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En faillite, Bernard Guetta garde le cap anti-cubain

M. Bernard Guetta officie sur une radio publique (France-Inter). Il devrait au moins par respect pour ceux qui le paient (c’est à dire nous) avoir un minimum d’objectivité (je dis bien un minimum) mais ce n’est pas son souci évidemment. Son seul but est de faire croire au plus grand nombre que ce qu’il dit est vrai. Alors tous les moyens sont bons.

Avec sa chronique fielleuse sur Cuba (*), on tombe dans l’indignité du propos, dans la falsification de l’histoire, dans le mensonge éhonté. J’espère qu’il ne se prend pas pour un journaliste, ce serait le comble ; mais même pour un mauvais chroniqueur anti-communiste invétéré, il y a des faits qui ne devraient pas être occultés sinon on s’expose à n’être qu’un vulgaire et médiocre propagandiste de l’anti-castrisme primaire.

Le blocus étatsunien perpétré depuis 50 ans contre Cuba avec ses effets internationaux plus que pervers sur la population et dont chacun sait qu’il a été mis en place pour désespérer le peuple cubain afin qu’il se retourne contre ses dirigeants ? Une pochade pour Guetta ! Pourtant, ce sont des centaines de milliards de dollars que Cuba a perdu à cause de l’embargo économique imposé par les USA.

Les attaques physiques incessantes perpétrées sur le sol cubain depuis les EU, les attentats assassins contre la population et l’agriculture cubaines par des terroristes notoirement protégés par la CIA, les agressions en tous genres (tout a été tenté) fomentées par la CIA, les tentatives permanentes de déstabilisation politique à coups de millions de dollars, le financement de faux-dissidents, etc, etc.. ? Des fantasmes pour Guetta !

Aucun pays au monde, je dis bien aucun pays au monde n’a subi aussi longtemps, autant de saloperies, d’agressions odieuses, de la part d’un autre pays. Sans le courage de son peuple, sans sa détermination à préserver son indépendance et le système politique qu’il s’est choisi, sans l’intelligence de ses dirigeants et la sincérité de leur engagement, sans la capacité d’une population à résister ensemble et souvent dans le dénuement contre l’Empire, Cuba serait déjà le 51ème état des USA. De tout cela, Guetta se moque !

Que Cuba soit maintenu par le bon vouloir d’un seul pays, en situation de guerre permanente et qu’il doive ainsi dépenser une grande part de son PIB à se défendre, Guetta en rit !

Le comble de sa mauvaise foi est lorsqu’il affirme que Cuba ne pourrait supporter la comparaison avec une Amérique latine qui "se démocratise". D’abord, je ne savais pas que Guetta soutenait les Chavez, Corréa, Moralès et autre Ortéga dans les efforts qu’ils fournissent pour instaurer la démocratie dans leurs pays. C’est nouveau pour le public de France-Inter, mais il n’y a que les "cons" qui ne changent pas, dont acte ! Ensuite, il semble ignorer (et c’est une faute de sa part) qu’il existe une alliance entre l’Amérique latine et les Caraïbes qui s’appelle l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques). Elle favorise la logique coopérative au détriment du libre-échange au concept anti-démocratique et léonin dont Washington est le promoteur. Cuba en fait partie. Elle en a même été avec le Venezuela, à l’initiative. Pourquoi, dans ce cas craindrait-elle une telle comparaison ? C’est ridicule !

Cuba est un petit pays, pauvre en ressources naturelles, conscient de ses faiblesses et donc forcément dépendant d’autres pays pour son approvisionnement mais certainement pas pour ses idées et le bien-être de son peuple qui lui, sait faire la comparaison avec des états très proches comme Haïti ou St Domingue où la misère abrutit les populations. Mépriser Cuba à ce point, c’est suspect !

Enfin, il écrit : Cuba est "le seul Etat communiste que les Etats-Unis aient dû tolérer si près de leurs côtes". Il ajoute à son mépris, la falsification de l’histoire. Ce qui est vrai, c’est que les EU ont toujours considéré l’Amérique latine comme leur arrière-cour. Ils ont eu recours aux coups tordus, aux pires assassinats, pour asservir les peuples et maintenir leur pouvoir sur l’Amérique latine et continuer ainsi à piller comme des soudards les ressources naturelles de ces pays, pauvres pour la plupart, mais jamais au grand jamais, ils n’ont toléré à leurs portes l’existence d’un système politique différent du leur. Dire cela est la pire escroquerie qu’on puisse commettre. Non, les USA n’ont rien toléré du tout, au contraire. A Cuba, depuis l’attentat du La Coubre (1960), depuis la tentative d’invasion par la baie des cochons (1961), ils font tout depuis 50 ans pour essayer de changer la politique cubaine. Et nous savons que ça continue à Cuba comme partout en Amérique Latine, voir le Honduras.

Le problème de Guetta, est qu’il s’obstine à occulter un atout extraordinaire pour Cuba : le peuple cubain dans son entier est d’accord avec ses dirigeants. Il ne suffit plus d’éliminer physiquement quelques dirigeants et d’exercer une répression féroce contre une partie de la population, non non non. C’est un déluge de bombes qui devra s’abattre sur Cuba, puisque ce sont 12 millions de résistants qu’il faudra éliminer. Cuba s’est imposé sans l’autorisation du grand frère étatsunien. Cuba défendra bec et ongles les acquis de sa Révolution, n’en déplaise à M. Guetta ! Ses évolutions, ses réformes sont de la souveraineté du peuple cubain. Les enjeux sont énormes mais le peuple cubain est libre ! Fort de son expérience, hautement éduqué, attaché à ses acquis sociaux et à sa Révolution il saura faire face avec pugnacité et intelligence. Et il vaincra... alors, M. Guetta sera encore déçu !

Finalement, Guetta est au service d’une propagande bien moche. Avec son cerveau lessivé à l’ultra-libéralisme avancé, il ne peut pas imaginer d’autres voies politiques que celle de son mentor Sarkozy.... Dans une impasse intellectuelle, il faillit à son devoir d’information. Sa chronique est par conséquent indigne.

Michel Taupin
Cuba Si France

* Chronique du mercredi 20 avril 2011 : "En faillite, Cuba change de cap"

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