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Charlie Hebdo voit le diable grimaçant, mais pas la vierge

Le Grand Soir l’a toujours dit ici : « Je ne suis pas Charlie ».
Pour plusieurs raisons :

1- Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs étaient qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Nous avons écrit alors que, pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui était ainsi tranquillement proférée.

Au cours de plusieurs contacts avec l’auteur (qui nous a tout de go révélé que « les anti-impérialistes [l]e font gerber  »), nous avons appris que son inspiratrice était une journaliste qui, par dépit d’avoir été déboutée dans sa tentative de rejoindre notre équipe, cracha quelques mois après notre refus, sous pseudo, un article au vitriol où elle affirmait que LGS publiait « depuis 3 ou 4 ans » des articles fascisants.

Nous avons contacté Charb et nous avons obtenu un rectificatif tardif, mou du genou et très discret où Charlie Hebdo affirmait qu’il avait voulu nous mettre en garde contre une possible « porosité » entre nous et la fachosphère. Il faut le lire pour le croire !

Par ailleurs, l’auteur qui vomit les anti-impérialistes nous menaça : il menait une enquête contre nous avec des confrères de Charlie Hebdo, avec d’autres journalistes d’autres journaux et même des journalistes étrangers et on allait dérouiller (tiens, c’était en 2012, ça avance lentement, cette enquête de la meute internationale).

2- Du coup, LGS s’est un peu plus intéressé à la ligne éditoriale de Charlie Hebdo (que nous laissions vivre sa vie auparavant, sans nous en mêler) et nous avons découvert des choses à vous faire tomber les bras. Nous en avons rendu compte ici sous le titre : Charlie Hebdo, toujours pro-OTAN et pro-USA

Nous avons en effet découvert que Charlie hebdo s’est positionné discrètement dans le camp impérialiste, soutenant toutes les guerres de l’OTAN, fustigeant les Arabes sous couvert d’une religion, dénonçant, fut-ce à coups de mensonges, les pays d’Amérique latine qui se libèrent de l’emprise des EU.
Et puis, la tuerie qui a ravagé les meilleurs de la rédaction de l’hebdomadaire nous a commandé d’oublier ceux qui restent, parmi lesquels un ramassis qui ne mérite ni estime ni respect.

Les « historiques » et les plus talentueux n’étant plus là, ils se laissent glisser à la paresseuse sur la pente de droite, en oubliant leur cerveau dans leur bureau où de tout évidence, ils travaillent peu.

Voici, pour étayer mes propos, deux articles traitant du même sujet. L’un est paru le 20 octobre dans Charlie Hebdo et l’autre, 15 jours plus tôt dans Le Grand Soir.

CHARLIE HEBDO Le direct (exclu web).
Le billet du jour

MÉLENCHON ET LA MADONE

Par Iegor Gran - 20/10/2017

J’avais cru à une blague, mais non, le diagnostic se confirme : La France insoumise a des visions, maintenant. À force de fixer le drapeau européen, Mélenchon et ses copains y ont décelé un symbole chrétien intolérable, une image d’un prosélytisme qui n’aurait pas sa place dans l’Hémicycle. La Vierge leur est apparue, soudain, comme à Bernadette Soubirous. Désormais, dans les étoiles en cercle, ils devinent son visage radieux. Dans le bleu européen Reflex Blue (dénomination Pantone), de code hexadécimal 003399 (pour les informaticiens et les utilisateurs de Photoshop), ils voient le bleu marial comme le taureau voit le rouge. Comme en plus ils savent compter sur leurs douze doigts, ils retrouvent, dans les étoiles dorées, les douze apôtres. Faut-il fumer pour avoir pareilles hallucinations ! À moins que l’on ne soit en présence d’un cas clinique de trouble obsessionnel compulsif, à force de confondre laïcité et phobie des images chrétiennes. Leur agnosie visuelle devient-elle chronique, après avoir pris Chávez pour le bon Dieu et Maduro pour l’Enfant Jésus ?... Dans la foulée, on se demande quelle sera leur prochaine croisade débile. Revenir au calendrier révolutionnaire ? Fêter l’Être suprême à la place de Noël ? Interdire les prénoms bibliques dans la fonction publique ?... Au milieu de ce jardin d’enfants, Macron a beau jeu de taper sur le tambourin creux du défenseur des symboles et signer en grande pompe la déclaration 52 du traité de Lisbonne, celle sur le drapeau, l’hymne et toute la camelote qui l’accompagne.

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LE GRAND SOIR

PATRICK COHEN N’A PAS VU LA VIERGE

Par Bernard Gensane - 5/10/ 2017.

Il est vrai qu’il travaille beaucoup et qu’il est très savant. Mais il ne sait pas tout. Ce qui ne serait pas grave s’il ne faisait pas semblant de tout savoir et si sa cuistrerie ne s’exerçait pas à l’encontre de – devinez qui ? – Jean-Luc Mélenchon.

Le 4 octobre, dans l’émission “ C à vous ”, la responsable de plateau, Anne-Élisabeth Lemoine, montre Jean-Luc Mélenchon prenant ses fonctions à l’Assemblée Nationale en s’étonnant de la présence du drapeau européen jouxtant (en fait recouvrant) le drapeau français. « Ce drapeau n’a rien à faire en ces lieux, on n’a pas besoin de la vierge Marie », dit Mélenchon. Á défaut de lutter efficacement contre le chômage, c’est Hollande en personne qui avait gadgétisé cet étendard en l’imposant dans les murs de la représentation nationale.
L’émission “ C à vous ” avait décidé de revenir brièvement sur cet épisode car les députés de la France Insoumise, éventuellement soutenus par ceux du Front National (c’est comme ça), voulaient faire .passer une motion interdisant désormais le drapeau étoilé. Cette motion ne franchit malheureusement pas les murs de la commission idoine.

« Pourquoi », demande-t-on sur le plateau de France 5, « Mélenchon a-t-il fait allusion à la vierge Marie ? » Cohen, qui n’en rate pas une pour dégommer Mélenchon, se lance dans une brève et inarticulée explication signifiant que l’objet quasi quotidien de son ire est dans la pantalonnade, l’exagération, comme toujours, et qu’il est allé chercher la vierge Marie pour faire joli.

Hé non, Cohen, Mélenchon avait parfaitement raison ! Cela fait plus de 60 ans que la mère du Christ a été choisie discrètement, par une Europe des Six fortement influencée par la démocratie chrétienne de l’époque, pour faire battre le pavillon des espoirs communautaires.
L’idée venait d’Arsène Heitz, un Alsacien obscur fonctionnaire européen, fervent catholique et artiste à ses heures. C’est lui qui proposa les douze étoiles mariales, ainsi que le bleu. Il fut suggéré de réduire ce nombre à six puisque l’Europe des années cinquante ne comportait que six pays. Le Conseil de l’Europe garda le chiffre douze au motif qu’il symbolisait l’harmonie, la plénitude. Le texte adoptant le drapeau fut signé le 8 décembre 1955, ce jour étant, comme par hasard, celui de l’Immaculée conception.

Bernard GENSANE

PS : un ami me fait passer cette photo prise par lui dans la cathédrale d’Avila :
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Notez la platitude de l’attaque contre Mélenchon dans Charlie Hebdo sur sa « croisade débile ». La charge est dénuée du moindre talent, avec introduction au passage des noms de Chavez et de Maduro (tant qu’à faire...) et comparez avec l’article enlevé et documenté de Bernard Gensane.

Si vous cherchez un journal papier insolent, avec plein de dessins et du talent à chaque page, c’est Fakir qu’il faut choisir.

Vladimir MARCIAC

PS. A propos du dessin de couverture de Charlie Hebdo (qui conteste le rôle de la rue dans la libération de Paris), Jean-Luc Mélenchon écrit : « … l’action populaire dans la libération du pays face aux nazis est ramenée par le journal « Charlie » à une caricature qui me représente avec un brassard FFI en train de tondre une femme. La résistance tondait les femmes en tant qu’activité principale ? Elle se faisait fusiller et torturer en tant que second job ? Elle ouvrait les combats libérateurs à Paris et Marseille pour se distraire ? Les plaques dans toutes les rues de Paris à la mémoire des combattants du 19 août 1944 sont le street-art de l’époque ? Le discours de de Gaulle à l’hôtel de ville de Paris a un rapport avec la cigarette que fumait le général ? Bref, dans la mesure où il s’agit de nous traîner dans la boue, tout est bon y compris le renoncement à un des fondamentaux du récit des vainqueurs français de 1945. »

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