RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
48 
Je somnolais devant la télé quand un hologramme vint me secouer…

Le CV des sept candidats à la primaire organisée par les solfériniens.

Nos lecteurs ont du talent. Sous le billet de Théophraste R. (https://www.legrandsoir.info/le-choix-des-mots-mies-analyse-objective-...) l’un d’eux (qui signe modestement « hf ») pose un commentaire qui commence ainsi (la suite plus loin) :

« C’est tout de même invraisemblable tous ces débats entre socialistes, dont presque tous ont été ministres ou Premier ministre il y a quelques semaines encore ».

Du coup, je suis allé chercher qui sont précisément ces sept candidats :

Manuel Valls : ancien ministre, ancien Premier ministre de Hollande il y a encore quelques semaines. Apparatchik qui n’a jamais occupé un emploi salarié, addict au 49-3. Son premier mandat électoral PS date de 1986 (Conseiller régional d’Ile-de-France).

Arnaud Montebourg : ancien ministre de Hollande, adhérent du PS depuis 1985, ex-secrétaire national du Parti socialiste, ex-membre du bureau national et du conseil national du Parti socialiste, ex-député PS, ex-vice-président du conseil de surveillance de la chaîne d’ameublement Habitat, président du conseil de surveillance de New Wind, une start-up dont il possède une partie du capital.

Benoit Hamon : ancien ministre de Hollande, ancien porte-parole du PS. Il fut secrétaire des jeunesses socialistes en 1993, ex-directeur du planning stratégique de l’institut de sondages Ipsos, ex-député européen PS, ex-membre du conseil d’administration de l’université Paris-VIII en tant que personnalité extérieure.

Vincent Peillon : membre du PS depuis 1992, ex-membre du bureau national du PS, ancien ministre de Hollande, ex-député PS, député européen, ex-porte-parole de Ségolène Royal, ex-soutien à Dominique Strauss-Kahn en cas de sa candidature à la primaire citoyenne en 2011, ex-membre de l’équipe de campagne de François Hollande.

François Henri Goullet de Rugy, dit François de Rugy : ex-militant de Génération écologie, le parti de Brice Lalonde, ancien d’EELV qu’il a quitté pour se rapprocher du PS, fondateur du parti « Les écologistes », député, vice président de l’Assemblée nationale, conseiller municipal de Nantes, adjoint au maire (l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault). Rêve d’être ministre.

Sylvia Pinel : ancienne ministre de Hollande, membre du Parti radical de gauche (sic), ex-chef de cabinet du président du conseil général de Tarn-et-Garonne (Jean-Michel Baylet), députée.

Jean-Luc Bennhamias : député européen, ex-EELV, ex-secrétaire national des Verts, ex-vice-président du MODEM, président du Front démocrate, ex-conseiller régional d’Île-de-France, puis de Provence-Alpes-Côtes d’Azur, conseiller d’arrondissement de Marseille et conseiller communautaire de la Communauté Urbaine de Marseille. Rêve d’être ministre.

***

Cinq ont été ministres de Hollande, deux sont députés, deux sont députés européens, quatre sont membres du PS, trois sont membres de partis alliés du PS.

Les quatre candidats membres du PS depuis 2 à 3 décennies n’ont jamais pensé à le quitter. Les trois autres lui ont apporté le concours de leur parti. Mais chacun des sept, s’il est élu, fera à peu près le contraire de ce que fit Hollande avec son assentiment.

Bien. Et notre lecteur de poursuivre :
« Il faut tout de même rappeler ici que le PS n’est pas encore dans l’opposition, qu’il dispose de la présidence et de la majorité parlementaire. Aussi les voir tous parler au futur, comme si...
Il leur suffit de mettre en œuvre tout ce qu’ils disent pendant qu’ils le peuvent encore […]. Le parti au pouvoir se projetant dans une politique fiction comme si il était dans l’opposition. Tout ce qui est proposé ici peut être débattu demain par l’assemblée et voté après demain ».

Bon sang, mais c’est bien sûr !

On objectera que tous ne sont pas députés. Certes. Mais tous rassemblent autour d’eux des députés en soutien actif à leur candidature. Et, à eux sept, ils portent LES désirs de changement : le leur et celui des sympathisants qui viendront voter à la primaire et qui n’auraient certes pas voté pour François Hollande à cause de sa politique mise en oeuvre avec l’appui de ces sept mercenaires miraculeusement frappés par la grâce des repentis.

Portés par cette foule, les députés frondeurs, les députés qui soutiennent les candidats à la primaire (ces derniers sont devenus des sortes de frondeurs), les députés de toute la gauche, vont intervenir à l’Assemblée nationale et hop ! sale temps pour Bernard Cazeneuve qui sera le premier chef de gouvernement à voir en quelques semaines se défaire le travail de 5 ans de ses prédécesseurs. Et le mieux, c’est qu’aucun des sept candidats ne voudra s’y opposer, ne serait-ce que par la parole, puisque tous veulent dorénavant faire autre chose pour le bonheur du pays.

Ils nous l’ont dit au cours de trois débats télévisés : tous vont s’attaquer à la pauvreté, aux injustices, à la finance (encore ! Mais Hollande l’a déjà fait ! C’est du Rothschild bashing !). Tous vont veiller jalousement à la souveraineté de la France.

Tous vont embaucher des fonctionnaires (qu’ils aiment tous).

Même le 49-3 va être supprimé pour une meilleure écoute du peuple.

Ah ! à entendre leurs envolées prolétariennes inspirées (un peu) par Jaurès, parfumées (à dose homéopathique) au robespierrisme, je me serais laissé avoir si, entre deux légitimes somnolences du citoyen blasé, l’hologramme de JLM ne s’était interposé entre l’écran et mon canapé pour me souffler : « Ils font du bruit avec leur bouche ».

Maxime Vivas

URL de cet article 31438
  

Même Auteur
« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, Jean-François Copé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Je n’en dors pas la nuit de voir comment, au cours des 11 dernières années, nous, journalistes, activistes, intellectuels, n’avons pas été capables d’arrêter ce monde à l’envers dans lequel de courageux dénonciateurs et éditeurs vont en prison tandis que des criminels de guerre et des tortionnaires dorment paisiblement dans leur lit."

Stefania Maurizi
28 octobre 2021, au cours du procès d’appel en extradition de Julian Assange

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.