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Grèce : les leçon d’un scrutin.

"La pédagogie c’est la répétition" disait l’un de mes instituteurs.
Le peuple grec après celui d’Italie ou du Brésil vient de répéter donc quelques règles de grammaire politique dont les dirigeants des partis politiques, y compris chez nous, ne semblent pas comprendre.

1- Quand la gauche fait une politique de droite elle perd.
Renzi ou Rousseff, pour reprendre nos deux exemples, en ont fait l’expérience. Et bien d’autres encore, France incluse, avec Mitterrand, Jospin, Hollande...
En effet ceux qui votent pour la gauche s’en abstiennent quand celle-ci trahit les intérêts populaires. Et ce ne sont pas les débilités obscènes du PCF qui ose présenter Tsipras comme "rempart à la droite" qui changeront le vécu des ouvriers, des paysans et de la petite-bourgeoisie de Grèce et d’ailleurs. Tsipras est le fourrier de la droite cela est évident pour tout observateur honnête ce qui semble exclure l’HumaDimanche. Mais il est vrai que le PCF avait appelé à voter pour Macron au deuxième tour des présidentielles en 2017. On voit où mène l’obstination à servir de paillasson.

Il faut donc souligner l’importance de l’abstention et constater que celle-ci est l’expression politique des classes populaires qui ne cèdent plus au chantage politico-médiatique dont la Une de l’Huma est l’expression : en Grèce 43% d’abstention (contre 36% en 2015) abstention record dans un pays où le vote est obligatoire et parions que ce sont les catégories populaires qui forment les gros bataillons des abstentionnistes.

2- La droite (ND) progresse peu dans un contexte où pourtant la fausse gauche s’est vautrée dans une politique violemment anti-populaire. Cela n’a rien de surprenant : si la droite parvient à faire le plein de son camp et attirer quelques rares électeurs qui sanctionnent ainsi les traitres de Syriza, elle ne progresse pas. C’est donc bien le dégoût de la fausse gauche de Tsipras qui est la cause de la défaite de ce dernier.

3-L’extrême-droite néo-fasciste maintient sa base de masse : si Aube Dorée perd des plumes c’est au profit de la non moins fasciste Solution Grecque. AD rassemblait 388 000 voix en 2015 et AD+SG ensemble rassemblent 373 000 voix en 2019....Même sur ce front, pas de quoi pavoiser pour les démocrates.

4- Et le parti communiste de Grèce ?
On aurait pu penser que ce parti qui avait bien analysé ce qu’était Syriza, une nouvelle social-démocratie, profiterait de la confirmation de son analyse : il n’en n’est rien.
Le KKE faisait 338 000 voix en 2015, il en fait 300 000 en 2019. Pourquoi ? Parce que ce parti a été incapable de proposer une politique d’alliance et donc une alternative à Syriza et/ou à la droite et incapable de porter la question nationale dans un pays mis sous tutelle étrangère, dont la souveraineté a été anéantie par la Troïka de l’Apocalypse, UE, FMI et BCE. Son positionnement "classe contre classe" a eu le même résultat que partout où cette stratégie fut appliquée : échec massif. La marginalisation du KKE à moins d’un sursaut et d’une rupture stratégique semble inexorable.

5- Les autres partis de gauche, UP ou Antarsia, sont totalement marginalisés, voire volatilisés.

6- Syriza subit une défaite mais reste le parti d’opposition central de la nouvelle conjoncture politique grecque avec 178 0000 voix ce qui n’est pas si mal comparé au 225 0000 voix de 2015 qui avaient vu Tsipras accéder à la tête du gouvernement.. Sans doute va-t-il rejoindre la social-démocratie de façon plus formelle, abandonnant le PGE qui ne représente plus grand chose sinon le PCF et ses 1,2 % du corps électoral français....

Reste que pendant que les travailleurs et le peuple s’abstiennent, n’ayant aucune perspective politique à laquelle se raccrocher, la moyenne bourgeoisie supérieure continue à faire vivre la social-démocratie qui du coup devient de plus en plus droitière.

Voilà quelques leçons qu’aucun médias de masse ne reprendront, se contentant de nous dire que " la droite avec 40% des voix a battu la gauche radicale ", ce qui est donc évidemment mensonger du début à la fin de cette grossière mais efficace "analyse".

Reconstruire une alternative de gauche, progressiste, révolutionnaire et patriotique est notre défi commun en France, en Grèce et partout dans le monde. Vaste programme....

Antoine MANESSIS

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