RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Indignation sélective de la France

Devant les tragédies humaines qui résultent des conflits armés ayant cours au Moyen-Orient, la France manifeste assurément une indignation sélective. Elle en fait la preuve dans l’attitude qui est la sienne sur ce qui se passe à Alep en Syrie et ce qui a eu lieu il y a trois jours à Sanaa au Yémen.

Concernant Alep dont les forces du régime bombardent les quartiers sous contrôle des groupes amés djihado-terroristes, Paris clame qu’il n’est pas « possible de fermer les yeux ou de rester indifférent » face à la situation et son ministre des Affaires étrangères s’est frénétiquement employé à tenter de faire voter par le Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution au contenu contraignant uniquement pour le régime syrien et son allié russe. Mais si la France s’indigne face aux bombardements d’Alep et les dénonce comme étant des crimes de guerre dont les responsables devront rendre compte devant la justice internationale, elle observe une retenue dans la condamnation du carnage commis à Sanaa, la capitale yéménite, par l’aviation de la coalition menée par l’Arabie saoudite. Pour ce crime, l’on n’assistera sûrement pas à une offensive diplomatique française visant à faire condamner Ryadh et ses alliés. Paris s’est contenté de déplorer l’action de l’aviation de la coalition et de formuler à l’endroit de l’Arabie saoudite d’hypocrites recommandations de retenue et les appels à éviter de bombarder des cibles où se trouveraient des civils.

En s’agitant fébrilement sur le dossier syrien et en se désintéressant cyniquement de celui du Yémen, la France fait la preuve qu’elle n’agit pas pour des considérations humanitaires. Plus personne ne fait crédit à la rhétorique moralisante dont les gouvernants français font usage pour désarmer la critique que soulèvent leurs prises de position et décisions sur le conflit syrien et les autres. Sur la Syrie et le Yémen, la France est dans l’alignement servile derrière l’Arabie saoudite et les autres pétromonarchies qui pour étouffer chez elle toute honte d’être réduite à cette vassalité l’arrosent abondamment en pétrodollars. Cette même France qui, gouvernée par la gauche ou par la droite, se pique d’être investie d’un magistère moral dont découleraient sa diplomatie internationale et les actes qu’elle assume.

Nostalgique d’une grandeur disparue, la France n’a plus que l’usage du « moulin à parole » pour en entretenir le mythe. Nul n’est dupe de ses coups de colère et encore moins du spectacle de ses démonstrations de puissance. Pas même les Etats africains qu’elle persiste à considérer comme faisant inamoviblement partie de son pré carré. Washington n’a que condescendance à son égard qui s’exprime parfois ouvertement et sans respect pour sa dignité.

Quant à Moscou, et après avoir vainement tenté de faire comprendre à Paris que la grandeur de la France c’est justement de refuser la vassalité à l’égard et de l’Amérique et des pétromonarchies, sa politique envers la France est celle de ne plus la considérer comme une grande puissance avec laquelle la Russie se doit de compter et de composer.

»» http://lakoom-info.com/++cs_INTERRO++p=6578
URL de cet article 31004
  

Même Thème
Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary
Guy HOCQUENGHEM
Préface de Serge Halimi : Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n’y avait pas méprise, mais accomplissement, qu’un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage qu’il les avait trahis. On sait désormais de quel prix - chômage, restructurations sauvages, argent fou, dithyrambe des patrons - (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Julian Assange, à qui l’on doit plus d’articles importants que l’ensemble de ses journalistes-critiques, a 50 ans aujourd’hui - en prison. Il est en prison pour une raison : l’administration Biden et la plupart des médias commerciaux ne se soucient pas de la liberté de la presse, mais font semblant de s’en soucier quand ça les arrange.

Glenn Greenwald

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.