Salah HORCHANI
Laïquicide, pourquoi pas, mais laïcide serait plus simple (comme insecticide)
Le terme "laïc" désignait qui n’était pas un "clerc", membre du clergé. Le concept de la laïcité se fonde sur cette différence.
Un laïc peut être croyant ou non, agnostique. La République ne connaît que des "citoyens" alors que sous l’Ancien Régime le clergé était représenté institutionnellement à côté de la noblesse et du Tiers-État. La République est donc "laïque" dans son essence puisqu’elle ne fait pas de distinction et accorde les mêmes droits à tous. Les clercs (qu’ils soient prêtres, pasteurs, imams, rabbins ... ) ont donc également possibilité s’ils le souhaitent de participer à la vie politique, briguer des mandats politiques ou syndicaux comme n’importe quel citoyen, mais seulement en leur nom propre (l’Eglise catholique s’est toujours opposée à cela). La laïcité n’a donc rien de restrictif pour eux, ils ne sont lésés en rien.
Il est donc logique dans la République de ne pas admettre les clercs comme interlocuteurs politiques pour la raison très fondamentale qu’ils ne représentent ni leurs concitoyens, ni une institution nationale, mais bien des "multinationales" religieuses aux contours très imprécis et variables. Ils ne sont pas "élus", ni "mandatés" par personne pour les représenter.
La laïcité est mise à mal en Europe depuis le Traité de Lisbonne qui par ses articles et directives cherche à redonner une place institutionnelle politique à ce(s) "clergé(s)". Peut-être que cela vous permettra de mieux comprendre les récurrentes attaques contre la laïcité en France depuis une décennies environ.
Fondement juridique du dialogue
Le traité de Lisbonne introduit expressément l’idée d’un dialogue entre les institutions européennes et les Églises, les associations et communautés religieuses ainsi que les organisations philosophiques et non confessionnelles (article 17 TFUE).
http://ec.europa.eu/bepa/activities/outreach-team/dialogue/index_fr.htm