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Comment le banquier va-t-il apurer la situation ?

Ce que personne ne dit, c’est sur quoi, une fois la crise passée, tout cela débouchera. En effet, entre les divers moratoires (sur les impôts, les cotisations URSSAF, les factures), le paiement des salaires des gens qui ne travaillent, les commandes de matériel médical, les heures supplémentaires, la facture va s’élever – dixit le ministre de l’économie – au moins à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Il va y avoir des déficits énormes, à tous les niveaux, qui se répercuteront sur les comptes publics : de l’État, des collectivités locales, de la Sécurité Sociale. Comment tout cela va-t-il être apuré ? Il n’y a que deux solutions, exactement contraires :

 Soit l’État procède comme il a souvent procédé dans le passé : en annulant unilatéralement sa dette, par exemple lors de la banqueroute de Law, en 1720, ou de la banqueroute des deux tiers en 1797, ou comme le fit la jeune République bolchevique en refusant d’honorer les dettes du régime tsariste. Après tout, l’Allemagne n’a jamais payé l’intégralité de sa dette, ni après la Première Guerre mondiale ni après la Seconde [Et on peut aussi évoquer le cas où l’État envoyait carrément ses créanciers à l’échafaud, comme Philippe le Bel avec les Templiers ou François Ier avec Semblançay]. Et, malgré cela, malgré ces annulations de dettes qui font hurler les néo-libéraux, le monde n’en a pas moins continué à tourner. Et peut-être même mieux...

 Soit, au contraire, l’État, appliquant la Stratégie du choc, développé par Naomi Klein, profite de ce traumatisme pour faire payer à la population française (mais pas à n’importe quelle population, c’est-à-dire pas à celle des hyper-privilégiés – mais, à l’inverse, à celle des classes moyennes et populaires, soit à plus de 80 % des gens) la facture de cet endettement : soit en élevant les impôts indirects, soit en taillant dans les dépenses de santé, d’éducation ou en passant les dépenses sociales à la tronçonneuse, soit en vendant au privé de larges pans du patrimoine national. Que ce patrimoine soit physique (les aéroports, les ports, les chemins de fer, les routes, les centrales d’énergie, les réseaux d’énergie, d’adduction d’eau...) ou immatériel (la Sécurité Sociale, l’Éducation nationale, les retraites...), soit en combinant les deux.

Mais osera-t-il le faire ?

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COMMENTAIRES  

17/03/2020 19:39 par pauvre 2

Les banquiers, ça ose tout (comme les autres) c’est même à ça qu’on les reconnait !

17/03/2020 21:18 par chin-chin

bien sûr qu’ils vont le faire, on change pas une équipe qui gagne ! (Depuis des décennies, à vrai dire beaucoup plus, lire par exemple Maupassant "Bel Ami", "Mont Oriol" et bien d’autres romanciers depuis lors. Même Houellebecq d’une certaine façon, quand il ne décrit pas des scènes de (auto ?) fellation à Ibiza ou en revenant).
Va juste falloir inventer de nouveaux mensonges (estampillés communication et, à ce titre, absous de conformité avec la Réalité), encore plus gros, encore plus "incredibles", bref des mensonges qui fonctionneront très bien avec le support médiatique et la volonté, sans doute inconsciente des peuples occidentaux, d’être dominés à jamais.
Y’a des jours où je me demande si l’analyse politique et tout ça, c’est pas juste une histoire de c.. cérébralement dévoyée !?
C’est un concept difficile à appréhender, j’admets !

18/03/2020 05:57 par guy

Et l’option nationalisation vous en faites quoi ?

18/03/2020 12:48 par Renard

@Guy Si nationalisation il y a, ce sera pour supporter les déficits de l’entreprise le temps de la crise et puis le gouvernement rendra l’entreprise une fois que les bénéfices reviennent..

Sur le plan intellectuel, cet crise montre la validité de pas mal de nos idées (même Jacques Attali sur tweeter est devenu le champion de la fermeture des frontières, de la relocalisaton, des nationalisations, etc..)(en un mot de l’organisation de la production selon l’intérêt général) mais les néo-libéraux sont des crânes durs et l’on arrivera jamais à leur faire changer d’avis (et ils sont souvent corrompus).

18/03/2020 15:23 par Assimbonanga
19/03/2020 19:33 par Chin-Chin

je suis d’accord avec Renard : les nationalisations, c’est pirouette et cie. Dès que les grosses entreprises privées concernées feront de nouveau du fric (grâce au fric qu’on aura réinjecté (notre fric), on reprivatisera (ce même fric, donc le nôtre). Ce sera pas la première fois.
D’accord aussi avec la formule "les financiers ont le crâne dur" ! Raison pour laquelle il ne sert à rien d’essayer de les convaincre de quoi que ce soit. Ils savent très bien ce qu’ils font et où ils en sont. J’suis pas inquiet pour eux.
la seule chose qui peut fonctionner, c’est, une fois encore : ne remboursons plus la dette.
c’est marrant comme les peuples flippent quand il s’agit d’Economie, ils ont l’impression que c’est indestructible, trop grand pour eux, trop compliqué. Or c’est faux. Cette économie-là, qui parait si compliquée et incontournable, c’est celle qui a été fabriquée décennie après décennie par les financiaristes (neol.). Depuis la création des bourses jusqu’à la titridisation, les produits dérivés et d’autres trucs encore plus vicelards. C’est l’économie virtuelle/spéculatrice. En réalité, ce n’est pas un système économique, c’est une tumeur économique. Tant qu’elle existera, rien ne changera, ni l’économie réelle (qui sera toujours plus spoliée des richesses que nous produisons), ni nos niveaux de vie (pour faire simple) qui vont avec, ni la "sauvegarde de l’environnement" devenue impossible dans ce modèle financiariste (qu’on ne devrait pas nommer économie car ce n’en est pas une), ni la justice sociale, salariale etc... Bien au contraire, la casse libérale continuera. Jusqu’à quand.., jusque où.. ? Comment ça finira ct’histoire ?
Il n’y a pas de solutions fiables en dehors de celle-ci, la seule envisageable, qui peut réellement être mise en place et qui commencera à dénouer la pelote dont nous sommes prisonniers : arrêter de rembourser la dette, c’est à dire les intérêts de l’Argent produits par notre Argent/production de richesses ! C’est quand mêm’ pas si compliqué à capter, femmes et z’hommes de bonne volonté !

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