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Les mots (et les images) sont des pistolets chargés...

Polanski, Céline, dissocier l’homme de l’artiste ?

En 2002, j’ai publié « La cathédrale au fond du jardin », roman basé sur une histoire vraie et méconnue : le projet d’assassinat de Louis-Ferdinand Céline par Roger Vailland.
Mon livre posait la sempiternelle question qui vient de resurgir à l’occasion de la cérémonie des César.
Le livre a été primé, loué par la critique (1), les droits ont été vendus à un producteur de cinéma et… sa carrière s’est arrêtée tout net pour cause de faillite de l’éditeur et de saisie par un huissier de tous les exemplaires.
En voici le début du chapitre 6 (sur 14). Les quelques passages entre crochets ne figurent pas dans le livre, je les rajoute pour la compréhension du lecteur qui ignore les 5 chapitres précédents.
MV.

« Un après-midi, c’était déjà la fin du printemps, nous étions réunis chez Jeanne [une résistante qui vit dans un appartement en dessous de celui de Céline. Authentique]. Elle nous avait servi une sorte de liquide, chaud et foncé qui ressemblait vaguement à du café. Je me trouvais sur le canapé à côté de la fille aux yeux « océan-sur-la-grève-un-matin-de-tempête » et de Fabrice [pseudo d’un résistant]. Jeanne s’était assise par terre, sur le tapis.

Racine [pseudo d’un résistant] arriva peu après. Il avait beaucoup réfléchi, pris sans doute quelques conseils, et il avait évolué. Bref, il était venu spécialement pour nous dire son désaccord [sur le projet d’assassinat].

En vérité, Jeanne qui n’avait jamais été acquise au projet, lui avait parlé de notre réunion et comme il lui répondait qu’il ne voulait pas être mêlé à cette affaire, qu’il désapprouvait maintenant, elle avait ajouté : « J’aimerais que tu viennes leur parler. Il y aura justement le « courrier de province » [une résistante].

Quand Racine entra, je commis l’erreur de me lever pour l’accueillir et il en profita pour prendre ma place sur le canapé. Dopé par le contact d’une hanche féminine dont j’avais senti la chaleur avant lui, il attaqua sans lambiner.

L’Histoire, professa-t-il, foisonnait d’exemples qui nous montraient comment de grands esprits (philosophes, mathématiciens, physiciens, chimistes, poètes, etc.) avaient été punis de mort. Aujourd’hui, quand on les nomme, qui est condamné par l’opinion ? Les victimes ? Non, les exécuteurs. Le peuple met sur la balance la faute reprochée, la gravité de la sanction, et ce que les condamnés avaient apporté à l’humanité, ce qu’ils auraient encore donné s’ils avaient vécu. Il développa longuement cet argument, puisant de temps à autre son inspiration dans les yeux de sa voisine. Il m’agaçait beaucoup.

Après ces généralités, qui ne représentaient que l’exorde de son plaidoyer, il passa aux choses plus précises : l’humanité ne s’est toujours pas remise de la mort de Socrate, mais elle se réjouit que d’autres vies aient été épargnées, comme celles de Galilée, de Rabelais dont l’œuvre fut interdite, de Luther, excommunié et dont des écrits ont été brûlés, de Hugo, et tant d’autres encore.

Fabrice intervint doucement pour objecter que Racine mélangeait tout : Socrate, injustement contraint au suicide alors qu’il travaillait pour le bien de tous, Galilée qui avait dû son salut à l’abjuration de ses découvertes. Rabelais et Luther surent négocier, Hugo choisit l’exil.
Or, ici, maintenant, il était question d’un propagandiste qui œuvrait contre son pays, n’exprimait aucun remords, ne daignait même pas se prêter à un simulacre de concession, refusait la moindre nuance et pantouflait tranquillement au-dessus de la tête de résistants dont quelques-uns seraient morts avant la fin de la guerre, percés par l’acier de balles guidées par les mots. Les mots qui tuent. Un proverbe bédouin ne dit-il pas : « Tu peux mourir du venin, mais c’est le serpent qui te tue » ?

Enfin, il persifla en s’étonnant que Racine n’ait pas cité le fameux mot de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec vos idées, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez les défendre ».

Est-ce que Racine se battrait pour que Céline puisse librement appeler à l’extermination de Français ?

Racine remua sur sa chaise et haussa ses épaules.
— Je ne défends pas ses discours, je ne suis pas prêt à le tuer. Voilà tout.
— Si au moins il avait dit un mot, un seul, sur la liste Otto, ajouta Fabrice.
Deux sourcils interrogateurs se levèrent au-dessus des yeux « océan-sur-la-grève-un-matin-de-tempête » [surnom d’une résistante].
— La liste Otto ?
— Otto Abetz, expliqua Jeanne. C’est l’ambassadeur d’Hitler à Paris. Avec le concours de la Propaganda Staffel, il a dressé une liste de livres et de titres à interdire.
— Les critères de censure sont larges, précisa Fabrice ; il suffit que l’auteur soit juif, communiste, anarchiste, gaulliste, franc-maçon, homosexuel, étranger ou vaguement suspect pour une raison ou une autre. Otto ratisse large. Sont interdits par exemple les livres de Bergson, Blum, Cendrars, Claudel que Céline surnomme Ciboire, Mauriac, Maurois, Troyat, et beaucoup de classiques, morts depuis belle lurette.
— Des centaines de milliers de livres ont été saisis, ajouta Jeanne. Peut-être des millions.
— C’est l’Index, dit Fabrice.
Et il ajouta, car il savait le latin :
— Librorum prohibitorum.

Quelqu’un avait dit un jour que Fabrice avait quitté le séminaire pour entrer dans la Résistance. Mais il n’en parlait jamais et ne se confiait pas. On ne le voyait pas prier ni entrer dans les églises. Seul indice : il ne faisait pas la cour aux femmes.

— Ils saisissent les livres et ils les brûlent en riant, enragea la fille aux yeux océan.
— Savez-vous, demanda « le séminariste », que le mot autodafé vient du portugais et qu’il signifie acte de foi ?
— La foi en Mein Kampf, dit Jeanne. La bible de la race supérieure.

Racine ne parlait plus. Je l’observais à la dérobée ; il paraissait absent. À quoi, pensait-il ? Se disait-il : laissons passer l’orage ? Quand mes compagnons auront fini de bavarder, mes mots ayant fait leur chemin, ils y regarderont à deux fois ?

C’est sûrement ce qu’il espérait. Tant qu’on s’insurgeait sur le sort réservé aux livres par les nazis, on oubliait l’écrivain. Sa faute, par comparaison, paraîtrait vénielle. Le coupable ne mériterait pas la mort. L’idée que Racine pouvait raisonner ainsi m’insupportait. Je décidai d’intervenir.

J’avais passé la journée de la veille dans la région de Marseille, où je devais établir des contacts. J’en rapportais l’histoire suivante dont seule une partie était vraie, le reste relevant de la licence pédagogique et de l’imagination aiguillonnée par la jalousie.

— Dans un village de Provence, je connais un charpentier, Maurice X. qui a dénoncé ses voisins qu’il soupçonnait d’appartenir à la Résistance, et presque la moitié de son village qui écoutait la BBC. Je ne sais plus combien d’hommes ont été fusillés, beaucoup ont subi la torture. Quelques-uns ont été déportés. Et des femmes aussi. La mère d’un maquisard de 17 ans, que le charpentier avait désigné à l’occupant, m’a hébergé. Elle m’a demandé de venger son garçon envoyé dans un camp. Rien de plus facile, le sycophante habitait seul dans son atelier à la sortie du village. Ce n’est pas seulement, me dit-elle, une question de vengeance, mais, s’il vit, il continuera. Le village entier va y passer.
Je me suis renseigné sur le charpentier et voilà ce que j’ai appris : cet homme-là est un artiste. Ses charpentes sont connues dans toute la région. D’un seul coup d’œil, les gens du cru peuvent, au milieu de dix ou vingt toits, dire : c’est du Maurice X. Il n’a pas son pareil pour choisir le bois bien sec, de bonne épaisseur. Il sait calculer comme pas un la quantité de poutres nécessaires. Une de trop, c’est dépense inutile et poids superflu sur les murs, une de moins, le toit présenterait quelque faiblesse qui se révélera un jour. Il calcule la pente au degré près, en fonction de la pluviosité ou des chutes de neige, phénomènes qui peuvent varier d’un canton à l’autre. Lui seul connaît cela, presque d’instinct. Il possède l’art d’offrir à la tuile l’inclinaison qui interdira tout glissement, la fera resplendir au soleil, évitera pour toujours les gouttières. Ses avant-toits sont assez larges pour protéger les façades des intempéries sans pour autant obscurcir l’intérieur des maisons. Il travaille vite, comme guidé par ses mains incroyablement habiles. Sur chacun de ses chantiers, on trouve en permanence des spectateurs ébahis : retraités, vacanciers, enfants sortant de l’école. Ses concurrents viennent l’observer à la dérobée. Car, chacun le sait, il fabrique une œuvre. Il le fait avec des gestes pleins de noblesse et une belle impression de bonheur sur le visage. Ce charpentier est un génie : avant lui, aucun toit n’avait atteint une telle perfection, après lui, personne n’en fera de semblables. Sur la porte de son atelier, un écriteau porte l’inscription : « Interdit aux chiens et aux juifs ». Car, il sait plaisanter, le charpentierissime ! Habile et rieur. S’il n’avait pas existé, l’humour et le paysage architectural français en eussent été appauvris.

— Tu m’emmerdes, dit Racine.

Exactement ce que je voulais faire. Aussi, ignorant sa remarque, j’en vins à la conclusion qu’il redoutait.

— Bref, le collabo pourri et l’artiste sublime cohabitent à l’intérieur de ce type et, ne pouvant éliminer l’un sans porter atteinte à la création charpentière, je les ai laissés vivre tous les deux.
— Tu te crois drôle ?

Il bougea sur le canapé pour se coller davantage à sa voisine ; elle se leva et se dirigea vers la cuisine en déclarant qu’elle allait boire un verre d’eau. Je poursuivis, en élevant la voix pour qu’elle continue à entendre.

— Dans ce village, il y a également un peintre en bâtiment qui fabrique des couleurs à nulle autre pareilles : un collabo, aussi. Je ne l’ai pas touché, de peur de priver le village de contrevents aux teintes superbes. Et je ne vous dis rien des chaussures de ce cordonnier qui a fait pendre deux des nôtres, ni du pain du boulanger, un milicien qui a su faire disparaître l’autre boulanger, un résistant. Et la cantatrice ? Ah ! la cantatrice, un timbre inouï ; elle roucoule du Wagner dans le lit du chef local de la Gestapo et s’interrompt juste pour demander qu’on la débarrasse de son mari. Mais elle a une voix, une voix…

— Arrête ! Les collabos, il faut les éliminer, créateurs ou pas, artistes ou pas, je n’ai jamais dit le contraire.
— Sauf s’ils sont des écrivains. Le charpentier, zigouillé ! Le Louis-Ferdinand. Céline, épargné ! En enfer le peintre en bâtiment, le boulanger, le cordonnier, la cantatrice, mais au pinacle l’écrivain, sur un socle doré, le front ceint de lauriers, des muses nues alanguies aux pieds du génie.
— C’est une exception, merde ! Tu as lu ses livres ? Tu aurais voulu qu’ils ne soient jamais écrits ?
— Tu fais passer l’esthétisme avant l’éthique. Il serait donc possible d’appeler au génocide, si le texte est bien écrit ? Interdiction de décapiter au hasard dans la rue, sauf si la trajectoire du sabre est parfaite ? À condition qu’ils soient superbement emballés, on pourrait jeter des paquets de merde sur les passants. On s’extasierait de recevoir dans l’œil un crachat arc-en-ciel ? Et ne serais-je pas reconnaissant à un nouveau Michel-Ange d’user d’un tisonnier rougi pour sculpter dans mon dos une autre Pietà ? ».
….
Maxime VIVAS

Note 1

« Un récit vivant et subtil. » Le Monde des livres.

« Le désormais célèbre prix du zinc s’enorgueillit à juste titre d’avoir couronné des écrivains comme Thierry Jonquet […] Cette année, le choix des lecteurs, qui sont aussi les jurés de ce prix, s’est porté sur Maxime Vivas pour son roman, « La cathédrale au fond du jardin ». Régine Deforges. L’Humanité.

« Et vous restez là avec une foultitude de pensées et de réflexions nées de la lecture de ce remarquable petit livre ! » Bernard Poirette, RTL.

« Petit livre par le nombre de pages, mais grand par l’esprit… Un véritable bonheur de lecture. » Paul Maugendre, site Polar Mauvaisgenres.

« Avec une documentation sérieuse sur Roger Vailland, sur Céline et sur l’époque, l’auteur réorganise le passé comme il aurait pu être ! Dans à peine 140 pages, le romancier réussit le tour de force de faire revivre les heures sombres de l’occupation…Excellent roman. » La Croix du Midi.

« Le style est parfait, le récit haletant » La Nouvelle Vie Ouvrière ».

« Maxime Vivas mêle subtilement Histoire et fiction, au fil d’une intrigue hyper originale. Epoustouflant. » Zurban (Hebdo Culture-spectacle, Paris).

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COMMENTAIRES  

03/03/2020 10:35 par Assimbonanga

Aux comices agricoles, on note les fromages frais. Ceux qui sont réellement moulés à la louche (et non en caillé brisé) sont d’une qualité supérieure. Le moulé à la louche nécessite plus de doigté et d’attention, donc du temps passé. C’est ce travail et cette qualité qui sont notés.
Je pense que le festival récompense la qualité des fromages frais du cinéma. En revanche, il ne s’agit pas d’un tribunal de justice pénale. Polenski a un parcours juridique très compliqué. On le trouve documenté dans sa fiche wikipédia. Si vous prenez la peine de la lire, vous vous apercevrez que ce n’est pas aussi simple que les condamnations prononcées par Adel Haenel, vestale scintillante moulée à la louche dans une robe de poupée Barbie, désirable et intouchable...
Comprenne qui peut !

03/03/2020 14:56 par CN46400

Voyons Maxime, si Picasso avait été un violeur, son tableau "Guernica" aurait-il été moins puissant ? Parmi les pires criminels, est-on sûr qu’il n’y a aucun poète ? aucun boulanger extra, aucun charpentier de talent ?.....Doit-on, à cause de leurs crimes les empêcher de toucher le crayon, la pâte ou le bois ?...

03/03/2020 16:10 par robess73

maxime ..excellent article .cependant comparer polanski délinquant sexuel a Céline collabo .antisémite.dénonciateur .et propagandiste nazi est quand méme un peu disproportionné.enfin a mon avis.
.

03/03/2020 19:08 par Antar

Merci Maxime. Cet extrait me donne envie de lire le romain en entier.

03/03/2020 20:40 par Maxime Vivas

@CN46400 et Robess 73

Vous remarques soulignent le risque à aborder la problématique de la dissociation d’un individu de son oeuvre, risque accru en publiant un extrait d’un chapitre d’un livre qui en compte quatorze qui apportent des éléments de réflexions opposés comme outil pouvant aider le lecteur à trancher.
J’ai mis en " note (1)" les critiques, dans l’espoir que les lecteurs de l’extrait subodoreraient que l’ensemble échappe au manichéisme.
Le mieux, pour voir, est peut-être de télécharger le livre si c’est possible ou de l’acheter d’occasion.

03/03/2020 22:00 par irae

«  ? aucun boulanger extra, aucun charpentier de talent ?.....Doit-on, à cause de leurs crimes les empêcher de toucher le crayon, la pâte ou le bois ?... »
Les empêcher de, non, les aduler ou les célébrer pour, est-ce bien nécessaire ?
Cette attitude schizophrénique me fait penser aux bienpensants esprits avertis, voire gauchistes, clients d ’amazon (cette usurpation nominative ...) uber et autre apple, voire visiteurs d’eurodysney (merveilles en carton pâte) sous des pretextes divers et plus fallacieux les uns que les autres.
Passée une certaine échelle, un certain degré ou un impact avéré la séparation n’est plus tenable sauf à jouer le double jeu.

03/03/2020 22:38 par Chin-Chin

@ Culpabilisateur sélectif des horreurs faites aux êtres vivants :

""""""maxime ..excellent article .cependant comparer polanski délinquant sexuel a Céline collabo .antisémite.dénonciateur .et propagandiste nazi est quand méme un peu disproportionné.enfin a mon avis.""""
Ben voyons !
Souvent je me demande : vous l’avez appris par coeur, ce genre de discours-sarbacane empoisonnée ?
Polanski a été accusé par plusieurs jeunes femmes de les avoir violées (dont l’une des victimes, première à avoir été connue et reconnue, avait 13 ans à l’époque). Certaines ont été préalablement rouées de coups. Finkielkraut, lui qui devrait être hyper-sensible aux horreurs de l’histoire en général, balaie publiquement ces évènements d’un revers de main, en concluant qu’à ce compte-là, lui, il viole sa femme tous les soirs. Autrement dit : les jeunes femmes violées soit c’est de la merde, soit.... c’est de la merde, comparées à l’oeuvre (comprenez génie), du grand maître cinéaste (d’après certains, ce qui n’engage qu’eux et ne justifie rien).
Extrait : """"L’affaire Polanski est une affaire judiciaire impliquant le réalisateur franco-polonais Roman Polanski, arrêté et inculpé à Los Angeles en mars 1977 dans une affaire d’abus sexuel sur mineur contre Samantha Geimer, une jeune fille alors âgée de treize ans. La justice retient six chefs d’accusation contre lui : viol sur mineur, sodomie1, fourniture d’une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche, relations sexuelles illicites et perversion.""""
Pourrais-je savoir où vous le rangez, dans l’Humanité ? Parce que, savez-vous, il n’y a pas que des nazis et des juifs sur notre planète. Il y a aussi nous, voyez, le reste des êtres humains qui ont aussi des raisons d’exister et de s’indigner pour d’autres préoccupations que le nazisme dont nous ne sommes pas responsables, et de se plaindre de beaucoup de choses et de nombreux d’oppresseurs, dans tous les domaines, y compris dans le domaine auquel vous voudriez nous amener de force (ce qui n’est jamais bon signe). Je l’ai déjà dit sur LGS : un homme a créé une loi spécifique à ce discours particulariste plein d’emphase, d’indignation et de reproches à l’égard de l’Autre (qui ne serait pas assez engagé dans le "devoir de mémoire", une des premières inventions de la novlangue qui ne fait jamais rien au hasard) : Godwin et la Loi du même nom. Extrait : """Mike Godwin ne parlant que de « loi » et jamais de « point », c’est le langage courant qui, de cette loi, a tiré par extension le « point » Godwin : moment où, dans un débat, les adversaires s’injurient ou caricaturent grossièrement les positions de l’autre en faisant allusion à l’Allemagne nazie, toute discussion constructive devenant alors impossible.""""
.

03/03/2020 23:06 par François de Marseille

Le petit monde du show business a été sans pitié pour Bertrand Cantat, malgré tout le caractère incontrôlé et sous l’emprise de l’alcool dans lequelles les choses se sont passé. Polanski traine ses casseroles sans regrets et droit dans ses baskets, avec une rellative bienveillance de ses paires.

03/03/2020 23:31 par Roubachoff

Une précision pour commencer : l’œuvre et la personne de Polanski me laissent froid. Je ne suis pas allé voir J’Accuse, et je doute de le faire, non à cause des "affaires", mais parce que j’estime qu’il y aurait eu des sujets bien plus brûlants - affaire de Tarnac, affaire Assange, affaire Ramadan, etc. - pour aborder ce thème.
Cela dit, il serait peut-être bon de se calmer.
Comme le dit très bien Assimbonanga, l’affaire américaine est terriblement complexe. Pour s’en faire une idée, il suffit de taper "Samantha Geimer" sur Google. Croyez-moi, ça vaut le détour...
La récente affaire française est... consternante. Après quarante-cinq ans, comment peut-on reconstituer des faits et établir une vérité ? Malgré ce qu’en disent les féministes, les mythomanes, ça existe, et les délations mensongères aussi. Loin de savoir ce qui s’est passé, comme tout le monde, je constate simplement que si on a institué la prescription, c’est pour une excellente raison, et non pour encourager le crime. Même chose pour la présomption d’innocence, le secret de l’instruction, l’enquête à charge et à décharge, les droits de la défense et les débats contradictoires. Du coup, avant de le traiter de délinquant sexuel, ou de le comparer à une canaille comme Céline (dont j’admire le style, mais c’est une autre affaire) peut-être faudrait-il s’interroger sur la situation juridique d’un homme, qu’on ait ou pas de la sympathie pour lui.
Un petit conte de fées pour enchaîner. Imaginons que Maxime Vivas soit sélectionné pour le Goncourt (sans flatterie aucune, il y a de pires candidats, et de loin) et qu’un de ses adversaires politiques (il en a sûrement beaucoup) décide pour le saborder de l’accuser d’un viol ou d’un autre crime vieux de quarante-cinq ans. Ne serions-nous pas les premiers à protester et à trouver la ficelle un peu grosse ? N’oublions jamais que Polanski a été "plébiscité" par deux millions de spectateurs et par les votants d’une profession, déclenchant ainsi l’ire de personnes... qui se seraient bien vues à sa place au box-office et sur le palmarès.
Un ultime point : avec le fascisme qui émerge partout en Europe (en 2002, c’était un fantasme grotesque, aujourd’hui c’est une triste réalité) il faut plus que jamais s’accrocher au droit parce qu’il nous protège tous, si imparfait soit-il. Chaque fois qu’on le jette par-dessus bord, et c’est fréquent ces derniers temps, on prépare le terrain aux petits tyrans à venir - et on facilite la vie à ceux qui sont déjà en place.
Thématique à suivre et à développer...

04/03/2020 08:30 par CN46400

@ Lgs
Bien sûr je ne porte aucun jugement de valeur sur le livre de Maxime que je n’ai pas lu. Mais il est évident que si Picasso, comme Céline, avait donné, aux nazis, des résistants à exterminer, j’aurais accepté, préconisé même, que son sort soit associé à celui de Céline. Mais, aurait-il pu, aussi, inventer "Gernica" ? Tous les crimes sont affreux, mais tous ne se valent pas...
Et je précise que je n’ai aucun atome crochu pour Polanski !

04/03/2020 09:06 par Toff de Aix

C’est parce qu’il a échappé à la justice grâce à son fric et ses relations, qu’on en est là.

Comme le dit si bien Virginie Despentes, si ça avait été le balayeur du coin il aurait fini en taule, et peu importe l’éloignement des faits dans le temps, l’opprobre générale se serait abattue sur lui et JAMAIS il n’aurait eu la moindre récompense pour son œuvre de balayeur. C’est marrant comment de grands progressistes, ici où là, peuvent devenir totalement aveugles lorsqu’il s’agit d’une célébrité, plutôt que d’un gars lambda.

Cette attitude à un nom : ça s’appelle du mépris de classe.

Vous allez me rétorquer que l’affaire est ancienne, que les récentes accusations sont le fait d’affabulatrices ? Comme d’habitude, elles l’ ont bien cherché, toutes des hystériques n’est ce pas ?... Mamma Mia..

Sans justice pas de paix : polanski se grandirait en allant se défendre devant le juge qui le met en accusation. Il lui suffirait de prendre l’avion pour les usa...

Mais nous savons TOUS qu’il ne le fera jamais : il a fait 42 jours de taule pour avoir sodomisé une gamine de 13 ans complètement bourrée, et s’est ensuite tiré grâce à son fric et ses relations, car il avait été averti que la juge comptait à nouveau le poursuivre, estimant que l’ accord qu’il avait passé avec l’accusation ne réglait pas tout. Et depuis 40 ans, il se planque dans des pays qui lui déroulent le tapis rouge... Avec des gens qui l’absolvent continuellement de ses crimes.

Mais bon... C’est polanski, alors ça passe...

Sans justice : pas de paix.

04/03/2020 09:56 par Chin-Chin

@Roubachoff

"""""""""""affaire de Tarnac, affaire Assange, affaire Ramadan,""""""""""""""

Parlons de l’affaire Ramadan. Emprisonné huit mois avant d’être jugé malgrè des ennuis de santé. Accusé notamment par deux "escorts" qui étaient également impliquées dans l’affaire du Carlton (accusation de proxénétisme) pour laquelle DSK et son copain de foire obtinrent un non-lieu et une petite tape sur la main en guise de justice de la république. Où est le droit ?
Quoiqu’on puisse dire sur la complexité des affaires de viol, il est selon moi évident qu’une certaine caste/élite a manifestement plus de droits que d’autres. Donc où est le droit s’il s’applique systématiquement à charge pour certains (avec forte charge médiatique), et systématiquement à décharge pour une certaine frange de la population qui pratiquerait le viol d’une manière plus "glamour" en quelque sorte. Les affaires d’abus sexuels sont, comme toute chose aujourd’hui, joyeusement mêlées à la grand-messe de la désinformation, ou information sélective avec ultra-bienveillance pour certains, et piétinement des droits élémentaires pour d’autres.
Parmi les plus récentes, Matzneff. Vous avez entendu comme moi les justifications des défenseurs des libertés de l’époque : les enfants ont le droit à une vie sexuelle. Voilà, comme ça, plus de contradictions et plus de contradicteurs. C’est le mécanisme de : la Loi c’est moi.
N’oublions pas que les lois que l’on nous impose et nous brandit en certaines occasions particulières (celles où on va se faire baiser en général) sont les diktats d’une catégorie d’hommes et de femmes issu(e)s des élites. Le Peuple n’écrit pas les lois, il en est objectivement empêché par l’organisation sociale, la fameuse verticalité à la mode. Le droit est fait par des êtres partisans, et ils s’arrogent le droit de le modifier au fil des circonstances, cad de leurs intérêts de classe. C’est un peu comme des actifs qu’on investit ici ou là selon le prix des actions en bourse. Respecter la Loi, c’est respecter les dominants. On a pas le choix : ils ont prévu les condamnations pour qui y dérogerait. Il s’en invente régulièrement : prochainement sur le web, certaines contre-informations deviendront, par le fait de la Loi, de fausses informations. Le Media sur YouTube (you !!!! ou ils ?), ne peut être vu depuis quelques temps qu’en se connectant avec son compte Google, au prétexte que son contenu pourrait être dangereux pour les mineurs ! Le Droit est un mur d’enceinte érigé autour du Peuple pour l’empêcher de s’émanciper. On l’a vu notamment avec les condamnations des GJ. D’après le droit appliqué, Gilets Jaunes = coupables de violence ; Forces de répression = non-coupables, légitimes et républicaines. Sans oublier qu’ils sont tellement fatigués, qu’ils ont des femmes et des z’enfants (ou des hommes et des z’enfants), qu’ils ne font que se défendre contre les violences des manifestants. Ca, c’est du droit, mis en musique ! Soyons mélomanes.
Nous sommes dans cette affaire Polanski dans une configuration habituelle : fracas du discours dominant contre contradicteurs non-alignés. Par exemple, ce que j’ai entendu ces jours-ci à propos de Juan Branco (adolescent attardé, rancunier, débile, ridicule, agressif, menteur etc...) montre bien qu’il y a des mouvements d’opinion qui s’abattent sans coup férir sur les adversaires de la dominance (la dominance les qualifie systèmatiquement de subversifs), tandis que les mêmes groupes d’opinion volent - de concert - au secours de ceux qui le promeuvent. Ou est le droit, où est la complexité ? Où est la formule "il est difficile de se faire une opinion" ? C’est vrai qu’il est souvent difficile de se faire une opinion - ne serait-ce que parce qu’on est mal informés, voire empêchés d’information, mais il y a, selon moi, des affaires où les faits parlent d’eux-mêmes. On pourra m’affirmer le contraire, que je m’arroge des droits etc... ! C’est possible, mais c’est pas certain !
à propos de "diktat" (+ wiki) : Diktat est un terme venant d’un mot allemand (Diktat) signifiant « chose dictée ». Diktat est le terme utilisé pour qualifier le Traité de Versailles, imposé sans négociation, en 1919, à l’Allemagne, par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale. .
C’était le droit des vainqueurs, le droit de mettre une nation à genoux, le droit que se sont arrogés des VIP militaro-économico-politiciens de l’époque qui - chacun l’admet aujourd’hui - a permis la montée des fascistes en allemagne et les millions de mort qui s’en sont ensuivis.
Le Droit, c’est les droits que l’on veut bien consentir aux Peuples, en fonction des intérêts supérieurs de la Nation, comme ils disent !

04/03/2020 10:14 par Assimbonanga

Je suis surprise que beaucoup de gens cherchent sur Amazon la disponiblité d’un bouquin. Je n’en reviens pas ! Même Serge Faubert le fait . Perso, j’ai pas reçu un seul colis par Amazon depuis... depuis... depuis... ben j’en sais rien ! Je n’en reçois pas. Je cherche par le titre du livre et je vais de préférence d’abord chez l’éditeur. Idem partitions de musique. Il y a des commerçants qui font ce boulot, pourquoi aller sur Amazon ? Pourquoi ai-je échappé à cette pandémie, je n’en sais rien non plus. Ça s’est fait tout seul.
Je crois que les consommateurs d’Amazon se sont habitués au "visuel" du site. Ça doit être un réflexe humain, la force de l’habitude... Bon, j’adjure ceux qui sont tombés da&ns ce panneau de faire un geste de survie pour se déshabituer, ce n’est que le premier pas qui coûte.
(Ce commentaire m’a été instillé par Iraë : ici )

04/03/2020 10:30 par Toff de Aix

Et tiens, pour en rajouter une couche, regardez ici ce qu’un prédateur comme polanski peut faire

https://youtu.be/r6egDFqI1Bo

Cette femme est bousillée. Et en plus elle regrette d’avoir parlé, elle culpabilise. Vous trouvez ça normal ? Vous pensez qu’elle affabule ? Polanski est juste indéfendable.

04/03/2020 11:32 par Maxime Vivas

Je le redis : l’extrait d’un chapitre sur quatorze d’un livre qui raconte l’histoire vraie (et que Céline a apprise à son retour du Danemark où il avait fui avec l’aide des nazis), s’il pose la question " Peut-on dissocier un individu de son oeuvre ?" est insuffisant pour y répondre.
Vers la fin du livre, Céline, absous, atterrit à l’aéroport de Nice (authentique). Le fils d’un résistant du groupe de Roger Vailland l’attend, embusqué, et il le vise avec son fusil (fiction). Il a la tête de Céline dans sa ligne de mire.Tirera ? On sait que non. Mais la question est : pourquoi ? Et l’autre question est : pourquoi fallait-il le tuer pendant l’Occupation ?
Et encore : faut-il parfois, jamais, toujours, ça dépend des circonstances, dissocier l’homme de l’artiste ?
C’est là-dessus que j’ai écrit 140 pages qu’il vaut mieux ne pas résumer ici en quelques lignes
MV

04/03/2020 11:57 par Assimbonanga

Heu... J’abuse. J’ai déjà dépassé mon quota. Sur Céline et sur Polenski, on va pas dilapider notre énergie, d’autres s’y sont déjà attelés mais par contre, sur Zemmour ? On fait quelque chose ? Le mec ! On voit plus que lui dans la marge sur Youtube. C’est une infection. Tous les gens en vue acceptent de passer par ses arbitrages. Ça va plus du tout !
Une peau de banane, un tissu imprégné de corona, n’importe. Faut faire quelque chose.

04/03/2020 13:43 par irae

Il y aurait beaucoup à écrire sur les vautours financiers et commerciaux qui dévastent la planète et nos vies. Il y a ce dont on ne peut se passer mais qu’on peut et doit quand il y en a à proximité acheter chez les fournisseurs locaux et le parfaitement dispensable qui si on le boycottait coulerait en un jour comme sous le coup d’une épidémie de coronavirus.
Après à chacun ses contradictions pour ce qui me concerne plutôt crever que de donner un sou à l’infâme bezos.

04/03/2020 14:20 par Geb

Il fallait effectivement l’éliminer physiquement pendant l’Occupation pour le mettre hors d’état de nuire entant que "militant",(Militaire), d’une cause toxique.

Mais après la Victoire il aurait du être jugé, puni, et stigmatisé, comme une ordure capable de créer une oeuvre sublime. Ce qui n’excuse rien de ses crimes.

S’imaginer que le fait qu’il retournerait aux USA permettrait de faire justice c’est ignorer que la Justice de ce pays n’en est pas une. Et que si Polansky est libre depuis des décennies c’est qu’elle ne lui a pas appliqué la même "justice" qu’elle "applique" aux citoyens lambda chez elle, et particulièrement aux minorités défavorisées et au Prolétariat. Ce qui lui a permis de se barrer ailleurs et de ne jamais être réellement jugé et puni.

Quant à l’"oeuvre" de Polansky, et sa contribution à l’art cinématographique, en admettant que ça puisse se nommer ainsi, désolé mais je ne vois aucune comparaison possible avec celle de Céline. L’oeuvre de Polansky est essentiellement hollywoodienne avec tout ce que ça peut comporter comme propagande de classe, d’idéologie communautariste, et d’opportunisme. Bien à l’image du personnage.

Si on en en écoute certains il serait même à mettre en parallèle avec Zola sur le sujet de l’Affaire Dreyfuss. Et jusqu’à tenter de le transformer lui-même en Dreyfuss bis...

Alors je me satisferai de relire le "J"Accuse" de Zola et de laisser qui veut aller enrichir ce personnage minable et délétère et perpétuer sa crédibilité en lambeaux...

04/03/2020 19:25 par Assimbonanga

Pour éliminer physiquement Zemmour au conaro-virus, c’est peut-être pas possible. Il doit être mithridatisé depuis le temps qu’il y baigne. Il faut trouver aute chose.

04/03/2020 21:12 par bostephbesac

On peut penser ce que l’ on veut, mais "J’ accuse" est un véritable film sur l’ antisémitisme (de l’ époque) et, par contre-coup, de ce que peut provoquer la haine aveugle envers une certaine catégorie de personnes . Dans le cas de "J’ accuse", des militaires Français de haut-rang (c’ est bien le mot !) étaient près à couvrir un espion notoire - et bien connu comme tel - pour couvrir leur haine d’ une religion précise, et , le plus grave, laisser cet espion notoire renseigner notre ennemi de l’ époque sur une arme de grande importance de notre armée, en vu de 14-18 : l’ artillerie en général, le fameux canon de 75 en particulier !

Perso, j’ ai trouvé que ce film est une ode à la lutte contre toute les discriminations actuelles, et pas seulement contre l’ antisémitisme (surtout qu’ aujourd’ hui les raisons de l’ antisémitisme ont changé (même si cela reste détestable (évidement !))) . Je conseille ce film, il est vraiment d’ actualité !

04/03/2020 21:16 par Georges SPORRI

Je suis un peu surpris par l’ambiance actuelle du féminisme. Diatribes sur Polanluge, manifs contre Cantat, délation et donc diffamation (inévitable) sur internet, vulgarité inepte du mythe de la catharsis des victimes, exigence de plus d’état policier et plus de mecs en taule... Tout cela PUE ! Les "Ni putes, ni soumises mais SARKOZILLONES" (Fadela AMARA promue avant d’être jetée comme un PQ souillé et comme elle le méritait) ont introduit en France un féminisme strictement moraliste + flicard + pénitencier que je nomme "féminisme américano-scandinave". Si elles veulent des "salaires égaux", des crèches sur les lieux de travail, le droit d’avorter prolongé à 20 semaines ... les femmes ouvrières ou employées devront combattre ces moralismes puants et profondément réacs.

04/03/2020 21:31 par Papa Razzi

Dissocier l’homme de l’artiste, je suis entièrement d’accord, mais aduler un salopard qui s’est soustrait à la justice, alors là non !
Vu la gravité des faits, si Polanski avait été jugé, condamné et avait purgé sa peine, je n’aurais vu aucune objection à ce qu’il soit primé.

Je ne connais pas bien le cas de Céline, qui ne m’a jamais intéressé, mais il a tout de même été condamné, puis gracié cela est vrai.
Mais combien de criminels de guerre, et pas seulement nazis, sont passés entre les mailles du filet ?
Ah, ces foutues trompettes de la renommées et tous ces hypocrites qui ne veulent voir que ce qui renforce leur subjectivité...

04/03/2020 22:02 par AnnieS

Il se trouve que j’ai choisi un pseudo qui marque mon sexe féminin. Ici ça tombe bien.
Il se trouve aussi que j’ai subi plusieurs chocs sexuels (inceste, viol, violences) Je crois ainsi ne pouvoir être neutre dans cette matière.
Je pourrais commencer par dire que j’ai choisi de ne pas lire Céline, malgré les nombreux éloges qu’il a reçu et continue de recevoir.

Pour mémoire c’est tout à fait nouveau qu’on tienne compte des mœurs pervers des auteurs de toute sorte, dont Matzneff.
J’ai entendu certains de mes clients (qui se réclamaient très à gauche années 70/80, quand j’étais libraire) défendre l’idée que les enfants avaient une sexualité et qu’il fallait le prendre en compte. J’ai lu des "thèses" défendant cette idée (excuse j’ai oublié le nom de ce chantre (héraut d’une cause) qui fut lui aussi célèbre à l’époque, il me semble qu’il était médecin (???). Je confirme que Cohn-Bendit était dans cette mouvance.

Nos mœurs et supportations ont largement évolué depuis peu. Sommes nous tombé dans un excès ? Je ne crois pas. Je peux témoigner que ces sortes de chocs restent à vie, notre vie en est définitivement imprégnée. Nos actes en sont influencés. En fait on ne s’en remet jamais. Même si ce n’est pas obsessionnel, qu’on n’y pense pas tout le temps, on l’oublie même. La vie est la plus forte. Mais on s’aperçoit que finalement toute la vie en a été imprégnée presque à notre insu.

Certes il faut bien que les gens gagnent leur vie dans l’unique métier qu’ils sont capables de faire, même s’ils ont tué et qu’ils ont payé à la société. Mais en général ils ne payent pas, là est le problème. Ils sont protégés d’une manière ou d’une autre. Il était presque impossible jusqu’à il y a peu d’être cru, et donc on se taisait. Beaucoup se taisent encore car les faits sont :
1- improuvables
2- trop anciens.

Je ne suis pas pour dissocier quelque métier exercé (public ou privé) de faits commis par quelqu’un. Pourquoi un bûcheron, un métallo serait moins protégé qu’un cinéaste, un écrivain, un artiste ? C’est un curieux raisonnement, de classe.

Donc il faut que les fauteurs de crimes soient punis par la Justice, et ensuite qu’ils puissent vivre la vie qu’ils ont choisi.

04/03/2020 22:28 par Jeannette "féministe" Cougar

Eh, Georges SPORRI arrête tes bêtises habituelles de macho refoulé ou je t’en colle une bonne...
(En plus tu as oublié, puritain...Et ton anthropocène couillu "voitures et cigarettes" communiste, etc. )

04/03/2020 23:05 par taliondachille

De mémoire, mais corrigez-moi si je me trompe : Céline, né dans une société antisémite, avec des parents antisémite, une presse antisémite accusant les juifs d’avoir provoqué la Grande Guerre ; Céline, gazé pendant cette guerre et handicapé à 75%. Le gars, il a un sérieux pet au casque. Problème : il a du génie (en fait, UN génie) alors on croit qu’il a toute ses facultés.
On ne sait pas trop si un de ses trois pamphlets puants a pu inspiré le geste d’un criminel. Y-a-t-il eu une victime ? A renseigner.
On sait qu’il a soigné un juif pendant la guerre, rue des Rosiers (par inadvertance ?).
Pour finir, il a fait de la prison (durée ?) et la moitié de ses biens ont été confisqués.
Pendant ce temps-là, le charpentier cours toujours...
Et toujours pendant ce temps-là, les gros collabos courent toujours (les crimes cumulés, charpentier compris, sont estimés à 200 000).
Il était plus facile de s’attaquer à un handicapé moteur et mental qu’à un gros industriel ou un chef de la police...

05/03/2020 03:57 par Neyroud

A Papa Razzi
"Juge, condamne et purge sa peine" : oui comme Cantat . Homme traque, bafoue, "interdit de scènes"...

05/03/2020 04:29 par Roubachoff

@Papa Razzi
Renseignez-vous, les choses ne sont pas si simples. Samantha Geimer elle-même se plaint du juge en charge de l’affaire et elle estime que Polanski a eu raison de fuir. Il est très facile (pour le moment) de trouver sur le Net toutes sortes d’articles et d’interviews qui précisent les choses (idem sur les accusations plus que douteuses de Charlotte Lewis) . Par les temps qui courent, s’informer et savoir exactement de quoi on parle devient un enjeu vital. C’est d’ailleurs à cause des dérives judiciaires de ce juge qu’aucun gouvernement européen n’a accepté d’extrader le réalisateur. Avec la justice américaine, mieux vaut être prudent, parce que certaines choses nous dépassent - comme par exemple ces "deals" qui permettent d’éviter les peines les plus lourdes en plaidant coupables sur les charges les moins graves. Bref, à manipuler avec des pincettes...
Quant à Céline... Eh bien, il a toujours été raciste, c’est visible dès Le Voyage au bout de la nuit, dans la partie qui se déroule en Afrique. Hélas, à l’époque, c’était une position presque universelle, et Trotski lui-même (dans une critique du roman sinon très pertinente) n’a rien trouvé à redire. Paranoïaque endurci, Céline s’est ensuite défoulé sur les juifs dans deux pamphlets répugnants (croyez-moi, je les ai lus) publiés avant la guerre, Bagatelles pour un massacre et L’Ecole des Cadavres. Collaborateur revendiqué, ouvertement pro-nazi, il a continué son sale boulot pendant l’Occupation (Les Beaux Draps), puis a filé se réfugier en Allemagne avec la clique de Pétain. Exilé un temps au Danemark, il est revenu en France en 1951 (par la bande, si on peut dire) et n’a jamais remis en cause aucun de ses "engagements". Au contraire, "parano un jour parano toujours", il a passé la fin de sa vie à se plaindre de "persécutions" imaginaires.
A-t-il dénoncé des résistants, comme l’affirme ici un intervenant ? Probablement pas, parce qu’il n’en connaissait aucun. Des juifs, alors ? Selon les recherches les plus pointues, ça ne fait aucun doute. Bref, ce type (accessoirement le plus grand écrivain français du vingtième siècle, surtout avec le Voyage et Mort à Crédit) a multiplié les éructations jubilatoires sur un des pires crimes de l’histoire, n’a jamais eu l’ombre d’une pensée pour les victimes et a cru jusqu’à la fin qu’il avait eu raison. Toutes considérations artistiques mises à part, voilà pourquoi je trouve un peu raide d’associer Polanski à une telle ordure. On parle quand même dans un cas de dizaines de millions de morts (dans les camps, sur les champs de bataille, dans les villes et les villages) et dans l’autre d’un acte indigne mais dont la victime (c’est elle qui insiste sur ce point, parce qu’elle en est fière) s’est parfaitement remise.
Cordialement

05/03/2020 05:58 par Maxime Vivas

Bref, ce type (accessoirement le plus grand écrivain français du vingtième siècle, surtout avec le Voyage et Mort à Crédit)...

Je ne le crois pas. J’ai résisté à mon éditrice qui voulait que je le qualifie de "génie" dans mon manuscrit.
Pour l’écriture de mon livre, j’ai regardé et décortiqué ses "trucs d’écriture". Ses fameux néologismes et autres mots déformés ? Un de ses amis peintre, Henri Mahé, avait un certain penchant pour la boisson et, quand il était ivre, il éprouvait des difficultés à s’exprimer. Céline le faisait boire, s’échinait à le mettre en colère et prenait des notes.
Son style ? Une accumulation de recettes. Le recours au javanais, avec l’insertion dans ses mots des infixes « av » : beau va donner baveau, belle bavelle, gros, gravos, bonde, blavonde, etc.
Usage de l’infixe « ou » : les affouaires.
Aphérèses, ou troncations des débuts des mots : croquevillé pour recroquevillé, mitouflé pour emmitouflé, connade pour déconnade, bahuter pour transbahuter.
Apocopes, ou suppressions de phonèmes à la fin des mots : arsou pour arsouille, you pour youtres, raca pour racaille, trouf pour troufignon.
Mots valises : cézigue et zob vont donner cézob, trouduc et traducteur, trouducteur.
Et ses néologismes, des dérivés dont Ronsard donnait les exemples suivants : le nom verve donnera le verbe verver et l’adverbe vervement. La recette permet de fabriquer des mots à foison : loustiquerie, loucherie, garcerie, galoperie, estourbisserie, dégueulassement, chialerie, acharnerie.
Le tout, rythmé par le tambour des onomatopées : Cra, crraac font les clés dans la serrure, tagadadam, les sabots d’un cheval, vroomb et vlaouf, les coups de tête, mff, mff, les baisers. Vous trouverez aussi des flac, repflac, pfoc, vlac, brang, vrang, vuâââ, wuâââ. Et tel qui abuse du glouglou finit en lalaïyoutant des chansons suisses.
Ajoutez à cela l’argot, ce que Victor Hugo appelait avec une excessive sévérité « l’épouvantable langue crapaude », et vous avez le style et le "génie".
Après la libération, Roger Vailland écrivit : « De Copenhague, Céline a écrit des lettres d’injures aux écrivains qui ne « collaboraient » pas et un mauvais livre que tous les « collabos » achètent parce qu’il collabora ».
Ma conviction est que la légende du "génie" de Céline, du "plus grand écrivain du siècle" a été fabriquée par ces gens-là, les collabos d’hier et ceux d’aujourd’hui.
Merci aux jurés du prix Goncourt de lui avoir préféré Roger Vailland.
Maxime Vivas

05/03/2020 08:04 par Xiao Pignouf

Le cinéma (celui des Césars et d’Hollywood) est un milieu pourri, comme celui de la mode, ce dernier étant souvent intimement lié au premier.

Ces gens vivent dans un luxe indécent. Les femmes sont des objets (ce contre quoi certaines d’entre elles sont en train de se rebeller) et les hommes, souvent vieillissants, sont tentés d’abuser de leur pouvoir en pratiquant le droit de cuissage.

Que Polanski ait été absout par une de ses victimes ne change rien à l’affaire : il a drogué des filles mineures pour les violer, il les a droguées probablement parce que son gabarit d’ablette ne lui permettait pas de les dominer physiquement. Il ne l’a pas fait une fois, il l’a fait plusieurs fois, au moins deux. Alors, on a effectivement le droit d’être dubitatif face à une démarche accusatoire à retardement, mais à mon avis il faut être une femme et non un homme pour comprendre ce que c’est réellement que de déclarer un viol à une flicaille bien binaire... Elles n’ont par conséquent pour seul recours que la vindicte publique ce qui n’empêche pas la honte qu’elles doivent ressentir à étaler cette intimité.

La justice américaine permet des arrangements (en général des versements opportuns) entre bourreau et victime que l’on trouverait odieux ici. On peut donc en conclure que si sa première victime le défend, c’est probablement parce qu’elle a profité des largesses financières permises par la justice yankee alors que Charlotte Lewis, britannique, non. Que dalle, sinon carrière arrêtée et mise au ban. On se souviendra que DSK a profité de ces arrangements aussi. Mais tout ça non plus ça ne change rien à l’affaire.

Le cinéma, c’est le bouffon assis aux côtés du roi. Pas un seul, pas une seule de ces ordures n’a levé le petit doigt pour défendre les Gilets jaunes, ce peuple qui les nourrit et que la police tabassait dans les rues.

A titre personnel, et sans jamais avoir trouvé le travail de Polanski renversant, je ne crois pas qu’on puisse séparer l’homme de son oeuvre. Qu’il soit meurtrier, violeur, nazi, collabo, le regard que l’on porte sur l’artiste changera. L’oeuvre évidemment restera belle, mais on ne la regardera plus avec le même oeil.

Le cas de Cantat est intéressant : cet homme, devenu drogué et finalement meurtrier, a tué une actrice, fille de, dont la famille puissante dans le milieu du cinéma est influente jusque dans les médias. Après avoir été jugé et avoir purgé sa peine (au contraire de Polanski qui joue depuis 30 ans au chat et à la souris avec la justice), Cantat est jugé une seconde fois et condamné à une mort artistique par les mêmes qui applaudissent Polanski. C’est une justice de classe, Cantat étant un fils du peuple qui les a toujours publiquement méprisés.

Cependant, les fans de Cantat, dont je suis modérément, ont encore le désir de le voir sur scène et l’artiste devrait avoir ce droit puisqu’il a répondu de ses actes. On écoutera son oeuvre avec une oreille différente, certes, mais l’artiste est toujours là. Sans parler du fait qu’une grande partie de son oeuvre est collective. Seulement, d’autres, bien plus puissants, en ont décidé autrement et n’auront de cesse de le faire disparaître pour ne plus avoir à supporter sa vue...

05/03/2020 09:33 par Danael

Sans vouloir mettre dans le même panier Céline et Polanski , les deux ont quand même été sous protection d’une certaine complicité ou indifférence des milieux politiques les plus influents quelque part. Plein de collabos après la guerre ont gardé leur poste de travail ou sont rentrés dans les services secrets de la police bien qu’ils aient facilité l’extermination des juifs. Quant aux dérives judiciaires qui ont ému les dirigeants européens ça vaut pour un violeur artiste qui rapporte gros mais beaucoup moins quand il s’agit de lanceurs d’alerte et de journalistes qui font leur travail . La vraie question est donc d’ordre politique. Et pour finir vouloir censurer l’ œuvre pour punir l’ artiste est non seulement un autre délit mais une grosse connerie.

05/03/2020 12:35 par Papa Razzi

Je ne suis pas fan du tout du style littéraire de Céline, raison pour laquelle je n’ai jamais lu un de ses livres en entier, je reconnais que certains films de Polanski sont intéressants mais sans plus, quant à Cantat, je n’aime pas le personnage et son style musical ne m’a pas ébloui.

Mais la question n’est pas là, un homme qui a fauté doit pouvoir se racheter et cela passe par la case prison, même si je sais que cette dernière fabrique davantage de bêtes que d’anges. Ne dévions pas vers ce débat, car nous n’en aurions pas fini.

Polanski a échappé à la taule, Céline a-t-il suffisamment payé, je n’en sais rien, mais Cantat s’en est très bien tiré, même en considérant que sa victime était loin d’être une oie blanche.

05/03/2020 12:39 par cunégonde godot

La question est celle de la valeur de l’œuvre, d’une part ; celle de l’homme d’autre part. Dissociation de fait. Car l’œuvre une fois jetée au monde (son message) échappe à son auteur. L’homme Destouches a été condamné, ainsi que l’homme Polanski. A raison ou non.

D’accord avec M. Vivas. L’œuvre de M. Céline est pour le moins largement surestimée. Celle de M. Polanski aussi – tout son apport, réel, est à mon avis entièrement contenu dans sa première période, polonaise, en collaboration avec Jerzy Skolimowski.
Mon avis : leurs œuvres dépasseront difficilement l’ombre portée du moment historique de leur production.
Le moment historique des écrits de Céline n’est pas terminé. C’est pourquoi ceux-ci continuent à déchaîner les commentaires...

05/03/2020 13:04 par simon

Un petit couplet ,a chanter,avec l’air a trouver :
si t’est un gros voyou ,ca fait l’affaire Dutrou ,
si t’es qu’un pov prolo ca fait l’affaire d’outreau,
mais si t’es polanski ou macron,y a pas d’affaire du tout
On comme disait JF K a propos de DSK,"c’est un banal troussage de domestique" et cela le lendemain de l’affaire Dialo sur france cul cul sans que ne bronche aucun des editos presents ,et ca n’a pas fait trembler Mariane.
C’est de cet extreme centre que ressortira la lave du fascisme ...

05/03/2020 13:21 par François de Marseille

Quel débat lunaire. Artiste ou pas, la justice doit être la même pour tout le monde, sinon ce n’est plus la justice. C’est quoi un artiste ? Pour moi Marquez et Dovizioso sont des artistes. Celine, jamais lu, de toute façon j’ai pas les acquis pour apprécier ou pas, la littérature m’emmerde... encore plus que le ciné ;o)

05/03/2020 13:54 par Georges SPORRI

DSK et Ramadan ? Pas sympa ces deux gurus ! Par contre les 2 sont innocents. Même dans un "Nuit d’hôtel" à 35 euros quand tu sors de ta salle de bain tout mouillé et le sguègue parfumé à l’huile de jojoba, il est très improbable que tu te retrouves devant la putzfraü à genoux bouche ouverte. Par ailleurs si tu invites une bigote à prier le petit Jésus à 23 h 45 dans ta chambre, que tu la tabasses, la violes et la tortures toute la nuit sans que les voisins appellent le veilleur pour te calmer, c’est que tous tes voisins de chambre sont membre d’un voyage organisé de sourds. Et puis tu peux aussi croire plein de trucs incroyables si ça t’amuse...
Note bien que les injustices subies par des partisans de presque toutes les injustices sont rigolotes, mais c’est pas utile de s’humilier au point de croire des inepties.

05/03/2020 16:43 par Roubachoff

@Maxime Vivas
Entièrement d’accord avec vous, sauf que les procédés que vous décriez à juste titre sont absents, ou presque, du Voyage et de Mort à Crédit. Guignol’s Band, D’un château l’autre, Nord et Rigodon sont des œuvres imprécatoires encore inférieures aux abjects pamphlets, qui ne volaient déjà pas bien haut (littérairement parlant, le fond, on n’en parle même pas). Je me souviens encore de ma consternation quand j’ai pu lire (à la fac, en ce temps-là on ne les trouvait pas partout) Bagatelles pour un massacre. Toute illusion au sujet d’un éventuel second degré (la défense de certains Céliniens de l’époque) s’est à jamais envolée. Mais le Voyage, surtout, reste à part. Une "voix" de romancier comme il n’y en a (hélas) qu’une ou deux par siècle. Là encore, le fond est contestable, mais j’en ai parlé à propos de l’Afrique, et il y aurait bien d’autres choses à dire.

@Xia Pignouf
Renseignez-vous sur Samantha Geimer. Elle n’a pas pardonné Polanski, elle ne le défend pas, mais elle a sur cette affaire et ses suites une vision lucide et d’une rare intelligence. Quant aux particularités de la justice américaine, je les connais (il me semble même les avoir mentionnées, non ?) mais ça ne marche pas que dans un seul sens. Sur Charlotte Lewis, interprétez les choses comme vous voulez, mais pas mal de documents, très faciles à trouver, militent dans le sens d’une grande méfiance. Libre à vous de ne pas en tenir compte, puisque la tendance, aujourd’hui, est de s’asseoir sur l’enquête à charge et à décharge et les débats contradictoires (entre autres). Cela dit, il ne faudra pas venir se plaindre quand on appliquera ces méthodes à des opposants politiques - à vrai dire, c’est déjà commencé.

@Aux autres
J’ai tenu dès le départ à préciser que l’œuvre et la personne de Polanski me laissent froid. Je veux bien être indulgent avec Le Pianiste , mais en précisant qu’on est très loin de grands films comme La Liste de Schindler ou Amen. J’ajouterai que le cinéma français m’indiffère, à de très rares exceptions près. Idem pour l’édition française, et là, hélas, sans exception. Mais quand des éditeurs retirent volontairement des livres de la vente, sans décision de justice (ni certitude qu’il y en aura une un jour), une pratique par bonheur très peu répandue dans ce pays, même sous les gouvernements les plus à droite, j’estime qu’on n’est pas loin d’avoir touché le fond. Là encore, quand ça frappera un Juan Branco (par exemple), il sera bien trop tard pour s’en inquiéter.

05/03/2020 18:06 par Xiao Pignouf

@Roubachoff,

Voilà ce qu’a déclaré Geimer : "Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s’est passé après, je choisirais le viol"

Il y a donc eu viol. Le pire était juste à venir. Mais sans viol, elle n’aurait pas vécu tout ça. Ce mec est une ordure qui ne devrait même pas avoir voie au chapitre avant de répondre de ses actes. Et grandes sont les chances qu’il l’ait fait plus d’une fois.

05/03/2020 19:23 par irae

s "Ni putes, ni soumises mais

Toujours détesté cette affirmation plus que soumise qui fait allégence aux dictats masculins et son organisation et ce depuis sa constitution dans les années 90. Je milite pour "un pute si je veux" doigt d’honneur à la domination machiste et reprise en mains de nos corps et de nos désirs.
Quand on en sera à vanter les conquêtes multiples des femmes (aujourd’hui des putes) comme celles des hommes (don juan, séducteur, charismatique...) on aura avancé. Ni putes ni soumises c’est comme la finance verte.

06/03/2020 01:55 par Roubachoff

@Xiao Pignouf
Le pire dont elle parle, c’est justement ce que lui a fait la justice américaine après le viol. Lisez un peu plus, vous verrez. Et pourquoi m’assener ça triomphalement, comme si je défendais Polanski ? N’ai-je pas été clair ? Je me contrefous de ce type et de ses films. Ce que je combats, parce que ça me glace les sangs, ce sont les lynchages médiatiques et les prestations lamentables de personnes comme Foresti, Haenel ou Ciamma. Si vous ne comprenez pas pourquoi, tant pis, nous verrons bien qui avait vu juste. Peut-être sans le vouloir, je ne saurais juger, le néo-féminisme est l’allié objectif des pires forces réactionnaires. C’est visible aux USA, ça l’est de plus en plus en France. Vous savez ce que ces mouvements ont en commun ? "Nous avons raison, tout nous est permis et il est interdit de penser autrement." Pas de défense, pas de doutes, pas de nuances. Zemmour et Despentes, même logique clivante, même croisade, même passion de l’exclusion. Sur ce sujet, Natacha Polony a signé un très bel éditorial sur Marianne. Ne me dites pas qu’elle est de droite, je le sais, mais ça ne signifie pas qu’elle profère uniquement des inepties.
Tenez, si vous voulez découvrir un véritable message d’amour, de tendresse et d’espoir, délicieusement tordu comme tout ce que filme Tarentino, regardez donc, si ce n’est pas déjà fait, Il était une fois à Hollywood.
Cordialement

06/03/2020 04:39 par EtoileFilante

Cantat s en est tres bien tire ? Ah bon ?!
Et pendant ce temps la, le repugnant Bigard passe chez Drucker ! (allusion a sa blague sur un viol, chez Hannouna) !! ou sont les femmes ? femmes ? ;)

06/03/2020 10:03 par Xiao Pignouf

Rouba, vous recommencez à être péremptoire.

Vous l’avez été quand vous m’avez intimé d’aller voir un peu plus loin.

Dont acte.

Vous l’êtes alors même que je suis allé voir un peu plus loin.

Et alors ? Moi aussi je me fous de Polanski. Dont les films m’emmerde. Pour moi, c’est juste une des nombreuses raclures du ciné. Lynchage médiatique ? Où ça t’est-ce que ? Les médias sont plutôt cools avec lui.

Par contre, j’aime beaucoup Haenel et Sciamma, dont je viens de voir le dernier film... magnifique ! Je vous le conseille, ça vous détendra, car vous ne me donnez pas l’air de quelqu’un que la polémique Polanski laisse de marbre.

Et Brisseau, vous en pensez quoi ? Je blague.

06/03/2020 11:30 par Autrement

Lorsque Céline paraît, tout le monde se met moralement au garde-à-vous. C’est déjà un signe.
Il n’y a qu’un seul Céline comme il n’y a qu’un seul Polanski. Débarrassons-nous tout de suite de ce dernier, qui n’a rien à voir : c’est un violeur médiocre, comme tous les violeurs, un pervers médiocre, un cinéaste médiocre, défendu par une coterie du show-biz qui y gagne. Le reste fait partie de l’écume des jours.

Céline-le-seul n’est pas celui dont P.A. Taguieff a fait un squelette, et le CRIF, ses choux gras.
Je me rappelle ce camarade de 68, militant chevronné et brillant littéraire - il était fils de menuisier et spécialiste de Zola ; grande connaissance des linguistes russes (Bakhtine), et plutôt grand mépris pour les intellectuels bourgeois.
Un jour, devant le bordel ambiant, il s’était écrié : « Lisez Céline ! je ne devrais pas dire cela, moi (il était juif lui-même), mais...lisez Céline ! »
Céline aurait pu être exécuté, il ne l’a pas été. Jugement institutionnel ou pas, par contumace ou pas, il aurait pu être stigmatisé, et ça, il l’a été et l’est encore.

Pourtant, que font d’autre ses pamphlets, qui sont bien des pamphlets, sinon de mettre à nu la pensée profonde des actuel partisans du « couple franco-allemand » ?
Même s’ils ont mis (sans le dire aussi ouvertement) les Arabes à la place des Juifs.
Et combien d’autres qui auraient bien davantage mérité ce à quoi on condamne Céline, se sont retrouvés au dîner du CRIF, ou en bonne place dans les administrations ou les ministères ? (Voir Annie Lacrix-Riz).

Oui, lisez ou relisez Céline, ou écoutez Henri Guillemin, même si l’on est de prime abord déconcerté de l’entendre affirmer l’entière innocence de Céline pendant la guerre. Il nous lit la fin du chapitre sur Topo, dans le Voyage, - la dernière histoire du sergent Alcide : « Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants ».

Céline restera dans les siècles des siècles avec les grands, Rabelais, Shakespeare, Dostoievski, et avec ses peintres préférés, auxquels il ressemble : Brueghel et Goya.

06/03/2020 14:23 par Assimbonanga

Y a-t-il une différence entre "un médiocre violeur" et un "violeur médiocre" ? Je crois. "Violeur médiocre" voudrait dire qu’il viole médiocrement et ce n’est pas ce qu’a voulu dire Autrement. Donc un médiocre violeur et un cinéaste médiocre. N’est-il ?

J’ai jamais lu Céline. Perds-je beaucoup ? Je me suis forcée à lire Houellebecq, Les Particules élémentaires. J’en suis ressortie très mal à l’aise, l’âme sale, honteuse. Dois-je m’atteler à la lecture de Soumission ? Est-ce indispensable ? La vie n’est-elle pas trop courte pour ne s’infliger que des corvées salissantes ?

06/03/2020 16:30 par legrandsoir

Il faut lire Céline parce que tout le monde dit qu’il faut le lire et que c’est bien. Hier, il fallait offrir pour la fêtes des mères un couteau électrique et un écrase persil électrique qui ont tous finis au fond du placard.
Et je ne vous dis rien de la lessive double action, de l’abonnement à Télérama et de la manie d’écrire "Mélanchon" avant d’ajouter "égo surdimensionné". Les play-mobils ne sont pas tous députés LREM.
J’ai lu de Céline ce qu’il me fallait lire, pro-fes-sion-nel-le-ment pour écrire mon livre ("La cathédrale au fond du jardin") et savoir de qui je parlais. Je l’ai vite su.
Idem pour l’autre ruine édenté qui vit (vivait ?) en Irlande because le fisc et fonçait en Taïlande pour les massages "complets" tarifés.
MV.
Société, tu m’auras pas !

06/03/2020 15:24 par Xiao Pignouf

le repugnant Bigard passe chez Drucker

Oula, Bigard a violé quelqu’un sans que je le sache ?

Faut pas pousser quand même, depuis un certain ce gars m’est même sympathique... Les Gilets jaunes, ça vous refait une respectabilité.

06/03/2020 17:03 par Xiao Pignouf

@Roubachoff, en fait je suis allé relire vos commentaires, et pas cool... Cela fait un certain temps que j’essaie de faire des efforts pour être courtois lorsque je réponds ou que je commente en contredisant quelqu’un, à une ou deux exceptions près. Alors, j’ai dû aller me relire aussi pour savoir si j’avais manqué à cette résolution.

Mon premier commentaire ne s’adressait pas à vous particulièrement même si j’avais noté certaines choses que vous aviez dites et avec lesquelles je n’étais pas entièrement d’accord, en tout cas je ne vous ai pas attaqué, ni personne d’autre d’ailleurs, je n’ai fait qu’y exprimer mon point de vue... sans me douter que vous me l’interdiriez...

Votre réponse : effectivement, en substance, je n’ai pas le droit de ne pas être d’accord avec vous, au risque de vous voir vous évertuer à me faire passer pour un con ou mon point de vue comme nul et non avenu. Quel melon ! C’est pourtant pas la saison ! Enfin, j’ai quand même conservé calme et patience et suis allé me renseigner comme vous m’enjoigniez de le faire.

Je reviens en citant la victime de Polanski pour bien montrer que le viol avait été commis, ce qui représente la pierre d’achoppement de mon raisonnement. Voilà vos charmantes réactions :

Lisez un peu plus

pourquoi m’assener ça triomphalement

N’ai-je pas été clair ?

Si vous ne comprenez pas pourquoi, tant pis, nous verrons bien qui avait vu juste

On se sentirait presque embarrassé de ne pas vous avoir appelé "mon prince"...

En fait, votre réponse est un catalogue de sarcasmes alors même que vous faites exactement ce que vous me reprochez. Vous êtes sûr d’avoir raison, et tout à vos certitudes vous vous croyez supérieur, en tout cas assez pour dénigrer le moindre avis qui diverge du Vôtre et pour juger de femmes qui ont été blessées (c’est un putain d’euphémisme) et qui selon vos dires ne devraient pas cracher dans la soupe à ce point. Pour Foresti, je ne sais pas ce qu’elle à dit, mais Haenel, qui n’a rien dit, est admirable de dignité et elle a eu mille fois raisons de se barrer (à l’initiative de Sciamma d’ailleurs) de ce marigot et je lui souhaite une grande carrière car c’est une grande actrice, et croyez-moi ou non, je ne suis pas particulièrement cinéphile, mais des nanas comme ça et des films de cet acabit me redonne espoir dans le cinéma français... Le problème Polanski n’a rien à voir avec ce néo-féminisme qui est une obsession droitarde de base et une excuse de mec à la virilité fragile (de ce genre de mecs qui ont d’ailleurs souvent besoin de l’assurer en se gonflant de muscles et qui oublient leur cerveau en cours de route) : il est recherché par la police pour un viol qu’il a commis sur une mineure. Je ne serais pas étonné que vous soyez un apôtre du discours lui aussi droitard et sexuellement misérabiliste sur le fameux homme blanc cisgenre mes couilles. En plus vous parlez de quel lynchage médiatique ? Polanski n’en est aucunement victime et si ce salopiot ne mets pas les pieds en France et reste dans sa Suisse détaxée, c’est parce qu’ayant perdu ses couilles je ne sais où, il a les chocottes de se faire alpaguer. Si par malheur viendrait à l’idée de qui de droit de l’amnistier, ces médias l’accueilleront à bras ouverts... ses pairs viennent de le récompenser pour un film qu’on dit médiocre, le grand Polanski !

Et vous terminez par un "cordialement", en pensant que la pilule passera ou quoi ? En tout cas, votre "nous verrons bien qui avait vu juste", c’est la cerise sur le gâteau de votre morgue.

Ah, Tarantino ? Comme la plupart des cinéastes Ricains d’aujourd’hui, il fait du cinéma à la hache, c’était drôle quand j’étais jeune, même si au bout de trois films, on a compris toute son oeuvre.

06/03/2020 17:09 par Chrls

06/03/2020 à 16:30 legrandsoir

Pétain a dit :
 La terre ne ment pas.

Trouvez moi un écologiste qui dit le contraire. Ou alors il y a un ver quelque part.

06/03/2020 19:27 par Aquarius15

Je rejoins Roubachoff et Georges SPORRI sur un néo-féminisme toxique pour la société, qui du reste déssert les femmes réellement opprimées.

Ce néo-féminisme fait partie d’un ensemble de revendications communautaristes (LGBTQIF+, vegan, religieuses ou "raciales") qui au final crée un espace intellectuel hystérisé/fascisé, ne supportant pas la contraduction et encore moins l’argumentation rationnelle. La loi Avia va les aider à se débarrasser des contradicteurs.
Ces mouvements utilisent néologismes (cisgenre, féminicide etc.) et concepts hasardeux, voire totalement fumeux (antisionisme = antisémitisme, théorie du genre, oppression systémique des femmes, privilège blanc etc.), au point que le débat devient tout simplement impossible.
Ni putes ni soumises, c’était l’amuse-gueule avant le hors-d’oeuvre Schiappa qui promeut l’égalitè femmes-hommes "grande cause du quinquennat". Enfin, pour les CSP+, parce que pour les caissières, femmes de ménage ou autres on l’entend moins.

La gauche traditionnelle politique et syndicale (de Génération(s) jusque la FI et la CGT) est tombée dans le panneau qui ne fera qu’accentuer les divisions de la population, pendant que la bourgeoisie (aux commandes de la diversion) fait bloc, comme d’habitude !
Mais est-il plus difficile d’être une femme de couleur homosexuelle et milliardaire plutôt qu’un homme blanc hétéro et SDF ?

A titre d’exemple concret de dérive, voici ce qui se passe à l’Université d’Evergreen (E-U) - âmes sensibles s’abstenir https://www.youtube.com/watch?v=u54cAvqLRpA
On pourrait penser que les E-U, c’est loin, mais en fait pas tant que ça. https://www.youtube.com/watch?v=8HTm3SWBxq0

06/03/2020 20:15 par Papa Razzi

@Aquarius15
« La loi Avia va les aider à se débarrasser des contradicteurs. »

Si il n’y avait que la loi Avia !
En fait, c’est le but : museler toute voix discordante, aucune tête ne doit dépasser.
Le piège mortel a commencé avec SOS Racisme, l’initiative semblait belle et j’ai failli y adhérer, puis avec le temps j’ai eu des doutes qui sont devenues des certitudes quand j’ai compris qui tirait les ficelles. (Ne me demandez pas qui, je ne répondrai pas, pas folle la guêpe !)

Et la perversion des esprits tourne à plein régime : voyez donc plus haut Etoile Filante qui met sur le même plan Bertrand Cantat, qui a commis un meurtre, et Jean-Marie Bigard, qui n’a fait que commettre une blague, pas bien fine j’en conviens, mais ce n’est que de la déconnade.
Avec de tels pisse-vinaigre, nous voilà obligés de réfléchir sous peine de perdre son emploi (Comme Tex viré de la radio) ou pis encore, de se retrouver devant un tribunal.

En descendant de l’arbre, le singe est vraiment devenu con.

06/03/2020 21:00 par Danael

C’est drôle mais nous avons ici le même phénomène d’irruption de clichés et de délires que font les mots "communisme" ou "Cuba". Cela doit être un vieux réflexe pour s’énerver et évacuer ses fausses angoisses. Le harcèlement sexuel n’existe pas dans le milieu du cinéma, les femmes n’y sont jamais traitées comme des objets ? Le féminicide ne touche pas tous les foyers ? Femme de chambre ou femme en paillette c’est pas du pareil au même quand elles sont abusées et harcelées au travail ? La vision du néoféminisme que vous nous plantez là est-ce bien un courant majoritaire en France qui serait en plus une menace pour les femmes ( vous osez) ? Calmos amigos.

06/03/2020 21:38 par Danael

Une rectification : je voulais dire "quelle que soit la classe sociale" et non " dans tous les foyers". Bien sûr.

06/03/2020 23:38 par Roubachoff

@Xiao Pignouf
Je passe sur vos allégations et autres attaques. Nous étions adversaires, nous voilà ennemis, ça ne retire rien au respect que je peux avoir pour vous. Cela dit, on croirait que vous découvrez cette histoire. Sur Samantha Geimer, tout est connu depuis... 1977. L’affaire a été relancée en 2009, suite à un traité signé entre la Suisse et les USA. Sinon, faites quand même un peu attention à ce que vous écrivez : "et si ce salopiot ne remet pas les pieds en France". Vous savez où a été tourné J’accuse ? En région parisienne et dans le Finistère. Vous pensez qu’il a dirigé par e-mail ? Fin du débat.
@Maxime Vivas
Moi, j’ai lu le Voyage à quatorze ans, et je le relis régulièrement, en totalité ou en partie. Malgré la répugnance que m’inspire le personnage, mon opinion n’a pas varié. Aucun roman (français) du siècle passé n’arrive à la cheville de celui-là. Pour autant, aujourd’hui, je ne conseillerais à personne de lire Céline - et je ne découragerais personne non plus.

07/03/2020 00:08 par Roubachoff

@Aquarius 15 et Papa Razzi
A première vue, nous sommes minoritaires... En profondeur, je ne sais pas. Les années à venir, qui s’annoncent difficiles, montreront ce qu’il en est. Si ces mouvements intolérants qui prêchent la censure et refusent toute contradiction (certaines déclarations sont incroyables) font comme je le redoute le lit du RN, ils seront les premiers à souffrir d’un formidable retour de manivelle. Qu’on ne me fasse surtout pas dire que je le souhaite, mais c’est hélas prévisible.
J’ai bien peur qu’il n’y ait rien à ajouter.

07/03/2020 00:43 par Georges SPORRI

Au stade où est parvenu ce débat il faut ouvrir sa braguette imaginaire pour en sortir le dictionnaire critique de la psychanalyse, le célèbre opuscule de Laplanche et Pontalis. On vous y dira que les garçon sont malheureusement éduqués par des grognasses dont ils sont le phallus fantasmé archaïque sinon psychotique. Phallus donc chargé de niquer un maximum de gourgandines et d’engrosser une vierge après se l’être annexée. Je picole trop pour comprendre cette théorie et mes voyages à la Jonquera pour m’acheter des CRAVEN A à 5,60 euros ne me laissent pas le temps d’approfondir. J’ai cependant compris que les vraies coupables sont les mères de Polanluge, Cantat, DSK et Ramadan. Alors il ne serait peut être pas inutile de revenir au programme communiste d’abolition de la famille patrimoniale bourgeoise, lieu de l’oppression + crétinisation des femmes et de la production de mecs déséquilibrés.
Comment je fais pour passer en contrebande de la psychanalyse mal digérée au communisme ? Je sais pas, mais pour aller à la Jonquera c’est à donf, avec une vieille mitsub évo 9 WRC, 2l turbo et un détecteur de radar.

07/03/2020 09:43 par Xiao Pignouf

@Roubachoff,

certes, la colère étant mauvaise conseillère, ma langue a fourché, Polanski peut venir en France, j’avais en tête la cérémonie des Césars, à laquelle il n’est pas venu par crainte de la polémique, dont personnellement je me fous royalement, tant le personnage n’indiffère.

Mais au bout du compte, à moi, ça me paraît juste : Cantat a payé sa dette à la société, il a donc le droit de circuler librement où bon lui semble et surtout de pratiquer son art. Celles et ceux qui s’y opposent, y compris la famille Trintignant et les féministes, ont donc absolument tort. Par contre, Polanski a refusé par lâcheté d’assumer ses actes devant la justice et c’est donc un criminel en fuite. Son nom lui a permis de continuer peu ou prou son boulot et même d’être encensé par de nombreuses personnes, qui seront et c’est encore plus injuste les mêmes qui renieront à Cantat ce même droit. Justice de classe. Donc je ne vais pas pleurer parce qu’il y a des choses que certaines empêchent un millionnaire comme Polanski de faire, même si d’un point de vue plus globale les actions des féministes en question ne sont pas toujours frappées sous le sceau du bon sens.

Vous n’êtes pas mon ennemi, ni même un adversaire, je ne crois pas, mais vous et quelques autres n’êtes sympathiques que lorsque l’on est d’accord avec vous. La moindre contradiction vous rend particulièrement antipathiques et désagréables dans le débat. Je donnais mon opinion sans chercher à faire ployer la vôtre, parce que chacun pense comme il l’entend et vous avez raison, tout le monde n’a pas l’expertise sur tout.

07/03/2020 09:49 par Xiao Pignouf

Aucun roman (français) du siècle passé n’arrive à la cheville de celui-là

Avis encore une fois très dogmatique. Quid de Proust que vous mettez allègrement à la poubelle ? A Céline, perso (un p’tit perso ça démocratise le débat), je préfère Cendrars. Mais c’est une question de goût, je trouve aussi Céline surestimé.

07/03/2020 13:45 par Papa Razzi

Pour ceux qui voient de l’acharnement envers Bertrand Cantat et parlent de justice de classe, il est difficile de dire qu’il a été traité comme M. Toulemonde.
Je sais bien que l’on ne doit pas commenter une décision de Justice, mais on ne peut pas dire qu’il a croupi pendant des années dans un cul-de-basse-fosse.
Aussi, vu le peu d’années d’emprisonnement et ses confortables conditions de détention, je veux bien croire que la famille Trintignant ait les boules.

D’autre part, quand on pense que l’on risque un an d’emprisonnement et 30 000 € d’amende pour débrider un vélo électrique afin de gagner au maximum, restez assis, 15 km/h, on se dit que cela phosphore dur dans l’hémicycle.
Il est vrai qu’il ne faudrait en aucun cas léser les compagnies d’assurance, dont l’indécent trésor de guerre s’accroît sans cesse, au même rythme que nos cotisations grimpent.

07/03/2020 16:14 par Xiao Pignouf

Pour ceux qui extrapolent les propos des autres, il ne s’agit pas d’excuser Cantat, pris comme exemple en face de l’impunité dont jouit Polanski. Quand je parle d’une justice de classe, je ne parle pas de la justice légale, qui n’est que l’outil d’une classe contre une autre (dans le cas des Gilets jaunes par exemple), je parle de celle mise en oeuvre par tout un milieu. Au contraire de Polanski, Cantat a été jugé, condamné et emprisonné pour ses actes. Qu’on juge sa condamnation insuffisante n’y change rien. Il a le droit de vivre comme il l’entend aujourd’hui sans qu’une famille décide de le condamner à vie alors que la justice a déjà tranché et qu’il a subi sa peine. D’autant qu’il n’est aucunement devenu un personnage public envahissant, qu’il se fait discret et qu’il se produit devant qui veut le voir.

08/03/2020 00:00 par Roubachoff

@Xiao Pignouf
" Mon opinion n’a pas varié". Que voulez-vous de plus comme précaution oratoire ? Non seulement votre plume fourche, mais vous lisez bien trop vite.

08/03/2020 09:12 par Papa Razzi

@Xiao Pignouf, je n’extrapole rien du tout, je donne mon avis qui ne vaut que ce qu’il vaut.
D’autres contributeurs ont prétendu que Cantat avait été traité comme un gueux comparativement à Polanski et le contester n’est pas de nature à déclencher chez quiconque une crise de nombrilisme.
Et vous avez le toupet de prétendre que je ne suis sympathique, avec d’autres, que lorsque vous êtes d’accord avec moi !

Mais je me fous d’avoir raison, comme d’être sympathique ou pas, je réclame seulement le droit de m’exprimer, ce qui ne sera bientôt plus possible.
La liberté d’expression n’a aucun intérêt si elle se limite à parler de la pluie et du beau temps, à répéter les poncifs de la bienpensance ou bien à caresser dans le sens du poil les puissants et les "sachant".

08/03/2020 09:13 par François de Marseille

@ Xiao Pignouf "Pour ceux qui extrapolent les propos des autres, il ne s’agit pas d’excuser Cantat, pris comme exemple en face de l’impunité dont jouit Polanski".

Merci. C’est vraiment usant de devoir toujours expliquer 3 ou 4 fois ce qui est pourtant clair dès le premier commentaire, à condition de lire tout ce qui est écrit et seulement ce qui est écrit.

08/03/2020 09:19 par Xiao Pignouf

@Roubachoff,
encore une fois, la dernière, ce n’est pas votre point de vue qui m’a agacé. En outre, vous admettrez que cette polémique sur Polanski est secondaire. Elle est juste symptomatique : pour vous, d’une prégnance du féminisme dont vous considérez les actions contre-productives, pour moi du mépris d’une classe qui gratifie ostensiblement un de leur pair alors même que celui-ci est sous le coup d’un mandat d’arrêt, protégé qu’il est par une nation qui est indifférente à Julian Assange qui lui, mériterait vraiment une telle protection. Ces gens du cinéma qui dans le même temps n’ont pas bougé un cil pendant que leur public se faisait matraquer et mutiler dans les rues... et qui n’ont pas besoin de s’en faire pour leur retraite. Votre opinion avait autant de valeur que la mienne qui, je l’espérais de vous, en avait autant que la vôtre.

Vous et moi nous ne fondons que des hypothèses et nul n’est besoin de s’arroger la médaille de la vérité.

08/03/2020 10:38 par Assimbonanga

@ Papa Razzi. Tu as des informations sur "les confortables conditions de détention" de Bertrand Cantat ? Des détails ? Quelle prison ? C’était un établissement neuf ? Rénové ? Un quartier VIP ? Sans surpopulation ?
Quant au "peu d’années d’emprisonnement", j’adore ce jugement de type FN ! Je voudrais bien les y voir ! Il y a là un manque d’imagination, absence de capacité à se décentrer, à se représenter à la place d’un autre.
Je ne rends pas la défense de B. Cantat ! Mais je trouve que peu de gens se représentent le poids de SEPT ANS de prison. A dire, ça va très vite. 5, 7, 10 15, ce ne sont que des chiffres lancés en propos de comptoir. Mais à vivre, ça fait bel et bien une punition lourde.
Tout le monde n’a pas la chance de B. Cantat de ressortir avec une formation professionnelle et des amis. Condamner et jeter des anathèmes est tellement facile ! Je voudrais bien savoir combien de fois les époux Balkany ont jeté ce genre de sort contre "la racaille", les pauvres, les mal éduqués et expliqué qu’ils n’étaient jamais condamnés, ou qu’ils ne faisaient pas leur peine, ou qu’elle était trop courte. Les voilà de l’autre côté et, c’est marrant, ils n’appliquent pas à eux-mêmes leurs théories politiques.

08/03/2020 12:19 par Xiao Pignouf

@Papa razzi

Ce qui est hallucinant, c’est que je commence mon commentaire mot pour mot comme le vôtre... dans votre cas, c’est de la liberté d’expression alors que moi, ce sera du nombrilisme.

En outre, mon commentaire ne visait qu’à clarifier ce que j’avais dit et que j’ai cru mal interprété par vous, et non de contredire ce que vous aviez dit, qui soit dit en passant comme à votre habitude vise les autres, "ceux qui...", d’où mon commentaire pastiche du vôtre.

08/03/2020 16:56 par Papa Razzi

@Assimbonanga
Bertrand Cantat fait partie de la caste du showbizz et voilà pourquoi il n’a pas été traité comme vous et moi l’aurions été en pareil cas.

Commencez par lire l’article que j’ai mis en lien, condamné à huit ans de prison en mars 2004, six mois après transfèrement en France qui pose question, et dehors en octobre 2007.
Soit grosso modo quatre années de cabanon avec la détention provisoire, sans doute parce qu’il le valait bien.
Je ne sais si vous avez des enfants, mais ne tireriez-vous pas la tronche si le meurtrier de votre fille reprenait une activité normale, quatre ans après, malgré ses "noirs désirs" persistants ?

Pour les dures conditions, c’est ici.
Ah, oui mais c’est une source Atlantico, qui pue la droite à mort et ne raconte en conséquence que des mensonges, tout comme Nadine Trintignant.

Moi je dirais plutôt que Cantat est un faux rebelle, avec des airs de bad boy ténébreux qui plaisent aux connes, un vrai dur (à se lever le matin ?) qui a les moyens de rémunérer les meilleurs menteurs patentés (avocats, pour ceux qui n’auraient pas compris), un authentique pervers narcissique mais que la gôgôche se doit de soutenir par pur esprit grégaire, en allant l’applaudir pour ses exploits redondants.
Bêêê, Bêêê…

(Si je suis en accord avec les féministes qui ne virent pas hystérique, en revanche je ne sais pas pourquoi je vous réponds, votre spécificité consistant à nier l’évidence, tout comme le vulgaire troll de base)

08/03/2020 17:12 par Maxime Vivas

Et hop, on se calme. Le débat posé n’ était pas : "qui a tort, Papa Razzi ou Assimbonanga ?" .

08/03/2020 17:07 par Maxime Vivas

@ Roubachoff

Entièrement d’accord avec vous, sauf que les procédés que vous décriez à juste titre sont absents, ou presque, du Voyage et de Mort à Crédit.

Ouvrons au hasard « Voyage au bout de la nuit ». P. 378 (textuel, sans coupures de ma part) : « Mais ils sont bien partis !... On avait pas assez d’instruction pour les comprendre... On voudrait savoir comme ça s’ils n’ont pas depuis changé d’avis des fois... Mais c’est bien trop tard... C’est fini !... »
Cinq phrases, cinq fois des points de suspension.
Je ne vais pas relire intégralement le « Voyage » tout de même. Houps, je veux dire : tout de même...

08/03/2020 17:49 par Chrls

08/03/2020 à 17:07 par Maxime Vivas

Oui,hé ben moi j’aime les points de suspension ! On s’endort bien sur le bruit des rails ... et ...

08/03/2020 17:52 par Assimbonanga

Il y a des gens qui ont besoin de voir la déchéance totale de l’assassin. Je ne sais pas si cela me consolerait, placée dans le même cas.
Je n’ai pas entendu cette rage chez Philippe Lançon démoli à Charlie Hebdo, ni ce matin ce pompier qui a été grièvement blessé et qui témoignait sur France Inter. Vouloir avilir fait-il du bien ? Vouloir la vengeance est-il une attitude qui soigne ses blessures ?
Les paroles de la mère de M Trintignant sont ses paroles. Il ne s’agit pas d’une description froide des faits. "Voir ses copains tous les jours" c’est quoi ? Avoir des parloirs ? C’est trop traversé de passion comme propos. Y a-t-il d’autres documents, plus distanciés ?

08/03/2020 18:18 par Xiao Pignouf

Bertrand Cantat fait partie de la caste du showbizz

Faut vraiment rien connaître au groupe de rock français Noir Désir pour dire un truc pareil.

08/03/2020 18:30 par François de Marseille

@ paparazzi :"Moi je dirais plutôt que Cantat est un faux rebelle, avec des airs de bad boy ténébreux qui plaisent aux connes".

Passionnant !
Des références pour ça aussi ?
Pendant que vous cherchez, ça nous fera des vacances.

08/03/2020 18:47 par Roubachoff

@Maxime Vivas
J’ai écrit : "presque absents". Figurez-vous que j’avais prévu le coup des points de suspension, une signature de l’auteur - pas d’une importance majeure, mais bon... Mais vous êtes taquin, et j’aime ça.

08/03/2020 18:51 par François de Marseille

@ Assimbonanga : Pour ceux que ca interesse de creuser, au delà de la bouillie journalistique, il faut écouter l’entretien de Xavier Cantat, le frère de Bertrand (chez Ardisson, je sais c’est dur).

09/03/2020 06:27 par Roubachoff

@Maxime Vivas
En fait j’avais écrit "absents (ou presque)" ce qui, vous en conviendrez, revient au même. Assez taquin aussi, je vous fais remarquer que les "..." ne figuraient pas dans votre critique au fendoir de boucher du style de Céline. D’ailleurs, il n’y en a pas tant que ça dans le texte. De mémoire, car je n’ai pas le temps de relire Le Voyage en ce moment, je persiste donc à dire que les procédés que vous récusez (à raison) sont peu présents dans ce roman. Je me souviens d’ailleurs de ma détresse (toute littéraire, rassurez-vous) quand j’ai découvert Guignol’s band et la trilogie subséquente. Ne vous fatiguez pas à trouver un exemple pour me contredire (il doit bien y en avoir) parce que ces facilités, si on les trouve, restent très marginales.
Que diriez-vous de ce passage, choisi au hasard mais très représentatif :
"Nous repartîmes par les petites rues latérales. Vers le soir, on croirait encore que c’est un village, Rancy. Les portes maraîchères s’entrouvrent. La grande cour est vide. La niche du chien aussi. Un soir, comme celui-ci, il y a longtemps déjà, les paysans sont partis de chez eux, chassés par la ville qui sortait de Paris. Il ne reste plus qu’un ou deux débits de ces temps-là, invendables et moisis et repris déjà par les glycines lasses qui retombent au versant des petits murs cramoisis d’affiches."
Pas de "...", pas d’argot, pas de mots-valises, pas d’imprécations...
Mystère...

09/03/2020 07:17 par François de Marseille

@Xiao Pignouf : "Faut vraiment rien connaître au groupe de rock français Noir Désir pour dire un truc pareil".

Rien connaître et aller chercher les infos dans les médias poubelle pour pouvoir ramener sa fraise.

09/03/2020 09:50 par Assimbonanga

Si Cantat a écopé de 8 ans et qu’il en a fait quatre, c’est dans la moyenne, non ? Essayez , pour voir, de vous imaginer 4 ans en tôle. Ce n’est pas rien, on les sent passer, me semble-t-il. Quant aux autorisations de sorties, ça existe et ce n’est pas réservé à Cantat. Le fait qu’on soit venu le chercher avec tel ou tel véhicule tient probablement au style de bagnoles que peuvent avoir ses amis. D’autres prisonniers se retrouvent peut-être tout seuls devant la porte et se débrouillent comme ils peuvent, avec leurs moyens. Mais c’est une autre histoire !

Je n’aime pas trop creuser dans le pue des faits divers et des déchaînements passionnels privés, toutefois, à la lecture de la conversation ci-dessus, je vais me détacher totalement des cas Céline et Polanski mais je crois que je m’intéresserai peut-être à Cantat, plus frais, si je puis me permettre. Peut-être, à l’occasion, pas sûr.

En tout cas, pour prendre un peu de hauteur et revenir aux principes de la Justice, j’espère que les Gilets-Jaunes du Puy-en-Velay qui seront jugés aujourd’hui ne prendront pas plus cher que Cantat pour un homicide (femmicide en langue réactualisée). Ils ne se sont attaqués qu’à des biens.

09/03/2020 13:31 par Papa Razzi

Bon, OK, je confesse mon ignorance, le rock français existe et Bertrand Cantat est quelqu’un de très bien, j’oserais même dire que c’est le gendre idéal.

C’est vrai, il a battu à mort sa compagne, il l’a laissé agoniser pendant des heures, a refusé tant qu’il a pu que l’on appelle les secours, mais il était sous l’emprise de l’alcool, de stupéfiants ou de je ne sais quoi.
D’ailleurs Marie Trintignant était dans le même état et puis c’était une gosse de riches, gâtée, pourrie, capricieuse, tout ça, donc finalement elle ne l’a pas volé et puis tout le monde a bien le droit de faire une (petite) connerie dans sa vie.

Parce que juré, craché, il n’y a jamais rien eu d’autre, jamais il n’a levé la main sur une femme ou sur qui que ce soit, ni avant ni après cette affaire, aucune de ses femmes n’a subi de harcèlement moral et encore moins ne s’est suicidée.
C’est vrai quoi, les gens sont méchants, jaloux, mesquins et ils croient tout ce qui est écrit dans la presse caniveau qui fait rien qu’exploiter les bas instincts.

Et puis il a payé sa dette envers la société, merde !
Les parloirs ? Quoi les parloirs, tout prisonnier y a droit, comme lui, et chaque jour, cela est bien connu.
De même tout prisonnier a bien le droit de partir en week-end, la prison en semaine ça suffit, alors on ne va pas chipoter si la bagnole était une limousine ou un tape-cul, il lui fallait une caisse à la mesure de son talent.

Cantat/Polanski, même combat : ils ont du génie donc pour eux tout est permis.
Bon, OK, Céline était antisémite, là cela ne fonctionne plus, il ne faut pas déconner quand même !

09/03/2020 14:52 par Chrls

Il semble que vous avez déjà posté "un certain nombre" de commentaires récemment.
Merci de limiter le nombre de vos interventions. (Vous pouvez quand même insister)

Dissocier l’homme de l’artiste ?

C’est remuer le couteau dans la plaie pour Jack l’éventreur .
Ne vexez pas les peintres du dimanche çà leur frise la moustache .

09/03/2020 16:24 par Autrement

Puisque nous avons désormais un portrait de Céline en image, il est permis de compléter la documentation.
Roger Vailland, accusateur de Céline, ne fait pas très bonne figure dans l’histoire.
J’ai donné le lien plus haut pour le témoignage d’Henri Guillemin. Il y a tout un dossier. Voici quelques données.
Tribune de Pierre Lainé, parue dans Le Monde, le 27 janvier 2011, sous le titre "Céline et les petits censeurs" :
Extraits :

Si l’on ne peut être que d’accord lorsque Serge Klarsfeld souligne cette évidence que Céline fut antisémite, et j’ajouterai antisémite enragé, furieux, condamnable, on ne peut le suivre pour le reste. Il est exact que pendant la guerre, Céline a continué, après les pamphlets de 1937 et 1938, à produire des articles virulents, en particulier dans "Je suis partout". Il a payé pour cela, sept ans de prison et d’exil au Danemark. Et une condamnation par la Justice française en 1950, amnistiée l’année suivante. La culpabilité de Céline s’arrête là et n’entache pas l’attitude généreuse qui fut toujours la sienne. Il n’a trahi personne, il n’a livré aucun Juif à la Gestapo, n’en a envoyé aucun à Drancy ou en Allemagne et n’a pas voulu les camps d’extermination et cette horreur découverte par la plupart des Français en 1945.
La "collaboration" de Céline n’avait rien d’officielle, n’en déplaise à notre censeur. Qui ne sait peut-être pas que les écrits de Céline furent interdits en Allemagne pendant la guerre, que si l’écrivain fut invité avec d’autres écrivains ou artistes à l’ambassade d’Allemagne à Paris, ce fut l’occasion pour lui de déblatérer sur le régime nazi devant Otto Abetz, de prédire la fin piteuse du Reich.

(...)

Sartre et Vailland ont fortement contribué à établir la légende de compromissions honteuses de Céline, le premier, en affirmant sans le moindre commencement de preuve que les Allemands rétribuaient Céline, belle inepsie et lâche accusation ; le second, en imaginant un scénario rocambolesque et ridicule, à propos du réseau de Résistance auquel appartenait Chamfleury et établi en partie rue Girardon , dans l’immeuble où Céline avait son appartement. Vailland tente de mettre sur pied une expédition punitive pour tuer les collaborateurs de "Je suis partout", familiers supposés de Céline, mais ses amis refusent le projet. L’appartement de Chamfleury voit défiler , outre les notables de la Résistance clandestine, des Anglais ou des réfractaires au STO. Céline le sait, fréquente d’ailleurs le couple Chamfleury et ne dénoncera personne ; après la guerre, Chamfleury rendra hommage à Céline.
On pourrait multiplier les exemples de ce genre, infirmant la collaboration active de Céline. Ce qui est vrai, c’est que Céline, c’est que le docteur Destouches, pendant la guerre, continuait à exercer la médecine, soignant aussi bien des parachutistes anglais blessés que les pauvres du quartier et souvent gratuitement.

Autre documents . Bulletin célinien - 01/05/2019 :
Céline, Vailland et Chamfleury

Andrea Lombardi est sans nul doute le célinien le plus actif d’Italie. Outre un blog entièrement dédié à son auteur de prédilection, on lui doit plusieurs ouvrages dont une superbe anthologie, richement illustrée, éditée en 2016 par son association culturelle “Italia Storica”. Depuis plusieurs années, il n’a de cesse de rendre accessible au lectorat italien des textes peu connus de Céline (dont sa correspondance) mais aussi des témoignages et des études littéraires qu’il réunit dans des ouvrages de belle facture.

Aujourd’hui, il publie une plaquette réunissant les pièces du dossier polémique qui opposa Céline à Roger Vailland. Celui qui joua le rôle d’arbitre fut Robert Chamfleury (1900-1972), de son vrai nom Eugène Gohin. Comme chacun sait, il était locataire de l’appartement juste au-dessous de celui de Céline, au quatrième étage du 4 rue Girardon, à Montmartre. Après la guerre, il réfutera Vailland et affirmera que Céline était parfaitement au courant de ses activités de résistant. Au moment critique, Chamfleury lui proposa même un refuge en Bretagne. Dans une version antérieure de Féerie pour une autre fois, Céline le décrit (sous le nom de “Charmoise”) « cordial, compréhensif, conciliant, amical ». Sa personnalité est aujourd’hui mieux connue : parolier et éditeur de musique, Robert Chamfleury était spécialisé dans l’adaptation française de titres espagnols ou hispano-américains. Il fut ainsi une figure marquante de l’introduction en Europe des compositeurs cubains, et des rythmes nouveaux qu’ils apportaient. Il travaillait le plus souvent en duo avec un autre parolier, Henri Lemarchand. Lequel préfaça La Prodigieuse aventure humaine (1951, rééd. 1961) de son ami qui, sur le tard, rédigea plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et de philosophie des sciences. Céline lui accusa réception avec cordialité de cet ouvrage et l’invita à venir le voir à Meudon. Dans sa plaquette, Andrea Lombardi reproduit la version intégrale de la lettre que Chamfleury adressa au directeur du Crapouillot, telle qu’elle parut, pour la première fois, dans le BC en 1990.

Un biographe de Céline a admis qu’il a fait preuve de « suspicion systématique » [sic] envers son sujet ¹. C’est aussi le seul à avoir mis en cause le témoignage de Chamfleury, instillant même le doute sur ses activités de résistant. Les auteurs du Dictionnaire de la correspondance de Céline précisent, eux, qu’il « appartenait au bloc des opérations aériennes, responsable donc de nombreuses missions de parachutage ». En fait, c’est plutôt le témoignage de Roger Vailland qu’il eût fallu mettre en question. Dans un livre de souvenirs publiés en 2009, Jacques-Francis Rolland, qui appartenait au même réseau de résistance que Vailland, le qualifia de « mélange de forfanterie, d’erreurs, de fausses assertions, affligé par surcroît d’un style indigne de l’auteur qui n’était manifestement pas dans son état normal lorsqu’il bâcla son pensum, l’un des pires de sa “saison” stalinienne » ².

• Andrea LOMBARDI (éd.), Céline contro Vailland (Due scrittori, una querelle, un palazzo di una via di Montmartre sotto l’Occupazione tedesca), Eclettica, coll. “Visioni”, 2019, 83 p., ill. Traduction des textes français : Valeria Ferretti. Couverture illustrée par Jacques Terpant (10 €)

Propos recueillis de Philippe Alméras in Maroc Hebdo International, 5-11 octobre 1996.
Jacques-Francis Rolland, Jadis, si je me souviens bien, Le Félin, coll. « Résistance-Liberté-Mémoire », 2009. Voir aussi « Roger Vailland l’affabulateur » in BC, n° 313, novembre 2009, pp. 4-8. Rolland et Vailland, qui appartenaient au réseau de résistance “Mithridate », se réunissaient régulièrement dans l’appartement de Chamfleury.
Cette entrée a été publiée le 1 mai 2019 .

Et voici "Deux témoignages de résistants oubliés par le couple Taguieff-Durafour" . Ils sont formels : Céline n’a pas collaboré ni dénoncé :
Extraits (Lettre du résistant Champfleury à Céline) : :

Je viens de découvrir, un peu tardivement, dans Le Petit Crapouillot de février, votre réplique à un papier de Roger Vaillant paru dans La Tribune des Nations.
Si j’avais eu connaissance, à l’époque de la parution, de cet article en tous points odieux et méprisable, je n’aurais pas manqué de lui donner la réponse et le démenti qu’il convenait. Peut-être n’est-il pas trop tard pour le faire et vous dire immédiatement et d’abord que je suis pleinement d’accord avec vous quand vous affirmez que vous étiez parfaitement au courant de nos activités clandestines durant l’occupation allemande et qui consistaient en : répartition de cartes d’alimentation (contrefaites à Londres), et de frais de séjour, attribution de logements aux évadés et parachutés, indications de filières pour le passage des frontières et lignes de démarcation , acheminement du courrier, lieu d’émission et de réception radio avec Londres, lieu de réunion du Conseil de la Résistance, etc...
Tout cela supposait évidemment des allées et venues dans mon appartement situé exactement au-dessous du vôtre et qui ne pouvaient pas passer complètement inaperçues ni de vous, ni des autres voisins.
Je me souviens très bien qu’un soir vous m’avez dit très franchement : « Vous en faites pas Chamfleury, je sais à peu près tout ce que vous faites, vous et votre femme, mais ne craignez rien de ma part... je vous en donne ma parole... et même, si je puis vous aider... ! »
Il y avait un tel accent de franchise dans votre affirmation que je me suis trouvé absolument rassuré. Mieux, un certain jour, je suis venu frapper à votre porte, accompagné d’un résistant qui avait été torturé par la Gestapo. Vous m’avez ouvert, vous avez examiné la main meurtrie de mon compagnon et, sans poser une seule question, vous avez fait le pansement qu’il convenait, en ayant parfaitement deviné l’origine de la blessure.(...)

Témoignage du résistant Pierre Petrovitch sur Céline (même source, extraits) :

Tous les jours, comme avant-guerre, à l’heure de l’apéritif, Jean d’Esparbès et moi-même, nous retrouvions L.-F. Céline, Gen Paul et Le Vigan au Taureau ou au Maquis. Ce café était tenu par une actrice du cinéma muet, qui avait joué dans La Loupiotte. Le dessinateur Poulbot s’y rendait quelquefois, ainsi que le bougnat Madamour qui habitait 5 rue Orchampt. (...) Céline, lui aussi parlait peu. Il écoutait plutôt, et savait écouter. C’était un homme gris qui n’attirait pas l’attention. Il s’enquérait, sans élever la voix, des derniers potins, en médecin de quartier. C’était un solitaire, presque sauvage, un peu timide, mais toujours prêt à rendre service, surtout sur le plan médical.
Nous avions, ma femme et moi, pour médecin, son cousin, le docteur Jacques Destouches, montmartrois lui aussi, qui habitait rue Domrémont. Il rencontrait rarement l’écrivain, mais il ne nous en dit jamais de mal. Pourtant l’occupation, l’attitude et les habitudes de L.-F. Céline ne changèrent pas, alors que certains collaborateurs étaient venus le prier de s’engager. Il s’était retiré de la scène publique. Il était beaucoup plus soucieux d’obtenir des tickets en tous genres que de jouer un rôle politique de conférencier ou de journaliste. Il n’aimait pas plus les Allemands que leurs serviteurs. Il employait encore le mot " Boche ", en ancien de 14, et ses propos ne prêtaient à aucune ambiguïté.
Il avait, certes, publié en 1941 Les beaux draps, mais ce livre évoquait surtout la triste situation de notre défaite. Ses projets de réforme relevaient plus du socialisme que des idées de la Révolution Nationale. Un passage sur les Anglais pouvait produire une impression pénible, mais l’évènement de Mers-el-Kébir avait démoralisé plus d’un compatriote.(...) Céline a cependant bien fait de fuir Paris à la Libération, non pas qu’il eut à craindre des résistants qui le connaissaient, mais parce que tout était possible de la part de certains esprits échauffés. Un commando obscur l’aurait abattu sans jugement, et personne n’aurait pu s’y opposer. Paris était en révolution.(...)

J’ajouterais à l’intention des contempteurs de points de suspension, que tous les grands écrivains ont leurs "procédés" : sans même citer Rabelais tant le rapprochement s’impose, Balzac a l’épithète, Flaubert, le style indirect libre, Proust, la parenthèse, Marguerite Yourcenar, les imparfaits du subjonctif, Claude Simon, l’absence de ponctuation...comme d’autres le culte du point-virgule. Le hic n’est pas le procédé, mais la manière dont il est employé : le lieu, le temps, le sujet, le personnage et...l’intention.

09/03/2020 18:52 par Assimbonanga

On apprend toute sa vie ! Récemment, j’ai appris qu’un "criquet" c’est un gendarme. En fait, c’était un vieux grincheux qui se vexait à la moindre objection ou juste parce qu’une évidence qui lui avait échappé ou parce qu’il n’avait pas eu raison le premier et il devenait instantanément colérique. J’ai trouvé cela très frappant et je me suis dit fait pas bon devenir vieux... Peut-être une déformation professionnelle différée avec effet retard sur le tard ? La nécessité de garder le contrôle qui ne supporte pas le déséquilibre à l’âge des loisirs, la retraite bien méritée qui tourne à l’aigre...

09/03/2020 19:41 par François de Marseille

@ Assimbonanga : oui, je pense que 4/8 c’est la norme.
@ paparazzi : pas de référence alors ?
Allez voir l’entretien de Xavier Cantat si vous avez un minimum d’éthique intellectuelle. Quand on vous donne des éléments le minimum est de les consulter si vous voulez continuer à discuter. Vous verrez que se limiter à un seul son de cloche, c’est bon pour l’ego quand ça correspond à ses à priori, mais ce n’est pas la réalité.

09/03/2020 19:43 par Chrls

Ne peut réciter Voyage que celui est sorti de sa nuit .
Merci et bonsoir .

09/03/2020 19:54 par Xiao Pignouf

Décidément, Papa Razzi, vous et la nuance, ça fait deux.

Je n’avais pas l’intention de défendre Cantat. Il a effectivement commis un crime des plus sordides.

Mais, comme beaucoup d’autres, j’ai un regard particulier sur cet homme. Je fais partie de la génération Noir Désir, et bien que je doive admettre ne jamais avoir été un de leur fan, j’ai toujours eu pour ce groupe un profond respect. Ayant moi-même évolué dans le milieu interlope de la musique alternative des années 90, j’ai eu l’occasion de les croiser plusieurs fois en backstage, et je ne garde d’eux que des souvenirs agréables. Pour les gens comme moi, tout le problème est là : Cantat en tant qu’individu n’a été médiatisé qu’après son crime, avant, on ne parlait que de ND et donc des 4 musiciens, même si Cantat en était la figure la plus charismatique. J’imagine facilement que pour les nombreuse personnes de ma génération qui adoraient ce groupe, il est impossible de complètement faire le deuil de leur musique, par conséquent Cantat a parfaitement le droit de se produire sur scène pour ces gens-là. Il le fait en assumant pleinement le risque d’être confronté à des annulations provoquées par des lobbys anti-Cantat voire à certaines formes de protestations sur place.

Beaucoup de choses ont été dites sur ce qui est arrivé, les plus intelligentes ne venaient certainement pas des médias, ni, même si c’est crû à dire et à entendre, de la bouche de Nadine Trintignant. En effet, quoi qu’on pense de la douleur de cette mère, c’est également un privilège de classe qu’elle s’octroie lorsqu’elle va déverser sa haine de Cantat dans les médias. Une mère ou un père lambda ayant perdu leur enfant dans des circonstances tragiques n’auront d’autre choix que d’accepter les décisions de justice.

De deux choses l’une, ou Cantat s’est brûlé les ailes au contact de ce show-biz dont vous parlez, lui et Trintignant étaient devenus des junkies et ils ont fini comme beaucoup de junkies, dans la violence et les faits divers... ou il avait en lui une part obscure, celle d’un homme brutal, à l’opposé de ce qu’il laissait entrevoir dans ses textes et qui a fini par se révéler un soir à Vilnius. Ni vous ni personne ne peut le savoir, et je ne crois pas que ce soit en lisant la presse qu’on le saura. L’avenir nous le dira peut-être.

09/03/2020 20:00 par Xiao Pignouf

@Autrement,

Merci pour votre commentaire !

09/03/2020 21:24 par Papa Razzi

@Xiao Pignouf
Je ne fais que réagir à ceux qui défendent mordicus Bertrand Cantat et il me semble bien qu’il y en a ici même.
Je ne prétends pas que vous en faites partie et même si c’était le cas, je ne vous attaquerais pas personnellement, nous ne serions pas d’accord, c’est tout.

Quand à Assimbonanga, je veux bien aller écouter l’entretien qu’elle me conseille, mais je ne vois pas de lien et je suis cossard.
Bon, je vais quand même chercher mais je lui signale, et cela n’est pas dans les journaux, que des membres du groupe ont déclaré être totalement écœurés par l’attitude de Cantat, qui se posait en victime, et se sont cassé.
C’est le propre des pervers narcissiques, ils ont toutes les qualités, se croient supérieurs aux autres, n’éprouvent aucun regret, aucune empathie et ne sont jamais responsables de rien.

09/03/2020 23:59 par Danael

Je pense avoir vu cet argument d’un Céline médecin dévoué avec témoignages rares de la part de résistants et juifs protégés par lui sur un site d’extrême droite. Même si c’est vrai c’est l’argument phare comme d’habitude pour dire que tout ce beau monde sont des victimes de propagande extrémiste et que dans le fond , ce sont des gens acceptables car ils ont des qualités quand même, voyez-vous. Et nous voilà rassurés, c’est moins pire qu’on ne le pensait. Alors quoi les propos violemment antisémites de Céline qui appelaient à faire disparaître les juifs et à les haïr avec des mots à vomir, n’ont pas eu de conséquences pour les juifs à l’époque ? Je suis contre toute censure car je connais ses effets pervers à la longue ( vaut mieux Justice quand elle existe) mais Céline ne mérite quand même pas d’être réhabilité aux yeux du monde pour gestes humanitaires !

10/03/2020 05:01 par EtoileFilante

A Papa Razzi : "Cantat fait partie du showbizz" : C est bien vrai, vous n avez rien compris et surtout vous ne les avez jamais ecoutes !
C est comme dire, Saez Damien fait partie du showbizz .
Noir Desir, Indochine, grands groupes , des "gauchos" aux textes engages. Leurs combats sont nombeux, surtout l extreme droite "1 jour en France","1 été Français" et Saez "Fils de France"

10/03/2020 06:33 par Xiao Pignouf

des membres du groupe ont déclaré être totalement écœurés par l’attitude de Cantat, qui se posait en victime, et se sont cassé.

C’est vrai, mais cela ne signifie pas que votre conclusion, elle, soit vraie, ce n’est que pure conjecture. D’ailleurs, même si ça ne l’excuse pas, il était alcoolisé je crois à ce moment-là. Un groupe composé d’individus sensés n’auraient pas pu continuer de toute façon, et il est clair que même les personnes les plus proches de lui ne peuvent faire abstraction du crime qu’il a commis. Noir Désir est mort en même temps de Marie Trintignant.

10/03/2020 17:24 par François de Marseille

" C’est le propre des pervers narcissiques, ils ont toutes les qualités, se croient supérieurs aux autres, n’éprouvent aucun regret, aucune empathie et ne sont jamais responsables de rien".

C’est le propre des idiots d’être plein de certitudes.

10/03/2020 18:44 par Assimbonanga

@Papa Razzi, ce n’est pas moi qui conseille cet entretien, c’est François de Marseille. Tu surlignes et tu cliques-droit sur rechercher... Hé oui, plus moyen de se la couler douce !

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