RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Retournement de situation !

Le discours d’Edouard Philippe devant le Conseil Économique Social et Environnemental a un impact considérable sur le mouvement. Loin d’atténuer l’action, il vient de la renforcer en obligeant la CFDT, la CFTC et l’UNSA, qui restaient à l’écart croyant qu’ils seraient entendus, à rejoindre les manifestations du 17 décembre. Je l’ai répété souvent, c’est la politique de Macron qui créera la convergence des luttes. C’est sa politique qui mettra des millions de gens dans les rues. Demain, plus tard, je ne sais. Ma certitude, des millions dans les manifestations pour mettre fin à cette politique inhumaine, inégalitaire, injuste.

Qu’annonce le premier ministre ? La fin du régime par répartition basé sur les cotisations sociales salariales et patronales. Seuls les patrons vont gagner les cotisations qu’ils ne paieront plus et que les salariés devront se payer par les assurances capitalisées. Les inégalités vont exploser car qui pourra se payer les assurances ? Ceux qui en auront les moyens financiers autrement dit les plus défavorisés plongeront dans la pauvreté généralisée. La réforme par points va transformer les fondamentaux du pays. C’est un choix de société. D’une société solidaire, nous allons passer dans une société plus individuelle, moins juste, morcelée. Le grand patronat, les actionnaires, les classes aisées vont pomper davantage les ressources à leur seul et unique profit.

Philippe nous annonce qu’il y aura des gagnants. Ainsi il admet involontairement qu’il y aura des perdants. Ses propositions vont scinder la France en plusieurs segments ce qui complexifie encore plus le système des retraites contrairement à ce qu’il affirme depuis des mois. Plus grave, les femmes dont on nous dit qu’elles seraient les grandes gagnantes vont y perdre à leur tour. L’horizon qui leur est offert est d’obtenir une retraite à 1000€ soit le seuil de pauvreté. Si le gouvernement souhaitait en finir avec l’inégalité homme/femme, il aurait décidé l’égalité salariale, la prise en compte de la maternité, des moments de garde des enfants, des emplois pénibles dont elles sont souvent victimes, du temps de chômage. Rien de tout cela. Des points et basta ! Or la valeur du point ne peut être garanti.

Une autre question réglée par Macron, la fin de la gouvernance paritaire du système des retraites. Ce sera du ressort du parlement. Donc du budget décidé chaque année. La valeur du point devient aléatoire et ne peut être assurée. L’argument gouvernemental ne tient pas.

Dans son discours, le premier ministre a fixé l’âge pivot à 64 ans. Pas de surprise, le pouvoir veut faire travailler les français plus longtemps et réduire les pensions. D’un côté on nous dit qu’il faut moderniser l’outil de travail, utiliser les nouvelles technologies. OK mais ça réduit des emplois et les délocalisations entraînent du chômage. De nouvelles vagues de sans emplois vont arriver. Les jeunes vont retarder leur entrée au travail. Macron se mord la queue. Soit il oblige les entreprises à investir pour développer l’emploi donc les cotisations retraites, soit il puise dans les revenus des actionnaires et dans les fonds spéculatifs pour assurer une retraite décente pour toutes et tous. Il n’existe pas d’autre alternative. Ce gouvernement répond par le recul de l’âge de départ à la retraite. Faudra le payer par de l’argent pour les chômeurs qui vont grossir les rangs des sans emplois.

Et les jeunes ? Ce projet va les anéantir. Pour avoir une retraite dont on ne connait pas le niveau, il faudra qu’ils travaillent jusqu’à 70, 75 ans comme dans des pays européens. C’est une idée que certains journaleux et soi disant spécialistes envisagent sérieusement.

Le résultat de cette proposition c’est de mettre les syndicats proches de lui dans le mouvement d’opposition. Intéressant et prometteur. Le rassemblement populaire nouveau s’ancre puissamment dans la population.

Allez Macron encore des réformes de ce type et tu les mettras les millions de gens dans la rue !

URL de cet article 35522
  

Même Thème
LA TYRANNIE DU BIEN VIEILLIR
Martz Didier, Michel Billé
La tyrannie du Bien Vieillir, voilà bien un paradoxe ! Il faut être un peu iconoclaste pour aller s’en prendre à une si belle idée, qui fait si largement consensus : « bien vieillir ». Bien vieillir, qui pourrait être contre ? Qui ne le souhaiterait pas pour soi-même et pour autrui ? Qui oserait affirmer préférer vieillir mal ? C’est que le désir de bien vieillir de chacun sans trop d’inconvénients est devenu un slogan qui anime les cercles politiques, court dans les maisons de retraite, envahit les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.

Henry Ford (1863-1947)

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.