RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Maintenant que la Grande-Bretagne a reconnu l’Etat palestinien, il est temps d’oublier la farce de la solution à deux Etats (The Independent)

Depuis que la Conseil national palestinien (CNP) a déclaré unilatéralement l'indépendance en 1988, plus de 130 pays ont reconnu l'Etat de Palestine. En fait, il y a à peine une semaine, le nouveau Premier ministre suédois, Stefan Löfven, a déclaré, dans un communiqué de politique étrangère, que la Suède allait reconnaître l'Etat palestinien. Lundi, le Royaume-Uni a suivi et a voté en faveur de la reconnaissance de la Palestine en tant qu'Etat par 274 voix contre 12 (plus de la moitié des députés de la Chambre des Communes n'ont pas voté).

Beaucoup de ceux qui sont solidaires de la Palestine voient cela comme une victoire, et présument que cela conduira finalement à une solution de deux Etats et la fin de l’occupation israélienne. C’est grotesque, car la solution de deux Etats maintiendra les Palestiniens enfermés dans diverses formes d’occupation. La seule possibilité maintenant est la solution d’un seul Etat (appelé peut-être "Israël et Palestine", dans la même veine que Bosnie-Herzégovine) où chaque individu a le droit de vote, indépendamment de son origine ethnique, de son appartenance religieuse et de son orientation sexuelle. Tant que les dirigeants palestiniens et les autres pays n’admettront pas ceci comme seule voie à suivre, les Palestiniens n’ont aucun espoir de libération.

En effet, la direction palestinienne a considéré l’adoption de la motion de la Chambre des Communes comme très favorable, et le docteur Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine a estimé que "la reconnaissance de la Palestine et de son peuple est à la fois une décision de principe et un pas important vers la justice et la paix."

Sur les réseaux sociaux, la réponse palestinienne a été variée mais un assez grand nombre de gens ont soutenu avec excitation que c’était un pas dans la bonne direction. Un démarche qui prend une part de responsabilité pour un problème qui a ses racines dans l’impérialisme britannique, et reflète le mécontentement du Royaume-Uni vis-à-vis des attaques contre Gaza et des annonces récentes d’expansion des colonies.

Même si tout était vrai, nous ne devons pas nous laisser aveugler par l’esthétique de cette notion d’"Etat" palestinien. En réalité, la notion internationalement reconnue d’un Etat palestinien ne réalise pas du tout les aspirations palestiniennes de libération et d’égalité.

Un Etat palestinien signifie la poursuite des négociations dans le schéma de la solution de deux Etats, qui prône l’existence, côte à côte, d’un Etat palestinien et d’un Etat juif israélien. Cette solution nie le droit au retour des réfugiés palestiniens et marginalise totalement les citoyens palestiniens d’Israël, qui resteraient des citoyens de seconde zone dans un Etat conçu pour les Juifs seulement.

L’Etat d’Israël n’autorisera jamais non plus un Etat palestinien souverain qui aura le contrôle total sur ses frontières, son économie et son armée. L’Etat palestinien serait ainsi simplement un mécanisme de maintien de la population palestinienne comme peuple passivement opprimé.

Même si nous négligeons les aspects négatifs de la solution à deux Etats, nous ne pouvons pas négliger le simple fait que cette solution est morte. Depuis les accords d’Oslo, la Cisjordanie a été disloquée en bantoustans avec le mur illégal d’apartheid qui rend impossible la libre circulation de la plupart des Palestiniens. L’expansion des colonies atteint des niveaux record et il y a maintenant plus de 350 000 colons en Cisjordanie.

Les militants pro-Palestine doivent donc être prudents. Cette démarche suit une voie diplomatique qui "maintient" la population palestinienne plus qu’elle ne la libère. Il est donc temps que la communauté internationale cesse de soutenir la limitation de la liberté palestinienne (habilement dissimulée par la solution de deux Etats) et une accentuation de la séparation.

Il est temps de commencer à soutenir les droits des Palestiniens où ils se trouvent, que ce soit dans les territoires occupés, en Palestine historique ou dans les camps de réfugiés. Et il est temps d’aller vers un discours politique qui promeuve une solution d’un seul Etat en Israël et Palestine ; un Etat qui défende l’égalité et l’inclusion sur l’ethnocratie et l’exclusion.

Source : The Independant http://www.independent.co.uk/voices/comment/now-britain-has-recognised...

Traduction : MR pour ISM

»» http://www.ism-france.org/analyses/Maintenant-que-la-Grande-Bretagne-a...
URL de cet article 27225
  

Même Thème
Europe Israël : Une alliance contre-nature
David CRONIN
Israël est souvent perçu comme le 51ème État des États-Unis. Désormais, il serait en passe de devenir membre de l’Union européenne. David Cronin a parcouru les couloirs de Bruxelles pour interroger hauts fonctionnaires et diplomates. Il a épluché les programmes européens et examiné les liens étroits que tissent les entreprises du continent avec ce petit État du Moyen-Orient. Loin des discours officiels, vous trouverez dans ce livre les résultats d’une enquête déroutante qui montre comment le prix Nobel (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

2% de la population réfléchit.
3% croit qu’elle réfléchit.
Et 95% préférerait mourir plutôt que de réfléchir.

George Bernard Shaw

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.