RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le « crime » des pro-russes ukrainiens

Imaginez ce qu’aurait été la réaction des Européens et de l’Amérique si pour sauver l’ordre constitutionnel le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch avait ordonné l’intervention de l’armée contre les manifestants pro-européens de la place Maidan. Ils se seraient déchaînés, l’auraient certainement accusé de crime contre l’humanité et rameuté contre lui le ban et l’arrière-ban des prétendus défenseurs des droits de l’homme.

C’est pourtant ce que les tombeurs de Ianoukovitch ont décidé de faire contre les manifestants pro-russes de l’est du pays. L’intervention militaire décidée par les autorités de Kiev a déjà fait des dizaines de victimes pour la plupart des civils sans que l’Union européenne et les Etats-Unis ne s’en émeuvent. Au contraire, ils approuvent ce recours à l’armée et le justifient comme indispensable pour « sauver » l’Ukraine de la partition que selon eux Moscou chercherait à provoquer. Le « crime » donc des manifestants dans l’est du pays est d’être pro-russes et à ce titre leur massacre par l’armée serait acceptable. C’est bien ce que sous-entendent les réactions occidentales aux affrontements meurtriers auxquels donne lieu l’intervention de l’armée déployée par les autorités de Kiev.

Il se révèle que les Occidentaux font plus qu’approuver et justifier la « reprise en main » brutale de la région Est de l’Ukraine par les autorités provisoires de Kiev. Alors qu’ils somment Moscou de « retirer » son soutien aux pro-russes ukrainiens, des dizaines de leurs spécialistes de leurs services de renseignements ont été envoyés sur le terrain pour « conseiller » et contribuer à cette reprise en main que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifiée à juste titre de guerre déclarée à son propre peuple par le régime de Kiev.

Si l’Ukraine en est arrivée là, la responsabilité n’incombe pas à la Russie accusée sur tous les tons de vouloir réintégrer sinon l’Ukraine, du moins l’est du pays dans le giron de sa fédération. Ce sont en fait l’Union européenne et les Etats-Unis qui ont ouvert la boîte de Pandore dans la crise ukrainienne en soutenant et défendant, y compris par l’ingérence, la partie des Ukrainiens qui se sont rebellés contre le régime légal de Ianoukovitch qui s’était refusé à signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Les pro-russes ukrainiens au moins aussi nombreux que les pro-européens sont dans leur droit à leur tour d’user des mêmes méthodes utilisées par ces derniers pour faire tomber Ianoukovitch et son gouvernement et que les Occidentaux avaient approuvé.

L’ingérence étrangère dans les affaires intérieures d’une nation est par principe condamnable (sauf bien entendu pour les tenants de ce droit du type Kouchner ou BHL dont l’humanisme et le droit de l’hommisme ne dupent plus personne). Pourquoi donc les Occidentaux la condamnent quand elle est pratiquée par d’autres puissances et la décrètent licite quand c’est eux qui la pratiquent ? Ce qui peut se passer en Ukraine concerne qu’on le veuille ou non la Russie, pour des raisons qui se rattachent à l’histoire, à la géopolitique, à l’économie, bref à tout. En tout cas, plus la Russie que l’Amérique. C’est bien cette Amérique qui s’est dotée d’une doctrine Monroe par laquelle elle a décrété que le continent américain est sont pré carré à l’intérieur duquel elle ne tolère aucune autre ingérence que la sienne. Elle ne reconnaît pas pour autant à la Russie, grande puissance elle aussi, le « droit » d’en avoir une similaire s’agissant de son environnement. La Russie de Poutine est résolue à remettre « les pendules à l’heure » à l’égard des prétentions impériales de l’Amérique. Les crises syrienne et ukrainienne lui ont permis de faire la démonstration de sa détermination.

Kharroubi Habib

»» http://www.lequotidien-oran.com/++cs_INTERRO++news=5197806
URL de cet article 25494
  

Même Thème
Ukraine : Histoires d’une guerre
Michel Segal
Préface Dès le premier regard, les premiers comptes-rendus, les premières photos, c’est ce qui frappe : la « guerre » en Ukraine est un gâchis ! Un incroyable et absurde gâchis. Morts inutiles, souffrances, cruauté, haine, vies brisées. Un ravage insensé, des destructions stériles, d’infrastructures, d’habitations, de matériels, de villes, de toute une région. Deuil et ruines, partout. Pour quoi tout cela ? Et d’abord, pourquoi s’intéresser à la guerre en Ukraine lorsque l’on n’est pas même ukrainien ? (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Aucune femme en burka (ou en hijab ou en burkini) ne m’a jamais fait le moindre mal. Mais j’ai été viré (sans explications) par un homme en costume. Un homme en costume m’a vendu abusivement des investissements et une assurance retraite, me faisant perdre des milliers d’euros. Un homme en costume nous a précipités dans une guerre désastreuse et illégale. Des hommes en costume dirigent les banques et ont fait sombrer l’économie mondiale. D’autres hommes en costume en ont profité pour augmenter la misère de millions de personnes par des politiques d’austérité. Si on commence à dire aux gens la façon dont ils doivent s’habiller, alors peut être qu’on devrait commencer par interdire les costumes."

Henry Stewart, Londres

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.