RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Navalny et Vladimir-le-Terrible - 21 Août 2020

Notons la Sainte indignation qui a troublé l'harmonie estivale et le chant des grillons au château de Bregançon ...

Ainsi donc, selon nos médias, Alexeï Navalny, "opposant principal" au président Poutine selon Le Monde, a été empoisonné. Et, suivez mon regard, sans aucun doute par le (Ras)Poutine du Kremlin.

Navalny n’est pas "l’opposant principal" de Poutine : la force politique d’opposition principale est le Parti communiste de la Fédération de Russie, si toutefois on se fie aux résultats des élections. Mais sans doute les médias préfèrent faire mousser un opposant libéral, raciste, stipendié par la CIA dont un des réseaux d’influence (Yale World Fellow) a financé ses études à Yale. Son mouvement politique DA ! a obtenu un financement de la fondation étasunienne National Endowment for Democracy, autre instrument d’influence et de subversion des Etats-Unis. Sa proximité avec le nationalisme anti-sémite est connu mais ne gêne pas nos médias pourtant habituellement si sourcilleux sur ce sujet. Au point d’insulter des militants anti-racistes comme Corbyn, Sanders ou même Mélenchon, traités d’anti-sémites.

Navalny trimbale tant de casseroles qu’on peut même se demander si Poutine ne le soigne pas (il l’a nommé au conseil d’administration d’Aéroflot) pour affaiblir les oppositions.

Quant à l’empoisonnement à la OSS 117, les médecins russes n’en n’ont trouvé aucune trace : "Nous ne croyons pas qu’il ait souffert d’un empoisonnement" a déclaré le médecin chef de l’hôpital où Navalny est soigné. Le diagnostic principal est celui d’un problème métabolique résultant d’une faible glycémie.

Sans compter que si un geste criminel a été commis contre Navalny, il est évident pour toute personne de bon sens, ce qui exclut les médias des milliardaires et de l’Etat macronien, que le président de la Russie n’y était pour rien sachant pertinemment quelles seraient les réactions de la presse de l’Ouest. Et surtout que Poutine a tout intérêt à ce que l’opposant préféré des occidentaux, qui est une branche pourrie, continue à être utilisé par ses services contre les véritables oppositions de gauche. Compte tenu de toutes les magouilles où Navalny est mêlé, le coup peut venir de n’importe quel voyou de ses connaissances.

La diabolisation de Vladimir-le-Terrible par les médias et des pseudos-experts frise le ridicule : on n’est pas loin du "Nasser, nouvel Hitler" de 1956 (Anthony Eden et Guy Mollet*). A l’époque le New-York-Times qualifiait Nasser de "nazi-communiste". On l’accusa de fascisme parce qu’il nationalisait le canal de Suez... Aujourd’hui Poutine est criminalisé. Et pourquoi ? Parce qu’il a récupéré la Crimée (avec un référendum !) qui était russe depuis le 18e siècle (la ville de Sébastopol fut fondée par la Tsarine Catherine II) et qui avait été cédée à la République socialiste soviétique d’Ukraine en 1954. Parce qu’il a répondu à l’appel au secours de la Syrie (dont l’indépendance était menacée par des terroristes à la solde des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie), parce qu’il tient tête à l’hégémonisme agressif des Etats-Unis et de ses alliés dont la France, parce qu’il représente un concurrent capitaliste redoutable. Ce ne sont pas les Russes de Poutine qui déploient leur armée aux frontières des Etats-Unis, mais l’OTAN qui déploie la sienne aux frontières de la Russie. Mais ainsi vont nos médias qui transforment l’or en plomb.

Notons la Sainte indignation qui a troublé l’harmonie estivale et le chant des grillons au château de Bregançon et qui s’est emparée de Macron et Merkel qui ont immédiatement proposé de recueillir le héros de la liberté chez l’un ou chez l’autre. Tant de générosité réconforte ceux qui doutent encore d’une Europe terre d’accueil pour les migrants...Les mauvais esprits auront sans doute remarqué pourtant un "deux poids, deux mesures" assez étonnant : Julian Assange a vu sa demande d’asile rejetée alors que son seul crime est d’avoir transmis aumône entier des informations vraies sur les turpitudes des gouvernements et en particulier de celui des Etats-Unis. Le président de Bolivie Evo Moralés avait été interdit du survol de notre espace aérien car la France subodorait (à tord) qu’Edward Snowden, autre lanceur d’alerte étasunien, était à bord de l’avion présidentiel...

Reste le problème que soulève cet énième incident à savoir la grave question démocratique que pose les médias. La déformation de la réalité, le mensonge érigé en système, le perte d’indépendance d’une presse concentrée dans les mains du grand capital, l’intégration des médias dans la stratégies des puissances d’argent et des gouvernements à leur botte, tous ces faits minent la confiance du peuple vis à vis de la vie démocratique. Il est grand temps que les forces progressistes établissent une proposition (commune ?) permettant à la presse et aux médias de retrouver leur indépendance dans le respect de la pluralité et du débat démocratique.

Antoine Manessis.

* Anthony Eden et Guy Mollet, respectivement premier ministre britannique et président du conseil français lors de la piteuse aventure néocoloniale de l’expédition de Suez avec l’appui d’Israël.

»» http://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2020/08/naval...
URL de cet article 36388
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Missions en conflit
Piero GLEIJESES
Cet ouvrage présente un récit haletant de la politique cubaine en Afrique de 1959 à 1976 et de son conflit croissant avec les États-Unis. L’auteur conduit le lecteur des premiers pas de Cuba pour aider les rebelles algériens combattant la France en 1961, à la guerre secrète entre La Havane et Washington au Zaïre en 1964-65 — où 100 Cubains menés par le Che Guevara ont affronté 1 000 mercenaires contrôlés par la CIA — et, finalement, à l’envoi héroïque de 30 000 Cubains en Angola en 1975-76, qui a stoppé (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.