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Zone à défoncer

NDDL, quatre lettres qui résonnent depuis longtemps comme un emblème. L’emblème d’une résistance à la conception d’un monde cruellement dépassé mais auquel les acteurs dominants de l’économie marchande, de la finance omnipotente et de la classe politico-médiatique sans imagination s’accrochent désormais désespérément. L’un des slogans de cette remarquable Résistante était sans ambiguïté : « Non à l’aéroport et à son monde ! ». La lutte des zadistes, en partie victorieuse depuis l’abandon du projet d’aéroporp, est maintenant également emblématique de la violence d’Etat que M. Macron s’échine à incarner fièrement en maints endroits de la vie sociale. Les défenseurs les plus convaincus d’un système ne capitulent jamais sans dommages : lorsque la partie semble leur échapper leur méchanceté foncière, longtemps enfouie sous le couvercle de la bienséance trompeuse, éclate en pleine lumière.

Le 9 avril dernier, le gouvernement a rompu très brutalement le dialogue engagé après la décision d’abandon du projet d’aéroport surdimensionné. Par une opération de destructions de plusieurs dizaines de lieux de vie et d’activité de la ZAD de Notre-Dame des Landes les forces de « l’ordre » ont fait des centaines de blessés. La prétendue retenue des 2500 gendarmes colportée par la plupart des médias – du reste interdit de zone – n’est qu’une vue de l’esprit. Le choix des armes et projectiles massivement utilisés durant cette « semaine de terreur » aurait pu tuer. Il s’en est fallu de peu que ce ne fut le cas. Cette opération militaire a soulevé un formidable élan de solidarité dans le bocage et un peu partout en France, mobilisant des dizaines de milliers de citoyens. Malgré le refus du gouvernement d’étudier la proposition d’une « convention collective », les zadistes ont fini par accepter de déposer le 20 avril une quarantaine de projets individuels d’installation, souhaitant ainsi obtenir l’arrêt des expulsions que l’Etat entendait bien reprendre le 23 avril. Contrairement à ce que prétendait le gouvernement, là aussi servilement relayé par nombre de médias, il ne s’était pas agi pour les zadistes de refuser de se nommer et de présenter des projets, mais de s’assurer du maintien de la dimension coopérative et des liens entre les divers usages développés au fil des années sur la ZAD. Ils souhaitent toujours enraciner une vision des « communs » et d’une paysannerie solidaire, réellement soucieuse du soin du bocage et de l’environnement. Ils aspirent plus que jamais à un territoire vivant, habité, partagé qui laisse aussi la place à des projets non exclusivement agricoles.

Evidemment, tous ceux qui n’ont toujours pas compris que le temps était venu de revoir « le système » de fond en comble se sont jeter sur ce geste d’apaisement des zadists comme la misère – de leur réflexion – sur ce pauvre monde en lutte pour la survie de l’humanité. Ils se félicitent qu’une partie notable des zadistes rentrent dans le rang, acceptent les standards proposés par l’Administration si conformes à l’immobilisme systémique . Ils ne sont certes pas haineux comme l’ineffable patronne du Front national – « tous les crasseux de Notre-Dame des Landes » - mais sont pétris d’un conformisme confondant. Ill est donc permis de considérer que le problème reste entier. Les zadistes portent un contre-modèle de société reposant sur l’autonomie des acteurs à l’égard des canons (!) du capitalisme régnant en maître absolu . Et c’est bien pour cela qu’il convenait d’en écrabouiller les principaux lieux construits patiemment par des individus armés… d’un rare courage, à commencer bien sûr par la « ferme des cent noms ». Ceux qui ont fait l’effort d’aller à la rencontre de ces hommes et de ces femmes au cours des dix dernières années en sont revenus ébahis. La ZAD n’est pas qu’un lieu de nature, c’est tout autant un lieu de culture, évidemment pas celle des salons parisiens. Par exemple, la bibliothèque développée là est foisonnante. On y trouve des livres devenus introuvables ailleurs depuis que les bibliothèques normalisées – marketing éditorial oblige – nettoient régulièrement leurs rayonnages. Quelques chercheurs en sciences sociales sont venus y consulter certains ouvrages précieux, notamment sur l’histoire des luttes ouvrières. Les journalistes, parisiens souvent, qui ne craignent pas d’affirmer que les zadistes n’ontt pas su faire connaître leur projet auraient pu faire depuis longtemps le déplacement. Heureusement, Jade Lindgaard de Médiapart ou Hervé Kempf de Reporterre ont fait leur boulot pour nous informer de la réalité du combat des zadistes, notamment du foisonnement des idées germant à Notre-Dame des Landes. Chacun avait le loisir de les lire. Il n’est sûrement pas trop tard.

La toile de fond de l’affaire nous impose une double critique. La critique de la répression policière – tout comme celle de l’Etat d’urgence du reste - doit s’accompagner de la nécessaire critique du néolibéralisme économico-financiers aux effets anti-sociaux et anti-écologiques de plus en plus sévères. Ne pas affronter cette double critique revient à accepter un monde devenu banalement violent, tragiquement inégalitaire et définitivement sale. Qui sont alors les vrais crasseux ? Ceux qui acceptent sans sourciller ce monde-là et sont prêts à le défendent rageusement ou bien ceux qui sont impatients de le changer et commencent sans attendre La construction d’un autre avenir pour la planète et ses générations futures ? A suivre…

Yann Fiévet

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COMMENTAIRES  

25/04/2018 09:07 par CN46400

"La critique de la répression policière – tout comme celle de l’Etat d’urgence du reste - doit s’accompagner de la nécessaire critique du néolibéralisme économico-financiers aux effets anti-sociaux et anti-écologiques de plus en plus sévères. "
Si le "néolibéralisme" est aussi affreux que vous le dites, pourquoi ne pas, au lieu de laisser entendre qu’il serait habité par la "liberté", le désigner son vrai nom, le "capitalisme" ?....

25/04/2018 10:22 par Dominique

3 choses se sont développées simultanément dans l’histoire, ce sont le capitalisme, des armées centralisées et fortes (puis les forces de police pour faire face aux ennemis de l’intérieur) et les états-nation. Il est dès lors faux de dire que l’impérialisme est le stade ultime du capitalisme, c’est son état normal qui l’accompagne depuis le début de son existence. On retrouve l’impérialisme dans toutes les civilisations qui nous ont précédées, chez les romains, chez les grecs, etc., civilisations qui avaient toute une forme ou une autre d’économie de marché. Il est dès lors faux de dire que le capitalisme est le problème car il n’est que l’outil économique du problème. Le problème est notre mode de vie, aujourd’hui appelé civilisation industrielle de consommation de masse.

Dans le contexte de cet article, cela implique qu’en plus de critiquer la répression policière et le capitalisme, nous devons aussi lutter contre et critiquer la guerre, toutes les guerres ainsi que les états, ceci en ayant conscience que le fond du problème est d’ordre civilisationnel et que pour le régler il nous faut de toute urgence un nouveau concept de civilisation qui soit basé sur le respect au lieu de l’exploitation et sur la solidarité au lieu de la compétition.

Respect et solidarité sont deux principes de base des ZADs, et c’est bien pourquoi les ZADs sont si importantes et doivent être soutenues contre l’état qui tient tant à s’en débarrasser.

25/04/2018 11:14 par Georges SPORRI

L’enjeu de ces évènements est " ä dimension multiple " ... En France il y a maintenant des millions d’humains aptes au travail et parfois bien formés au RSA qui savent parfaitement qu’on ne leur proposera jamais rien sinon de rester à la maison entre le contrôle de Pole-Chômage et les visites hebdomadaires cartons du cœur / banque alimentaire / secours catholique / Centre médico psychologique + contrôle policier pour ceux qui ont tenté une solution individuelle et n’ont pas eu de chance ... Alors, dans ce contexte où l’ APL ( aide personnalisée au logement ) ne paye plus les loyers à 100% certains sont tentés par des " modes de vie alternatifs "... Les berges du lac de petit-saut en Guyane sont peuplés de petits malins au RSA qui ont construit des chaumières à l’indienne ( avec des palmes, alors ça s’appelle peut être palmière ) et dorment parfois dans de vieux fourgons qui seront recalés avec le nouveau contrôle technique . Dans de nombreux villages des granges abandonnées sont occupées par des chômeurs et on trouve aussi, ici ou là, des "installations" qui peuvent aller de la yourte mongole à d’originaux édifices parfois intéressants . En assumant ce type de choix et en rendant visible la France des oubliés ( crasseux ou pas ) / ( illettrés ou sur-diplômés ) , les Zadistes ouvrent un espace "implosif" ... Et si les oubliés se groupaient pour construire des campings résidentiels autogérés, que deviendrait le pays ? Il faut que la FNAIM réagisse très vite et s’empare de ce marché qui, comme par hasard sera soumis à des pseudos normes d’hygiène et autres contrôles techniques.

25/04/2018 14:50 par fredum

Bonjour,

Un billet raisonnable, comparé a la moyenne sur le théme, merci a vous.
Avez vous utilisé "aéroporp" volontairement ? C’est le nom d’une compagnie d’aviation privé de luxe.

++

25/04/2018 19:53 par Assimbonanga

Entièrement d’accord avec Dominique.
A signaler : https://zad.nadir.org/IMG/pdf/texte_26_mars_2018.pdf
Les postiers et postières en luttes de Rennes rejoignent la zad jeudi et vendredi histoire de prendre l’air alors qu’ils et elles entament leur 109e jour de grève. A cette occasion un bureau de poste temporaire sera mis en place.

26/04/2018 03:31 par depassage

À Dominique.

On retrouve l’impérialisme dans toutes les civilisations qui nous ont précédés, chez les romains, chez les grecs, etc., civilisations qui avaient toute une forme ou une autre d’économie de marché. Il est dès lors faux de dire que le capitalisme est le problème car il n’est que l’outil économique du problème. Le problème est notre mode de vie, aujourd’hui appelé civilisation industrielle de consommation de masse.

Attention ! Vous affirmer une chose et son contraire, Vous dites que toutes les civilisations avaient une forme d’économie de marché, ce qui est vrai. Étaient-elles capitalistes pour conclure que le capitalisme n’est pas un problème ? La réponse demande une réflexion avant de répondre par oui ou non.

Au centre de toutes les civilisations, on trouve la marchandise et le marchand. Qui dit marchand, dit capital, emprunt et remboursement avec ou sans intérêt, achat et payement comptant ou à crédit, impôt et percepteur, banque et banquier, etc. Si on ne s’en tient qu’à cela, on peut affirmer que toutes les civilisations étaient capitalistes.

Mais, ce qui caractérise une civilisation, c’est son mode de production. Toutes les civilisations anciennes avaient comme mode de production, un mode de production féodale ou esclavagiste qui était basé essentiellement sur la propriété terrienne et son exploitation par des esclaves, des cerfs, et beaucoup d’autres modes de soumission. Toute chose annexe était inféodée à ce mode de production comme l’artisanat, le commerce, la prêtrise et autres. L’artisan et le commerçant*, s’ils répondaient à divers besoins certains essentiels et d’autres de prestige, ils étaient dépréciés et méprisés par la classe dominante. Dans la Grèce antique, les artisans et les esclaves n’étaient pas admis dans les agoras où débattaient les nobles de la politique, des arts et de l’art de la guerre.

Le mode de production capitaliste est par contre une revanche des artisans et des commerçants contre la classe féodale et esclavagiste qui les méprisait. Mais cela n’aurait jamais été rendu possible sans l’introduction de la machine automatique dans la production artisanale pour transformer les ateliers en fabriques ensuite en usines. Le capitalisme désigne un mode de production introduit par la machine et son efficacité (on parle de révolution industrielle). Il permet de produire vite et beaucoup, ce qui permet à ses partisans de s’enrichir vite et de devenir puissants au point de pouvoir revendiquer le pouvoir pour eux, et c’est ce qu’ils avaient fait. Mais, sa pierre angulaire reste toujours la propriété privée. En cela, il ne diffère pas des anciens modes de production. En quelques siècles, il s’est développé et s’est complexifié et touche le monde entier, ce qu’aucun autre mode de production n’a pu réaliser des millénaires durant.

La réponse est oui : le capitalisme est le problème car la consommation de masse est de son fait si vous ne voyez que ça comme problème.
*On est méprisé différemment que l’on est proche ou loin des instances du pouvoir.

26/04/2018 08:30 par CN46400

@ Dominique & Depassage
Si le capital est aussi vieux que les échanges inter humains, le capitalisme, dans sa définition marxiste, n’existe qu’à partir du moment où la toujours plus infime minorité, propriétaire des moyens de production (la bourgeoisie), est parvenue à vivre, de mieux en mieux, de l’exploitation de la force de travail que le toujours plus majoritaire prolétariat doit vendre pour pouvoir vivre. Ce capitalisme là n’existait ni en Egypte, ni à Athènes, ni à Rome, ni en Gaule, ni pendant le féodalisme où les seigneurs tenaient leur domination de leur capacité militaire pour protéger la (ou les) tribus sous leur domination. Et c’est bien celui-là qui, aujourd’hui, domine nos sociétés terrestres et essaie de survivre en multipliant la recherche frénétique de sources de profit toujours moins juteuses du fait de la rationalisation toujours plus poussée des produits (à 400€ il y a 10 ans, les smartphones rapportaient plus qu’à 50€ maintenant)....
Pas plus que le marxisme, les autres interprétations du monde (Dieu, divers gourous, père Noël, etc...) ne sont obligatoires...

26/04/2018 19:00 par depassage

CN46400

Si le capital est aussi vieux que les échanges inter humains, le capitalisme, dans sa définition marxiste, n’existe qu’à partir du moment où la toujours plus infime minorité, propriétaire des moyens de production (la bourgeoisie), est parvenue à vivre, de mieux en mieux, de l’exploitation de la force de travail que le toujours plus majoritaire prolétariat doit vendre pour pouvoir vivre.

Vous lisez en diagonale cher CN46400. Je n’ai pas dit le contraire, mais tout expliquer par un simple commentaire n’est pas chose aisée pour ne pas dire impossible. Votre définition du capitalisme laisse à désirer et n’est pas marxiste( qouque cela importe peu), elle consiste en une explication de l’état actuelle des choses qui est le résultat d’un développement du capitalisme lui-même qui est passé d’un capitalisme industriel à un capitalisme financier. D’ailleurs tous les nostalgiques de la droite française rêvent d’un retour au capitalisme industriel, capitalisme qui a été évincé par le capitalisme financier.

Quant à l’exploitation de la force de travail, elle a toujours été exploitée par les possédants des moyens de production aux mains d’une minorité qui n’a jamais été infime comme elle n’est pas infime de nos jours. Qu’il y eut des riches très riches, cela a été de toujours dépendamment de la richesse créée et de l’importance des masses exploitées.

Que ce soit l’humain qui soit une marchandise réduit à l’état de bête de somme comme les autres bêtes de somme qu’on utilise pour différents travaux et que les moyens de production se résument à l’exploitation de la terre pour l’essentiel pour produire des marchandises nourricières ou bien une force de travail humaine comme celle des machines qu’on utilise pour produire aussi des marchandises, la finalité est la même : produire de la richesse. Pour quelle finalité, là est la question. Comme seul l’humain a de la valeur et produit de la valeur. Certains s’accaparent cette valeur et l’accumulent pour continuer à exercer un pourvoir sur les humains qu’ils exploitent et ainsi continuer à les exploiter. Ce qui détermine un système, c’est son mode de production et le statut de la propriété.

On peut même faire un parallèle entre les missionnaires chrétiens du temps du capitalisme industriel et les ONG sans frontières du capitalisme financier.

Pas plus que le marxisme, les autres interprétations du monde (Dieu, divers gourous, père Noël, etc...) ne sont obligatoires...

À ça, je n’ai rien compris, ou c’est une réflexion de quelqu’un de blaser.

27/04/2018 06:10 par T 34

La zone à défoncer en images : https://www.youtube.com/watch?v=pXmqwqwUmBE

27/04/2018 09:18 par CN46400

@ Depassage ;
L’obsession de faire court, m’a conduit, bêtement et injustement, à vous mettre dans le même sac que Dominique qui, lui, cherche à contester, sans assumer ouvertement sa pensée, le marxisme. Veuillez accepter mon méaculpa SVP
Ceci dit, en devenant financier le capitalisme ne change pas de nature. Il s’agit toujours de capter la partie du travail humain qui n’est pas strictement nécessaire pour la survie du prolo. Même sans bureau dans l’entreprise, ni n’éprouver le besoin de se montrer dans les allées des ateliers, le capitaliste bancaire peut constater que ses comptes s’incrémentent même quand il dort. C’est d’ailleurs pour cela que si le fondateur affiche parfois des dons supérieurs à la moyenne, la dynastie capitaliste peut survivre longtemps dans la mesure où elle reste en capacité de compter correctement, quitte à embaucher un pool de comptables.
Pour ce qui est du caractère "l’infiniment minoritaire" noté par Marx, je recommanderais la vision d’un doc, récemment diffusé sur LCP, concernant le baron Empain qui, sans complexe, explique qu’il disposait, avant d’être débarqué par le CA de "son" groupe, du travail de plusieurs "millions d’ouvriers"(sic)...Et combien de "chef d’entreprise" qui ont pignon sur rue ne sont plus, en fait, que des "prolos de luxe", jetables dès que le taux de profit passe sous la barre des "deux chiffres"...

27/04/2018 19:18 par depassage

CN46400
Vous êtes excusé. d’ailleurs. Je n’étais pas offensé. Plutôt, ça m’a permis d’échanger avec vous. Je suis d’accord que le capitalisme ne change pas de nature. Le capitalisme financier a rendu le capitalisme plus efficace parce qu’il investit partout à travers le monde et dans tout à tel point que l’argent circule dans tous les sens et échappe pour une partie au contrôle des États. C’est là le problème . C’est une véritable forteresse qu’il est impossible de démanteler sans causer une catastrophe, à moins qu’elle se démantèle toute seule, ce qui serait encore une autre catastrophe.

28/04/2018 08:54 par CN46400

@ Depassage
La problématique de l’état est vitale aussi bien pour le capitalisme que pour le socialisme (avant le communisme). Pris individuellement les capitalistes sont anti-étatiques, pourtant, sans état sérieux, le capitalisme n’existe pas ou est économiquement impuissant, comme on peut le constater actuellement en Afrique (hors Afrique du Sud). Tout simplement parce que le capitalisme a besoin de règles minimum à respecter, de force de travail compétente, en situation sanitaire correcte, avec une monnaie stable et des moyens (police, armée) capables d’imposer un minimum de respect. Et seul l’état peut accomplir ce service. Reste à déterminer qui commande à l’état ?
En 1848 (Manifeste) Marx montre comment la bourgeoisie maîtrise l’état qui ne peut être neutre : "le gouvernement moderne est un comité qui gère les affaires communes de la bourgeoisie toute entière". En 1875 (programme de Gotha), il propose de substituer à la dictature de la bourgeoisie sur l’état, la "dictature du prolétariat". A la prééminence des intérêts bourgeois, infiniment minoritaires, doit succéder la prééminence des intérêts du prolétariat, immensément majoritaire. Ce qui ne suppose pas, contrairement à l’interprétation stalinienne, la suppression de la classe bourgeoise, mais son assujettissement aux intérêts de l’état devenu prolétarien (Lénine 1918-polèmique contre Kautsky-capitalisme d’état). Depuis les réformes Deng Xiao Ping (1980) on est dans cette situation en Chine.

28/04/2018 10:25 par Assimbonanga

Et à la fin c’est nous qu’on va gagner ? Vous le saurez en lisant les nouvelles aventures de ZADTERIX dans ce PDF : https://zad.nadir.org/IMG/pdf/domaine-des-dieux.pdf

28/04/2018 12:42 par Georges SPORRI

Sans zèle de censeur, je souhaite cependant poser la question implicite = les gendarmes qui sont des "hommes d’honneur" se sont comportés comme des vandales en détruisant sans état d’âme des édifices ingénieux, en écrasant des jouets et des livres, en prouvant un respect-zéro de l’intégrité physique et du travail d’autrui / Il est d’usage de les amnistier sous prétexte qu’ils ne font qu’obéir ... Est ce si simple ? Je crois que désobéir est parfois un DEVOIR ... lorsque les ordres sont abjects !

28/04/2018 22:21 par depassage

CN46400
C’est long, mais j’espère que LGS va me le permettre, sinon c’est sans importance.

Disons que je comprends très bien ce que vous dites, mais je crois que vous ne comprenez pas ce que je veux dire. Il existe une méthode de raisonnement qui est à la base du B.a.-ba de toute compréhension qu’on appelle le discernement, la distinction. Ce que vous dites sur la nécessité et la proéminence de l’État est incontestable, car les actions collectives ne peuvent jamais être menées sans un minimum d’organisation. Donc, un État est une forme d’organisation qui permet à une société de fonctionner avec l’espoir qu’on arrivera un jour à une société qui s’autogère, ce qui est une utopie.

1) Si j’ai dit qu’une partie des capitaux échappe au contrôle de l’État, c’est pour dire que les États sont dépassés par l’ampleur du phénomène engendré par la finance et non pas pour dire que l’État n’est pas nécessaire ou que les bourgeois et les financiers n’en ont pas besoin bien qu’ils luttent par tous les moyens contre l’intervention de l’État dans leurs affaires.

2) Si Marx en constatant que la bourgeoisie est née en renversant l’ordre féodal, grâce à l’introduction d’un nouveau mode de production, il pensait que nécessairement la classe ouvrière par son rôle central dans la production des richesses finira par renverser ce nouvel ordre et instaurer un nouveau en négligeant, ce qui était normal à son époque, les capacités d’adaptation de ce nouvel ordre qui, pour asseoir sa durée et sa légitimité, n’a pas hésité à déclencher deux guerres mondiales ravageuses tout en continuant à entretenir des guerres de basses intensités qui peuvent facilement se transformer en une troisième guerre mondiale.

3) Si je distingue le capitalisme financier du capitalisme industriel, ce n’est pour dire qu’ils sont de nature différente, parce que tous les deux reposent sur l’exploitation des travailleurs pour des finalités, ma foi, très suspectes comme la satisfaction d’un ego individuel ou de classe infatué.

4) Maintenant voyons, ce qui les distingue. La distinction profonde est dans le rapport de l’argent avec l’industrie ou de l’industrie avec l’argent. À l’ère industrielle, c’était l’industrie qui dictait ses exigences à la finance et à l’ère de la finance, c’est la finance qui dicte ses exigences à l’industrie. Voilà en bref. Certes, une explication plus approfondie est nécessaire, mais je me limiterai à ce que je viens de dire. Il y a encore une autre façon de voir ce rapport entre l’industrie et la finance. Comme chaque système engendre sa culture et son idéologie, on peut voir ce rapport à travers cette lunette.

5) L’ère industrielle avait donné naissance à une bourgeoisie citadine avec des valeurs et une culture bien à elle tout en la partageant avec l’ensemble de la société pour bien asseoir son pouvoir et se faire désirer. En France par exemple, elle s’est appuyée beaucoup sur l’église et les intellectuels qui ont produit tout ce qu’on connaît comme culture produite au 19e s siècle et au début du 20e siècle avant que le processus ne soit interrompu par la première et la Deuxième Guerre mondiale et l’émergence des États-Unis comme première puissance mondiale qui annonce le début du capitalisme financier (je laisse de côté délibérément l’EX-URSS et les mouvements d’opposition au capitalisme). Toujours en France, la culture et l’idéologie du capitalisme financier ont commencé à s’affirmer à partir de mai 68. Lire FALD ici : https://www.legrandsoir.info/je-suis-un-debile-qui-n-a-rien-compris-a-1968.html.

6) Et tout ce que nous voyons et vivons aujourd’hui comme culture et idéologie, est du fait du capitalisme financier qui a besoin de toutes les libertés possible et imaginable pour continuer à prospérer d’où le slogan : il est interdit d’interdire. Ce sont les libertés dont lui a besoin qu’il défend comme les libertés de tous.

7) Concernant la culture et l’idéologie de l’ère industrielle, elles continuent à exister et leurs adeptes restent nombreux. Un grand nombre de sites leur sont dédiés et où on retrouve pêle-mêle des nationalistes sincères, des nostalgiques des colonisations et tout un bataclan que certains accusent de racistes, d’antisémites... parfois à raison parfois à tort. Si un peu le cas de l’islamisme que certains accusent d’alimenter l’antisémitisme, et que d’autres voient comme une résurgence, une renaissance ou encore une offensive de l’islam contre la civilisation occidentale, alors qu’il n’est que l’expression d’un monde féodal que les sociétés qui n’avaient pas fait leurs révolutions industrielles, continuent à entretenir. Expression que, si elle n’avait pas été attisée par l’offensive destructrice de l’Occident contre ces sociétés et son besoin de les renvoyer à l’âge de pierre, aurait vite été dépassée.

8) "Ce qui ne suppose pas, contrairement à l’interprétation stalinienne, la suppression de la classe bourgeoise, mais son assujettissement aux intérêts de l’état devenu prolétarien (Lénine 1918-polémique contre Kautsky-capitalisme d’état). Depuis les réformes Deng Xiao Ping (1980) on est dans cette situation en Chine."
Le cas de la chine n’est pas comparable à celui des pays occidentaux. Elle est passée du féodalisme au communisme, sans passer par une révolution industrielle et la création d’une classe bourgeoise. Donc, son retour à un capitalisme d’État lui était dicté par la nécessité de s’industrialiser tout en se retrouvant happé par le capitalisme financier qui en a fait l’usine du monde à cause d’une main-d’œuvre docile et à bon marché. Le capitalisme d’État supprime d’emblée la classe capitaliste qui n’est plus bourgeoise au sens historique du mot. Mais pour y arriver, c’est une autre histoire nécessitant un autre développement parce que l’Occident arrive à résoudre ses contradictions grâce à son expansionnisme qui fait par exemple des États africains des États défaillants. Les interventions de l’Occident en Afrique et au Moyen-Orient le prouvent comme un dessin d’enfant sans fioritures. Il n’y va pas pour seulement exploiter leurs ressources, mais aussi pour les vider de leurs éléments compétents et en faire des serviteurs zélés.

29/04/2018 10:54 par CN46400

@ Depassage
Je pourrais, évidemment, répondre, au risque de saturer les DD de LGS, à chacune de vos 8 observations, je ne le ferais pas. Pour moi la puissance du raisonnement de Marx tient surtout à la précision extraordinaire du vocabulaire d’un individu qui écrivait avec une plume et sans ordinateur.
Ainsi, l’état bourgeois n’est pas proéminent, il assure seulement la prééminence (dictature..) des intérêts de la bourgeoisie (ex Macron) sur ceux du prolétariat et impose un minimum de discipline dans la conduite des affaires de chacun des bourgeois. Il sécurise l’ensemble contre les aventures trop osées de certains (sauvetage des banques en 2008), mais il tolère, encourage même, tous les profits (évasion fiscale en tête) tant que ceux des autres bourgeois ne sont pas menacés.
Dans le cas du capitalisme d’état (NEP de Lénine ou de Deng Xiao ping) l’état est dominé par la prééminence (dictature..) des intérêts du prolétariat, définis par le parti communiste, qui bordent strictement les activités du capital. Lesquelles sont libres pour autant qu’elles aient des retombées jugées positives pour les prolos. C’est pour cela qu’à l’OMC certains contestent la présence des capitalistes chinois qu’ils accusent d’’être, globalement, des sous marins de l’état chinois...
Mais les deux capitalismes ont en commun de considérer comme déterminant le chiffre, en bas à droite, celui du profit final, celui en fonction duquel est décidé l’arrêt ou la continuation de l’activité et qui, globalement, laisse entrevoir le dépassement final des deux mixtures. A la différence près que si le capitalisme classique se croit encore éternel, l’avenir de celui de Lénine et Deng est, comme l’a précisé Zing Xi Ping récemment, limité.

29/04/2018 12:07 par Assimbonanga

Hier soir, Arte a distillé pour nous un docu-fiction sur Karl Marx. Conclusion du truc (commenté par Jacques Attali, biographe de Marx !!!) ? Le communisme a démontré son manque "d’efficacité". Le capitalisme, lui, grâce à ses capacités d’adaptation, signe une resplendissante réussite. Hé oui... La preuve :

La concentration de CO2 dans l’atmosphère vient de passer un cap jamais atteint depuis des millions d’années, l’Observatoire de Mauna Loa a enregistré sa toute première lecture de dioxyde de carbone dépassant 410 parties par million (précisément 410,28 ppm). C’est la première fois qu’une tellle concentration est atteinte dans l’atmosphère depuis des millions d’années. Ce qui signifie aussi que l’humanité est entrée dans une nouvelle atmosphère, qui piégera plus de chaleur et fera changer le climat à un rythme accéléré.

Ainsi, je crois qu’une des dernières initiatives qui nous restent avant le chaos, c’est bien de faire la fête, avec tous les djeunes amis de François Ruffin... Au fait ! En ce dimanche printanier du 29 avril 2018, 2 blindés et 26 fourgons seulement patrouillent devant la Rolandière, la Saulce et s’engagent devant les Fosses Noires. La bêtise crasse des Macron, Retailleau, Ciotii, Le Pen et compagnie déambule dans un bocage.

29/04/2018 17:05 par depassage

CN46400
C’est juste une question de point de vue. je parle de l’État comme organisation et non pas de qui le domine et impose sa prééminence. Cet État, même s’il travaille pour la bourgeoisie, mot que vous préférez, il se retrouve dépassé pour réguler les intérêts de cette classe. Je ne conteste pas la profondeur et la rigueur de la pensée de Marx, mais toute pensée finit par être dépassée par des réalités nouvelles. Le fait d’écrire au stylo, ne nous donne aucun mérite. Je peux vous dire que, moi aussi, j’écris au stylo. Écrire au stylo ou bien avec l’ordinateur ne change rien à nos pensées.
C’était un plaisir d’échanger avec vous .Je n’écris pas pour vos répondre à vous personnellement mais pour proposer une lecture des choses qui peut être prise en considération ou pas du tout. c’est une sorte de pari qu’on fait dans un monde saturé de discours. Le monde n’est pas intelligible par lui-même, on essaye de le rendre intelligible. C’est la raison de ces échanges.

30/04/2018 10:18 par Assimbonanga

Rien de raisonnable ne justifie l’attaque de NDDL par 2500 gendarmes mobiles. La seule motivation est d’ordre fasciste : détruire ce qui est différent.
En cela Macron est poussé au cul par des Retailleau, des Ciotti, des Le Pen et des Wauquiez. Wauquiez dont voici les oeuvres au Puy-en-Velay :
 http://www.internatnotredamedupuy.fr/pedagogie-internat-le-puy-en-velay-internat-43-haute-loire-catholique/
 https://www.leveil.fr/puy-en-velay/economie/innovation/2017/04/10/le-site-du-pensionnat-notre-dame-au-puy-en-velay-va-accueillir-un-pole-digital-a-lhorizon-2019_12358224.html
Attention, les forces d’extrême-droite se reconstituent de plus belle, en sourdine. L’uniforme à l’école, les uniformes rutilants (parka azur) des identitaires au col de l’échelle, tout cela est parent. Cette fraction de la population exprime une haine à destination des zadistes du simple fait de leur aspect vestimentaire. Ils ne peuvent pas assumer des caractères d’autonomie, émancipation, lâcher-prise, créativité, et surtout : absence de chefs. Ces notions leur font peur. Et les rend fous furieux. Comme sortis de leur monde connu, zone de confort mental, celui de légions soumises à un dogme religieux.

30/04/2018 14:06 par Georges SPORRI

@Assimbonanga / Merci de répondre à l’article dont le sujet est la répression démentielle, le vandalisme abject et le sadisme de l’état .
Pour riposter efficacement il faudrait parvenir à atteindre les intérêts de la FNSEA , des maires de droite des communes rurales et des entreprises du BTP ( Macron, sa préfète et ses gendarmes agissent pour défendre avec acharnement et à grands frais les intérêts de ces gens là ! ) ... Peut être par une campagne de dénigrement bien hargneuse, voire haineuse ? Après tout ces mecs et ces meufs sont coupables : leurs options politiques et leur ethnocentrisme ( ça veut dire "crétinisme villageois" ) ne permettent absolument pas de résister à la désertification rurale, à la fermeture des services publics, à la paupérisation ...

01/05/2018 00:35 par Assimbonanga

@Merci Georges. La campagne haineuse et dégueulasse, ce sont eux qui la mènent ! Contre les zadistes ! Il faut lire les "commentaires" dans les journaux dominants : une sorte de racisme, qui pue de bêtise. L’ignorance élevée au rang de l’idéologie et c’est à cause de leur idéologie de cabinets que Macron se croit légitime à cet étalage de force imbécile.
Ces gens , comme Laurence Parisot croyant voir des têtes au bout de piques en 2012 lors de la première marche de Mélenchon, comme Sarkozy radotant avec les membres de son club du XVIe arrondissement, ces gens ont des fantasmes, des fantasmagories imaginatives. Ils croyaient la zad truffée de pièges et de pieux enfoncés. Macron a lancé son armée de condés sur une bande de doux dingues créatifs, des elfes bâtisseurs. Pour des zadistes, le rêve est la base mais de la part de professionnels de la gendarmerie, de surcroît équipés d’hélico et drones, la méprise est consternante.
Cette affaire est un film à gros budget, entre comique louis-de-funésien et grande superproduction fantastique de génies et de fées, mais sans motif de sécurité nationale.
Il fallait deux ans pour statuer sur les terres agricoles. Quel besoin de destruction ? Alors que Borloo dans des boules de cristal recherche des solutions pour les banlieues, on veut ici éteindre l’expérience solidaire avec les squatters et les inadaptés au moule social. Absurde. Mais c’est uniquement à cause des FNSEA, des réac, et des fachos et de leurs péroraisons de comptoir. J’en ai l’intime conviction.
Je tente par des reportages photos prélevés sur Reporterre et sur zad.nadir de , au moins, tenir informées des personnes de mon entourage qui seraient tentées par les ragots de comptoir.... Au moins, lutter contre la désinformation entretenue, démonter les mensonges d’Edouard Philippe. Montrer ce qu’il en est vraiment de ces zadistes "radicaux", "très violents" : tu parles !
Les vidéo de France3 Pays de la Loire permettent une vision plus en proximité que le pilonnage verbal des "experts" de plateaux et des politicards (et cardes) de droite. Partout, il faut sortir de l’ignorance. Une fois qu’on sait comment fonctionne la zad, ce n’est plus "l’étranger". Car, n’oublions pas ce qui motive les fachos-réac : la peur de l’étranger, étrange, inconnu.

01/05/2018 09:38 par Assimbonanga

Je sais que hier encore les troupes gendarmesques, renforcées par des PSIG ( gendarmes mais tout terrain, avec les 4X4 et l’entrainement physique à la course de cross) , patrouillaient sévère sur NDDL. Je sais qu’une coupure d’électricité avait été constatée à la Grée où un concert se préparait pour le soir. Mais aujourd’hui, je ne capte pas radio klaxon. Aussi je vous demande, amis du Grand Soir, si, depuis votre ordinateur, vous arrivez à entendre le son de radio klaxon, pour savoir si ça vient de mon ordi ou de la radio de la zad. Je m’inquiète.

04/05/2018 00:15 par Assimbonanga

Cet article méritera l’intérêt de LGS, je pense : La Zad nourrit les luttes syndicales en pays nantais. https://zad.nadir.org/IMG/pdf/1501-tribune-zad3-2.pdf
Il fait hélas la démonstration de pourquoi Macron rejette logiquement l’idée de ZAD : elle est anticapitaliste. Non, communiste.

04/05/2018 05:58 par babelouest

Assimbonanga, nous en arrivons à ce paradoxe que l’État n’est plus du tout comme en 1793 l’émanation de la nation, mais son ennemi. Quand les citoyens veulent faire quelque chose de raisonnable, de positif, nul doute que des directives tâtillonnes "émanant de Bruxelles" quand cela arrange les décideurs l’interdiront, pour le plus grand bien des très riches. Du 0,001%.

La ZAD est une réalisation magnifique, et en même temps vulnérable malgré le soutien de beaucoup de riverains plus ou moins lointains. De chez moi c’est à 20 Km environ. Plus même, si l’on prend pour point de ralliement l’emplacement des futures journées de juillet. D’ailleurs, je connais des personnes du Sud-Loire qui y vont régulièrement, et pour qui par la route, c’est encore bien plus loin.

Oui, à Nantes nous connaissons le point de friction entre deux grandes plaques tectoniques, celle du Grand Capital usant de la force pour se maintenir, et qui pourtant s’enfonce ; et celle d’une renaissance qui peine à émerger, plus légère, plus prometteuse, mais aussi plus brouillonne parce que vraiment vivante.

Restons optimistes. Comme les copains de Ch’Fakir,

à la fin c’est nous qu’on va gagner

.

04/05/2018 10:05 par Assimbonanga

@Babelouest.L’Etat est une entité théorique mais concrètement il a été conquis par une bande de gens qui représentent les intérêts de quelques-uns. Cela s’est fait pas à pas. J’ai remarqué qu’on avait introduit au collège des cours optionnels de "capitalisme".( Je ne sais pas quel nom ça portait.) En gros, les gosses étaient initiés au capital, à l’actionnariat, au commerce. Même au collège public ! Et certains élèves ont beaucoup aimé ça. Je les vois aujourd’hui passionnés de jeux de cartes, jeux vidéos et jeu boursier. J’en suis malade. Jusqu’alors, les écoles propageaient plutôt la coopération, la participation à la coopérative scolaire.
Maintenant, les gosses sortent de là adeptes du macronisme.
Je voudrais le croire, mais pas sûr que ce soit nous qu’on va gagner. Les capitalistes avancent à grande vitesse, criminalisant la contestation, fichant à tour de bras, informatisant tous les secteurs. Les privatisations s’amoncellent au-dessus de nos têtes comme une nuée d’orage. Nous serons bientôt domestiqués sans possibilité d’échapper au contrôle. Sur la zad, ils sont sans arrêt survolés par hélico, drones. C’est une forme d’enfer sur terre.
La zad est la seule alternative au monde industriel qui détruit la vie sur terre, mais nos dirigeants ont la volonté ferme de l’éteindre à tout jamais. Nos dirigeants (qui ont confisqué l’Etat) sont des irresponsables, des fanatiques impitoyables.
Et on voit bien toute leur mesquinerie et leur méchanceté, (et leur trouille quand même, qu’il y ait un grain de sable dans leur mécanique implacable) et leur bêtise dans leur façon de s’en prendre à François Ruffin ces jours-ci !
Il faudrait que les LFI soient plus instruits sur la zad, qu’ils en mesurent toute l’importance.

04/05/2018 11:15 par Assimbonanga

On ne peut pas accuser LGS de ne rien publier sur NDDL, mais on peut toutefois remarquer que c’est parcimonieux. Cet article de Yann Fievet remonte au 25 avril. Ainsi, la périodicité de ce sujet c’est environ tous les 9 ou 10 jours. On ne peut pas dire que ce soit la convergence des luttes !!! Pourtant, il ne manque pas de beaux textes sur la zad, dont celui que je suggère ici plus haut. Et celui des facteurs en grève.
Il reste à se tourner vers Reporterre qui, lui, est à fond sur le terrain, facs, zad, fête à Macron et aujourd’hui Karim l’ouvrier lanceur d’alerte contre Arcelor-Mittal.

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