de quelques vérités !

La paix, c’est la guerre ! C’est le leitmotiv que font valoir les Etats-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).

De la guerre de Corée à la guerre en Irak, en passant par les guerres au Vietnam, en Afghanistan, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, les opérations musclées en Somalie, au Soudan et en Amérique latine (Cuba, Panama, Grenade, Chili), les Etats-Unis – si l’on excepte les guerres coloniales – ont été le pays qui a le plus usé de la force militaire et financière pour imposer son hégémonie.

Sans état d’âme, Richard Nixon, qui menaça de larguer une bombe atomique sur le Vietnam du Nord, autorisa l’usage du napalm qui fit des ravages parmi la population civile vietnamienne. Messianique, George W. Bush assura : « De tels Etats et leurs alliés terroristes constituent un axe du mal s’armant pour menacer la paix dans le monde. Ce sont des barbares, au service du mal, qui vénèrent le mal. C’est une gigantesque lutte du bien contre le mal. Mais le bien l’emportera. » Partant de là, il ordonna l’invasion de l’Irak, sous l’accusation de possession d’armes de destruction massive. Allégation qui se révéla fausse. Mais le mal était fait.

« Ce salaud du Moyen-Oriental, n’est pas seulement barbare, il est fou. » Ronald Reagan à propos de Mouammar Kadhafi, en faisant bombarder Tripoli, où se situait la résidence du chef Libyen en 1986. « Cet homme lié au milieu de la drogue est le dictateur du Panama. » Le même Reagan fustigeant Manuel Noriega, président du Panama et...agent de la CIA, alors dirigée par un certain George Bush Senior, plus tard président étasunien responsable en 1990 de la première guerre du Golfe contre l’Irak.

Par une propagande sophistiquée et efficace, les dirigeants étasuniens manipulent les faits pour justifier les guerres qu’ils comptent entreprendre et convaincre les Américains de leur nécessité. Le nom du pays à attaquer change, pas le discours qui demeure immuable, que l’hôte de la Maison-Blanche soit « Âne » (Démocrate) ou « Eléphant » (Républicain). Tous défendent le principe de la « guerre pour avoir la paix » martelé au long des 70 dernières années. « Nous ne cherchons pas à provoquer la guerre », L.B. Johnson, « Les Etats-Unis ne déclenchent pas les hostilités » R. Reagan, « Les Etats-Unis ne cherchent pas les conflits » George W.H. Bush, « Je n’aime pas recourir à la force militaire » Bill Clinton. Ces présidents qui se sont succédé au pouvoir ont été chacun le promoteur d’une guerre, bien sûr « pour la paix » et pour apporter la « liberté et la démocratie ». Et Johnson de résumer pour tous ses pairs : « Notre cause de liberté, de compassion et de bonne entente. » Plus vertueux que les Etats-uniens tu meurs ! Une présentation angélique de desseins pernicieux. « 

Aujourd’hui nos forces armées s’unissent à nos alliés de l’Otan pour mener des frappes aériennes contre les forces serbes responsables des brutalités au Kosovo. » Bill Clinton. Bombarder des villes, détruire des villages en devient un acte de bonté, surtout lorsque cela se fait du ciel avec un risque zéro. Ce que fait Obama en Irak et en Syrie. Du coup, les actes des kamikazes apparaissent presque moraux. « L’Amérique se tiendra aux côtés des alliés et de la liberté pour soutenir l’avancée de la démocratie au Moyen-Orient (...) dans le but suprême de mettre fin à la tyrannie dans le monde. » G W. Bush : « Nous maintenons nos effectifs pour dissuader l’agression, nous défendre et pour préserver la liberté et la paix. » Reagan. « Nul qu’il soit ami ou ennemi ne devrait douter de notre profond désir de paix ». Bush Senior. « Les Etats-Unis souhaitent la paix » B. Clinton. « Nous recherchons la paix. Nous tentons d’obtenir la paix » Bush Junior. Obama parla si bien de la paix, tout en renforçant l’effectif de guerre en Afghanistan, qu’il en obtint, à la surprise générale, le prix Nobel de la paix. C’est fort. Comme est fort le quadrillage de la planète par les forces militaires étasuniennes. Les Etats-Unis entretiennent dans les cinq continents, un millier de bases – avec des dizaines de milliers de soldats et tout ce que cela suppose comme logistique – six flottes de guerre dotées de porte-avions nucléaires avec des chasseurs lestés de bombes atomiques. Pour vendre la guerre aux Etasuniens d’abord, aux alliés ensuite, la propagande est d’une pugnacité efficace et parfaitement au point. A les en croire, les Etasuniens sont des anges qui travaillent uniquement pour le bien-être des femmes, des enfants et des hommes dans le monde. La guerre, c’est la paix ! Ce que les Etasuniens font avec conscience.

Leur ennemi communiste disparu, il leur fallait un nouvel adversaire pour rester sur le pied de guerre. Un nouvel « ennemi » leur « tomba » à pic : « L’islamisme. » Ce sont les guerres qui font la puissance des États-Unis et justifient leur évolution. Aussi, les Etats-Unis, c’est paradoxal, prolongent-ils leurs guerres au nom même de la « paix ».

03 Mars 2015

Pour prolonger dans cette optique.

 http://www.lexpressiondz.com/edito
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COMMENTAIRES  

06/03/2015 14:08 par Archer Gabrielle

Bientôt la caldeira de Yellowstone explosera et seulement à ce moment-là je pourrai enfin "rejoindre mes ancêtres en toute sérénité....." (Dominus vobiscum ecum spiritu tuo)
C.C.S....

07/03/2015 10:55 par D. Vanhove

...le plus sidérant dans tout cela, est de voir avec quelle docilité les individus de ttes nationalités et de ttes cultures, continuent à leur courir derrière et à penser que c’est effectivemt "le" modèle à suivre... il y a là qq chose d’absolument incompréhensible... Chacun qui suit l’actualité dans le monde sait que les USA sont le pays le plus brutal, le plus fourbe, le plus agressif et le plus meurtrier en termes de politique étrangère, mais une écrasante majorité de citoyens continuent à se prosterner dvt tt ce qui vient des USA... l’incapacité élémentaire de ne pas consommer US en est la preuve... quel frigo auj’hui ne contient pas sa bouteille de Coca-cola...!?
Tant que nous serons aveuglés par une communication bien orchestrée nous tomberons dans le panneau et en consommant américain, nous alimentons les caisses de cet Etat voyou, ce qui lui permet d’avoir des budgets militaires démentiels... Les choses commenceront p-ê à changer, quand les consommateurs que nous sommes chacun, prendront conscience de la force qu’ils détiennent dans les choix qu’ils posent à travers leurs achats...
En résumé : on est loin du compte...!

07/03/2015 18:15 par babelouest

Je m’étonne toujours qu’une coalition internationale n’ait pas été mise sur pied pour contrer ces fous furieux. Washington est décidément une autre planète.

08/03/2015 14:14 par Leo Lerouge

Merci pour cette excellente analyse avec la revue édifiante des déclarations des divers présidents pour justifier une nouvelle offensive.

Juste pour apporter quelques précisions inspirées de ce texte :
Le président du Comité Nobel de la Paix a été démis de ses fonctions. Une première.

C’est sous sa présidence que ce prix a été décerné, par exemple, à Obama et à l’Union européenne, pourtant pas avares d’actions belliqueuses –illégales de surcroit, et, cela au mépris de la volonté d’Alfred Nobel de décerner un prix à “toute personne ayant œuvré le plus et le mieux pour la fraternité entre les pays, pour l’abolition ou la réduction des armées de métier, et pour la tenue et la promotion de conférences pour la paix".

Et il y a sept ans, un petit groupe d’intellectuels scandinaves a décidé d’enquêter sur la façon dont était géré le Prix Nobel de la Paix. Même s’il y aurait aussi à redire sur l’attribution des Prix Nobel de la Paix antérieurs - les noms de Kissinger, Mère Thérésa, De Klerk et Shimon Peres me venant à l’esprit.
Pour approfondir le sujet, voir ici en anglais.

Quant à convaincre les Américains, c’est aussi là que le bât blesse, la propagande étant diabolique et tous azimuts.
Les jeunes qui s’engagent dans l’armée US ne savent pas à quoi ils doivent s’attendre, tellement ils sont manipulés.
Les agents recruteurs de l’armée investissent constamment les lycées pour embaucher de la chair à canon, qu’ils appâtent en leur promettant, entre autres, la gratuité des études universitaires à la fin de leur service.
Un des anciens de l’Irak devenu militant pacifiste explique que, quand il est arrivé en Irak, il ne comprenait pas la défiance des Irakiens à leur égard. Selon lui, ils auraient dû être contents de les voir arriver, eux qui venaient les "protéger" et leur apporter la "démocratie" et la "liberté" après des années de dictature cruelle.
Il a vite compris que leur mission n’avait rien à voir avec ce qu’on lui avait raconté sur le "bien" et le "mal".

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