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Un Premier Mai à Paris

photo : un 1er Mai PAS à Paris, mais dans un de ces pays, loin là -bas, à qui la gauche française aime bien donner des leçons.

La coopérative éditoriale est une coopérative d’investigation. Elle fait appel à un collectif d’indépendants, d’investigateurs, de réalisateurs, de producteurs, de techniciens, et en tous les cas d’hommes et de femmes réuni(e)s par le sens de la vérité, du devoir de militer pour un monde meilleur, qui travaillent ensemble hors des chemins frauduleux du monde spectaculaire des média. Le but est de semer la vérité pour que germent dans un futur proche les graines de la critique nouvelle, et les fruits nourriront à leur tour une base toujours plus étendue de révoltés conscients et actifs à construire un monde plus juste.

Le Lion de Denfert-Rochereau.

On doit à Pétain le jour chômé du premier mai, alors jour du travail et de la concorde sociale. Quelques décades plus tôt, la IIième internationale, fondée à Paris pour le centenaire de la Révolution Française, avait fixé la date du 1er mai comme journée de leurs revendications. C’était alors la journée des travailleurs. On n’y jamais revenu et la date est restée celle de la fête du travail. Bien. Alors en ce premier mai 2009, et bien que n’ayant pas de travail au sens commun, et bien que ne voulant pas en tout cas renouer avec l’esclavage salarié, nous partons avec quelques uns retrouver beaucoup d’autres au pied du lion de Denfert dans le 15ieme arrondissement de la capitale pour y vilipender le Capital.

Il fait beau comme un mois de mai joyeux, les couleurs et les odeurs d’une fête populaire investie de badauds et de bourgeois, de militants de tous âges… Ecrivons donc que la foule est là . Nous ne savons pas compter comme la police, encore moins comme les syndicats, alors disons qu’il y a « une foule dense et compacte » qui bouchonne sur la place en attendant de se lancer dans les rues jusqu’à l’assaut de la Bastille. Les ballons de FO, de la CGT, du NPA, de la CFTC et des autres flottent dans le ciel bleu. Les drapeaux sont rouges. Les socialistes, les communistes, les officiels et les médiatiques sont bien plus avancés pour être sûrs de ne pas rater les paparazzis.

Pour la majorité c’est autre chose, la possibilité de se baigner dans le semblable, la possibilité même d’un choc, ce que certains fous appellent le bonheur. La foule est donc là , mélangée, déterminée sur sa gauche, elle braille et joue des coudes, elle vit heureuse de retrouver l’espace publique dont on la prive tous les jours. On y vient en famille, on mange des brochettes et des sandwichs aux merguez et on prend le temps d’écouter ceux qui vous abordent, brochures sous le bras, tracts à la main, le verbe prophète pour un brin de causette ou bien de muguet. L’instinct de la foule rassure et libère les paroles, on se permet de dire ce que l’on tait au quotidien, sûr d’être pour une fois dans la majorité agissante. Ici on n’a que peu d’ennemis, croit-on béatement. La croyance sera déçue, mais pour l’instant marchons, joyeux du contact et du sens, marchons dans la mer des drapeaux et la musique des mégaphones.

Les Tamouls sont venus en force. Vers trois heures nous ne voyons qu’eux aux pieds du lion. Les oriflammes claquent au vent les couleurs des tigres Tamouls, Vellupillai Prabhakaran a son portrait un peu partout. Cette guérilla-là on peut la soutenir alors ne nous en privons pas. Certainement qu’un portrait de J.M Rouillan, de Georges Ibrahim Abdallah ou de n’importe quel autre prisonnier politique pour acte de guérilla serait une preuve suffisante pour que la police en déguisement civil vous passe les menottes sous les yeux de la foule offusquée bien qu’immobile. Nous en reparlerons plus tard. Pour l’instant nous regardons et écoutons le parti communiste turc, les camarades d’un peu partout dans le monde monter haut leurs couleurs.

A la buvette d’un parti maoïste on sert du Coca-Cola. Nous nous offusquons gentiment, ils ne parlent pas bien le français. On comprend qu’il faut remplir les caisses. Tous les moyens seraient-ils valides ? C’est un thème qui vient de lui-même sur la table de ce vaste pique-nique et nous ne nous privons pas de l’accommoder à toutes les sauces, dans toutes les langues, en gardant bien à l’esprit notre vaillante autocensure, c’est-à -dire que nous ne poussons pas la réflexion jusqu’à parler de la validité de la lutte armée chez nous... non, chers lecteurs, cela c’est pour les autres. Nous en France nous parlons et c’est tout. Sans fin nous cherchons les camardes d’Amérique Latine avec qui nous avions un petit point de rendez-vous. Sans succès. Cela aurait été encore un moyen de philosopher sur la lutte des autres, les Castro, les Marulanda, les Sandino, les Zapatistes et leurs peuples... mais pour nous en France, pour nous les français, rien de cela, nous sommes tellement civilisés que la lutte armée n’est plus de mise. Pétitions, manifestations, marches encadrées et diable, privations momentanées de liberté de quelques bourgeois, ce que les média appellent séquestrations en jouant sur la peur.

Passons donc sur les Tamouls et toutes les guérillas, revenons à nos mégaphones. Le fameux smic à 1500 euros, histoire sans doute de relancer la surconsommation, avec un peu d’écosocialisme pour moraliser notre société du gaspillage. Les retraites évidemment, réduisant les sages et leurs vies d’expériences à une statistique liée au PIB et à la croissance. Les patrons seraient des voleurs. L’université menacée de se plier au capitalisme et ses lois sans âme du profit et de la concurrence… la logique de notre société devrait s’arrêter aux portes des facs. La Guadeloupe bien-sûr, on applaudit la grève générale et ces français de là -bas qui osent s’élever, s’organiser, s’insurger, et même jusqu’à la mort… mais ici, pour les français d’ici il ne faut pas parler de violence, alors manifestons gentiment, boulevard Henri IV, Saint Michel, nous sommes en sécurité. La police bloque toutes les rues adjacentes, ce n’est pas une souricière, c’est l’expression de la démocratie.

Au zoo du 1er mai, il ne manque que les cacahuètes !

Les commerçants se frottent les mains. Les terrasses de café sont pleines à craquer sur le chemin de la manif. Une petite équipe de gens masqués ont fermé avec du scotch le Mac Donald de Saint-Michel et en garde l’entrée. Ailleurs les fast-foods font recettes. A côté de la Sorbonne un autre Mac-Donald fait salle comble. Je l’avoue, en passant un de nous crache à la gueule d’un de ces consommateurs débiles, enfin sur la vitre qui protège sa figure. Un autre donne un coup de pied. Y aura-t-il un mouvement de foule ? Les gens rigolent doucement puis font la queue pour commander leur burger et leurs frites génétiquement modifiés. On n’a jamais vu autant de banderoles anticapitalistes dans les lieux. Les précaires derrière le comptoir sont débordés, l’odeur de graillon est infâme, tout le monde se fout de la harangue du révolté. Le décalage puissant s’offre pourtant aux yeux de tous. D’un pas le flot sur le pavé nous emmène ailleurs, un peu plus loin, avec ce goût amer dans la bouche. Nous nous apercevons alors que ce pourrait être le jour de l’ouverture des soldes que le paysage ne serait guère différent. Les estampes lumineuses, les madames dans les boutiques entre deux slogans contre la barbarie capitaliste, les monsieurs qui discutent sur le prix du billet d’avion pour l’ile Maurice entre deux ovations contre leur président, les commerces enchevêtrés les uns aux autres, certainement le chiffre d’affaires du capital est excellent en ce 1er mai. La pseudo-contestation est sur le point de dévoiler son masque hideux. Tout ceci ne serait qu’une gigantesque farce contestataire, un joyeux défilé dans la merde ambiante, un coup du spectacle dont les agents ricanent du vilain tour joué à l’énergie vitale de la révolte. Un camarade ulcéré balance à la tête des consommateurs d’une terrasse de café, une de ces terrasses pour le coup submergées de vestes aux cocardes syndicales et autocollants marketés pour un jour de fête, et bien ce camarade leur crie quelques vérités loyales sur leur désespérante attitude, sur leur burlesque participation et finalement sur la profondeur de leur inconsistance. Textuellement, un âne entouré de sa cour d’ânesses, réplique heureux de sa traitrise : « bah, c’est le zoo, il ne manque plus que les cacahuètes ! ». Un autre camarade lui demande alors si nous ressemblons à des singes. L’éclair d’un instant tout peut basculer dans l’insurrection, le premier meurtre de ce premier mai 2009. Heureusement, camarades mais pacifistes comme les grands de ce monde drapés dans les belles conventions suisses, armés mais pour la paix, et donc pacifistes jusqu’à la mort, nous empêchons l’escalade et retenons notre camarde qui, quel fou !, semblait opter pour une action directe. Il nous a fallu quelques minutes pour le raisonner en lui rappelant que la violence n’amène qu’à la violence, qu’on ne règle rien par la violence, que nous ne sommes pas comme eux, et toutes les conneries habituelles que l’on nous a rentrées dans la tête depuis notre naissance, depuis notre naissance dans ce monde archi-violent. Se battre ? Bien sur, mais avec des tracts, des pétitions, et des marches entre les cars de police... bien-sûr, bien-sûr... et ne surtout pas s’en prendre à autrui, non, s’en prendre toujours au système, comme on fait confiance à la justice et à la main invisible du marché. La révolution d’accord, mais sans révolte.

Une odeur fétide persiste pourtant alors que nous reprenons la marche, bousculés par des touristes japonais heureux comme des gringos à Disneyland. Ah Paris ! Vuitton, Yves Saint Laurent, le restaurant de la Tour Eiffel, ses manifestations et ses fast-foods Nord-Américains. Aucun doute, Versailles a terrassé la Commune pour toujours en 1871. Aucun doute, Paris n’existe plus. Très bien, inventons autre chose. Inventons autre chose mais pas ici. A Bastille, déjà les rangs sont clairsemés, le sol jonché de détritus, la bière a remplacé l’eau fraiche. Nous tournons un peu, la police se rapproche et court le bruit qu’il faudrait être à l’Hôtel de Ville, quelque chose se prépare. Nous y allons en passant par les quais afin d’éviter les cars des forces honteuses dont le nombre fait froid dans le dos.

La rage de quelques-uns contre "le professionnalisme de la police" .

L’Hôtel de Ville n’est pas si loin de Bastille et, comme tout monument élitiste, il se doit d’être protégé par la force nationale. Ils sont là en tenue du futur, avec leur flashball et leur protection digne des films de science-fiction. Sur les trottoirs de la capitale fleurissent les tags qui ne rappellent rien d’autre que cette date orwellienne, 1984. Certes, tout n’est peut-être pas le fruit du hasard. Levez les yeux, c’est 1984. Baissez la tête, c’est 1984. Réveillez vous, on est en 2009.

Alors sur le quai qui borde la grande mairie socialiste, quoique parisienne, une file de ces mercenaires casqués défilent au pas de course et bouscule tous les gaillards sur leur passage. Puis une autre file passe au pas de charge en éructant leur langage militaire. Il se passe quelque chose, suivons-les. Alors sur l’arrière de l’Hôtel de Ville, une foule d’une petite centaine de personnes tente d’entrer en force dans le bâtiment. On nous dit qu’ils seraient une soixantaine à être rentrés. En peu de temps les cars de la police encerclent tout le secteur. Les gyrophares éclairent la nuit commençante. Les quelques-uns, une petite vingtaine, qui refusent de s’enfuir comme des rats pour exercer leur regard de citoyens sont vite cernés par les forces du désordre. Oh pas des terroristes ! Des jeunes, des manifestants égarés, des citoyens en somme, et en tout cas bien moins nombreux que les policiers déguisés en civils qui se mêlent à la foule. Ils croient être invisibles, fondus dans la masse, avec leurs autocollants de la CGT et leurs appels au rêve général. Pour une fois la police nationale respecte les quotas ethniques et la parité la plus stricte : la France multicolore est là , blancs, noirs, d’origine asiatique, maghrébine, et même des femmes, avec tous un brassard dans la poche qu’ils ne tarderont pas à nous foutre dans la gueule, et un glock dans le camion pour nous mettre sur la tempe, des fois qu’ils trouvent dans nos poches nos cartes autoproduites de journalistes indépendants de la Coopérative Éditoriale (Investigations et Actions Directes), nous l’autre France, osons dire la vraie, exerçant, encore une fois, son droit et son devoir de citoyen.

On ramasse quand même quelques informations. Le collectif je ne veux pas rentrer chez moi est l’un des commanditaires de l’action. Mais il y en a d’autres, précaires, clandestins, et non-organisés. Depuis quelques semaines ils pratiquent l’occupation citoyenne de mairies. Une action de plus, un peu plus radicale que les autres mais bien loin de la horde vengeresse et sanguinaire. Il faut bien se faire entendre. Les média ne relaient aucune réalité, de celle qui se passe sur le pavé, de celle qui refuse la mécanique du spectacle, alors que faire d’autre ? Les partis d’avant sont désertés, l’école du parti n’existe plus, même la LCR est morte, alors de nouveaux groupes d’opposition se forment et agissent, formant dans l’action les bases d’un contrepoids, et qui sait, formant les cadres de la lutte future.

Nous n’avons pas l’occasion de discuter longtemps, plaqués contre le mur par les molosses de l’ordre, tenus en respect par l’insulte de cette pauvre France d’en-haut qui emploie la France de tout en bas pour bastonner son peuple réveillé. Nous passons à une fouille musclée. Ils sont maintenant pas loin de cinq cents autour de l’Hôtel de Ville et nous ne saurons plus rien, enfournés comme du mauvais pain dans le camion des keufs. On ne va pas se plaindre non plus, seul a été brusqué un gaillard qui a fait remarquer la nullité juridique de notre séquestration. Une heure perdue n’est pas si lourde. Il semble que ceux qui sont rentrés puis qui ont été expulsés comme des chiens auront affaire à la juste Justice des riches. Une fois sortis, de l’autre côté de la mairie, sur le parvis où tournent la ronde des professeurs eux aussi en lutte dans l’assourdissant silence médiatique (la ronde infinie des obstinés ), les uniformes sont en position, encore, et seuls les civils sont là pour faire croire au type de l’AFP que les manifestants agités sont toujours là . A lire les journaux, le lendemain, nous constatons que ce professionnel de l’information n’y a pourtant rien vu.

Réflexion du 2 mai.

L’espace publique livre comme toujours l’humeur du peuple. Et le peuple n’est vraiment pas d’humeur à accepter les événements qui passent. En famille, de tous âges et de tous horizons, la musique est la même. L’envie du changement est là , tumultueuse, désorganisée car morcelée par les chapelles, mais elle est là . Dans tous les échanges, avec l’exilé iranien, avec le professeur d’université, avec la mère de famille, avec le fonctionnaire de la mairie, avec l’étudiant ou le désabusé syndicaliste, l’amertume est de mise. Presque une fatalité, presque une rage sourde. Et bien oui, la grande vague de changement qui gonfle, notamment depuis le début de cette année 2009, est toujours là et cela bien que tous essayent de la canaliser dans des estuaires vaseux. Une manifestation tous les deux ou trois mois ? Quelle absurde stratégie ! De la bouche de tous, les syndicats sont pointés du doigt, leur asservissement au pouvoir devient patent. La stratégie même de la manifestation encadrée et bon enfant ne mène à rien. Tout le monde en est conscient. Alors c’est la tête basse et sans réelle chance de succès que les citoyens s’enchainent aux rails du bitume, se baladent dans les rues marchandes et commerçantes, sous les yeux des capitalistes, sûrs et tristes de ne rien gagner le lendemain.

L’envie d’une autre forme de contestation est forte. Les mouvements passés sous silence, étudiants, universitaires, de tous les milieux et corporations en lutte ont le soutien massif de la population. Maintenant nous en sommes sûrs. Que les têtes syndicalistes récusent les séquestrations de patrons est une chose, le citoyen lui les soutient. Que les armées du spectacle inondent la presse de railleries sur les camarades qui bloquent les processus de libéralisation accélérée des services publiques est une chose, le citoyen lui les soutient. Que les bourgeois s’effraient des énergumènes qui défient les bastonneurs assermentés de Paris à Strasbourg est une chose, le citoyen lui les soutient. Que les intellectuels se taisent de la répression policière et judiciaire de ceux qui disent non dans l’action est une chose, mais lui, le citoyen, il les soutient, ceux qui disent non dans l’action.

Nous réfléchissons au futur, à la stratégie de ceux d’en-haut, à celle des élites et des pontes de la pseudo-contestation. La situation se noie lentement dans le quotidien médiatique. La grippe Nord-Américaine intéresse un peu plus les journaleux que la possibilité d’un renversement de vapeur de la vieille machine capitaliste. Nous constatons, et c’est un espoir sincère, que ceux qui remuent la troupe nouvelle et un peu révolutionnaire ne sont pas du sérail de la société ancienne. Certainement le spectacle ne les intéresse pas. Il faut donc que ceux qui ne vivent que par le spectacle prennent garde au traitement que celui-ci fait du mécontentement populaire. La situation est réellement grave, non pas depuis quelques mois, mais bien depuis de longues années. Au-delà de nos misères, de plus en plus se rendent compte du poids de l’horreur capitaliste. Se fissure le masque de leurs belles vies, la répression devient féroce, la loi du marché, enfin appliquée à domicile et sans distinction, sans filet social, sans cache misère, rappelle au plus grand nombre que cette stratégie est appliquée depuis fort longtemps, en notre nom, aux quatre coins du monde. Les coups de matraques, le chômage, la fin de la santé et de l’éducation, de la culture et des libertés, c’est le quotidien de notre monde soumis au capitalisme. Le fait nouveau, c’est que le capitalisme ne prend plus la peine de partager cette horrible richesse arrachée au monde à coup de guerre et d’armes terrifiantes avec les fourmis d’ici, celles qui jusqu’alors en assuraient le bon fonctionnement pour quelques miettes.

Alors il faut continuer dans cette voie de l’indépendance, certainement se battre contre cette tradition occidentale de dissociation de l’action et de la pensée, prendre garde à l’ordre des choses établies, il faut continuer à s’organiser, agréger nos forces, nos idées et nos luttes. L’éducation et l’information véritable sont le socle sans lequel ne peut exister la Liberté. Il faut travailler sans relâche pour que la Liberté prenne sa place dans la société nouvelle, parce qu’elle seule est l’alternative au chaos quotidien, aux misères capitalistes, aux horreurs des élites.

Archibald Emorej
pour la Coopérative Éditoriale.
http://www.ceiad.info/lutte1.php

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