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Sauvetage de la Grèce

La Grèce se confirme en laboratoire à ciel ouvert du néolibéralisme et de l’efficacité du Traité de Lisbonne. A chaque fois que nous croyons la démonstration achevée, se produit un fait nouveau, encore plus spectaculaire. Et cette fois-ci, il est des plus inattendus pour ceux qui avaient cru avoir tout vu de ce dont est capable le système.

Ils ont vu les usines fermées, les travailleurs licenciés, les revenus ponctionnés, la pauvreté s’installer, ils n’auraient pas souscrit un seul instant à l’idée que la Télévision publique (ERT) passe à la trappe. C’est ce qui vient d’arriver. Le gouvernement grec lui a fait baisser les rideaux. Trois chaînes, qui employaient plusieurs milliers de personnes, n’existent plus. D’après le porte-parole des autorités, Simos Kedikoglou, le geste constitue un acte de salubrité publique contre la « mauvaise gestion », puisqu’il est considéré que l’ERT est « un cas exceptionnel d’absence de transparence et de dépenses incroyables. Et tout ceci prend fin maintenant ».

Un argument qui se veut imparable et qui doit justifier un acte unique au monde. Un précédent aussi, peut-être une jurisprudence qui peut être invoquée ailleurs, maintenant que les imaginations ont été frappées. Une promesse au bout. Une nouvelle structure verra le jour sous une « autre forme », nous ne savons quand avec… énormément moins de personnels. La mesure est tombée sans préavis, sans information préalable.

Les « créanciers » étaient à Athènes, ils ont dû féliciter les dirigeants grecs pour leur respect des règles qu’ils ont édictées pour le « sauvetage de la Grèce ». Ce sont les représentants de l’Union européenne, de la Banque européenne et du Fonds monétaire international. La satisfaction est certainement à son comble, surtout dans la conjoncture actuelle où les Grecs ne veulent pas se laisser faire. Il n’y aura plus que les télévisions privées pour communiquer et informer, autant dire que l’espace d’expression s’est drastiquement réduit. Ce qui a fait réagir la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) qui met le doigt sur le problème : « ERT appartient au peuple grec ... c’est le seul média indépendant et la seule voix publique, qui doit rester dans le domaine public ».

De son côté, le syndicat de journalistes Poesy s’est prononcé pour une grève immédiate de soutien dans les médias privés, alors que les employés d’ERT comptent résister. Un autre pas vient d’être franchi dans le domaine des médias vers leur marchandisation totale. Le service public – c’est-à-dire un service non lucratif par principe, dont la rentabilité est immatérielle, mais si déterminante pour la société humaine en termes de diffusion d’œuvres culturelles et d’ouverture politique et sociale – va disparaître. Resteront, dans la place libérée, les vendeurs de publicité, les spécialistes de la décérébration et les propagandistes des forces du marché et des guerres colonialistes. Au Portugal, le débat est ouvert depuis quelques mois. Le chroniqueur Nobre Correia s’insurge : « Pedro Passos Coelho (Premier ministre) ne jure que par le modèle libéral anglo-saxon ou allemand et prend, sans le savoir, pour exemple des pays où le service public de l’audiovisuel est le plus solide. Le Portugal, en privatisant son service public de télévision, deviendrait un cas à part dans l’Europe des 15 ». Le chroniqueur oublie juste que son pays est un maillon faible et que l’on commence toujours par le maillon faible.

»» http://www.lesdebats.com/editions/130613/les%20debats.htm
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Chroniques de GAZA 2001-2011
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L’auteur : Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige régulièrement des (...)
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